dear mama (drusilla)

Soleil a remplacé Lune depuis longtemps et pourtant, l’être n’a point bougé d’un iota. Depuis combien de temps est-il là ? Même lui ne serait le dire. Triste réalité, le prince a perdu de sa superbe. Les jours viennent à manquer, la sentence va bientôt tomber, lourde, sans retour en arrière, la perte de tout. La couronne éloignée ne fait plus le poids. Trépasses les millions d’idées. Nuit agitée, monstre guettant la surface, la lune tant demandée. Le sommeil à peine effleuré… Terrifiante réalité qui peu à peu vient le bercer, tout emporter. L’être noirceur inquiété par ce qu’il ne peut maitriser. Bruit de clé, porte qui ne va pas tarder à s’ouvrir et l’affligeant spectacle qu’il ne peut changer. Les mains contre le corps, le regard ailleurs, les tremblements qui ne quittent pas et cette aura étrangère, malfaisante qui ne lui laisse pas une seconde de répits… Talons reconnus, apaisement qu’il devrait trouver mais qui ne vient pas, pas tout à fait. Pas dans sa totalité tandis que l’idée ne cesse de trifouiller un esprit déjà bien cassé. Le regard maternel, les mots qui ne viennent pas immédiatement mais elle le voit, comme presque jamais. Lui le fier, lui l’homme de chaque instant, terrassé. Pas de larmes mais bien pire, perte de tout repère et sensation de ne jamais pouvoir retrouver, le passé tant désiré. Il approche, accoure presque à genoux, enlaçant la madone, la serrant contre lui, cherchant quiétude et protection… Et puis l’éclat d’un instant. La possibilité, celle que la fouge ne voulait pas envisager. Possibilité devant seule réalité. Moyen de tout annuler. De ne pas laisser la malédiction morsure gagner. La main d’une mère attrapée, force difficilement contrôlée, cette baguette venant se planter dans le cou du fils. Psyché vile. Regard implorant.  « Tuez-moi ! »  Supplication d’un fils. Mieux vaut plonger dans les eaux du Styx que de laisser la cage libérer l’abomination incontrôlable.