interrogatoire — groupe 03. lekié zabini + simon templer (tw: racisme)

Simon entra sans annoncer son arrivée. Les entrées fracassantes, ce n’était pas son truc, surtout en ce moment, allez savoir pourquoi. Malgré lui, les talons en bois de ses chaussures résonnaient sur le sol noir de la pièce, et le tortionnaire qui l’eut accompagné jusqu’ici claqua la porte derrière lui. Raisonnant dans le lointain, c’étaient les seules ondes qui venaient perturber le silence.
L’endroit était pensé pour faire peur, Simon le savait. Les murs nus, le sol froid, le plafond si lointain que l’épée de Damoclès qui le menaçait se camouflait parfaitement. L’endroit était nu pour ne permettre aucun endroit où se cacher. Désert où tout était une évidence, chaque angle, chaque fissure, chaque mensonge.

Des choses à cacher, Simon en avait à ne plus savoir qu’en faire. Surtout à l’homme qu’il reconnut enfin en face de lui. Le Zabini. L’opportuniste qui trônait dans le bureau que l’on avait arraché à Simon. Le bousier qui récoltait les fruits de son dur labeur. Qu’il en profite, tant que cela dure.
« Monsieur Zabini, vous ici. » fit l’interrogé en s’asseyant. Une poignée de main ne s’imposait clairement pas, en ces temps de distanciation sociale plutôt prononcée.

Etrangement, c’était presque rassurant pour Simon de voir que ce serait le Zabini qui l’interrogerait. Au moins, c’était un visage familier, quelqu’un qu’il connaissait, avec qui il avait déjà eu affaire. Ensemble ils avaient déjà dansé, valse orale ardente. Depuis quelques mois déjà ils échangeaient humiliations contre une fonction, des ordres contre une soumission, leur exécution et il recevra une bonne fel...icitation, de la part de ceux qui avaient souhaité voir Simon rabaissé plus bas que terre.

« Je vous écoute. » commença alors Simon, dans un idiot parallélisme à leurs conversations habituelles.  Il n’avait jamais aimé le Zabini, ni l’idée d’être son larbin, celui qui exécute ses ordres. Alors quand il le pouvait, il aimait inconsciemment se donner l’impression que c’était lui qui menait la conversation. Il écoutait, prêt à recevoir ses ordres, mais c’était lui qui donnait l’ordre de parler. Tant qu’il en était encore capable.

the giant snake who swallowed the sun. --- @simon templer

Les chaussures de ville vernies frappaient le marbre à un rythme régulier. L'ample bure de sorcier d'un noir abyssal claquait à mesure que le jeune sorcier faisait son ascension dans le dédale de couloirs du Ministère. Il rejoignit bien vite la salle qu'on lui avait attribuée, pénétrant à l'intérieur tout en retirant cette cape qui recouvrait ses habits. Il dévoila un costume de couleur pourpre, spécialement choisi pour l'occasion, impeccablement apprêté. La bure flotta magiquement plus loin, dans l'obscurité, tandis qu'il se plaçait derrière la chaise en bois qui trônait au milieu de cette gigantesque pièce sombre, dont seul un maigre faisceau de lumière venait éclairer le centre et cette place. Il croisa les mains devant lui, immobile, fixant la porte dont il attendait l'ouverture prochaine. Il savait à qui il allait avoir à faire, et il avait hâte de commencer cet entretien.

Simon Templer était un être particulièrement intéressant aux yeux du jeune serpent africain. Fortuné, plutôt populaire, à la tête d'une entreprise juteuse, avec un cerveau développé, sans oublier un charme certain; il était naturel que Lekié y prête attention. Son défaut ? Un sang souillé qui faisait de lui une engeance nauséabonde parmi ces Dieux. Heureusement pour lui, son entreprise et son argent l'avaient sauvé d'une fin misérable. Être au service d'un Zabini n'était certainement pas la pire torture qui soit. Lekié se plaisait à le penser.

Lorsque le soumis fit irruption dans la pièce, sans s'annoncer, Lekié indiqua la chaise aussitôt.

— Templer. Je t'attendais. Fit Lekié, mettant un point d'honneur à tutoyer son esclave en retour de ce vouvoiement qu'il pensait lui seoir à merveille. Assieds-toi.

Oh, mais aujourd'hui, ce n'allait pas être Simon qui écouterait Lekié. Zabini boirait les paroles de Templer ce matin, à défaut de boire autre chose.

— Il s'avère, mon cher, que le Ministère tente de dénicher des informations s'agissant de cette fameuse petite sauterie rebelle organisée lors de l'inauguration de l'arène, en avril dernier. Par le plus grand des hasards, je me demandais si tu avais entendu parler de quelque chose ?

Le jeune sorcier marchait lentement autour de la chaise, observant le visage angélique de l'entrepreneur à succès de son regard perçant qui semblait sonder son âme. Il s'arrêta face à lui. Lentement, il se pencha, posant ses deux mains sur l'accoudoir, rapprochant son visage de celui de Simon. Il savait qu'une telle proximité pourrait l'ennuyer, et il comptait bien s'en amuser. Ses yeux se plantèrent dans les opales claires du né-moldu.

— Tâche de ne pas me faire avaler de couleuvres en cette belle matinée. J'ai déjà pris un petit-déjeuner assez conséquent. Murmura-t-il calmement avant de se redresser, un sourire satisfait se dessinant sur son visage. Non pas qu'il n'avalerait rien, particulièrement de chez Simon, mais certainement pas de couleuvres.

Le Zabini tournait autour de sa proie dans une tentative d’intimidation qui laissait Simon de marbre. « Si j’ai entendu parler de quelque chose ? » répétait l’interrogé. Il en faudrait plus pour le mettre mal à l’aise et tirer quelque chose de lui, se plaisait-il à penser. Et ce petit quelque chose de plus ne se fit pas attendre. Le serpent s’approchait, s’approchait, encore et encore, du visage de Simon, qui fit de son mieux pour ne pas réagir, ne pas se laisser intimider. Jamais il ne laisserait son examinateur lui arracher un geste de recul, ce serait avouer sa faiblesse. Mais peut-être le Zabini avait-il compté là-dessus, car voilà que les deux hommes se retrouvaient face à face, séparés uniquement par la proximité qu’un homme ne devrait partager qu’avec une femme.
Simon était mal à l’aise, c’était gagné. Mais il ferait de son mieux pour ne pas le montrer.

« C’est un peu étrange, comme question. D’autant plus que les faits remontent à bientôt trois mois. Suis-je un suspect ? N’ai-je pas montré patte blanche maintes et maintes fois ? N’ai-je toujours pas gagné votre confiance, monsieur Zabini ? »

Question rhétorique, presque murmurée pour ne pas déranger leur intimité. Simon était conscient qu’il n’aurait jamais la confiance de qui que ce soit d’importance dans ce monde. Mais l’inverse était réciproque ; il n’était pas assez idiot pour accorder sa confiance aux serpents qui voulaient sa mort. Du moins l’espérait-il, dans ce monde qui était tombé sur la tête.

Le Zabini se redressa, et Simon enchaîna.
« Dois-je vous rappeler que c’est pendant ce mois d’avril que je vous ai appris à tenir les rênes de Templer Aviation ? Aurais-je eu le temps d’organiser un attentat pendant mon temps libre ? »

Journées passées dans l’intimité d’un lieu de travail, séparés par rien d’autre que des grimoires et des parchemins, à enseigner comment s’articulaient les rouages d’une industrie dont la modernité dépassait le monde sorcier. C’était en cet incertain mois d’avril que Simon avait fait la rencontre de celui qui le tourmenterai pour les mois à venir. Symbole d’un monde à la renverse, dans la psyché de Simon, ce jour un homme blanc au succès commercial incontestable était devenu le subordonné d’un homme à la peau d’ébène. Était-il devenu l’esclave, en ce mois d’avril ? Était-ce une sombre farce ? C’était le symbole de sa propre chute, avait estimé Simon à l’époque.

Heureusement, cette subordination fut plus difficile à supporter à l’époque que ce jour-ci, dans cette sombre pièce du Ministère. Finalement, le sorcier s’était fait à l’idée. Il y avait pire que le Zabini. Il y avait plus douloureux que le Zabini. Il y avait beaucoup moins plaisant que le Zabini. Il n’était pas si mal tombé. Mais ils n'étaient pas amis pour autant, et ce jour-là Simon ne lui donnerait pas ce qu'il demandait. En ce qui concernait la politique, en tout cas.

« Malheureusement je ne suis pas l’homme que vous cherchez. J’ai bien trop à perdre pour me mêler à ce genre d’affaires. Mais j’ose espérer que vous le saviez déjà. Avez-vous besoin d’autre chose, ou puis-je disposer ? »

Disclaimer:

the giant snake who swallowed the sun. --- @simon templer

Templer se demandait s'il était un suspect. Lekié n'avait pas d'avis sur la question, pour le moment. À vrai dire, l'attaque de l'arène s'était passée particulièrement vite, et alors que les sortilèges et maléfices fusaient de toutes parts, le jeune africain s'était rapidement dirigé vers la sortie où il avait bien vite retrouvé son frère jumeau. Au moment des faits, c'était uniquement ce qui comptait. Lorsque la situation s'était par la suite apaisée, il avait été l'heure de la réflexion au sein de la Confédération. Le gouvernement avait été clair : il fallait démasquer ceux qui étaient derrière cette mascarade. Cette soit-disant radio pirate laissait Lekié perplexe; il n'avait aucune idée de qui pouvait bien être derrière cette dernière. À vrai dire, le vent de rébellion soufflait certainement parmi les rangs de la société sorcière britannique, la répression des nés-moldus et des hybrides n'étant pas l'apanage de tous.

Comme à son habitude, Simon se montrait désinvolte, détaché de la situation. Aurais-je eu le temps d'organiser un attentat pendant mon temps libre ? avait-il demandé, la voix certainement emplie d'ironie. Zabini esquissa un sourire en coin en plaçant ses mains dans ses poches, toisant le né-moldu de ses iris sombres. J’ai bien trop à perdre pour me mêler à ce genre d’affaires. Il y avait du vrai dans cette phrase, mais après tout, aux yeux des confédérés, tout le monde était plus ou moins suspect. Puis-je disposer ? avait poursuivi Simon. Lekié ne prit même pas la peine d'y répondre, économisant sa salive pour autre chose. Il reprit les cents pas autour de la chaise, les mains dans les poches.

— Il est vrai que tu m'as beaucoup apporté dernièrement, Templer. Et j'ose espérer que tu reconnaisses aussi la réciproque. Je gage que ta vie actuelle n'est pas si déplaisante, contrairement à ce qui aurait pu arriver, n'est-ce pas ? Qui sait chez qui tu te serais retrouvé...

Pour sûr, Lekié n'avait pas été un bourreau sans cœur ni un geôlier atroce. Il savait user d'autorité avec parcimonie. Il voyait leur relation comme un partenariat commercial avantageux pour les deux parties : Simon gardait une certaine liberté d'expression, Zabini ne l'ayant pas sauvagement bâillonné, et en contrepartie, le jeune africain apprenait les rouages de la gestion d'entreprise. Pour autant, on ne pouvait faire aisément confiance à un né-moldu, aussi civilisé et éduqué était-il.

— As-tu entendu parler de quelque chose à propos de cette radio pirate ? Une quelconque information qui serait parvenue à tes oreilles ?

Lekié s'arrêta une nouvelle fois devant l'interrogé en retirant ses mains de ses poches.

— D'ailleurs, toi qui a la langue bien pendue, que penses-tu de cette résistance ?

Vermine…

Le voilà qui essayait de faire dire à Simon qu’il était reconnaissant de s’être retrouvé avec le Zabini. Que c’était grâce à lui s’il n’avait pas (encore) été réduit en esclavage Et puis quoi encore. Si Simon en était là où il était aujourd’hui, ce n’était grâce à personne d’autre que lui-même. C’était parce qu’il avait travaillé dur, suivi sa passion, et que la Grâce Divine l’avait reconnu digne d’être plein de succès. Le Zabini n’était pas celui qui sauvait Simon, il faisait parti du marché qui avait été conclu avec la Confédération. Ce marché que Simon avait négocié seul, avec son succès et son talent comme arguments. Le Zabini n’était pas le juge clément qu’il aimait s’imaginer, il n’était que le piètre notaire, le témoin, le garde, peut-être le bourreau si tout cela venait à dégénérer.

Jamais Simon ne donnerait au Zabini la satisfaction d’entendre quelque reconnaissance que ce soit.

« Je ne doute pas que ma vie aurait pu prendre une tournure bien plus sinistre. Je remercie la Confédération chaque jour de reconnaître que je vaux mieux que les foules que j’ai de bonne foi encouragé à se livrer. »

Le détective tournait autour de l’accusé, et Simon sentait son regard lourd sur sa nuque à chaque révolution. C’était loin d’être la première fois qu’il remarquait à quel point son regard pouvait se faire lourd. Cela et la menace de ses mains magiques, salies par une magie si grossière, si africaine, qu’elle ne méritait aucune baguette, était toujours suffisant pour mettre Simon mal-à-l’aise. Il n’aimait pas être si vulnérable, si handicapé par l’usage d’une baguette. Le temps que Simon ne s’en saisisse serait toujours suffisant pour que le Zabini ne l’en prive.

« Je n’écoute pas la radio, monsieur Zabini. Je pensais que vous me connaissiez mieux que cela. Mais j’ai tout de même eu vent de cette onde, à travers quelques bruits de couloirs.  Mais une fois encore, je sais qu’il vaut mieux pour moi éviter tout cela. »

Simon se mis plus à l’aise. Visiblement, ils allaient rester ici pour quelques temps. Il s’affala quelques peu sur sa chaise, laissant son bassin glisser de quelques pouces. Il croisait les bras et les jambes. Inconsciemment, il se fermait à son bourreau, consciemment il se préparait à devoir répéter les quelques phrases qu’il s’était préparé à prononcer. Physiquement, il observait le Zabini en face de lui, le scrutant de haut en bas. Ses yeux étaient plein de défiance lasse, nourrie par un défi qui dure depuis bien trop longtemps, dont l’enjeu était soit minime, soit décidé d’avance.

« C’est à vous de me dire qu'en penser, Monsieur Zabini, s’entendait répondre Simon. Il détestait déjà cette tirade.Vous me dîtes quoi faire et j’exécute, vous me dites de sauter et je saute. Cela fait bien longtemps que la Confédération décide à ma place, et en ce qui me concerne, ma Confédération, c’est vous. Ugh… Je peux vous dire que la résistance n’est qu’un groupe d’acharnés, une cause perdue qui ne sait admettre sa défaite et qui n’attend rien de plus que de finir écrasée. Ou bien je peux vous dire qu’ils pourraient représenter la seule chance qu’il me reste d’un jour retrouver mon frère et ma sœur, mais il faudrait que je le leur demande. Malheureusement, j’ai déjà ouvertement et publiquement choisi le camp de la Confédération, ils risquent donc de ne pas être très sympathiques à mon égard, j’ai préféré accorder mon temps à autre chose. A vous, par exemple.

Simon s’avança vers le Zabini. De son siège, il dépliait ses jambes, posait ses coudes sur ses genoux et plantait ses yeux dans ceux du serpent debout devant lui.

« Mais est-ce là vraiment tout ce que vous voulez savoir de moi, Monsieur Zabini ? Nous savons tous les deux que cela ne mènera à rien. Rien de bien divertissant tout du moins. C’est pourtant l’occasion rêvée d’apprendre à se connaître, non ? Un interrogatoire. Vous n’allez pas me dire que la résistance est la seule question qui vous brûle la langue en ce bon matin... »

the giant snake who swallowed the sun. --- @simon templer

Contrairement à certains de ses pairs de la Confédération, Lekié n'était pas du genre à faire le mal pour le mal. Il n'éprouvait aucun plaisir à torturer les gens, ou à les tourmenter gratuitement. Bien qu'il ne considère pas les nés-moldus comme des sorciers les égalant, et les exècre même pour ce qu'ils ont fait à sa famille, il reste un jeune homme dont la sagesse légendaire avait constamment surpris. Le traitement qu'il réservait à Simon depuis que ce dernier était entré à son service ne différait pas des valeurs qu'il défendait; tant que Templer remplissait sa part du contrat et ne lui causait aucun tort, il n'avait rien à craindre. En revanche, s'il avait décidé de jouer avec les nerfs du serpent ou à tenter de le doubler, on savait les colères du Zabini aussi grandes que son calme olympien. Aussi, face à l'attitude désinvolte de Simon, Lekié choisit de ne pas y prêter attention; il avait d'autres chats à fouetter que de jouer à celui qui avait la plus grosse... (et à ce jeu, Lekié partait très certainement avec un avantage.)

Les chaussures de ville vernies du Zabini avaient frappé le marbre froid à mesure qu'il avait tourné autour de la chaise de son esclave. Il s'était arrêté face à lui quelques minutes auparavant, le fixant de son regard sombre et insistant. Simon n'avait pas flanché, il s'était même mis plus à l'aise sur son siège, légèrement avachi, croisant les jambes et les bras. Un léger rictus se dessina sur les lèvres rosées de l'africain; décidément, Templer avait un sale caractère. S'il se fermait à la conversation, Zabini trouverait bien le moyen de le faire parler, d'une manière ou d'une autre. Il ne s'agissait que d'une serrure un peu plus complexe que les autres... Mais toutes les serrures avaient une clé quelque part. Celle de Simon ne devait pas être loin. Lekié mettrait la main dessus.

— Il me semblait pourtant que les moldus, ou affiliés moldus, aimaient écouter cette boîte métallique étrange. Dit-il, faisant référence aux radios, son regard se perdant dans les ténèbres alentours.

Lekié marqua une pause en arquant un sourcil.

— Il y a bien des choses que tu me caches, mon cher ami. Ne prétends pas que notre relation est tout ce qu'il y a de plus... intime. Nouvelle pause, son regard se reportant sur Simon, dans ses propres iris. À moins que tu ne désires davantage d'intimité entre nous ? Ses lèvres s'étirèrent en un sourire qui dévoilait ses dents blanches. Je savais bien qu'il y avait en toi une certaine sensibilité à mon égard. Ne t'en fais pas, ton secret est bien gardé avec moi. Le taquina-t-il. Il ne cherchait qu'à le titiller un peu, c'était de bonne guerre.

Le discours si bien rôdé de Templer laissa Lekié pantois. Ça semblait si répété. Pour autant, le serpent appréciait aussi sa façon de faire; son esclave était réaliste quant à la manière d'aborder sa condition au sein de la Confédération. Il disait vrai; les confédérés avaient la main-mise sur lui, sa société, ses capitaux. Lekié en était le garant, le cerbère à trois têtes qui gardait l'entrée. Zabini n'était pas idiot, il se savait être le pion d'un gigantesque échiquier sur lequel Gellert, Albus et très certainement sa tante Njeri jouaient. Il savait aussi que, d'une manière ou d'une autre, il tirerait son épingle du jeu.

— Ton frère et ta sœur... Peut-être pourrais-tu me parler d'eux. Peut-être aurais-je des informations à leur sujet. Tu sais que la Confédération est généreuse quand on la sert. Énonça-t-il innocemment, parfait récit d'une propagande surjouée.

Simon s'était finalement avancé davantage vers le Zabini, dépliant ses jambes, posant ses coudes sur ses genoux. Il avait planté ses yeux dans ceux du serpent. Lekié appréciait cette manière qu'il avait de lui tenir tête. À son tour, Lekié se pencha en avant, plaçant son visage à hauteur du sien, à quelques centimètres.

— Il est vrai que cet entretien pourrait être plus divertissant qu'il ne l'est actuellement. Aussi, tu imagines bien que c'est moi seul, ici, qui mène la danse de cet interrogatoire. Je te prierais donc de ne pas me faire de quelconque suggestion sur la nature des questions que je te pose. Et comme tu me l'as rappelé, je te dis quoi faire et tu exécutes. Il y a tant de choses que nous pourrions faire. Insinua-t-il, humectant sa propre lèvre inférieure avant de la mordiller quelque peu de ses dents.