quête reliques 03 — cette damnée maison

Les quêtes suivent un schéma précis en posant une situation initiale, un objectif, des obstacles probables, une récompense et les risques encourus si/quand tout se passe/ra mal. Le MJ sert avant tout ici de modérateur de jeu, postant pour vous proposer plusieurs choix et conséquences à chacune de vos actions, et se garde le droit d'intervenir davantage en jouant directement un PNJ. À noter qu'il est possible, si vous le souhaitez, d'embarquer un autre personnage dans votre quête personnelle, mais attention : selon la quête, vous risqueriez de prendre de gros risques en choisissant de le faire.

Situation initialeDuncan, gentilhomme cambrioleur, a la langue un peu trop bien pendue pour être le mondain qu'il aimerait être. Passant outre une parenté avec une sirène et un vampire, qui expliqueraient qu'il ne fasse jamais prendre sur les lieux du crime. A moins que ce ne soit un pur affabulateur. L'homme est en tout cas doué pour narrer des histoires, et celle sur le cambrioleur parfait n'est pas tombée dans l'oreille de deux sourds. Il s'en est épanché auprès du patron de bar le plus apprécie d'Angleterre et en confidences sur l'oreiller pour une demoiselle. Le parfait voleur utiliserait la cape d'invisibilité. Et coup de chance tout autant que talent, Duncan se trouve avoir recueilli bon nombre de notes dessus. D'ici quelques jours, il passera sans doute à l'action, que le Royaume-Uni sorcier tremble.

Ou pas...

Objectif principal avoir un indice sur la localisation de ce qu'il pense être la cape d'invisibilité, une des trois reliques de la mort, qui est toujours bien utile (Duncan aussi l'a compris).

Obstacles possibles Vérifier que la maison dont vous a donné l'adresse est bien la sienne. Vous faufiler dans le jardin, gardé par un chien à l'air féroce, des oies et Merlin sait quoi d'autre. Une fois à l'intérieur, trouver l'endroit où il a pu glisser ces notes. Vous supposez qu'elles se trouvent un carnet élégant, sa couleur préférée est le rouge. Mais elles pourraient tout aussi bien être notées derrière son paquet de farine, pour déjouer les voleurs. Ce n'est pas au vieil hippogriffe qu'on apprend à faire des pirouettes.

Récompense disponible Un indice sur la localisation de la cape d'invisibilité, et donc votre prochain but.

Risques encourus Il paraît que la maison est truffée de pièges. Il est sûr qu'aucun voleur n'a réussi à réchapper à la maison du cambrioleur, qui connaît son affaire. Trébuchez sur un fil tendu au sol et qui sait quel sort pourrait se déclencher contre vous ? Vous devriez prêter attention à l'endroit où vous marchez et à ce que vous frôlez si vous voulez ressortir entier. Ne tardez pas, Duncan est un oiseau de nuit mais pourrait rentrer tôt.

Instructions

• Difficulté: 10/10. (Dé à utiliser: Difficile)
  
• Conditions de réussites:  Obtenir 8 lancers favorables. Au moins trois lancers doivent porter sur le système de sécurité intérieur/la recherche des notes, un sur la traversée du jardin et un sur le décryptage de ses notes. N'oubliez pas d'être efficaces et méticuleux dans votre fouille.

« Bien, je crois que l'équipe est au complet. » Déclara Abel en attendant, bras croisés, la retardataire. L'entrainement de Persephone ce matin l'avait certainement éreintée, mais ce n'était pas le moment de se relâcher : eux aussi avaient une mission. Eux aussi, parce que l'objectif du collectif était clair : mettre la main sur la cape d'invisibilité avant que la Confédération s'en empare, et tous les effectifs étaient concentrés en différents groupes d'excursion.
Son regard dévia sur Rylan à sa droite, recrue qu'Abelforth avait du mal à cerner mais dont il ne doutait pas de l'efficacité, puis sur Emhyr à sa gauche, garçon mystérieux mais qui avait le mérite de ne pas être trop bavard. Mieux ainsi. Désignant le Portoloin placé devant eux, vieille boussole truquée pour l'occasion, Abel les invita à le rejoindre. « Nous pouvons y aller. »

Se retrouvant face à une maisonnée perdue au milieu d'une campagne étrangère mais visiblement britannique, Abel balaya les lieux du regard. A priori, rien de bien méchant - mais il connaissait le gabarit, et se doutait bien que l'endroit était truffé de pièges amateurs. Sous-estimant certainement un peu le bonhomme, Abel restait tout de même sur ses gardes, adressant un regard interrogateur à ses camarades pour avoir leur vision de la situation. Un coup d’œil à la boite aux lettres suffisait à vérifier l'identité du propriétaire des lieux, ainsi qu'à deviner que la porte d'entrée n'était certainement pas la meilleure option d'intrusion. « Je pense qu'il vaut mieux passer par le jardin. » Contournant la maison, ils se retrouvèrent bientôt nez à nez avec un troupeau d'oies en furie, surplombées par un molosse aux crocs acérés et diablement pointus. Deux ou trois Botrucs trainaient par là, observant l'arrivée des intrus, ainsi qu'un Chartier et une flaupée de crapauds et grenouilles en tout genre, élisant domicile dans le petit étang qui longe le jardin. Rien de particulièrement charmant. « Quelqu'un a-t-il un attrait particulier pour les animaux ? » Demanda Abel sans réelle espoir de réponse positive. Face aux moues de ses camarades, Abel haussa des épaules, et dans un soupire, franchit le petit portillon qui les séparait de cette joyeuse basse-cour.

« Shhhh, tout doux, » Commença-t-il en s'approchant du clébard et en contournant le troupeau d'oies. Visiblement, c'était lui qui faisait la loi, ici. Alors autant s'attaquer d'abord au gros morceau. « Bon chien-chien, c'est ça. » Il se sentait un peu ridicule, mais s'il pouvait amadouer l'animal qui pouvait lui arriver en dessous des hanches de la sorte, il n'allait pas risquer de sortir sa baguette. S'approchant à environ deux mètres, il s'accroupit face au cabot et tendit timidement une main. « T'es un bon toutou toi. »

Spoiler:

L’appréhension. Si elle devait mette un terme sur ce ressenti qui s’ancrait dans son ventre, c’était l’appréhension. Parce que de mémoire, elle n’avait encore jamais fait une mission comme celle qu’elle s’apprêtait à faire. Elle connaissait vaguement ses coéquipiers qu’elle avait plus ou moins déjà rencontrés à l’une ou l’autre des discussions du groupe. Rien de transcendant, aucune amitié baveuse. Juste des membres d’un même clan avec les mêmes valeurs et le même but : la cape d’invisibilité. Rylan était sceptique quant à son existence, mais elle comprenait l’importance d’une telle relique et du désastre que cela causerait si elle tombait entre de mauvaises mains.

Rylan avait recherché dans les dossiers d’Azkhaban pour retrouver le fameux Duncan qui les intéressait ici. Un vrai fêlé. Personne n’avait vraiment compris ce qu’il avait raconté. Personne ne s’en était vraiment soucié à vrai dire. Les prisonniers parlaient beaucoup, mais étaient rarement cohérents. Finalement celui-là avait enfin dit quelque chose d’intéressant, et le groupe se retrouvait enfin à la bonne adresse. Le jardin proposé par Abelforth était la meilleure solution et personne n’avait rechigné à le suivre, mais c’était sans compter sur les surprises qui attendaient les joyeux lurons. « S’ils sont magiques à la limite mais là… », qu’elle marmonne. Elle est téméraire habituellement, mais le gros molosse qui les fixe du regard lui fait frissonner l’échine. Elle avait cependant repéré assez rapidement le bestiaire que l’on pouvait retrouver dans les grimoires les plus anciens. Elle avait vu pire, mais il fallait toujours se méfier des plus petits, car ils étaient souvent les plus hargneux.  

Le maître des lieux, c’était le chien, le trentenaire l’avait bien compris et il s’était dévoué pour s’en charger. Rylan gardait un œil sur les oies qui bavardaient tranquillement dans leur coin, tout en retenant sa respiration et sa main proche de la poche qui renfermait sa baguette. L’animal était immense, probablement plus grand que la jeune femme s’il venait à bondir sur ses pattes arrière, elle préférait ne pas avoir affaire à lui. Et c’était la voix grave de l’homme de l’équipe qui semblait faire son effet. « Bien joué, Alberforth. » Elle le félicite, plus par soulagement qu’autre chose, mais alors qu’elle relève la tête pour continuer la route, un cacardement se fait entendre, de plus en plus fort. « Manquait plus que ça ! » Les volatiles blancs à bec orange fonçaient droit sur le groupe, exhibant les petites dents acérées qui troueraient plus d’une peau et en feraient saigner plus d’un. Pas de temps à perdre, la blondinette dégaine sa baguette et la pointe en direction du danger. « Stupefix ! », qu’elle entonne d’une voix presque sûre alors qu’elle continue à se déplacer pour s’approcher un peu plus de leur but et d’un abri. Ce n’était pas le moment de se foirer. S’ils se faisaient repérer, cela deviendrait compliqué.

Spoiler:

Peut-être aurait-elle dû fermer sa gueule et ne pas s’embourber dans une autre cause débile. La rage au ventre aurait dû, pour sa part, rester gentiment à sa place et ne pas déborder, bile âcre dans la bouche et idées révolutionnaires rejoignant à présent les cauchemars auxquels elle s’était habituée. Oui, peut-être aurait-elle dû simplement se terrer dans le sarcophage précieusement gardé chez Emhyr et ressortir une fois la tornade passée. C’est en tout cas ce qu’elle se dit après avoir passé la matinée à s’entraîner avec son nouveau mentor (comme si elle en avait besoin), puis rejoint le groupe, tellement collée à son colocataire qu’elle aurait pu lui grimper dessus. À peine arrivée qu’elle est fatiguée, pleine d’idées et de revendications mais quand même pas super enchantée à l’idée d’y laisser sa peau. Au pire, elle utiliserait Emhyr pour s’enfuir. Ou Abelforth, puisqu’il s’entête à la regarder — à tort bien sûr — comme si elle avait des choses à se reprocher. La quatrième personne de leur joyeuse bande lui est inconnue, et pourrait donc pour cette simple raison elle aussi servir de leurre, qui sait.

Le plan était simple, et comme tous les plans simples, il était voué à se compliquer sitôt mis en place. Duncan, si un peu fou et franchement trop bavard pour le peu de choses intéressantes qu’il lui avait partagées, savait visiblement ce qu’il faisait en sécurisant son logement. Tout juste arrivés dans le jardin qu’elle grimace, ses doigts se resserrant autour de la baguette nouvellement reçue. Des étincelles en jaillissent aussitôt, lui rappelant par la même occasion que leur cohabitation n’était pas encore très stable. Ca ferait l’affaire. Avec un peu de chance. “T’es un bon toutou toi.” L’effort est beau, mais aucun moyen que ça fonct — Ah. Pas le temps de se réjouir que le troupeau d’oies se précipite sur eux, et l’idée que des oies protègent davantage les lieux qu’un foutu chien de garde lui donne presque envie de rire. Presque, parce qu’elle aimerait surtout ne pas se faire pincer. Un Stupefix au bord des lèvres (non), elle est cependant devancée par la dénommée Rylan, auréolée de gloire jusqu’à ce qu’elle se casse violemment la gueule par terre. Décidant qu’elle peut bien se relever toute seule après lui avoir jeté un regard pour s'assurer de son état et murmuré un “ça va ?” de circonstance, Persephone continue à avancer, tentée de le faire sur la pointe des pieds. Le reste du chemin se déroule cependant sans encombre, et ils arrivent à la porte de derrière avec finalement pas mal de facilité. Cette dernière est entourée de deux statues au regard plutôt dérangeant, mais qui après vérification (la baguette utilisée pour les réveiller d'un geste appuyé) ne semblent pas bien dangereuses. “Idées ? Suggestions ?” lance-t-elle à la ronde. Et, puisque personne ne répond assez vite à son goût, elle tend le bout de bois vers la serrure qui n’a pas l’air très compliquée à déjouer, une moue peu convaincue peinte sur ses traits. “Alohomora,” avec dans la voix un point d’interrogation. Si un simple bon toutou fonctionne, pourquoi pas, après tout ?

Spoiler:

Emhyr trouvait beaucoup de choses amusantes. Peut-être… Qu’il avait relativement perdu la notion de ce qui devait réellement l’être ou ce qui avait un réel potentiel comique. Peut-être que tout était risible, maintenant que rien n’avait d’importance. Ou que tout n’en avait que trop. Ca le démangeait un peu, de se mettre à ricaner de ce rire caverneux, Persephone à ses côtés, alors qu’ils traçaient jusqu’au Portoloin. Rire de quoi ? Un peu d’elle. Probablement d’eux, surtout. De cette idée débile qui leur traversait l’esprit d’aller se jeter dans la maison du diable. De ce qu’il en avait entendu, Duncan parlait beaucoup mais Duncan avait une réputation qui le précédait néanmoins. Son talent pour les pièges rivalisait avec celui des anciens sorciers ottomans, sans doute à égalité avec les corsaires Croates. Avec la brune à ses côtés, maintenir la face d’un Vadim imperator face à Abelforth et ses camarades relève d’un exercice de haute-voltige et, face à la cohorte d’oies de garde, Emhyr ne peut s’empêcher de briser le silence d’un souffle teinté d’amusement rauque, en réponse à Abel. “Je suis plus versé dans la dinde et la poulette que l’oie mais peut-être que Perse p-...” Il ne finit pas sa phrase. Déjà parce que ça n’était marrant que dans sa tête et ensuite parce que le troupeau leur fonce dessus. Tout ça parce qu’Abelforth a décidé de papouiller ce chien à la con au lieu de tout faire sauter. Le Croate renifle d’un dédain consommé. Peut-être pas exploser mais peut-être décapiter. Discrètement.
Alors qu’ils tracent jusqu’à la porte, talonnant l’ancienne Serpentard de près, il tend vaguement la main pour relever Rylan, en la ratant de peu -dommage, il courait trop vite et c’est le geste qui compte-. Ah. Marche arrière. Jamais Vadim n’aurait laissé un soldat au sol et il en avait presque oublié qu’il était censé être le chevalier à l’armure étincelante. Il revient sur ses pas, s’assure que la camarade va bien, peut-être avec un peu trop d’enthousiasme au bord des lèvres, malice qui déborde. “Ca va ou il faut amputer ? Ca peut faire diversion, remarquez.” Il lui décoche un sourire chaleureux, étincelant de diablerie entrelacée, avant de rejoindre la colocataire qui murmure à l’oreille des serrures, juste à temps pour voir les statues s’animer.
“Perse a-...” Le coup s’abat et le coeur d’Emhyr s’arrête presque alors qu’il plonge en avant pour s’assurer qu’elle va bien. La douloureuse réminiscence d’une arène en ruines le paralyse quelques secondes, à peine dompté par les promesses creuses qu’il s’est juré de remplir. “Quelle idée de merde...” Il lève le regard vers les statues, la baguette en avant, sa dextre cherchant celle de Persephone pour lui fourrer dans les mains.  “Gentilles statues… Pourparler ?” Qu’il tente, coulant un regard courroucé à Abelforth, comme si c’était son idée de papouiller aussi les colosses de marbre.
Evidemment, ça ne fonctionne pas. Pourquoi cela fonctionnerait ? Le souffle court, le Croate semble réfléchir à toute vitesse. Aussi fort a-t-il envie de faire des feux d’artifice, trop de bruit attirerait forcément l’attention, beaucoup trop tôt. Beaucoup trop vite.
“Diminuendo !” Souffle-t-il enfin avant de s’en prendre une, peut-être vaguement déçu qu’une statue ne s’arrête pas pour lui proposer de négocier.

Spoiler:

La chute de Rylan aurait pu le faire rire, dans d'autres circonstances. Heureusement, elle avait réussi à fermer le bec de ces foutus volatiles et le quatuor put avancer jusqu'à la porte arrière menant à la maison. Abelforth s’étonna un peu que le diseur de bonnes aventures n'aient pas plus d'imagination en termes de pièges... Mais se ravisa bien rapidement. Alors que Persephone tenta d'ouvrir la porte d'un basique sortilèges, et deux immenses statues de pierre l'encadrant s'agitèrent. Regrettant immédiatement ses pensées, il voulut venir en aide à la plus jeune de la troupe qui venait de se blesser, mais Emhyr le devança, s'armant de râles et sarcasmes qui, à nouveau, auraient pu arracher un sourire au tavernier, en d'autres circonstances. Première tentative du Croate contre les colosses de marbre et d'armure. Échec cuisant. A son tour, il fut projeté au sol dans un craquement qui fit tourner les yeux d'Abel - ruinant la journée d'une oie au passage. Abel accourut à son secours, s'agenouilla, rictus à peine dissimulé - c'est pas joli. L'épaule était certainement luxée. Ne souhaitant pas se risquer à quelques manipulations qu'il avait pu voir dans des films ou à des sorts de médicomagie qui s'éloignaient largement de sa spécialité, il jeta un coup d’œil en arrière, constatant que les statues ne comptaient pas en rester là. « Ca va aller ? Ou il faut amputer ? Ça peut faire une di... » Une diversion ! Les yeux d'Abel s'écarquillèrent alors que sa tentative de détendre l'atmosphère fut avortée dans l’œuf. « Essayez d'arranger cette blessure, j'ai peut-être une idée. » Souffla-t-il en balayant la cour du regard. Un instant plus tard, il s'était redressé et avait la baguette brandie devant lui. D'un simple Accio, il fit venir jusqu'à lui un vieux râteau qui trainait là. A l'aide d'un sortilège de métamorphose, il transforma l'outil en une large épée qui scintilla aux rayons du soleil (ce qui n'eut pour effet que d'éblouir les humains, ça valait la peine d'en imaginer une si majestueuse). « Là, nous sommes quittes. » Se plaçant face aux statues, il intima à ses camarades d'un regard de se faufiler discrètement pendant qu'il les retenait. Dans un cri (comment ça, pour qui il se prend ?), il s'élança vers les tas de pierre et déclara l'offensive.

Spoiler: