the ground beneath your feet / thésée.

@thésée gaunt
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La nervosité, dans le creux du coeur. La fébrilité dans ses pas, et les pensées éparpillées ici et là, impossibles à attraper et à calmer. Les heures qui passent ; bientôt, il sera temps. Selene attrape pour une énième fois le parchemin qu'elle a laissé là, comme pour se rassurer, et parcoure les lettres griffonnées. C'est fait. Deux mots pour confirmer, deux mots pour annoncer la suite des choses. À savoir si le sortilège aura fonctionné, ou si le complot va s'échouer comme un château de cartes. Pourtant, si Rhéa en fait la promesse, c'est que ça doit être vrai ; et il n'y a pas de retour en arrière, avec de tels sortilèges. Un mot pourtant si facile à prononcer, et aux conséquences si désastreuses. Des souvenirs arrachés, une mémoire reformée, et un frère de nouveau à ses côtés. Elle l'avait fait pour lui, pour Thésée, et ça, Selene en était convaincue. Pas de regrets, pas de doute, pas d'hésitation ; elle ne pouvait pas se le permettre, si elle ne voulait pas perdre son frère dans le brouillard de sa trahison. Coup de couteau en plein coeur qui cicatrisait à peine. Elle parviendrait à oublier la blessure si seulement elle parvenait vraiment à le replacer dans le droit chemin, celui qui lui était destiné. Un Gaunt, voilà qui il était. Il s'était égaré, tout simplement. Et elles lui avaient montré la lumière.

Elle entend la porte claquer, et avec un sursaut, jette le parchemin dans les flammes de la cheminée. Cheveux qui retombent à moitié sur ses épaules, les boucles dorées s'échouant sur le tissu vert forêt de sa robe, et elle prend place sur le fauteuil, reprenant sa tasse de thé encore chaude du sortilège marmonné. La silhouette de son frère entre dans la pièce, bientôt. Ses traits si rassurants et familiers, et Selene s'autorise un sourire, les yeux scrutant chaque détail de son visage. Sourit-il ? Est-il égaré ? Y a-t'il de la colère ? Elle n'en trouve pas, mais reste méfiante. « Mon frère. » La voix douce, presque craintive, alors qu'elle dépose la tasse à nouveau, dans un souci de ne pas paraître soucieuse. Toujours, le regard averti, guettant chaque mouvement de la part de Thésée. Es-tu de retour, Thésée ? Es-tu de retour avec moi ? Elle s'approche alors, déposant un baiser sur sa joue. Délicat, averti. « Comment était le travail ? Pas trop pénible, j'espère ? » Question vague, la voix calme. Mais le coeur est en désarroi, prête à affronter le pire, ou à se délecter du reste. Elle désigne le service de thé, déposé là. « Je te sers une tasse ? » Visage angélique, qui ne laisse rien paraître.

@thésée gaunt
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Le contact dans ses cheveux, les lèvres contre le crâne, et le frisson qui descend son échine. Ça lui rappelle son enfance, à un moment tout en particulier qui s'était imprimé sur ses paupières. Une soirée où le vent sifflait à l'extérieur, si fort qu'on aurait pu croire que la maison s'envolerait. Selene, haute comme trois pommes, qui s'était réfugiée auprès de son aîné. Il lui avait caressé les cheveux, et ainsi seulement avait-elle trouvé sommeil dans le chaos. Nostalgie éphémère, qui s'empresse de disparaître dans l'air. Elle doit rester concentrée ; mais si Thésée fait preuve d'une telle douceur, certainement c'est parce que le sortilège a fonctionné ? Le coeur de Selene se serre. Elle creuse, dans son regard, le vrai Thésée. Elle y voit un peu de brouillard, un peu de confusion. Rien d'hostile, rien de colérique. Leur dernière querelle a été oubliée, au moins. Les mots qui avaient sifflés dans l'air, et qui lui avait écorché la langue. Mais il se détache, il se défile, mais l'espoir est là, installé au creux de la poitrine de la Gaunt. Étincelles qui se transformeront, éclateront. Tu es de retour, mon frère. Je vais m'en assurer. « Du thé oui, s’il te plaît. » Elle lui rend un sourire remplir de douceur, le couvant alors qu'elle attrape le service de thé pour lui servir d'une tasse. Liquide brûlant qui remplit la porcelaine, et Selene qui garde un oeil averti sur son aîné.

Il semble avoir l'esprit ailleurs, Thésée. Un éclat de fumée rouge et Selene a envie de la fracasser au sol, cette boule de verre. Il n'a rien oublié. Il est juste redevenu qui il est vraiment. « J’ai oublié quelque chose, mais j’ignore quoi. » Selene lui tend la tasse de thé, haussant les épaules. « Ce n'est qu'une babiole. Ou alors tu as juste oublié de faire repasser ton costume. » Elle le taquine, espérant que sa voix parviendra à le tirer de ses pensées. Un petit geste pour replacer le col de sa chemise, alors qu'elle prend place en face de lui. « Rien de particulièrement pénible, si on élude les nés-moldus qui n’aiment pas être manipulés pour la science. Ils sont après tout les rouages pensants de notre régime. » Elle observe son frère par-dessus le rebord de la tasse, Selene, en sirotant le liquide qui lui réchauffe la poitrine. Pénible, a-t'il dit. Différent du Thésée qui ne supportait pas le moindre détail de son travail, auparavant. « Pensants ? Intéressant, comme choix de terme. » Elle a le sourire qui courbe au bord des lèvres, Selene. Tentant le diable en l'attrapant par la queue, juste pour tester les réactions de son aîné. « Ils sont à leur place. Et s'ils arrêtaient de croire le contraire, tout serait bien plus simple. » Elle lève les yeux au ciel, croisant tranquillement la jambe, ne lâchant pas Thésée du regard. « Ne crois-tu pas que tout est comme ça devrait l'être, mon frère ? » Regard perçant, regard de serpent. Qui siffle, doucement. Reviens vers moi, et restes-y. Ensemble, on peut être grands.