Everybody has a poison heart. (ft. Graal)

Everybody has a poison heart.

Graal & Aloysia

Elle était tranquillement occupée à corriger un faire-part de naissance lorsqu’un hibou entra dans le bureau. Elle frémit à sa vue, lorsqu’elle comprit qu’elle était la destinataire de la missive. La dernière fois qu’elle avait reçu du courrier, c’était pour lui annoncer la mort de l’homme qu’elle aimait, au front Moldu. Lorsqu’elle reconnut les insignes du Ministère de la Magie, elle se sentit soulagée un court instant, puis angoissée de nouveau. Dans son cas, il était peu probable que la nouvelle soit bonne, mais elle n’avait pas la moindre idée de la raison pour laquelle le Ministère déciderait d’un coup de s’intéresser à une esclave née moldue. Elle prit une profonde inspiration et ouvrit la missive afin d’en parcourir les lignes. Des lignes qui la remplirent de stupéfaction: on la convoquait dans le cadre d’une enquête en cours. Voilà, en gros, tout ce qui était dit. S’agissait-il de l’enquête sur les empoisonnements ? Etant donné la manière dont l’affaire avait remué toute la communauté sorcière, elle n’aurait pas été surprise. Ce qu’elle comprenait moins c’est pour quelle raison on l’aurait convoquée, elle, dont la liberté de mouvement était quasi nulle.

Elle aurait pu être tentée d’en rire si elle n’avait pas appris par l’expérience qu’il valait mieux prendre ce genre de communication très au sérieux. Quoiqu’ils lui veuillent là-bas, ça n’augurait rien de bon. Elle avait à peine une heure pour s’y rendre, et en informa immédiatement Pandora. Celle-ci tint tout d’abord à l’accompagner, avant de se raviser une fois dans le hall. Toutes deux convinrent alors que si Aloysia ne donnait aucun signe de vie dans les trois heures suivant sa convocation, Pandora viendrait la chercher. Etait-ce un effet de son imagination, ou la journaliste semblait-elle encore plus inquiète qu’elle-même ? Mais pour une fois, la née-moldue fut soulagée des attentions de sa propriétaire. A choisir, elle préférait être entre les griffes de Pandora que celles du ministère.

Cette journée d’octobre était particulièrement venteuse et un crachin désagréable s’infiltrait sous les plis de son manteau. Elle avait sciemment choisi d’emprunter des moyens moldus pour se rendre au ministère, d’abord parce que transplaner était devenu bien plus délicat depuis que sa magie avait été bridée, ensuite et surtout car elle tenait le moins possible à se faire remarquer, surtout dans ces circonstances.

Elle se présenta à l’accueil du bâtiment officiel avec un quart d’heure d’avance, munie de sa convocation. On la fit attendre à l’accueil avant qu’une femme, petite et replète vienne la chercher, lui adressant à peine la parole, ne la regardant même pas d’ailleurs, ce qui arrangeait bien Aloysia. Elle avait le ventre si noué qu’elle aurait été bien incapable de prononcer le moindre mot de toute façon, et elle en avait vu d’autres. Elles prirent l’ascenseur côte à côte. Certains employés entraient, d’autres en sortaient, se saluaient, mais la née-moldue aurait tout aussi bien pu être invisible à leurs yeux. Elle se surprit à ne pas s’en formaliser. Comme quoi, on peut s’habituer à tout.

Enfin, elles descendirent et elle suivit la femme jusqu’à une salle, dans laquelle on lui demanda d’entrer et de s’asseoir, avant de la laisser seule. La pièce était particulièrement austère, ce qui ne faisait qu’augmenter son malêtre. A présent, elle n’avait plus aucun moyen de fuir. Attendre était peut-être le pire. Il lui sembla que les minutes duraient en fait des heures, jusqu’à ce qu’enfin, quelqu’un entre.

(c) DΛNDELION

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EVERYBODY HAS A POISON HEART.
“You are perfect for departures. - I go above and beyond for the reunion.”

aloysia maskelyne
le nom c'était malencontreusement retrouvée dans une pile de dossier que la reine c'était amusé à faire dégringoler. un prénom, un nom qu'elle connaissait que trop bien, et dont la simple vue avait fait naître sur ses lèvres rouges un sourire malsain. des souvenirs qui remontent à la surface des querelles de pauvre gamines qui s'installe se souvenant de chacune de ses menaces. passé qui chante dans sa tête alors que ses ongles viennent à tracer chaque lettre de la belle. le dossier s'ouvre dans un claquement, elle doit en savoir plus, savoir ce qu'elle est devenue savoir ce qu'elle trafique ce qui se trame sous ce nom si périodique. les lignes qui passent sous ses pupilles esclavenouveau sourire qui éclate sur son visage, petit rire même qui s'échappe allons, bon, elle, pauvre petite chose asservie par la nouvelle loi, elle pauvre femme au service d'une autre. elle s'en amuse, véritablement de la savoir sous les ordres de quelqu'un d'autre, oui, cela l'amuse, violemment, frénétiquement et elle adore cela.
le dossier se referme sous ses doigts, et le gout amère de quelques choses d'inachevé s'installe. elle doit la voir s'assurer que le dossier est bien à jour, s'amuser à la dévisager et pourquoi pas même à la déstabiliser, la rabaisser s'amuser un peu avec les souvenirs du passé. alors elle claque des doigts et la porte s'ouvre avec une douceur terne, quelques pas en avant clopin-clopant s'approchant du bureau, dépassant à peine. elle fait alors quelques pas sur le côté pour se faire voir de sa reine, petite inclinaison avant d'attendre la demande peu formelle
« convoque moi aloysia maskelyne le plus rapidement possible. aucun motif. »
elle avait l'habitude "qu'aucun motif" ne soit ajouté aux convocations, le plus souvent celle-ci donnait lieu a des interrogatoire forcé, a des tortures douteuses et parfois même à des disparitions fructueuse. ne pas demander s'incliner reculer faire quelques pas en arrière et fuir le bureau de celle qu'elle craint dans tout le ministère. soupire satisfait, se laisser tomber dans le fauteuil croisant les jambes le sourire à ses lèvres. bientôt elle sera là et elle pourra s'amuser, bientôt elle sera là pour la dévorer.
le jour est ainsi arrivé, quelques nuits passées à attendre avant d'avoir eu la date demandée. les talons qui claquent sur le sol du ministère avançant vers la pièce où la belle aurait déjà prit place avant la reine. une certaine hâte de la retrouver et de se délecter de son nouveau statu de bête au service d'une famille. voilà ce qu'elle est devenue, rien et elle tout. claquer les talons sur le sol, se faire entendre arrivée passer devant les autres cellules qu'elle n'a pas encore daigné ouvrir, laissant planer au-dessus des pauvres patients le doute qu'un jour elle viendrait. elle aime les savoirs attendant leur heure, certain là pour rien d'autre là pour tout, ils ne sont que de pauvre petite chose un point c'est tout. elle se fou bien de savoir s'ils survivront tant que de leur bouche sortira un nom. soupire de ne pas s'arrêter dans des pièces qu'elle aimerait tant visiter. pourtant son objectif est un peu plus lointain, et beaucoup plus intéressant ce matin. alors elle s'avance tourne la poignée et elle entre dans la pièce sans la regarder. laisser les talons claquer sur le sol, son qu'elle adore entendre. la table est miteuse et la reine ne s'y aventure pas, préférant se tenir loin de celle-là préférant un pan de mur d'où sa vision serait tout aussi agréable. le regard qui croise enfin le sien, mince sourire qui s'installe sur sa bouche. la voilà.
« aloysia maskelyne cela fait une éternité dis moi »
soupire qui passe ses lèvres bras qui se croisent sous sa poitrine, elle est prête, prête à la voir doucement dégringoler entre les mains de la magnifique araignée qu'elle est.

@aloysia maskelyne