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 alive (emhyr)

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Message (ϟϟ) Sujet: alive (emhyr)   alive (emhyr) EmptyLun 15 Juin - 4:55

Libre.
Libre.
À son poignet, un cercle tracé à l’encre noire, perdu entre toutes les autres marques apposées sur son corps. Lui aussi devenu inoffensif aujourd’hui, rien de plus qu’un dessin lui rappelant le rôle qu’elle vient tout juste de quitter. Persephone Wardwell, officiellement décédée. C’était en tout cas ce qu’on lui avait promis, et pour une fois, elle n’avait pas voulu douter : s’ils avaient menti, elle le saurait bien assez tôt.
Assise sur l’un des bancs du Rock’n’Bear, elle avait contemplé la scène de fortune de ses yeux clairs, se remémorant les soirées qu’elle y avait passées, sa voix s’élevant dans le bar, à peine écoutée par les quelques clients. Parfois, un regard rencontrait le sien, des gallions lui étaient proposés. Rarement. Elle avait bu sa bierraubeurre, les genoux repliés contre sa poitrine, un bras enserré autour d’elle-même. D’une oreille, elle avait écouté Abelforth tenter de la rassurer et puis s’inquiéter pour son frère. Avait déroulé le fil de sa nuit encore et encore, sans s’égarer à remonter aux jours d’avant. Déjà, l’esprit avait commencé à compartimentaliser : Persephone la chanteuse, Persephone la fille de joie, Persephone l’espionne, Persephone l’esclave. Persephone tout court. Il était étrange de définir les contours de cette nouvelle identité, dépossédée de tous les masques qu’elle avait un jour revêtus. Dépossédée, sans doute aussi, d’elle-même, les dernières semaines ayant fini par détruire la carapace qu’elle avait tant bien que mal mise en place.
Son hôte lui avait proposé de l’héberger, comme des mois auparavant. Pas de minauderie en retour de l’offre, à peine un sourire. La réponse, elle, n’avait pas changé. Non. Malgré sa sollicitude, elle ne lui faisait toujours pas confiance. Elle ne faisait plus confiance à grand-monde, celui qu’elle considérait comme son seul véritable allié ayant péri.

Habillée des vêtements qu’on lui avait trouvé, elle avait presque demandé à utiliser la cheminée avant de se rappeler qu’elle pouvait à nouveau transplaner. Et était partie sans se retourner.
Si sa destination lui avait semblé évidente, c’est à présent en face de la porte qu’elle hésite. Les mains entortillées, elle pense aux explications qu’il lui avait promises. Se demande si cela lui importe encore, aujourd’hui. Le deuil fut rapide, parce qu’il y avait plus important : l’Ordre, les interrogatoires, Gaunt, survivre. Surtout survivre. Rapide ou mis de côté, pour quand elle aurait le temps de s’écrouler. De leur précédente rencontre, elle n’a gardé que la rancune, serpent dans son estomac ; un goût amer contre son palais. Je suis devenu beaucoup trop bon, ‘faut croire. Connard. Menteur menteur menteur. Elle aurait dû le savoir, s’est fustigée des dizaines de fois par la suite, elle aurait dû le déceler. A eu l’impression de trahir Vadim, de piétiner sa mémoire en se laissant si facilement avoir. Sa faute à lui, au jeu auquel elle n’avait plus l’habitude de participer.
La clé qu’il lui a confiée est restée derrière elle, comme toutes ses affaires. De son appartement au Fol’Opium, puis du Fol’Opium à l’appartement dans l’Allée des Embrumes, ses biens lui avaient peu à peu été arrachés. Ne reste à présent qu’elle, dans une robe qu’elle juge peu seyante.

Les lèvres pincées, Persephone inspire profondément avant de lever la main. Puis de la rabaisser. Puis de la relever. Peut-être pourrait-elle simplement le tuer et vivre chez lui sans plus jamais avoir à le regarder. Elle n’a aucune idée de l’heure qu’il est, mis à part qu’elle a attendu que le soleil se soit couché pour quitter Abelforth. Peut-être n’est-il même pas là, occupé à courtiser la fiancée de Vadim comme le parfait — peut-être n’est-il même pas là.
Finalement, son poing vient frapper à la porte.
Un battement, deux battements. Trois.
Elle frappe une seconde fois, avec un peu plus de force, sans plus de résultat. Soupirant, elle jette un coup d’oeil à sa gauche, puis à sa droite, avant de se pencher pour récupérer la clé, en espérant que l’idiot ne l’ait pas changée de place depuis leur dernière rencontre par peur de la voir arriver avec un couteau un jour ou l’autre. Prenant soin d’éviter le galet cinglant, elle n’a pas le temps d’atteindre l’urne que la porte s’ouvre enfin. Se redressant rapidement, ses yeux rencontrent directement ceux d’Emhyr. “Trop occupé à répéter ton numéro de chevalier servant pour ouvrir une porte ?” claque-t-elle sans attendre, le regard noir. Loin, déjà, est la Persephone perdue dans le bar pourtant familier : les réflexes lui reviennent en même temps que le venin et de sa paume, elle le pousse, avant de carrément tenter de le bousculer de son épaule pour rentrer dans l’appartement qu’elle connaît par coeur.
Ses yeux s’attardent sur chaque élément du décor, des bizarreries habituelles à la couleur des murs, et son coeur s’allège peu à peu, le noeud dans l’estomac qu’elle n’était même pas consciente d’avoir disparaît. “J'ai perdu la clé.” L'explication est inutile, mais elle l'offre quand même, de son premier vrai sourire depuis longtemps, “si quelqu'un débarque pendant la nuit, ce n'est pas ma faute. Ca t'apprendra à l'offrir à n'importe qui.” Plus légère que réellement inquiète, elle doute que qui que ce soit sache à quoi servait la clé oubliée dans une valise qui serait de toute façon bien vite jetée. Et si quelqu'un venait vraiment la chercher, elle pourrait toujours utiliser Emhyr comme bouclier avant de transplaner.

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Emhyr Kostelic
culte de morgane
Emhyr Kostelic
crédits : childish
face claim : Bryan Dechart
pseudo : Circanem
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particularité : Maudit, la magie instable, faible ou explosive.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: alive (emhyr)   alive (emhyr) EmptyMar 30 Juin - 6:30

Dans le fond de l’esprit, les questions avaient tourné, sans fin, sans cesse. Impétueuses et impérieuses, supplice silencieux du lâche qui avait trop attendu pour regarder en arrière. Allait-elle venir ? Si oui, quand ? Probablement pour lui faire regretter de ne pas être vraiment mort ?
Quand Emhyr s’était retourné en rentrant de Fortescue, une partie de lui avait espéré qu’elle l’ait suivi en hurlant, qu’elle le rattrape à bout de souffle. Et qu’il s’excuse, encore, toujours, en boucle infinie. Mais les opales claires du Croate n’avaient rencontrées que sa propre ombre élancée sur les pavés, il aurait juré y avoir vu un Vadim goguenard flottant dans le clair-obscur. Ou peut-être était-ce que qu’il aurait voulu imaginer, que le tyran inconscient avait tiré les ficelles jusque dans la tombe. Que c’était la volonté du chevalier sans partage, pas sa connerie à lui. Plus simple de blâmer les absents, surtout s’ils manquent de vie pour se défendre.
Mais Emhyr avait attendu. Des jours, des nuits. Il avait rangé l’appartement dans une frénésie irritée, des fois qu’elle vienne frapper à l’improviste. Qu’elle ne voit plus les lettres avortées, les signatures contrefaites jusqu’à s’en user les phalanges, les miroirs brisés, harassé de se voir en double .
Elle n’était pas venue. Et il n’avait plus que lui à blâmer.
Dans l’appartement peuplé plus de morts que de vivants, le parquet grinçait des ricanements des spectres amusés. ”Bien fait.” pendu aux labres exsangues de la moitié défunte, dressée partout, conquérante. Bien fait, d’avoir voulu endosser l’armure de toute évidence bien trop grande pour l’âme trop chétive. Lui, en tout cas, il se serait foutu d’sa gueule, s’il avait été à sa place. Mais peut-être que Vadim n’aurait pas eu besoin de prétendre être son frère pour s’assurer le soutien de la famille. Sûrement que Vadim n’aurait pas menti à Percy et qu’il n’aurait pas fini par faire machine arrière, égoïsme perfide teinté de lâche rancoeur. Assurément, Vadim n’aurait pas eu besoin d’expulser un rire moqueur pour se prouver qu’il était mieux que sa contrepartie.
Avant même qu’il ne le sache, la vie avait continué. Et les interrogatoires avec. Puérilement, il avait espéré apercevoir la née moldue, croiser des regards familiers et, peut-être la sortir de là. Mais il n’en était rien. Et quand le nom avait été prononcé dans la petite salle lugubre, il avait été clair qu’elle ne s’appartenait plus.

Sur le mur dénué de papier peint, la toile tentaculaire s’étend sous les prunelles concentrées, à la lumière vacillante des chandelles. Machinations et rouages dans le fond de la caboche, à en perdre le sommeil et à en manquer des heures de garde au Musée. S’entrecroisent dans un chaos savant les cartes du Ministère dessinés à la hâte et de mémoire, les noms et les adresses, surmontés de théories absurdes et plans avortés. Comment rentrer chez Amos Gaunt déguisé en ramoneur. Comment faire sauter son salon sans faire sauter Persephone avec.
Emhyr adresse un regard épuisé à Millicent, la tête réduite Maya. Millicent n’adresse rien du tout. Parce que Millicent est une tête réduite Maya. Peut-être qu’il devrait en parler à Siwan, finalement, il deviendrait moins fou. Ou moins idiot. Ou peut-être est-ce trop tard.
Trois coups à la porte qui lui font dresser l’oreille et le Croate saute sur ses pieds, attrape la baguette toujours aussi étrangère entre ses phalanges et replace le papier-peint d’un tour de poignet, prudent paranoïaque.
Peut-être qu’il est déjà fou.
Les doigts de sa main libre viennent fébrilement replacer les mèches rebelles, dans ce qui semble être une coiffure acceptable pour quiconque pourrait bien vouloir rendre visite à une heure aussi indue. Il s’éclaircit la gorge, referme la chemise alors que le visiteur frappe à nouveau. Impatient et malpoli.
Dans souffle contrarié, il finit par ouvrir la porte, la baguette prête à agir et son regard se vrille à la silhouette de Persephone.
C’est certain. Il est déjà fou.
“Trop occupé à répéter ton numéro de chevalier servant pour ouvrir une porte ?” Qu’elle claque, suffisamment fort, suffisamment cinglante dans la verve pleine d’emphase pour lui rendre les mots qui lui manquaient. Comme un numéro bien rodé, sa voix s’anime et les lèvres s’étirent d’un vague sourire en biais. Sur la langue trébuchent les répliques abrasives, celles qui s’écoulent d’ordinaire si naturellement. Il hésite, une demi-seconde. Peut-être qu’elle le tuerait, s’il avait le culot de lui rétorquer les envolées habituelles. Peut-être qu’elle partirait en courant.  “Bonsoir à toi aussi. Je réfléchissais à la meilleure façon d’ouvrir. Attends, je ref-... ” Il n’a pas le temps de poursuivre que déjà, elle le pousse et Emhyr réalise vaguement le réalisme particulier du fantôme qui tente de s’introduire chez lui. Derrière l’ancienne Serpentard, il referme la porte, résistant à l’envie de lui enfoncer sa baguette entre les reins, par acquis de conscience.
“J'ai perdu la clé.” - “Ah.” C’est qu’il avait un peu deviné. Ca ou les projections astrales ne pouvaient pas ouvrir les portes. Difficile à dire. “si quelqu'un débarque pendant la nuit, ce n'est pas ma faute. Ca t'apprendra à l'offrir à n'importe qui.” L’échine d’Emhyr semble se détendre légèrement et ses épaules s’affaissent dans un soupir. “J’aurais pourtant juré te l’avoir confiée. Il n’y a qu’une personne qui porte aussi bien le sac à patate.” Un sourire absent danse sur ses lèvres, il la suit du regard dans le désordre ambiant, comme si elle n’était jamais partie. Honteusement, peut-être, elle a sa place dans le salon, au même titre qu’il y trouve la sienne, au royaume des pièces récupérés et trop abîmées pour être exposés. Dans le rayon des choses qu’il veut garder pour lui, des illusions impénétrées et qu’il a fini par accepter.
Habilement, il passe derrière elle, vient effleurer son épaule de la baguette, histoire d’évaluer la consistance de l’apparition éthérée. C’est qu’elle est drôlement bien imitée. “Ah.” Du bout des lèvres, quand il n’y rencontre qu’une chair bien réelle.
Alors il s’active, dans une soudaine épiphanie pleine de frénésie fébrile. Pousse un peu les documents qui s’empilent sur sofa défoncé et cherche de quoi lui servir à boire. Ne trouve qu’une corne viking ornée de runes, un bol tibétain géant et un crâne de singe évidé.
D’un regard interrogateur, il les agite, cherchant le regard de Percy pour la laisser choisir. Probablement la corne. Mais elle râlera s’il impose quoi que ce soit. Sans doute parce qu’il a plutôt envie de lui filer le crâne de singe. “Qu’est-ce… Comment ? Je te croyais dans une famille et… enfin… Comment ?” qu’il finit par exprimer, en écho aux questions qui le pressent à ses lèvres, avant d’ajouter “Je suis désolé, Perse.” Désolé c’est quand tu comptes pas recommencer. Lesson learned.

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: alive (emhyr)   alive (emhyr) EmptyDim 5 Juil - 18:49


Les gestes sont familiers : l’urne presque attrapée, la main posée avec énergie, les pas qui la mènent tout droit à l’intérieur du dernier refuge qu’elle ait encore. Pourtant tout ne s’imbrique pas exactement comme dans ses souvenirs, lorsqu’elle survole la pièce, réalise qu’elle s’attendait presque à voir Vadim là aussi, prêt à l’accueillir de ses sourires trop grands et envolées lyriques, regarde ce que j’ai fait s’apparentant souvent entre ses lèvres à regarde comment je vais sauver le monde, Perse. Chiot réclamant toujours de l’attention, pensait-elle à l’époque, héro perpétuellement à la poursuite d’une demoiselle en détresse qu’il secourerait avec force et fracas. Histoire que personne ne puisse passer à côté de l'altruisme porté en étendard, bien sûr. Elle n’avait jamais cessé d’observer ses quêtes avec une bonne dose de mépris. Peut-être était-elle injuste. Ou peut-être son absence a-t-elle gommé l’égoïsme qu’elle croyait deviner dans chacune de ses actions.
Il n’est pas là, de toute façon, et elle ne saura jamais si le chevalier portait l’armure pour le plaisir de la voir briller, ou s’il aurait continué jusqu’à ce qu’elle soit rouillée.

Sur le frère, pas d’armure tout court. Du sourire en biais qu’il lui offre à la répartie avortée par sa propre entrée fracassante, elle se demande encore une fois comment elle a bien pu le prendre pour l’autre.
Emhyr dans la stature, le torse moins bombé que celui de son frère, Emhyr dans l’oeil qui scrute plus qu’il ne dévore, Emhyr aussi dans la réplique facile et les remarques débiles. Roulant des yeux, toujours plantée dans l’entrée comme si elle n’osait pas réellement s’approprier les lieux, ses traits se froissent un instant. Vexée. D’une main, elle tire sur le tissu tout juste critiqué, de l’autre elle tente de le lisser, pas certaine de la marche à suivre pour se rendre plus présentable : rattraper les dégâts ou s’en débarrasser ? Optant ni pour l’un ni l’autre, comme souvent, elle hausse un sourcil. “Tu aimes ? Collection été-automne.” Et elle tourne sur elle-même, les pans du sac à patates se soulevant à peine, l’effet bien moins grandiose que ce qu’il avait été dans sa tête. Dommage. Cela ne l’empêche pas de lui adresser un regard appuyé, où se mêle une panoplie d’émotions qu’elle aurait bien du mal à définir, les humeurs volatiles ayant apparemment décidé de toutes surgir en même temps. Soulagement, fatigue, amusement, rancoeur : plus que jamais, Persephone s’éparpille. Au moins, ici, elle peut se perdre sans danger, certaine qu’il arriverait d’une manière ou d’une autre à la rattraper. Sûrement en l’emmerdant assez pour qu’elle finisse par mordre.

Pression sur l’épaule, légère. Instinctivement, la née-moldue fait un pas de côté, ses doigts venant s’enfoncer dans sa paume. Pas touche au bord des lèvres, ravalé moitié par l’habitude des mains qui agrippent, moitié par la soudaine réalisation que rien ne l’entrave à présent. “Ah quoi ?” La main se détend, et elle vient frotter l’endroit où le bout de bois a osé l’effleurer, les sourcils froncés. “Si j’étais une apparition, ne penses-tu pas que ton esprit te ferait croire aussi que je suis bien solide ? … Non, je suppose que la logique n’est pas l’un de tes premiers instincts aujourd’hui.” Or ever. Déjà il s’active, tentant tant bien que mal de ranger en quelques secondes ce qui lui prendrait à priori plusieurs heures de travail acharné. Le suivant d’un pas à présent décidé, elle grimace en direction du sofa, observe la pile tant bien que mal constituée avant de soupirer.
Elle pousse un peu plus. Les documents glissent, tombent par terre, sans qu’elle ne fasse l’effort d’aller les récupérer. Il n’avait qu’à mieux ranger son appartement. Se nichant dans le seul coin disponible, elle ramène ses jambes à elle, les enserre. Le désordre, tout comme le reste, l’apaise : loin est le décor parfaitement raffiné d’Amos Gaunt, les pièces glaciales, l’air irrespirable. Ici ni bords lissés ni expression à surveiller, alors le menton est posé contre les genoux, la mine joyeusement et authentiquement dépitée par les choix qui lui sont présentés. D’un geste, elle désigne la corne de viking après une courte hésitation. “Je présume, vu les verres disponibles, que tu n’as rien de mieux à me proposer que de l’eau.” Elle s’en fout un peu, de toute façon, et ne fait que râler par envie mesquine de le faire chier. Pour dire quelque chose, combler les trous, garder l’ambiance légère de leurs vacillantes retrouvailles. Mais surtout pour l’énerver.

Derrière l’air revêche et les réflexions lancées par habitude, elle sent déjà les fantômes s’immiscer entre eux, le poids de la réalité venant s’abattre sur ses épaules. Persephone se redresse alors, menton abandonnant les genoux et dos venant se coller au dossier du canapé, élan combattant un peu ridicule : ce n’est pas comme si elle pouvait repousser, à la seule force de son corps, tous les non-dits présents dans la pièce. Ca ne coute rien d’essayer, ceci dit. “Qu’est-ce… Comment ? Je te croyais dans une famille et… enfin… Comment ?” Mais Emhyr, de toute évidence, ne semble pas apprécier le déni à sa juste valeur et n’essaie rien du tout. Je n'y suis plus, comme tu peux le voir. Elle lui jette un regard noir, ses phalanges se crispant sur le tissu qui recouvre ses jambes. Qu’elle étire ensuite, puisqu’elle ne peut manifestement pas se blottir tranquillement dans son coin. Bravo.
Par un surprenant manque de décence, même pour lui, il se permet en plus de s’excuser. “Pour quoi, exactement ?” Les mensonges, le départ, la lâcheté, le silence radio pendant des mois, les années passées à se battre ? Elle pourrait sans doute trouver d’autres raisons, si besoin. L’expiration, vouée à calmer les battements rancuniers du coeur malmené, est tremblante. Aussitôt couverte par le sourire moqueur qui vient étirer ses lèvres juste après, le regard critique qu’elle pose sur les meubles. “Si c’est pour le piteux état de vo... ton appartement, je ne m’attendais pas à mieux, rassure-toi.” S’extirpant à présent totalement du sofa, elle se lève et lui arrache presque la corne de viking des mains, lui adressant par la même occasion un nouveau regard noir. “Si tu veux tout savoir”, et puisque tu sembles décidé à tout gâcher, “je suis morte,” lance-t-elle en s’éloignant pour elle-même se trouver à boire. Les mots sont proférés d'une voix légère, salis pourtant par ce qu’ils rappellent : le corps brisé de Vadim. “Officiellement, pour pouvoir désactiver le Sceau,” ajoute-t-elle d’un rire éraillé. “J’ai eu de l’aide, bien sûr. Ils… On aurait pu me cacher, mais j’ai choisi de venir ici.” Les mains s’agitent, souhaitant dénicher une bouteille d’alcool, de la bièraubeurre, du jus de citrouille, quelque chose. “Sérieusement, tu n’as vraiment que de l’eau ?” marmonne-t-elle d’une voix acerbe. Moitié pour lui signifier que cette discussion ne lui convient pas du tout, moitié pour tenter d'y mettre un terme.
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Emhyr Kostelic
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: alive (emhyr)   alive (emhyr) EmptySam 18 Juil - 1:58

Elle tourne, sur elle-même. Elle tourne comme elle encercle les pensées et le vortex qui lui absorbe l’âme. Le silence, quelque secondes, à peine troublé par ses pas sur le plancher et le bruissement de sa robe dans l’air. “Tu aimes ?” Bof. Emhyr ne sait pas mentir. Emhyr ne sait plus grand chose, à vrai dire. Un haussement d’épaule, en écho à la question. Puis les lèvres qui s’étirent d’un sourire si familier qu’il en paraît gravé, épigramme d’esprit sur les lippes. “Impressionnant. Vivement la prochaine collection.” D’un vague battement de main, il s’autorise même un lent applaudissement, de ceux qui sont vaguement en dehors de la cadence, un peu trop espacé, un peu trop arythmique. Mais le sourire qu’il lui décoche insinue, peut-être, autant pour elle que pour lui, que les saisons vont continuer. Qu’il y aura d’autres instants auréolés de succès. Probablement d’autres robes. Celle-ci n’est pas moche. Mais elle n’est pas belle non plus. Pas qu’il s’y connaisse beaucoup, en robes. Pas qu’il s’y connaisse beaucoup en choses de la vie, en général. Peut-être que Vadim aurait su trouver un mot de réconfort, pour la soulever de terre et oublier la morosité ambiante, crasse fuite en avant, sans doute. Pas son truc, à Emhyr.

Elle tressaute au contact qu’il lui a un peu imposé et il se mord brièvement la lèvre, vaguement désolé, surtout embarrassé de ne pas avoir trouvé de meilleure solution pour se prouver sa présence entre les quatres murs glabres de son appartement. “Si j’étais une apparition, ne penses-tu pas que ton esprit te ferait croire aussi que je suis bien solide ? … Non, je suppose que la logique n’est pas l’un de tes premiers instincts aujourd’hui.” qu’elle enfonce le clou alors qu’il s’active enfin pour essayer de trouver de quoi abreuver le fantôme. Touché. Derrière les trois contenant qu’il propose, Emhyr minaude du bout des lèvres, gnuh gnuh gnuh à peine retenu, mauvais perdant décidément pas fait pour être chevalier. “Je présume, vu les verres disponibles, que tu n’as rien de mieux à me proposer que de l’eau.” Elle présume bien. C’est que donner autre chose à un fantôme, ce serait du gâchis.
Il redresse l’échine, pare ses lèvres d’un sourire indéfini, dont la fente malingre ne peut que s’élargir lorsqu’il la voit blottie au creux du sofa défoncé, entre les documents qu’il n’a pas eu le temps de ranger et les dossiers oubliés. Le Croate agite un index accusateur vers la silhouette de la brune, malice en bouclier, absurde réponse pour faire écho aux aberrations qui lui parcourent l’esprit. “C’est exactement la position qu’un fantôme prendrait. Mais t’as raison, j’vais plutôt te jeter du sel à la gueule. Mais pour te répondre, j’ai des tisanes, sinon. C’est comme de l’eau mais chaude, comprendre “tiède” avec des plantes dedans.” . D’une pirouette, il tente d’esquiver les spectres insidieux, murmures délétères à l’oreille qui finissent par le rattraper et font fondre le sourire qui lui fend la face. Emhyr oscille, vacille sur une corde trop tendue, hésite à enfiler de nouveau l’armure polie qu’il a abandonnée dès qu’elle a foutu le pied dans l’appartement. C’est fou comme être Vadim était devenu plus simple qu’être le lâche acolyte. Mais trop de questions, trop d’incertitudes, la conscience pressée, la curiosité plus encore. Il doit bien à Vadim la vérité, et il lui doit bien à elle la fin des douloureuses mascarades. Mais surtout pour lui, despote égoïste et seul maître à bord du navire en pleine tempête. C’est de ses propres lippes qu’il veut arracher les excuses, sortir les interrogations qui polluent l’esprit, vrillent les entrailles dans une valse mortifère. Peut-être est-ce la culpabilité qu’il veut laver, étaler, à défaut de l’oublier.

Volatiles, les mots s’envolent, entremêlés d’excuses un peu trop creuses, si légères qu’elles s’accrochent à peine au plafond. “Pour quoi, exactement ?” Pour tout. Et pour rien à la fois. Peut-être est-il juste désolé au sens propre du terme. me en ruine, conscience en friche, le labyrinthe dans sa caboche. “Si c’est pour le piteux état de vo... ton appartement, je ne m’attendais pas à mieux, rassure-toi.” C’est elle qui le rattrape avant qu’il ne tombe par-dessus bord, ne se laisse engloutir par l’océan déchaîné et il en est si surpris qu’il n’a même pas la présence d’esprit de lécher le bord de la corne de viking avant qu’elle ne puisse l’arracher de ses mains. Parce que c’était ce qu’il avait prévu. Avant que les vagues trop fortes ne viennent assaillir la muraille de l’oubli. “Si tu veux tout savoir, je suis morte.” C’est marrant, moi aussi. qu’il manque de répondre dans la foulée et qu’il retient de justesse. “C’est marrant, moi aussi.” Ou pas. La culpabilité vient danser sur ses lèvres, transformant le sourire insolent en grimace vacillante alors qu’il la suit du regard, cherchant vaguement de quoi étancher la soif. Ou noyer tout ce qui déborde. “J’ai eu de l’aide, bien sûr. Ils… On aurait pu me cacher, mais j’ai choisi de venir ici.” Emhyr se fige brièvement, sa main tapotant machinalement le crâne de singe du bout de l’index. Avec l’aveu de Perse s’envole la crainte d’avoir une apparition, d’un traître venu le débusquer dans sa tanière. “C’pas comme si t’avais d’autre endroit où aller.” qu’il aimerait rétorquer avec l’impertinence qui lui secoue habituellement la carcasse irrévérente, arrêté par l’ombre de Vadim sur tous les murs. Sur la pensée qu’elle est venue dans leur appartement. Pas… nécessairement le sien. “Je partage pas ma brosse à dents, j’espère que tu en as une.” C’est tout ce qui ressort de la tourmente, chimère d’un Vadim muselant les répliques les plus abrasives, le chevalier et son écuyer muent en créature maladroite. Les mots de l’un sur le venin de l’autre, Emhyr ne sait plus vraiment quelle route emprunter. Peut-être… Peut-être que lui aussi a besoin de boire autre chose que de l’eau. “Sérieusement, tu n’as vraiment que de l’eau ?” Il s’anime, sautant sur l’occasion d’une question trop évidente. L’ancien Serpentard lâche le crâne de singe pour dévisager la brune avec un air vaguement outré, avant de porter la main à sa poitrine, s’écroulant à moitié sur le sol. Il en fait probablement trop. “Bien sûr que non, Wardwell.” Siffle le Croate comme s’il avait été frappé de la pire insulte. Les mots sonnent justes et familiers, le palpitant retrouve le tempo dissonant qui a toujours été le sien alors qu’il se relève enfin, époussetant son pantalon avant de déboutonner cette fichue chemise. “Mais je sais pas si tu mérites.” poursuit-il en appuyant sur un des nombreux panneau de l’appartement du bout de sa baguette, dévoilant une cache pleine de bouteilles plus ou moins suspectes.

Il l’aurait laissée chercher plus longtemps, sans doute, s’il avait encore eu la force de jouer avec le Vadim rampant entre chacun de ses gestes mais le jeu n’est plus si amusant quand les fantômes engloutissent les vivants. Quand chaque battement de paupières lui rappelle combien il manque de courage, combien il fait mal semblant et qu’elle ne peut que le voir. Alors, sans doute parce que c’est la meilleure solution (non), Emhyr extirpe une bouteille obscure au goulet oblong, dans laquelle baigne un crotale à deux tête. Il fait sauter le bouchon d’un coup de baguette avant de descendre une longue gorgée et de l’agiter dans la direction de la brune. “C’est du rhum infusé. Le serpent c’est juste pour la décoration. Enfin il paraît. T’en veux ?” Sans vraiment attendre de réponse, il remplit le crâne de singe posé sur la table, s’affalant dans le sofa tout en faisant valser quelques piles de documents en passant. “Y’a du Whisky au boursouflet. De l’explosard ou un fond d’eau glouglousse, sinon.” D’un coup de menton, il désigne la cache restée ouverte, se massant légèrement les tempes dans un soupir chargé de lassitude. Epuisé. Sans doute autant qu’elle. Ou alors est-ce que ça repose un peu, d’être mort ? “Qui t’a fait sortir ? J’avais… Un plan. Mais naturellement, il était à chier.” Quelque part. Dans Londres, il existait des gens capables de faire évader des né moldus de la maison du chef d’escouade des Aigles. Et ces mêmes gens laissaient crever le reste de la population. Ces mêmes gens n’avaient pas pu arrêter la mort de l’âme jumelle. Derrière le regard incisif du Croate, la vengeance palpite et les rouages belliqueux reprennent leur place, chassant les idéaux d’un Vadim modéré.
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