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 In Vino Veritas (Abel)

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Susan Umbridge
ordre du phénix
Susan Umbridge
crédits : Noumenale
face claim : Daisy Ridley
pseudo : Kraft
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études : Tu te parais de l'insolente bravoure et de l'imbécile ignorance des sang et or.
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Message (ϟϟ) Sujet: In Vino Veritas (Abel)   In Vino Veritas (Abel) EmptySam 18 Avr - 17:24

Plus d’homme se sont noyés dans l’alcool que dans la mer. C’est ce que tu te répètes souvent à l’affût des glaçons qui s’abîment dans les liqueurs trop fortes et les bredouillements avinés, crissant sous des dents molles d’ivresse, pour s’échouer tristement sous la langue épaisse des fanges amassées.

C’est que tu en vois souvent des naufragés de l’amer – l’œil triste, la mine grise sous les lampes agressives du Golden, le majeur fièrement brandi contre la vie qui leur a fait une sale cagade, les poches aussi vides d’argent que d’espoirs vains. C’est presque poétique de les regarder s’éloigner, absorbé par la souffle d’or du Dragon, de leur pauvre démarche claudicante de vieil animal marin.

Presque.

Le cercle parfait et incandescent éclaire un instant la nuit bleutée de néons et de fumée, transperce le serpent de Maloja qui squatte le zinc glacé pour dévoiler la face d’un nouvel égaré. Tu oublies le prisme des bouteilles, les verres huileux de vapeurs spirites pour ne t’attacher qu’aux quelques piécettes de cuivre qu’il déverse d’un mouvement désordonné devant toi.
Voilà  mon trésor semble-t-il te dire. Tu ne lui feras pas l’affront de compter. Tu sais qu’il n’a plus rien et que par le truchement de l’économie souterraine à votre affaire, il n’est plus rien. D’un claquement de doigt, tu pourrais le faire disparaître. Toutefois, le fer chauffé à blanc de ta conscience s’y refuse. Tu as versé le poison, maintenant, il te semble qu'il est de ton devoir de lui trouver l'antidote.

Tu le sers donc une dernière fois. Le claquement sec du cristal jumeau qui heurte le métal. Les cubes de glaces qui s’entrechoquent dans un tintement d’église. Le gloussement timide et clair de l’absinthe qui s’écoule librement. Le frottement de la cuillère en argent. Le sucre qui fond.

- A la tienne, camarade.

Le dernier verre du condamné. L’eau troublée à l’anis frappe ton palais alors que tu trinques outrageusement à sa santé. Bientôt, tu le raccompagneras vers la sortie, le myocarde mortifié de honte. Tu l’observes, ce colosse effondré, depuis trop longtemps déjà sans bouger, encaissant encore et toujours sa fortune –sans te resoudre aujourd’hui à le laisser crever et se perdre sous la ligne de la raison.

Tu le regardes engloutir ton offrande et vaciller sur le tabouret. Derrière toi, Bald s’impatiente. Tu lui confieras le navire alors que tu débarques au port, remorquant dans ton sillage, une haute silhouette à travers les quais poisseux de la Tamise.

Il existe-là, un endroit hors du temps, peuplé de vieux marins et de légende où l’on sert un whisky décent et de quoi se guérir le cœur. Tu l’invites à s’assoir. Un vieux joue du violon dans un coin – un air aussi triste que la lande un jour de tempête alors que le patron vous abreuve de malt.

- On ne se connaît pas. Je suis Susan. Je voudrais t’aider.

C’est abrupt. Il peut accepter ou décliner. Te dire de te barrer ou te serrer contre lui.

Le souaffle est dans son camp.


Dernière édition par Susan Umbridge le Lun 20 Avr - 0:07, édité 1 fois
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Abelforth Dumbledore
culte de morgane
Abelforth Dumbledore
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: In Vino Veritas (Abel)   In Vino Veritas (Abel) EmptyDim 19 Avr - 23:29

in vino veritas

Flash-back : une femme sincère,
plan large : un homme à terre
(1909) Le point de non-retour, casse-gueule qui lui irritait la gorge à chaque nouvelle goulée, soulevant sa poitrine de gaillard alors qu’il peinait à se tenir debout, assis, avachi, il ne savait plus réellement. Son état empirait, et pourtant, il en redemandait, jetant les galions sur le comptoir, jusqu’à ce que poche soit vidée. Depuis combien de temps était-il là ? Il ne comptait plus. Combien de verres avait-il pris ? Même réponse.

Noyer le chagrin, noyer la détresse. Il avait beau se dire que ce n’était pas la solution ; il n’en voyait pas d’autres. Le décès de sa cadette, près d’un an auparavant, l’avait renversé, anéanti. Les souvenirs étaient agressifs, le bourbon apaisant, réparateur. La liqueur, à peine appréciée, soulageait sa mémoire et calmait ses démons et idées noires. Le vide qui creusait son estomac gagnait chaque jour un peu plus de terrain, le plongeant dans un abîme ténébreux ; la surface lui semblait bien impossible à atteindre, désormais. Parfois, il n’osait plus se retourner, si loin de la lumière, par paresse ou lâcheté, et s’adonnait entièrement aux rondeurs réconfortantes du whisky, enfin un ami, enfin un allié contre ces regards accusateurs, ces murmures accablants, reflets d’une triste réalité. Enfin un camarade, un partisan, dans ce combat contre sa propre conscience. Une guerre à l’issue programmée, anticipée ; les batailles s’enchainaient mais se ressemblaient. Il lui semblait être face à un deuil éternel, l’oubli synonyme d’abandon, la loyauté fidèle mais maladroite, se rangeant du côté des défunts, l’éloignant des vivants et de l’espoir.

On le bouscule, il grogne. Non, ce n’était que son verre, et celui qui tintait face à lui, bourdonnement cristallin qui brouillait son ouïe, là où l’éthanol se chargeait du reste de ses sens. L’ombre de lui-même, il lui restait un semblant de raison qui n’éveillait qu’une émotion : la honte, enfouie, preuve qu’il était encore un peu plus vivant que mort, un peu plus humain qu’ivrogne. Et puis il se retrouva, quelques instants plus tard, sur un nouveau tabouret, dans un nouveau bar, la bourse toujours à sec.

Et ce visage qu’il n’avait pas quitté des yeux – au moins, il se souvenait de ça. Ariana ? Non, plus brune, moins douce, celle-là n’était pas une illusion. L’effet de l’alcool s’était dissipé, un peu, et il distingua une mélodie, hasardeuse, violoniste médiocre. L’air marin lui inspirait une certaine poésie, freiné par le breuvage et ses mensonges, et alors la sirène qui l’avait trainé dans ce refuge de pirates se présenta. Un visage familier, où l’avait-il croisé ? Un souvenir, de ces autres fois oubliées, de ces bras qui l’avaient supporté, soutenu, dirigé vers la sortie du casino, ne retrouvant qu’une pluie de remords, de colère, de tristesse. C’était elle.

Elle voulait l’aider. A sa manière, elle l’avait déjà fait. Il la regardait avec ces yeux vides, fracture dans les iris, gouffre qui reflétait son âme. Non, il n’y avait plus rien dans ce regard. Abel n’était plus optimiste depuis bien des mois, mais il appréciait cependant l’héroïsme. « Je préfère le piano. » Déclara-t-il, enfin, après un long silence. Il avait perdu la notion du temps, mais retrouvé un semblant de raison. Et il n’avait plus rien de plus à perdre que des mots, et une autre soirée. Elles étaient toutes foutues, de toute façon, celle-ci ne pouvait que relever le niveau. « M’aider… Y a-t-il seulement un remède ? » Il riait. Il riait, parce que ça faisait longtemps qu’il n’avait pas ri un peu, et parce que dans l’absurdité du moment, il y avait une certaine ironie. Cette main tendue, tantôt additionnée d’un cristal rempli, tantôt lui indiquant la sortie, lui offrait aujourd’hui une proposition d’une tout autre nature. Un instant, il se prêta au jeu, se risqua à accepter. Parce qu’au fond, il le savait. Il avait besoin d’aide. « Abelforth. Appelle-moi Abel. » Jamais été très doué pour les présentations. « Je n’ai plus d’argent. Enfin, je veux dire, sur moi, parce que je pourrais aller en chercher chez moi, mais c’est un peu loin. » Il lui semblait assez impossible de transplaner dans son état. Visiblement encore un peu bancal, il préféra désigner le verre qui trônait devant lui pour expliquer ses paroles maladroites. « Je ne veux pas te causer des ennuis. » Le tutoiement était étrangement naturel, lui qui appréciait d’habitude une certaine distance sociale. Soupçonnant la boisson de lui délier les cordes vocales, Abel n’y pensa pas longtemps, et la rétine vacillante, se gratta nerveusement la tête.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: In Vino Veritas (Abel)   In Vino Veritas (Abel) EmptyLun 20 Avr - 17:47


@Abelforth Dumbledore

Tu regardes l’homme qui sombre et une question te morigène sans détour.

A quoi décide-t-on de tenir ?

Il serait simple de faire claquer le bock à cinq pence contre le bois poisseux et de se jeter dans les eaux noires du fleuve. Le temps d’un battement de cils et tout serait terminé. Pourtant, il s’ancre, sa grande carcasse engoncée dans la banquette éraflée de rudesse, brûlée de sueur.  Pourtant donc.

Parfois, il te semble distinguer parmi les lests que sont l’alcool et la débauche, les morceaux d’hier qui alourdissent les poches de tes marins en perdition – les maintenant sous la surface – les lèvres bleuies affleurant au ménisque sans jamais pouvoir respirer.

Le désespoir est un drôle de miroir, tu gages. Ou un piano diabolique dont on aurait attaché les cordes aux doigts de son hôte condamné à jouer les mêmes thèmes jusqu’à ce que son être se retrouve diffracté en d’infimes éclats de rire et de souffrance glacé. Ca le secoue à un point tel que tu crains un instant qu’il ne se brise.

Le calme retombe abruptement.
« Abel ». Tu répètes tranquillement. Le souffle, la vapeur, la vanité. Tu souris malgré toi à la pure adéquation – Merlin est dans les détails, n’est-ce pas ce que l’on dit ? « C’est un très joli prénom. » Souffles-tu comme l’on cajolerait un enfant. Tu feras l’impasse sur cette sinistre histoire de fratricide – les moldus étaient toujours si dramatique.

Tu élimines d’un geste l’argent comme tu balaies les ennuis. Tu les paieras en courant d’air et feuille d’automne. Après tout, c’est ainsi depuis des siècles. Demain, le tenancier se signera fébrilement, se pensant visité par des forces chtoniennes. Vous serez alors déjà loin. Tu places devant toi la monnaie moldue et glousse.
« L’or des nains. Ils ne pourraient pas reconnaître un leprechaun s’ils en voyaient un ».  

Le tutoiement se glisse tranquillement dans la conversation. Une porte ouverte. Une opportunité que tu saisis.

« Je n’aurai aucun soucis. Le Golden Dragon appartient à ma frangine. Je ne suis même pas payée. L’esclavage moderne mon brave monsieur. L’Angleterre n’est plus ce qu’elle était. »

Tes mots se teintent d’une bonne humeur un peu forcée. Tu ne sais pas réellement comment commencer. La douleur rend hermétique. Alors, tu fais ce que tu sais le mieux après péter des genoux à coup de cognard – raconter des histoires.

« Un violonneux de ma connaissance m’a conté un jour l’histoire d’un capitaine d’un navire Ô combien malchanceux.  Ecoute. Peut-être t’aidera-t-elle. Pris de la tempête, ce brave homme et son équipage dérive vers les terres gelées de l’Antarctique lorsqu’un albatros les conduit en sécurité dans les eaux chaudes du Sud. L’homme borné tue l’albatros et ses compagnons ne lui en portent pas rigueur. Les voilà maudits ! Bientôt, voilà qu’ils manquent de tout : d’eau, de vivres, de vent. Tous blâment le vieux pécheur qui sent peser sur ses épaules le poids de sa céleste proie. Ils croisent un bâtiment délabré habité uniquement par la Mort et une femme hideuse et pâle dont la peau partait en lambeau. Ils jouent aux dés l’âme des gaillards. La Faucheuse emporte l’équipage tandis que la roublarde se joue du vieux capitaine. Il voit alors ces anciens camarades périr de soif les uns après les autres. Pendant sept jours et sept nuits, ne pouvant mourir mais ne pouvant vivre, il erre sous le regard accusateur des défunts, étouffé par le cadavre de l’albatros qu’il avait jadis abattu. » Tu ménages une pause presque théâtrale avant de reprendre :

« Je ne te raconterai pas la fin. C’est toi qui le feras lorsque tu te sentiras prêt. »

L’ambre brûlant te réchauffe la gorge lorsque tu avales une gorgée.

« Je ne sais pas qui est ton oiseau Abel mais il est temps de le rejeter à la mer où il te tuera ».
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: In Vino Veritas (Abel)   In Vino Veritas (Abel) EmptyLun 27 Avr - 17:46

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(1909) Un sourire amusé et il se replongea, tête baissée, dans son verre. Voilà donc ce qu’elle faisait à trainer au casino tous les soirs. Sous ses airs rustres, elle avait l’air équilibrée. Pourquoi voulait-elle l’aider ? Sa condition était-elle pitoyable à ce point ? Après tout, il suffisait de balayer la salle du regard pour constater que les ivrognes se multipliaient et se ressemblaient ; à croire que l’alcool était convivial, ou contagieux.

Elle voulait le sauver, mais là-dedans résidait déjà son remède, celui de sa peine.

Diseuse de bonnes aventures, elle avait des histoires à raconter. Les mots s’enchainaient et Abel n’en comprenait que la moitié, réussissant néanmoins à capter la finalité du conte. Le regard n’avait pas quitté le verre qui se trouvait devant lui, il était pensif. Dérangé. Son albatros… Il entendait Ariana dans chaque recoin, dans chaque murmure. A une heure si tardive de la nuit, les souvenirs étaient agressifs et survivre à l’offensive ne tenait, à chaque fois, qu’à un fil. Seul le sommeil le sauvait de ce combat meurtrier contre ses démons, ses fantômes, reflets de ses regrets et de tous les points d’interrogation qui tâchaient son histoire.

Le silence retomba. Longtemps – il croit.

Comment en était-il arrivé là ? Comment était-il tombé si bas ? L’astre lunaire rythmait son quotidien et il vivait sur un héritage qu’il ne voulait pas ; il aurait bien rendu tous les galions pour retrouver sa famille. L’idée lui semblait bien lointaine désormais. Il se sentait seul, si seul. Albus, son propre frère, le décevait un peu plus chaque jour. Minerva, qui pourtant tentait de l’aider à se redresser, n’était que la représentation de tout ce qu’il voulait, tout ce qu’il n’aurait jamais ; l’espoir qu’il s’interdisait, le bonheur qu’il n’avait pas choisi. La réalité qu’il fuyait. La boisson avait quelque chose de beaucoup plus simple et réconfortant.

- Ma sœur est décédée l’année dernière. Souffle-t-il enfin, après ce qui aurait pu durer une seconde ou une éternité – il avait perdu la notion du temps. Il n’était pas dans les habitudes du gaillard de se confier, d’un tempérament plutôt timide et secret, mais il y avait comme ce triste besoin de se justifier, un peu honteux de sa propre condition. Toujours été plus doué pour écouter que parler, observer qu’agir aussi. Pourtant, l’alcool semblait lui délier la parole. Et cette femme lui inspirer confiance. C’est notre faute… Deux idiots d’orphelins. Mon idiot de frère, et moi qui doit certainement être encore plus idiot que lui… La solitude fait réfléchir. Ça n’avait pas spécialement de sens, mais il espérait qu’elle comprendrait. Simplement un cœur meurtri.

Elle devait avoir le même âge qu’Albus ; il lui semblait bien avoir déjà croisé ce visage quelque part. Poudlard, certainement. Abel ne s’était jamais beaucoup intéressé aux amis de son aîné, tous beaucoup trop turbulents pour l’adolescent réservé qu’il était à l’époque. Hormis Minerva, évidement. Minerva était toujours l’exception qui confirme la règle. Et Abel les aurait toutes dérogées, les règles, pour les beaux yeux de la métisse.

Nouvelle gorgée. Il fallait du courage pour déboutonner ses sentiments.

- Un oiseau ne se noie jamais, s’il sait voler. Il s’inventait une âme de philosophe, pour une fois qu’il se permettait de lever le voile, de chasser la brume. Parce qu’elle était toujours là, elle ne partait pas. Douce Ariana.
(c) DΛNDELION
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: In Vino Veritas (Abel)   In Vino Veritas (Abel) EmptyVen 1 Mai - 21:05



@Abelforth Dumbledore

Il tisse l’ivrogne. De petits mots lestes, des étoffes de soie. Ça se dessine devant tes mirettes. Orphelin. Tu songes aux viscères maternels, à l’étrange idole écarlate qui avait été vomie de ses entrailles. Oui, si tu avais pu, tu te serais mise à la bouteille. Pourtant, il était toujours possible de faire un pas de côté et échapper à l’astre glauque de la fatalité.

Sa langue exhale la vinasse et le cauchemar. C’est cela qui t’a attiré. Rien de mieux qu’un destin tragique pour vous agiter les intestins. Tu l’écoutes et recomposes l’énigme. Deux frères sans parents, une benjamine et la catastrophe. La mort n’est la responsabilité de personne. Elle vient et repart avec l’âme qu’elle est en devoir de ramener. Rien n’est plus calamiteux ni moins juste. Pourtant, c’était ainsi.

« Je suis désolée de l’apprendre. Tu as au moins une bonne raison pour foutre ta vie en l’air. »

Tu bois à ça – une large lampée ponctuée par un claquement de langue satisfait. Tu as appris à ne pas offrir ta pitié comme béquille. Elle n’a jamais sauvé personne ni sur le terrain, ni dans l’existence. Certains s’en servent comme bouclier quand ils n’ont plus rien à dire. D’autres pour garder bonne distance avec le malheur. Toi, tu compatis.  Con-patiotu " souffres avec" comme te l’a expliqué un vieux manuel de latin.

« Ce n’est pas le cas de tout le monde. Tu peux en tirer une certaine fierté. »

Un sourire fugace fend tes lippes pleines alors que tu hèles le vieil hilote de comptoir. Un énième verre est posé devant ton vis-à-vis. Il bafouille, ne comprend pas l’histoire au final. Au moins, auras-tu essayé.

« Un oiseau mort coule comme une pierre. Aussi sûr que je suis une Umbridge ! »

Tu ne te feras pas spirituelle. Tu es ici pour l’aider.

« Un mort est un mort. Il ne sert à rien de le regretter. Il ne viendra pas frapper à ta porte avec des fleurs et des croissants. Par contre se souvenir…Oui, se souvenir… C’est une belle chose. »

Tu n’évoqueras pas ta propre mère perdue dans les fièvres de l’enfantement, ni l’indifférence crasse que tu as si longtemps présenté à ta benjamine en réparation – de ce courroux honteux qui te ronge parfois lorsque tu oublies d’être bonne. La douleur ne console pas la douleur. Elle s’ajoute en une addition monstrueuse qui n’accouche que de l’horreur. Il n’est pas nécessaire de comparer ses cicatrices, ses plaies suppurantes. Mais montrer le chemin, un peu de lumière ? Pourquoi pas.

« Un jour, lorsque tu t’en sentiras prêt, il faudra laisser partir cette sœur adorée. En un sens, cette culpabilité, ces verres qui t’empoisonnent, c’est un peu d’elle que tu gardes à tes côtés. En attendant, faisons un jeu. Un jeu sérieux. »

Tu t’interromps, encore une fois.

« Je ne la connais pas alors laisse-moi la rencontrer. Tu diras : « je me souviens » et tu évoqueras quelque chose de sa personne. Cela peut-être une petite chose fragile. Tu peux aussi me dire d’aller me faire foutre et je nous passerons à un autre verre. »

Un silence.

« Je t’aide. Je me souviens des petites fleurs blanches qu’elle mettait entre le linge propre. »


Un silence. Les Grâces de Morgane était des raretés que tu payais souvent un prix d’or mais cela te rapportait un petit peu d’enfance brisée.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: In Vino Veritas (Abel)   In Vino Veritas (Abel) EmptyDim 10 Mai - 1:07

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Flash-back : une femme sincère,
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(1909) Elle maîtrisait l'art des silences comme celui de raconter des histoires. Des mots naturels et teintés d'une vérité que l'ivrogne refusait d'entendre, mais dont Abelforth avait besoin. Les effluves de l'ivresse s'échappaient de son corps à mesure qu'il écoutait les paroles de Susan et qu'il se surprenait à se prendre au jeu.

Une bonne raison de foutre sa vie en l'air.
Se souvenir.
La laisser partir.


Il pouvait s'éloigner de l'alcool, mais parviendrait-il à s'éloigner de ses cauchemars ? Elle lui rendait visite la nuit. Et elle n'avait plus le même visage. Comme des traits effacés par le temps qui faisait son travail. Un sourire narquois, parfois. Le narguait-elle ? Elle avait le regard d'Albus. Il aurait aimé oublier ce regard, oublier cette rancune. Albus l'avait tuée. La sanction pour se libérer d'un poids coupable, une accusation pour se décharger de sa propre honte. Pourtant, il l'avait dit quelques instants plus tôt. C'est notre faute. L'alcool le mettait en colère trop rapidement.
Susan, qu'il-ne-connaît-pas et qui-veut-l'aider, avait raison.
Un réalité écrasante que les rondeurs du whisky adoucissaient. Il fallait tant de courage pour se souvenir, sans oublier. Le deuil était une épreuve qu'on sous-estimait, même lorsque c'était la deuxième, troisième fois. Il était plus dur lorsqu'on était plus vieux. Plus dur lorsqu'on avait déjà tout perdu, lorsqu'on était déjà un peu abattu.

Un jeu comme une main tendue.
Sans trop savoir pourquoi, il l'accepta.
Les fleurs blanches lui arrachèrent un léger sourire amer. Tout le monde avait quelque chose à perdre, quelque chose déjà perdue. Même une âme pure avait une bonne raison. Un léger silence s'installa. Il se souvenait de tant de choses. Le regard empli d'émotion, il lâcha son verre presque vide et ses doigts dévièrent sur ce collier attachée dans l'arrondi de sa nuque. La pierre d'opale qui l'ornait lui avait appartenu, autrefois.

- Je me souviens de ses doigts fins. Elle avait le poignet précieux des pianistes. Commença-t-il avait un léger rire, regardant au loin. Il fallait s'inquiéter de la moindre égratignure. La porcelaine se brise facilement.

Combien d'heures Abel l'avait écoutée jouer ? Souvent, il avait souhaité que le temps s'arrête, qu'ils s'enferment dans ce havre de paix qu'elle tissait du bout des phalanges. Si seulement le temps s'était arrêté. Une époque regrettée, Abel qui secouait la tête. Non, il ne voulait pas qu'elle se termine. Laisse la partir. Etait-elle en paix ?

- Je me souviens... de l'herbe mouillée en automne. Des balades pour aller ramasser des champignons sous le soleil couchant. Une larme qui perla sous le pli de sa paupière, pour venir se noyer dans le creux de sa joue.. Il ferma les yeux un instant. Je me souviens des roses blanches. Ses préférées. La gorge qu'il racla, et un regard embué qu'il releva sur Susan.

Il prit son verre. Le reposa.
Un silence.
- Il est plus simple d'oublier que de se souvenir.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: In Vino Veritas (Abel)   In Vino Veritas (Abel) Empty

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