breezeblocks (demelius)

Précédemment dans les aventures du couple demelius:

“Listen…” En disant ces simples mots, elle se savait déjà condamnée. Parce qu’il n’avait pas besoin de l’entendre dire ce mot pour l’écouter, il tendait toujours l’oreille, concentré sur leurs échanges, leurs respirations respectives, parce que leurs corps parlaient plus que leurs voix pouvaient porter, et ce, sans jamais se rencontrer. C’était à cela qu’on reconnaissait réellement deux personnes liées pour l’éternité. Elles connaissaient d’avance les réactions de l’autre, et elles pouvaient s’assurer de s’y préparer. Mais la grande difficulté, dans le cas précis de Demetria, c’était bien qu’elle n’avait pas vraiment réfléchi. L’auror lui a demandé si elle voulait d’un esclave, et la brune n’avait pas hésité. La seconde qui suivait, elle réclamait déjà Roman. Supposant qu’il était à l’arène, bon potionniste, elle s’en souvient, ce serait utile pour la boutique, c’était ainsi qu’elle l’avait justifié. Pour ne pas jeter le trouble sur leur couple, sur le mariage Quirrell, alors que les façades avaient été si intelligemment travaillées à deux.

“He can be useful, right? Please, don’t… Don’t be mad at me.” Elle voudrait lui dire de ne pas être dévoré par la colère, qu’elle pouvait tout arranger, mais sur ce coup de tête, elle n’était pas sûre de pouvoir réparer les pots cassés… Parce qu’elle n’avait pas pris le temps de peser le pour et le contre, encore moins de se dire qu’Atilius risquait de lui en vouloir et d’être en désaccord. Parce qu’elle brisait une règle tacite entre eux : chacun ses amants, loin de leur connaissance. Désormais, il verrait celui qui, non seulement avait été l’amant de Demetria, mais surtout le seul homme pour qui elle avait eu de francs sentiments partagés. Si Atilius restait son âme soeur, elle n’avait pas su se maintenir à distance de Roman. Et leur relation qui était de l’ordre de l’affectif s’était bien vite mué en amour, frappant Demetria d’un sourire radieux lorsqu’elle revenait de quelques heures volées dans ses bras. Jamais de doute pourtant, que le seul nom qu’elle ne prendrait jamais serait celui des Quirrell. Et c’est là ce qui est arrivé, et les décisions prises ne furent jamais, jamais regrettées. Il n’y avait rien de plus pur, de plus honnête, de plus réel que ce qu’elle vivait avec son mari. Il lui offrait la douceur d’un amour immuable, dans le seul but de lui permettre de devenir quelqu’un de meilleur. Elle se contentait d’accumuler les erreurs quand il passait son temps à la sauver. Pas assez contenue pour se retenir face à Bald, incapable de rester sobre et digne en réception sans sa main familière au creux de son dos pour lui rappeler de se taire, ou de ne pas flancher dans la colère, et souvent à lui rappeler de ne pas faire n’importe quoi. Parce qu’elle avait le poison facile, la baguette taquine, et les sourires assassins, Demetria. Capable d’offrir un thé empoisonné par simple vengeance d’une langue trop acerbe, c’était bien Atilius qui lui rappelait comment agir avec subtilité, intelligence et élégance. C’est ainsi qu’elle accédait à toutes ses requêtes. Remerciement discret pour tout ce qu’il permettait. Toutes, sauf une, une dont elle n’était plus capable aujourd’hui. La maternité, laisser son corps à nouveau marionnette pour porter un enfant dont jamais elle n’a voulu la naissance, déformer son corps et ses formes, la réveiller la nuit dans un sommeil profond, NON. Elle connaît le désir de paternité qui le dévore, mais sa seule obsession, à elle, c’était bien lui. Et désormais, elle l’aurait tout près, s’il voulait bien d’elle. Peur au ventre à l’idée d’avoir fait tout cela pour rien. Que Roman la repousse, que son attention fut distraite pendant toutes ces années par d’autres artifices, loin de celui qui fut tout ce qu’elle espérait pour compléter sa vie, et qu’il se soit entiché, réellement, profondément, d’une autre, quitte à l’oublier, elle.

“She asked me if we wanted a slave and… And I thought that it will be simple for us, if it was someone who knows for us. A better cover, see? And he was quite good during potions class. Nothing close to you, of course.” Le compliment est léger, tacite, mais le mensonge est lui si grossier qu’elle se mord la lèvre en se plaçant dans le lit. Elle a resserré son déshabillé contre elle, et saisit la crème posée dans le tiroir de la table de nuit. La baguette est posée près de la bougie, et elle hésite quelques secondes à relancer le sort de conservation. Plus tard. Elle devait d’abord affronter la tempête que son mari pouvait être. “I’m sorry, I know that we should’ve talk about it, you have all the rights to be mad but, truly, I… I don’t know what to say, I can’t explain why I…” Comme souvent, Demetria ne trouve pas les mots. Elle n’a jamais été douée pour s’exprimer, encore moins sur ce qu’elle ressentait. Mais la culpabilité qui la dévorait n’était pas prête de partir. Il n’y avait aucune chance pour qu’Atilius laisse passer cela facilement. Et dans un sens, elle comprenait. Elle n’aurait jamais, jamais accepté qu’il fasse une chose aussi stupide. Pour tout dire, elle aurait probablement empoisonné le nouveau venu qui perturberait leur vie dorée. Oh. Allait-il empoisonner Roman ? Par Merlin, Demetria devait-elle protéger son ancien amant de la colère de son mari ? Non. Non, Atilius était plus intelligent, plus modéré qu’elle. Elle saurait le ramener à la raison si des envies meurtrières lui venaient. “I should shut the fuck up, right?”

La colère roulait contre sa langue, assassine, parce que l’un comme l’autre, c’était là ce qu’ils savaient faire de mieux, les empoisonneurs. Jamais l’un contre l’autre, cependant. Même dans les pires erreurs, même dans les pires erreurs, Demetria comme Atilius s’appliquaient à se sauver l’un l’autre. C’était eux contre le reste du monde. Et Deme imposait une nouvelle variable dans l’équation parfaitement équilibré jusqu’ici. Alors, il n’y avait rien de surprenant à voir une réaction similaire à cette dernière de la part de son mari. Même si Deme ne s’amusait pas à tendre d’autant plus son mari dans ses ressentis, ce qu’elle voyait déjà était bien suffisant. Elle ne lui offre pas un visage de tristesse, parce qu’il sait qu’elle se sent déjà coupable. Ca transparait de ses lippes qui se plissent, de son regard qui le fuit et de ses excuses maladroites. Excuses qui ne lui conviennent pas du tout.

“I shouldn't have said that. It was stupid, I acted irrationally, and I’m sorry. I’ll make it up to you, you can always count on me.” Mais la rage de son mari ne s’arrête pas là. Il n’a pas besoin de dire beaucoup pour qu’elle se sente couverte de reproches. Sa maladresse chronique quand il fallait parler, s’exprimer, agir, était translucide. Encore une preuve que sans la main de son mari pour la souvenir à ses côtés, elle se perdait en chemin. Sûrement aurait-elle mal fini s’il n’avait pas été là pour l’aider, l’accompagner. “I’m not sure that I can see everything clearly tonight. I’ll figured out tomorrow. Clear head, and you by my side. You’ll see, everything gonna be ok. You’ll forgot he’s even here.” Encore une drôle de promesse qui semblait peu réaliste, mais elle tentait de réparer les dégâts, pour souder à nouveau leur âme. Elle marque une pause, et reprend sa justification. “It was NOT a good idea. Actually, I regretted it immediately after but it was too late, and we can’t do anything wrong against the government, specially during these dark times. I need you alive, and without any dangers near you.” C’est sa déclaration d’amour en guise de pardon, excuses fragiles mais sensibles, réelles.

Il voulait la punir comme une vulgaire enfant. Mais… Ca devient clair, elle n’a plus le temps de s’éterniser sur ses paroles parce qu’elle sait exactement ce qu’il va demander. Elle n’a pas besoin de milles tergiversations pour savoir qu’il allait lui réclamer ce qu’elle ne pouvait pas lui donner. “Do you plan to kill me just for revenge, Atilius? If you don’t want me as your wife, fine, you’ll break my heart, but I’ll stay alive. I can’t try again, and… And you perfectly know it, you were there.” Sa voix tremble, ses mains aussi, et celle qui pleure si rarement sent alors des larmes se cacher sous ses paupières de façon désagréable. Elle détourne le visage de son mari, blessé en son orgueil et son âme que celui avec qui elle partage peine et douceur puisse aborder à nouveau le sujet d’une grossesse avec elle. Son humeur qui passe de coupable à touchée plus que de raison, en un claquement de doigt. Les souvenirs se bousculent, flous, parce qu’ils sont dans une pensine depuis le premier instant, pourtant, la douleur qui l’a écrasée, la peur qui l’a éreintée, elle n’a jamais oublié. Si les images peuvent disparaître, les vagues de sentiments ne partaient jamais. Elle avait vécu le pire en éclatant de l’intérieur, et il osait à nouveau parler de cela avec elle. Telle un animal atrophiée, elle hésite à quitter la chambre pour se coucher dans une autre, loin de lui, et peut être lui pardonner son affront au matin.

“I may be not in a position to negotiate, but I will not throwing away my life for Roman.” Etait-ce le moment de lui dire qu’elle avait refusé de se marier avec lui, qu’elle aurait pu avoir une vie sans lui, et qu’elle ne comptait pas mourir pour lui ainsi ? Non. Parce que même avec toute la terreur du monde, elle ne pouvait pas renier le fait qu’elle n’aurait jamais pu vivre et se marier avec un autre qu’Atilius. C’était lui l’évidence, dès le premier instant. C’était lui, la promesse de leur vie à deux. Personne d’autre. “You are my number one priority, love. Always. This was just a fucking mistake, right?” Elle redresse sa tête et croise à nouveau son regard.

Se comprennent-ils maintenant ?