Correspondances d'Alarius Delpire

Londres, 26 Août

Il n’y aura pas d’en-tête.

Et voilà que mes pensées plongent dans tes obsessions et tes croyances ! Je te le dirai en chinois ou en japonais (malheureusement, les Kirchner ayant l’appétence pour les langues occidentales n’en ont pas pour les langues orientales, je n’ai pu apprendre ces richesses lointaines) si je savais les parler, mais je n’ai aucun don. Et ne vient pas agresser ma lucidité avec tes grands sabots.

J’ai dégusté avec joie tes articles dans la Gazette du sorcier. L’heure tardive m’emporte vers mes souvenirs et je ris à la vision de toi lors d’une réception donnée dans ma résidence en Allemagne. A cette tendresse j’ajouterai que tu as encore pris l’un de mes livres. Les sorts de protections ne sont pas loin de ma baguette, et, si jamais l’envie te prenait (ce qui arrivera tôt ou tard) de voler l’un de mes nombreux trésors il hurlerait. En plus d’une tête sifflant comme une marmite mal préparée.

Ma mère me demande de tes nouvelles, dans ses lettres je sens parfois le regret de ne pas nous avoir près d’elle. Je lui ai dis que tu étais trop occupé à te briser le poignet, penché sur ton bureau. J’ai moi même commencé à un nouveau texte, un essai cette fois-ci que je confierai à un éditeur français moldu. Je m’exerce à écrire dans cette langue que j’affectionne terriblement.

A l’occasion j’aimerai, également, que tu me dises ce que tu en penses.

Amarante.

PS : J’ai compté, tu as 1000 gallions à me rembourser, prix de tes innombrables vols, vols de mes nombreux livres.