confessions (graal) - avril 1914

La nouvelle était tombée, surprenante, presque dérangeante pour la matriarche… Bon choix ? Elle en doutait… Sans doute influée pour l’amour certain porté au gendre adoré… Non, savoir que l’union sacrée serait compliquée ne plaisait guère. Reine mère ayant été malheureusement contrainte d’accepter le simulacre, d’une baffe nouvelle avait orné la tête du fils pour ne point l’avoir consultée avant de prendre la terrible décision. Mais ce n’est point le neveu qui aujourd’hui viendrait non… Elle le connaissait, savait tout de lui, que son cœur toujours battrait pour le Dumbledore et que l’amour entre eux ne pourrait que perdurer… Elle les aimait, les imaginait ensemble jusqu’à la fin de leurs jours, après que sa vie ne soit passée à trépas… Quelqu’un pour veiller sur le neveu, quelqu’un qui le chérira… Souffrance certaine pourtant que d’imaginer l’union obligée, le regard du gendre assis, installé loin de l’autel… Contraint de se plier aux exigences cruelles d’un monde n’ayant point compris que l’amour n’a pas de genre ou de sang tant qu’il reste sorcier… Qu’il n’est point volé comme chez les sangs-de-bourbe… Cruelle destinée que de sans cette contraindre les Grindelwald à renoncer à l’union heureuse… « Maitresse mademoiselle Croupton est arrivée. » L’elfe s’éclipse sachant très bien sa tâche, guider l’invitée dans l’ensemble de la maisonnée, jusqu’à ce que ce jardin secret, cette serre, paradis perdu. L’espace parfait pour prendre le thé, pour ne nullement être dérangées… L’antre parfaite pour délier les langues, pour amener les conversations désirées… Pour ne laisser aucune chance à l’invitée… La silhouette approchant, semblable aux souvenirs, connaissance certaine, aide étrange mais tout cela est laissé de côté, parce que la beauté dans sa famille voudrait entrer. Et reine mère jamais facilement ne donne sa bénédiction, sauf pour le gendre préféré… « Mademoiselle Croupton. » Insistance sur le nom premier, le nom qui devra s’oublier, pour bien rappeler qu’elle reste l’étrangère, la pièce rapportée… « Je pense que vous avez dû croiser monsieur Bagshot en chemin. Excusez-le de ne point vous reconnaitre, sa mémoire n’est plus ce qu’elle était. » Sourire délicat, rappel d’une réalité, venir la titiller, venir la placer en position d’infériorité, rien qu’un peu, lui rappeler que dans le schéma jamais au-dessus d’elle, la blondinette ne viendra se placer. L’épouse n’est rien comparée à la mère… Aucune rancune envers la jeunette qui un jour dans les bras de Kingsley s’est laissé aller, la femme le sait la place bien loin d’être enviable est… D’un geste de la main, la place libre est proposée, exigée… Le thé servit par l’elfe de maison ne tarde pas à être déposé et seules elles redeviennent… « Vous devez vous douter de la raison de votre présence… » La Croupton ne lui paraissait en rien stupide… « Ma famille est très importante à mes yeux et je ne laisse pas tout le monde y entrer…. » La menace placée, nécessaire, non, Bathilda ne blaguait jamais sur ce sujet… « Cette conversation peut-être un moment agréable si vous acceptez de répondre honnêtement à mes questions… » Sourire délicat venant se muer en quelque chose de bien plus manipulateur… « Mais si je venais à douter de vos propos, ceci devrait nous aider… » La bouteille posée en évidence le Veritaserum, délier les langues s’il le fallait…

Patience n’existe pas, en aucun cas, encore moins pour une pièce rapportée. Oh, la reine mère pouvait bien appréciée Graal Croupton, elle ne lui accorderait aucun passe droit. Epouser Gellert c’était rentrée dans sa famille, c’était devenir une Grindelwald et cela n’était pas donné à la première imbécile venue, en aucun cas. Et elle allait le comprendre, elle allait le savoir de la seule manière que connaissait Bathilda, un interrogatoire en bon et due forme. Pas besoin de torture, pas besoin d’une ambiance ténébreuse bien au contraire, mettre à l’aise pour mieux piquer par les mots, rendent le tout bien plus mortel, ne jamais s’arrêter. Oh non, au grand jamais. Pas avant d’avoir vider de l’esprit de la douce toute substance, tout secret fâcheux. Piquer au vif, tenter en tout cas, les compétences de la Croutpon étaient multiples aide certaine dans la retrouvaille de la grandeur de la Bagshot mais cela était une autre histoire, un autre domaine, pas maintenant, pas dans les circonstances, pas dans les pensées. Pas quand le second fils adoré était concerné. Protéger de celles qui ne s’en montreraient pas digne, qui ne comprendraient pas que l’unique amour était le gendre, le vrai, le seul qui resterait pour elle, pour la femme sous le charme d’Albus Dumbledore, refusant d’imagine un autre à sa place, encore moins une blondinette arriviste. Aussi jolie soit-elle.

Non, la dame ne pouvait le nier en voyant débarqué la future princesse, sa beauté couperait le souffle à plus d’une personne, le miel de sa robe venant s’entremêler à la couleur de ses cheveux, l’effort avait été fait, la tenue de guerre portée en étendard. Elle était prête, tenterait sans doute de montrer par son nouveau statut une supériorité mais il n’en était rien. La mère avant la fausse femme, toujours, à jamais et plus vite la poupée l’aurait accepté bien mieux leurs relations pourraient continuer. Sourire de circonstance, le signe léger montrant qu’au moins la beauté sait comment se présenter, arriver comme la femme le désire, avec ce respect qu’elle lui doit. Le répondant, elle n’en attendait pas moins de la grâce. Le sujet Bagshot laissé de côté, ne point s’attarder sur cet homme qui n’avait apporté aucun bien à l’une comme à l’autre, le début d’une entraide certaine, d’un lien. Plutôt se concentrer sur l’important, sur le nécessaire, sur ce qu’elle sera prête à faire pour s’assurer que personne jamais ne vienne détruire le nom de sa famille, ne vienne compliquer la vie de son aimé. Assise maintenant, les mots rassurent un peu, une bonne idée de ne point devoir utiliser de contrainte, un signe positif qu’elle ne montrera toutefois pas. Refus plus que certain de laisser le tout se propager. Froideur apparente pour mieux manipuler la poupée. Dévoiler ses intentions. Le début du combat, la première question choisie avec soin. « Aimez-vous mon neveu ? » Le simple oui ne serait pas accepté parce qu’il ne pourrait nullement correspondre à la réalité de la situation. Bien plus de choses à dire, à montrer tandis que la tasse de thé doucement est continué, dans l’attente de la réponse, des propos qui ne manqueront pas de bousculer. Toujours venir titiller, un esprit dans lequel s’infiltrer, pour le bien des siens toujours.