Correspondance d'Alexander Scrimgeour

Monsieur Scrimgeour,

Il semblerait que j'ai réceptionné par erreur une lettre qui était destinée à votre père. Désolée que votre fureur ne lui soit pas parvenue, qu'il ait été épargné par votre hargne et qu'il ignore jusque là le glas rageur de votre relation. Vous souhaiteriez sans doute réitérer cela afin de ne pas avoir épuisé votre cœur en vain.

Cela étant dit, je dois avouer m'être un peu reconnue dans vos paroles. Pas pour les mêmes raisons bien entendu; nous avons clairement été élevés de manières bien distinctes. Ce que vous souhaitez fuir vous a forgé aujourd'hui, fait de vous quelqu'un de plus fort, un bon Auror j'ose le croire et vous en avez pleinement conscience comme j'ai pu le lire. La manière forte fonctionne et vous évitera bien des problèmes dans l'avenir car elle vous a préparé au pire. Peut-être ne devriez-vous donc pas être trop prompt à dispenser une telle sentence à celui qui vous a créé.

Même si vous stipulez clairement que vous en avez fini avec ce lien sombre, le simple fait d'avoir pris la peine d'écrire cette missive semble prouver le contraire. Vous aimeriez qu'il sache, qu'il reconnaisse là où l'ignorance et l'éloignement silencieux seront plus douloureux, croyez-en mon expérience. Mais vous avez raison sur un point : malgré ce qu'il vous a fait endurer vous êtes bien le seul à pouvoir désormais décider de ce que vous voulez être.

Enfin là n'est que l'avis de quelqu'un qui ne vous connaît ni vous, ni votre famille et que vous auriez certainement jugé trop jeune pour écouter si cette entrevue avait eu lieu face-à-face. Je vous souhaite dans tous les cas, qu'importe vos choix, une bonne continuation.

En espérant que ce retour n'ait pas suscité une complète déception.

Alcyone B.