Occasions such as these acquire meaning Not only in the heart but on the stage, Your intimate agreement now convening Our families, for we also will engage. Union will unite two universes, Reaching back and forward into time, Eliciting new verses and reverses Needed to accommodate the rhyme. Granted, then, the Thespian component, Albeit small, of what will now unfold, Giving to your audience a moment Each may in collective memory hold.. - Malfoy, Hylas (*)
Ce n'est qu'en fixant les papiers traînant sur son bureau qu'Hylas réalise qu'il s'était préparé pour ce jour toute sa vie. Regard vide stagnant sur ce contrat de mariage dont il avait exigé la lecture sans pour autant tenir jusqu'au bout. Des mots, des formalités, des formules qui ne concernent que les patriarches des deux familles, des demandes et autres obligations écrites noire sur parchemin juste pour la forme, pour l'héritier s'était montré ferme à ce sujet : les détails de leur union seront discutés en privée, entre lui et sa chère épouse. Épouse. Le terme lui tire une grimace amer. La nouvelle était passée comme une de ces potions pour chasser la maladie : avec réticence, et elle lui avait laissé un désagréable goût sur la langue. Pour autant, il était trop versé dans ce jeu des alliances et autres partenariats pour en reconnaître l'utilité. Et bien qu'il ignorait si l'amertume quitterait un jour sa bouche, au moins serait-il débarrassé d'un maux bien plus pressant. Le regard de Christian alourdi par les années où son fils n'avait rien voulu entendre, trop prudent pour remarquer la lassitude marquant les traits du soldat qui, depuis un petit moment déjà, avait baissé son épée. Algie Longbottom, le coup de lame sous sa garde dévoilée. L'épreuve finale pour le fils prodige, ultime sacrifice au nom du devoir qu'il s'était toujours appliqué à honorer. Si le vieux Malfoy ne voyait dans le patronyme familier qu'une union tombant sous le sens, Hylas ne pouvait s'empêcher de discerner dans l'idée une cruelle ironie frôlant l'insulte. Cette alliance avec les Longbottom qu'il avait longtemps défendu mais qu'il ne s'était jamais imaginé sceller. Et pour cause, il peinait à imaginer Algie autrement que comme la petite fille alors déjà trop turbulente à son goût qui avait pour habitude d'entraîner Héméra entre les plantations de leur domaine, figure en arrière-plan, pour ne pas dire un après-coup, dans ses complots pour réunir leurs deux familles par le biais de leur frère et sœur respectif. La décrire alors, il pourrait le faire sans trop de peine, sa mémoire vivace : des cheveux bruns tantôt rassemblés en couettes, tantôt en queue de cheval, rarement laissés libre au vent, des robes rapidement salies, de la terre sous les ongles et sur les genoux, et une petite voix geignarde. La présenter telle qu'elle était devenue serait trop lui en demander : il ignorait quelle vocation avait guidée ses pas hors de Grande-Bretagne, et ne s'était jamais suffisamment intéressée à elle pour s'en renseigner. En réalité, il ne serait pas exagéré d'affirmer que Christian, en avançant son nom, lui avait par la même occasion rappelé sa seule existence. La qualifier d'inconnue ne lui semblait pas si inapproprié. Et voilà qu'elle lui était promise.
« Algie Longbottom,
Vous êtes par la présente conviée à mon domicile de Godric's Hollow, le dix août prochain à seize heure de l'après-midi, pour discuter des termes de notre contrat de mariage.
Cordialement, Hylas Malfoy. »
Écriture cursive et soignée, mots écris de sa propre plume, invitation concise prohibant la moindre interprétation, portée par les ailes imposantes de sa chouette jusqu'à sa destination. La nouvelle est tombée depuis plusieurs lunes, et toujours pas de signe de la sauvageonne, or Hylas n'entend pas la rencontrer à l'autel. Le premier contact depuis l'annonce. Effort pragmatique, pour celui qui n'y voit là qu'une opération de routine. Appelons un chat un chat, ce mariage n'étant qu'un substitut de la réalité, un partenariat conviendrait mieux, étiquettes sociales obligent. Tout commercial qu'il était, il tenait à ce qu'il serve ses intérêts. En outre, il gageait qu'Algie ne lui reprochera pas l'efficacité de ses propos. Le plus gros contrat de sa vie, à n'en pas douter. Par chance, il n'avait que peu d’exigences.
Journée d'été pluvieuse sur le village mi-sorcier, les gouttes d'eau frappent les carreaux à l'unisson de la sonnerie de l'horloge ensorcelée indiquant la seizième heure de la journée. Le thé est servi sur la table basse du salon, théâtre de leur rencontre. La pièce à vivre est sobre, minimaliste : Des couleurs sombres, noires et pourpre colorent le mobilier qui s'affrontent pour un espace qu'il ne cherche pas à combler. La pièce semble presque vide, et ça lui convient bien. Un canapé en cuir déruptif, une table basse en marbre et son fauteuil personnel sur lequel il aime s'asseoir et lire des livres provenant de la gigantesque bibliothèque murale qui règne au fond de la pièce. Malgré ses moyens, Hylas déteste s'encombrer de choses dont il ne trouvera aucune utilité. La porte de son office est verrouillée par magie, comme à chaque fois qu'il ne s'y trouve pas. Il s'attend à ce que Moopy, un de ses elfe de maison, ne lui annonce rapidement l'arrivée d'Algie, mais cette dernière se fait attendre. Cinq, dix, quinze, vingt minutes avant qu'un claquement ne retentisse, et que le bruit d'autres pas se mêlent à ceux de la créature.
« Mademoiselle Longbottom est arrivée, maître. »
Mademoiselle ? Longbottom ? Plus pour très longtemps.
Le dos tourné à son invité, Hylas garde les yeux fixés sur les gouttes de pluie ruisselant sur la vitre. Il congédie l'elfe d'un mouvement de tête silencieux, sans se retourner pour autant, les petits êtres sous ses ordres étant devenu experts à deviner les désirs de leur maître taciturne.
« Vous êtes en retard. » Une constatation. Pas ponctuelle. Il note. Ça l'agace. Il tient à le lui faire remarquer.
Après un court instant de flottement, il se décide enfin à se retourner. Son regard quittant à contrecœur le spectacle de la nature pour venir voler rapidement sur la silhouette de la retardataire. En quelques pas, il rejoint son fauteuil, s'y installe en attrapant une des deux tasse de thé. D'un geste de la main, et sans lui accorder un regard, il convie Algie à s'asseoir en face de lui. Il lui proposerait bien un peu de thé, mais il économise ses mots. La théière enchantée lévite près d'une deuxième tasse vide. Sûrement fera-t-elle le rapprochement.
« Oh your mouth is poison, your mouth is wine You think your dreams are the same as mine Oh I don't love you but I always will »
Elle tient toujours la lettre entre ses mains. Dépliée, puis repliée, dépliée de nouveau. Elle porte les marques des nombreuses fois où Algie a posé les yeux dessus, depuis qu’une chouette bien trop imposante pour en ignorer l’identité de l’expéditeur, s'est posée au petit déjeuner. Elle criait Malfoy, cette chouette. A peine rentrée au domaine, que déjà elle se retrouvait face à son destin, Algie. A peine rentrée, que déjà, elle est sommée - car elle n’est pas assez naïve pour voir dans ces mots une invitation - de se rendre au domaine Malfoy, pour discuter du contrat de mariage. Qu’y a-t-il de plus à dire ? Elle n’en a été informée qu’au moment où il a été signé par à peu près tous les acteurs de cette vaste comédie, à l’exception d’elle. Actrice principale d’une farce dont elle est également la chute. Bullshit, comme elle le répète si souvent.
Alors, de nouveau, elle déplie cette lettre, pour la soixante treizième fois sûrement, assise sur son lit, à quelques heures du rendez vous fatidique. Est-il encore trop tard pour changer d’avis ? Prendre la fuite ? La dent de dragon des sables qui pend à son cou lui rappelle alors que la fuite n’est pas une option. Non, elle a choisi de rester, et elle ira au bout. Parce que c’est le moindre mal. Et pourtant. Et pourtant, elle n’a pas fait le moindre geste depuis ce jour de juin où son père lui a annoncé ses fiançailles. Pas une seule fois, elle n’a tenté de contacter son futur époux. Epoux. C’est que le terme lui donnerait presque la nausée. Ce n’est pas seulement son patronyme que l’on lui arrache, c’est sa liberté. Une partie de son destin lui est volée, et la colère n’a pas encore disparu. Probablement ne s’effacera-t-elle jamais, si à chaque fois que le mot époux lui vient en tête, la jeune femme a des envies de violence. Discuter du contrat de mariage. Comme si elle allait avoir voix au chapitre. Et pourtant, Merlin sait qu’elle en aurait des choses à dire. Des revendications. Rien de bien fou, juste de quoi survivre. Mais soit. Si Malfoy lui laisse miroiter l’espoir d’une discussion, alors, elle ira, et se battra pour obtenir une bonne part dans ce marché. Après tout, officiellement, elle était aux Etats-Unis pour permettre au marché des vins Longbottom de s’étendre, et elle a fait du bon travail. Ce mariage n’est rien de plus qu’un autre marché. Et Algie sait se battre pour obtenir ce qu’elle veut.
« Miss Algie, vous allez être en retard. » Elle n’a même pas entendu Sally arriver. Elle soupire longuement. Elle n’est pas prête. Dans tous les sens du terme. « Aide moi à attacher mes cheveux. » Ordre doux, et la petite elfe grimpe sur une chaise pour l’aider à attacher ses boucles en un chignon distingué. Elle fait un effort, Algie. Elle tente de se convaincre, que Hylas Malfoy n’y est pas plus pour quelque chose qu’elle. Du peu d’informations qu’elle a su glaner, elle a vite compris que l’idée venait sûrement de leurs pères à tous les deux. Les deux victimes d’une collaboration déplorable.
Elle est en retard. Aucune surprise ici. Mais au moins, elle présente bien. Telle qu’une future épouse Malfoy doit présenter. Quelle horreur. Elle semble à sa place dans le manoir Malfoy, qu’elle observe tout en suivant un elfe de maison. Si elle doit venir vivre ici, elle prendra Sally avec elle. Algie n’a aucune confiance en aucun autre de ces elfes, persuadée qu’ils sont tous au service d’Hylas. Pas encore un ennemi déclaré, mais pas un allié pour autant.
Si Algie a un quelconque souvenir d’Hylas Malfoy, il remonte à bien trop longtemps. Elle croit se souvenir de ce petit garçon blond, qui la regarde de haut, les sourcils toujours froncés. Algie se souvient de la main d’Héméra dans la sienne, de leurs éclats de rire, et de Hylas qui les regarde sans bouger, sans expression. Elle se souvient avoir un peu boudé en le voyant si peu enclin à rejoindre leurs jeux, là où Harfang, lui, n’hésitait jamais à traverser les plantations avec elle. Alors, il y a de quoi être surprise, lorsqu’elle entre dans ce salon sombre, et qu’un homme bien plus imposant que le gamin de ses souvenirs lui tourne le dos. Pas un regard vers elle. Elle l’a cherché. Il lui fait remarquer son retard, et c’est de bonne guerre que son accueil soit froid. Elle hausse légèrement les épaules, bien qu’il ne puisse pas le voir. La bienséance voudrait qu’elle s’excuse, et c’est ainsi que l’on l’a élevée. Mais, Algie Longbottom ne fait que très rarement ce que l’on attend d’elle. Elle tient sa langue pour l’instant, et Hylas devrait en être satisfait. Et quand enfin, il se retourne, sa froideur rallume sa colère. Le bougre s’installe, attrape une tasse de thé, et lui adresse un simple signe de la main. Algie n’essaie même pas de retenir son soupir. Bien. Au diable la retenue alors, s’il veut jouer les impatients.
Elle s’installe alors dans le canapé de cuir. La théière flotte dans les airs tout près d’elle, et délicatement, Algie attrape à son tour une des tasses. Elle incline légèrement la théière qui verse alors le thé noir. Oh, ces petites traditions. Elle a beau être de retour depuis plusieurs mois, à chaque fois elle savoure l’heure du thé qui lui a manqué durant tant d’années. « Bien, Hylas. Permettez moi d’être sincère avec vous. » Et la voilà qui attaque d’emblée. Après tout, Théa l’a prévenue. Hylas n’est pas du genre bavard, alors Algie estime qu’elle peut s’épargner la conversation sur le temps, leurs passions, et ce qu’ils ont mangé le midi, pour s’en prendre directement à l’éléphant dans la pièce. Elle avale une petite gorgée de thé. Oh, il est parfait. Si l’homme n’a rien d’agréable, au moins son thé est idéal. « Vous m’avez fait venir pour discuter de notre contrat de mariage. Je n’ai pas eu l’occasion de prendre part à son élaboration. Malheureusement. » Sinon, je ne serais pas là. C’est sous-jacent, mais pas dit clairement. Inutile de déclencher une guerre si tôt, et pourtant ce n’est pas l’envie qui manque. « Il y a certaines choses sur lesquelles je ne suis pas prête à transiger, mais je suis sûre que nous pourrons trouver un terrain d’entente. » Une autre gorgée de thé.
Elle l’observe un instant, laissant le thé réchauffer ses mains. Cette journée humide d’août a fait baisser les températures. Algie a toujours préféré la chaleur. En somme, c’est une journée désastreuse, parfaite pour rencontrer son futur mari. Elle maîtrise malgré tout la colère qui brûle en elle, et se fait miroir de son fiancé. Froide. Traitant la chose comme une formalité. Elle tente, le plus possible, de supprimer l’affect qu’il pourrait y avoir là dedans, de cacher toute la rancoeur que cela lui inspire. Pour une fois, elle planque ses émotions, elle qui tire pourtant une fierté à les afficher. « Ma première demande est simple. Ce mariage n’est qu’un arrangement. » On ne peut pas lui reprocher de ne pas être sincère au moins. « J’aimerais donc que nous le traitions comme tel. Pas de grande cérémonie. Pas plus d’invités que nécessaire. » Elle pense au mariage entre Théa et Atlas, la fête en France, les invités, le bonheur. Elle n’aura pas cela, Algie. Si elle se marie sans amour, alors que ce mariage soit le plus simple possible. Son regard se pose sur cet homme qui lui fait face, et qu’elle ne parvient pas à lire. A quoi pense-t-il ? Que veut-il de ce mariage ? Que veut-il d’elle ? Oh Algie aimerait en savoir plus. Mais rien ne transparaît et il se contente d’être là, impassible. Et peu à peu, la frustration vient se mêler à la colère. Mais Algie était prévenue. Si elle veut des mots d’Hylas, il faudra les lui arracher.
(c) DΛNDELION
Hylas Malfoy
coalition sorcière
crédits : [ avatar @siren charms. ]
face claim : [ boyd holbrook. ]
pseudo : [ spf. ]
études : [ serpentard, 90-97 ]
particularité : [ legilimens / occlumens. ]
(ϟϟ) Sujet: Re: terms and conditions ☆☆ (malfottom) Jeu 25 Juin - 0:23
Non ponctuelle ET rustre, par dessus le marché. Pourquoi s'être donné tant de mal à bien s'apprêter pour ensuite se retourner et faire preuve d'autant d'impertinence ? Pour il suffit d'un regard à Hylas pour comprendre que si la demoiselle n'est pas étrangère aux étiquettes de la haute société sorcière, elle ne semble vouloir les respecter que jusqu'à un certain point seulement. Une perte de temps, ne peut s'empêcher de déplorer l'héritier qui ne supporte pas qu'on fasse les choses à moitié, en attardant son regard froid sur le chignon dressé sur son crâne et la robe qui ne lui sied pas tant elle y a l'air inconfortable. Une telle attitude défie le principe des apparences, et bien qu'il n'ose présumer des véritables intentions de sa future épouse, elle renvoyait à ses yeux l'image d'une gamine capricieuse qu'on a forcé dans une robe. En outre, pas si différente de celle qu'il a gardé d'elle toutes ces années. Lui n'avait pas jugé nécessaire d'ajouter aux artifices : vêtu simplement, si toujours élégamment, d'une chemise verte foncée aux manches correctement repliées et d'un pantalon taillé noir, il avait laissé le costume au placard par soucis de simplicité et de confort. Après tout, ils sont chez lui, et ne se soucie pas suffisamment d'Algie pour s'improviser parfait gentleman en sa compagnie. Qui plus est, elle ne lui en donne pas la moindre envie, avec ses soupirs bruyants et ses roulements de paupières qui ne lui échappent pas, si tant elle cherche seulement à les dissimuler. Fin observateur, tel le rapace perché sur sa branche, l'héritier n'en rate pas une miette.
Première erreur que celle d'attendre en silence qu'elle montre le moindre signe de regret, aussi insincère soit-il. Mais même ça, comme la simple tâche d'arriver à l'heure à un rendez-vous, semble être trop demandé pour la cadette Longbottom. Pour autant, le second crime n'offense pas autant le Malfoy qui commence à cerner le personnage. Lippes trempées dans le liquide chaud, qu'il prend son temps pour déguster, il écoute d'une oreille intriguée Algie prendre les rênes de la conversation sans vraiment s'en étonner ni s'en formaliser, du moins au début quand il lui semble alors apparent qu'ils sont deux à vouloir écourter cette rencontre, avant qu'elle ne lui prouve tort en s'éternisant sur des plaintes qui échouent à l'amadouer. Les parents Longbottom auraient-ils échoués à enseigner à leurs progénitures cette facette du jeu de la noblesse ? D'aucun pourrait assumer qu'elle serait au fait de son rôle en tant qu'héritière d'une telle famille. Ou, tout comme lui, elle avait peut-être, un candide instant, pensé pouvoir y réchapper, auquel cas la réalité l'avait rapidement rattrapée. Toutefois, si le but de sa tirade est de le prendre par les sentiments, elle verra sa tentative lamentablement échouer devant ses yeux. Elle ne lui apprend rien. On lui force la main presque autant qu'à elle et personne ne l'entendra geindre pour autant. La seule différence étant qu'Hylas dispose de plus qu'assez d'influence auprès de Christian pour arrondir les angles, ce qui leur conviendra à eux deux, il gage.
Et après les doléances, les hypothèses suivant les réclamations. Le masque de l'impassibilité se fissure un instant en un haussement de sourcil. Elle arrive en retard, elle ne prend même pas la peine de le saluer ou de s'excuser de son inconvenance et elle ose lui soumettre la moindre exigence ? Il la savait insolente, mais le toupet suscite à la fois amusement et sidération. Elle tient à avoir voix au chapitre, et Hylas n'est pas contre à condition que leurs intérêts se rejoignent, et si l'attitude qu'elle démontre fait pour un tête-à-tête qu'il juge déjà désagréable, elle augure au moins une négociation plus aisée. Toujours silencieux, il écoute les revendications d'Algie sans rien laisser paraître. Ce mariage, un arrangement. Une fois encore, il le sait déjà. D'un mouvement circulaire de la main et d'un regard noir, il la presse d'en venir au fait. Et enfin, elle dit quelque chose de censé. Pas de cérémonie, exige-t-elle. Way ahead of you, pense-t-il en posant la tasse à moitié vide sur la table basse. Se relaissant tomber contre le dossier du fauteuil, Hylas croise les jambes, entrelace ses doigts devant lui et vise sa fiancée d'un regard vide.
« Un dîner. Vous et moi, nos pères, ma mère, votre frère Harfang et mes sœurs Théa et Héméra. » Annonce-t-il solennellement comme si c'était déjà convenu. « Je nous ai déjà épargné une réception en grande pompe. Votre père tient à s'afficher, et le mien ne se contentera pas de moins. »
Puisqu'un mariage digne de ce nom se doit tout de même d'être célébré, leurs familles devront se satisfaire du stricte minimum. Christian pensait pouvoir avoir le beurre, l'argent du beurre et la crémière, pressé par le souhait d'Eustache de pavaner la nouvelle grande alliance, mais son fils s'est chargé de le ramener bien vite sur Terre. Leur alliance, ils l'auraient sans qu'ils ne soient transformés en bêtes de foire. L'absence d'une cérémonie n'était pas négociable. Il préfère laisser ce genre de sottises à Théa, le mariage de sa sœur promettant d'être suffisamment extravagant pour deux.
« Simple, en effet. Rajoute-t-il ensuite, en balayant le sujet d'un revers de main. Votre première demande satisfaite, avez-vous d'autres exigences mademoiselle Longbottom ? » Il répète les mots de la promise d'une voix presque malicieuse.
Il est réticent à utiliser son prénom à voix haute, dans le but de faire comprendre à la concernée qu'ils ont beau être liés, ce n'est pas une raison pour brûler les étapes. Il est difficile d'approcher le félin, dont le nom entre les lèvres féminines sonnent comme les cordes d'un instrument mal accordé.
Invité
Invité
(ϟϟ) Sujet: Re: terms and conditions ☆☆ (malfottom) Jeu 25 Juin - 19:33
« Oh your mouth is poison, your mouth is wine You think your dreams are the same as mine Oh I don't love you but I always will »
Hylas Malfoy, d’une lenteur qui semble interminable, pose sa tasse sur la table devant lui. Des gestes simples et pourtants délicats, mesurés. Il ne faut pas davantage d’observation à Algie pour réaliser que si elle doit apprendre quelque chose de son futur mari, ce ne sera pas par ses mots, mais bien par ses gestes. Son regard lui paraît vide, inintéressé, lorsqu’enfin, il se réinstalle dans son fauteuil et la regarde enfin. A quoi pense-t-il ? Voilà que la question revient, ritournelle insensée qui ne la quittera pas durant toute l’entrevue, peut-être même durant les premiers mois de leur vie commune. Il annonce enfin. Un dîner. Algie souffle doucement, le soulagement trop évident dans ses épaules qui soudain se font un peu moins tendue, dans son regard qui tombe sur sa tasse, sur l’ombre d’un sourire qui flotte un instant sur ses lèvres. Furtif, dissimulé avant même qu’il ne puisse le voir. Elle n’ignorait pas la volonté de son père. La vendre aux Malfoy, c’est une fierté, un coup de maître pour lui. Alors, bien sûr, bien sûr qu’il veut l’afficher. Les Longbottom, sans être une famille qui doit rougir de son rang, est toujours inférieur aux Malfoy. Une élévation sociale. A laquelle Algie goûte fort peu. Elle était fière de son nom, elle l’aurait gardé si cela n’avait engagé qu’elle.
Il la ramène au présent, la tire de ses pensées qui continuent de fournir du combustible à sa colère qui ne semble jamais redescendre, et d’un geste de la main, remue le couteau dans la plaie. Consciemment ? Elle relève la tête, un regard noir en direction d’Hylas. Mademoiselle Longbottom, qu’il insiste le bougre, et son coeur s’accélère un peu. Qu’espère-t-il ? La vexer ? Qu’il lui laisse ce nom, qu’il l’utilise autant qu’il veut, chaque fois qu’il roule sur sa langue de vipère, Algie n’en tire que satisfaction. Elle voudrait presque pousser l’insolence pour cette deuxième requête. Garder son nom. Mais Algie est plus maligne que son comportement ne voudrait le faire croire. Elle n’obtiendra pas gain de cause là dessus. Hylas s’y opposera. Leurs pères s’y opposeront. Pour quelqu’un qui tire autant de fierté de son sang et de son patronyme, Eustache a été bien rapide à l’obliger à l’abandonner. Une inspiration brève. Se concentrer. Une tâche après l’autre. D’abord Hylas, après Eustache. Un cafard après l’autre.
(quoiqu’il n’aie pas l’apparence du cafard, Hylas, même s’il en a le comportement.)
Alors, puisqu’il décide d’être le couteau, Algie sera le miel, Son sourire s’adoucit, ses traits abandonnent cette moue froide qui la caractérise, et ses grands yeux bleus se posent sur lui. Feindre la douceur. Il peut être très doué pour comprendre les gens (ce dont Algie doute, vu qu’il a l’air d’être un ours), même lui ne pourrait pas voir à travers cette fausse douceur et cette apparence de petit ange. Dire que cela l’a sortie de nombre d’ennuis. « A vrai dire, oui, Hylas. » Même le ton s’est fait plus délicat. Et elle, contrairement à lui, utilise le prénom. Ce petit jeu, ils peuvent le mener ensemble. « Je souhaite garder mon elfe de maison. Je sais que les Malfoy disposent de nombre d’elfes. » Euphémisme. Un simple rappel courtois qu’elle sait très bien où elle met les pieds. « Mais je suis attachée à la mienne. » Une autre demande qu’il devrait accepter facilement.
Et puis, il y en a une autre. L’imitant, elle pose la tasse de thé sur la table basse devant eux, et se redresse un peu sur le canapé. Du bout des doigts, elle frôle la croûte de cuir de l’accoudoir. Si Algie, parfois cessait de se focaliser sur sa colère, à n’en pas douter, c’est la nostalgie qui l’étoufferait. « Il y a autre chose. » Voix toujours aussi douce, quoiqu’un peu plus basse. Celle-ci, elle sait qu’elle pourrait ne pas passer. Et pourtant, c’est la plus importante de toutes. Son regard suit le tracé de ses doigts. Du cuir d’éruptif. Même vieilli ainsi, il reste magnifique. « Je veux conserver mon activité professionnelle. » Doux, mais ferme. Elle relève le regard vers lui. A quoi pense-t-il ? Une statue de marbre, et si un jour elle a cru que Harfang était dépourvu d’expressions, c’est qu’elle n’avait jamais été face à quelqu’un comme Hylas. Elle voudrait presque se lever et aller le toucher, pour vérifier qu’il est bien vivant. Qu’il y a du sang qui circule, qu’il n’est pas réellement fait de pierre. « Ce qui implique parfois des déplacements et des absences pour plusieurs jours. » Sans dire où elle va, mais elle passe cela sous silence. Si l’activité dont elle parle est la chasse aux créatures magiques, il y en a d’autres, dont elle ne peut pas lui parler. Et dont elle ne voudrait surtout pas lui parler, d’ailleurs. Elle souffle, doucement, comme pour évacuer un peu de pression. Elle ne tremble pas, mais à l’intérieur, elle hurle déjà. Et se déteste pour les mots qu’elle s’apprête à prononcer. « Rassurez vous. Je serai une bonne épouse d'apparat. Je peux me montrer très distinguée et vous n’aurez même pas à m’entendre. » Et la voilà qui se renie maintenant. ll doute, et elle le comprend, et elle sourit un peu, amusée. Elle ne lui a absolument pas prouvé qu’elle était une épouse modèle, ni même un être humain modèle. Mais il ne lui a rien montré de tel non plus. « Nous pouvons mener chacun notre vie, en dehors des engagements qui nous lient. » Être mariés d’un point de vue social. Et pour le reste, qu’il la laisse chasser, qu’il la laisse faire ce qu’elle souhaite. « Soyez rassuré. Je ne jetterai pas l'opprobre sur la maison Malfoy. Je sais où se situent mes intérêts. » Car même si Algie ignore l’histoire de celle qui aurait dû être la première épouse d’Hylas, elle a appris qu’il avait été fiancé une première fois. Mais que le mariage ne s’était pas fait. Incapable de découvrir pourquoi, elle en a néanmoins déduit que la fiancée avait dû se montrer moins digne que prévu. Avait-elle du sang moldu dans les veines ?
(c) DΛNDELION
Hylas Malfoy
coalition sorcière
crédits : [ avatar @siren charms. ]
face claim : [ boyd holbrook. ]
pseudo : [ spf. ]
études : [ serpentard, 90-97 ]
particularité : [ legilimens / occlumens. ]
(ϟϟ) Sujet: Re: terms and conditions ☆☆ (malfottom) Ven 26 Juin - 0:25
Deuxième exigence. Et de nouveau Hylas s'agace. Non pas parce qu'Algie est venue préparée, mais pour la futilité de sa demande. Il a du mal à imaginer qu'elle tienne à son elfe au point d'en faire un point de contention. Pour autant, le Malfoy ne perdra pas son temps à débattre de la présence d'une de ces créatures. Pourquoi donc refuserait-il une telle requête ? On la mariait, on la jetait pas en prison. Et puis, il est sûr que Moopy, Zippy et Gooky apprécieront la compagnie.
« Gardez donc votre elfe. » répond-t-il d'un ton expéditif en balayant de nouveau la main.
Le sentimentalisme de la jeune femme soulève cependant une question intéressante, qui lui apparaît soudainement. Sait-elle que tous les elfes appartiennent aux Malfoy, et que la sienne ne fait pas exception ? Et qu'en revêtant son patronyme, elle rejoindrait la famille maîtresse ? Ses lèvres se perdent de nouveau dans le liquide foncé. Voilà une pensée qui ne manquerait pas de le préoccuper plus tard.
Troisième exigence. Et la dernière, décide-t-il quand la requête siffle dans l'air. Le dessein se dévoile sous les yeux d'Hylas, qui reconnaît alors l'esprit aiguisé de sa promise. Après deux demandes aisément acceptées, le coup de grâce. S'il n'est pas né de la dernière pluie, il lui serait presque aisé de se dire qu'elle n'en demande pas tant. Mais il écoute le Malfoy, la demande prudente et les promesses pour bonne mesure. Elle le brosse dans le sens du poil, devine-t-il en l'observant d'un regard grave. Elle sait qu'il s'agit de le convaincre, et qu'il détient les clés de cette cage dans laquelle elle tremble de se retrouver enfermée. Il y voit une ouverture.
« Bien, si vous n'avez pas d'autres revendications … »
Il assume qu'elle ne tentera pas le diable davantage, et se permet donc de marquer la fin de son auditoire. De plus, il ne voit pas ce qu'elle pourrait lui demander de plus. Pas de cérémonie, la garde de sa précieuse elfe de maison et essentiellement sa liberté : sûrement avait-elle fait le tour. Et si elle trouve d'autres choses à rajouter, tant pis. Il en a assez entendu, et c'est à son tour de parler. Il laisse le silence planer quelques instants, le temps de se lever sur ses deux jambes, de lier ses mains dans son dos et de se retourner vers la vitre qui donne sur l'extérieur. Il apprécie la pluie, son odeur sur le bitume, le claquement des gouttes sur les carreaux. En temps normal, il trouverait ça apaisant. Son regard se perd dans une flaque d'eau qui s'est formée dans sa cour, le reflet élusif d'Algie reporté sur le verre au coin de son œil.
« Nos intérêts se rejoignent, mademoiselle Longbottom. Vous voulez conserver votre liberté, votre indépendance, soit. Appelons un chat, un chat, au de-là de son activité professionnelle, c'est la notion même d'être une mariée qu'elle rejette. Mener chacun notre vie, la proposition lui semble alléchante, mais quelque chose lui dit qu'elle n'a pas complètement conscience de ce qu'implique son union avec un Malfoy. Heureusement pour vous, je n'en ai que faire. Qu'elle lise entre les lignes, et qu'elle ne s'y trompe pas : elle pourrait lui appartenir si il en décidait ainsi. Je vous les échange contre quelques exigences à moi. Pour la première fois depuis le début de cette entrevue, ce qu'on pourrait confondre pour un début de sourire perturbe la commissure de ses lippes. A son tour. En tant qu'héritier de la famille Malfoy, beaucoup d'obligations m'incombent. Les regards sont sans cesse braqués sur moi, et seront bientôt braqués sur vous également, on s'attendra à vous voir à mon bras à bien des occasions. Je ne réquisitionnerais votre présence que lorsqu'elle sera nécessaire, mais j'attends de vous que vous fassiez preuve d'exemplarité quand ce sera le cas. Tranche-t-il en faisant craquer les os de son cou. Vous pourrez continuer votre activité, quelle qu'elle soit, et garder toute la fortune qu'elle vous apportera. Vous pourrez vous absenter aussi longtemps qu'il vous plaira, à condition que ça n'entre pas en conflit avec ces engagements qui nous lient, pour reprendre vos mots. Vous pourrez même reprendre l'entreprise de votre famille si il devait arriver quelque chose à votre frère. Car si Eustache était malin à sécuriser une alliance avec le fournisseur de sa principale main d’œuvre, Christian l'était tout autant. Une telle promesse lui ferait pousser des cheveux gris, mais Hylas refuse de manger dans la paume de sa main. En outre, vous serez libre de faire ce que bon vous semble jusqu'à ce que j'ai besoin de vous, auquel cas vous ne vous contenterez pas d'être une bonne épouse, mais d'être une épouse parfaite. » Un arrangement qui lui semble fort équitable. « Bien sûr, poursuit-il, il va de soi que votre liberté ne doit en aucun cas entacher notre réputation de quelques façons que ce soit. Vous deviendrez Malfoy : vos actions se refléteront sur moi et sur ma famille. La préservation de l'honneur de ma … de votre nom, devra être autant une priorité pour vous qu'elle l'est pour moi. » Il se retourne enfin, pour gratifier Algie d'un regard de défi. « Sur ça, le venin sur la langue, je ne suis pas prêt à transiger. »
Miroir des paroles audacieuses, prononcées quelques instants plus tôt par celle contre lesquelles il les retourne. Elle a montré ses cartes en première, et c'est maintenant à son tour de dévoiler son jeu. On a rien sans rien, mademoiselle Longbottom. Qu'elle comprenne bien que si ses faveurs sont entendues, elles ne sont pas encore acceptées. Et ce n'est pas des jolies paroles et des battements de cils qui lui ferait baisser sa garde. Il espère que sa prochaine exigence lui fasse comprendre qu'elle opère en terrain glissant. Il ne peut en être autrement, avec le prince de glace.
« Vous m'accompagnerez au mariage de ma sœur. Notre première et seule sortie en tant que fiancés avant le mariage. Et nous verrons alors à quel point vous saurez vous montrer ''distinguée''. Seulement après pourrez-vous considérer vos exigences comme acquises. » Ses paroles sont tranchantes, et le sous-entendu est clair. Qu'il la déçoive, qu'elle fasse la moindre vague, et il étoufferait son indépendance chérie entre ses doigts. « En espérant que vous savez mieux vous tenir que lorsque vous étiez gamine. »
La pique est gratuite.
Contenu sponsorisé
(ϟϟ) Sujet: Re: terms and conditions ☆☆ (malfottom)
terms and conditions ☆☆ (malfottom)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
