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 (sevda) the past beating inside us.

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Ulrich Gauvain
sans camp
Ulrich Gauvain
crédits : VOCIVUS, ice and fire.
face claim : charlie hunnam.
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Message (ϟϟ) Sujet: (sevda) the past beating inside us.   (sevda) the past beating inside us. EmptyMar 21 Avr - 0:26

s o u n d t r a c k
it's the worst part of seeing old friends: when your rose-colored memories become undone by reality. w/@sevda dzhafarova
Nuit noire à Londres,
les nuages ont couvert le ciel d'un épais voile, dehors on aperçoit quelques lanternes qui peinent à faire jaillir un pauvre halo de lumière dans le brouillard. Tapi dans la nuit, Ulrich traverse les ruelles, tête baissée, tête cachée par le col de son large manteau, il détourne le regard les rares fois où une âme humaine croise sa route. Dieu merci, l'heure n'est pas aux sorties et il est aisé de contourner les passants jusqu'à l'Allée des embrumes. Bien qu'il n'ait habité les lieux qu'un bref instant, Ulrich a l'impression de revenir à la maison. Ces rues, il les connait désormais :  incapable de rester enfermer trop longtemps, il a passé des heures et des heures à se balader aléatoirement entre ces bâtiments douteux. Rien n'a changé depuis son absence, ce sont les mêmes trottoirs sales, les mêmes clochards puants qui décorent le paysage. Ulrich croit même reconnaitre Jimmy à son poste habituel. Le gamin a tenté à plusieurs reprises de lui vendre des fioles aux prétendues effets magiques mais très certainement remplies de pisse. A l'époque, Ulrich n'avait pas la moindre noise à dépenser pour confirmer ses soupçons, ça aussi, ça n'a pas changé.

Finalement,
le sorcier finit par atteindre son objectif : le 93 bis.
Personne à droite, personne à gauche. Parfait. Le sorcier agrippe une brique, pose son pied sur le rebord d'une fenêtre et se met à grimper de prise en prise. Depuis Grinwelwald, depuis le sceau, l'ancien professeur s'est mis à constamment douter de sa baguette. L'instrument n'est plus ce qu'il a été : plus faible, plus imprévisible, si certains sortilèges ne sont plus exécutés avec la même puissance, d'autres ne peuvent tout simplement plus être lancés. Et puis, il y a autre chose, quelque chose qui l'oblige à jouer ainsi les cracmols : la peur. La peur qu'ils finissent par le retrouver si jamais il use trop de sa magie. Bien loin des hautes sphères, il ne sait rien des pouvoirs dont dispose le ministère. Alors, il fabule comme un fou, s'invente mille-et-uns scénarios susceptibles de le faire tomber. C'est qu'Ulrich a commencé à s'habituer à ce semblant de liberté et il refuse de le laisser s'envoler. Il est devenu suspicieux, méfiant au point d'utiliser ses mains au lieu de laisser un wingardium leviosa le mener à la hauteur de son ancienne demeure.

Il tape trois coups à la fenêtre,
aucune réaction. Il réitère la manoeuvre,
toujours rien.
- Putain.
Le juron s'échappe malgré lui, il n'a pas le temps d'attendre que son hôte ne se réveille pour le laisser pénétrer cette chambre de bonne qui a un jour été sienne. De là-haut, il parvient à apercevoir des silhouettes mouvantes qui ne tarderont pas à le remarquer. Si ce sont des aurores en patrouille, il est fichu.
- Désolé, Sevda.
Rapidement, il couvre son poings à l'aide de sa manche droite, puis brise le verre dans un fracas cristallin. L'ouverture laissée par l'impact est suffisamment large pour qu'il enfonce son bras et torde son poignet jusqu'au loquet : clap. Il peut désormais pousser les battants sous le regard de sa vieille amie.
- Huh, pardon pour les éclats de verre.
A peine a-t-il posé les pieds au sol qu'il se met à ramasser les morceaux un à un. Son regard glisse nerveusement vers la fenêtre encore ouverte, il espère qu'il a su se faire plus discret à l'extérieur qu'il ne l'a été à l'intérieur.
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Eden Lestrange
coalition sorcière
Eden Lestrange
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: (sevda) the past beating inside us.   (sevda) the past beating inside us. EmptyMar 21 Avr - 18:44


Ulrich & Sevda
the past beating inside us

flashback Quelques temps après sa libération, Sevda avait peu à peu retrouvé des couleurs et sa joie de vivre. Certes, le sceau empêchait sa magie de se dévoiler sous ses meilleurs jours, mais elle était heureuse de retrouver un semblant de liberté, passant son temps avec Byron. Son ancien assistant et ami partageait volontiers sa misère.
Mais d’autres proches lui manquaient, notamment Ulrich Gauvain. Son ami d’enfance, son grand ours bourru loyal et plein de bonnes intentions. Les lettres qu’ils avaient échangé avaient été courtes et lors de la dernière, il assurait se porter comme un charme dans cette arène. Il n’avait pourtant plus répondu aux suivantes, encore moins aux ridicules simulacres de Patronus envoyés par Sevda. Un jour, en achevant sa vaisselle tout en écoutant Byron parler de son fils, elle avait fort pensé à l’ancien professeur d’étude des Runes.
- Dis-moi, tu n’aurais pas eu des nouvelles d’Ulrich ? Il ne me répond plus, avait-elle alors demandé à son comparse, mine boudeuse et innocente.
Un silence de mort s’était brusquement installé dans cette pauvre chambre de bonne. Ce genre de silence qui en disait plus long que des mots. Byron avait tressailli, ne sachant plus vraiment où se mettre jusqu’à que Sevda l’incite à parler.
- Qu’est devenu Ulrich ? avait-elle insisté d’une voix forte et articulée, impérieuse.
- Il… il a été tué. En tentant de fuir lors de l’attaque qui visait l’arène. C’est Lyrae Potter qui l’a exécuté.
Le cœur de Sevda semblait avoir éclaté à l’instant où il avait fini sa première phrase. Ses mains s’étaient mises à trembler si violemment qu’elle en avait lâché le couteau qu’elle tenait entre les mains, tandis que Byron peinait à la regarder droit dans les yeux.
- Ce n’est pas vrai !
Exclamation de douleur, préférant rester dans le déni qu’accepter la terrible annonce. Son monde s’effondrait et cela ne pouvait pas continuer ainsi. Ulrich Gauvain ne pouvait pas avoir été vaincu par la gamine de Drusilla. C’était trop irréel pour être véridique.

✵ ✵ ✵

Par la suite, Sevda avait continué de feindre l’indifférence. Les œillades inquiètes de Byron l’agaçaient de plus en plus, car il n’était pas aveugle. Rien qu’à la regarder, il était évident que la Dzhafarova pleurait la mort de l’hybride chaque nuit. La journée, elle se drapait de nouveau de cette résignation qui était devenue son arme.
Un soir, à moitié assoupie, Sevda avait cru voir une petite boule argentée flotter devant son lit. Le sommeil eut cependant raison d’elle et en se réveillant, elle crut avoir rêvé. Il est mort, je n’aurais plus jamais de signaux venant de sa part.
Quarante-huit heures plus tard, la russe était de nouveau tombée dans les bras de Morphée après une horrible journée de ménage chez les Fabregas. Un sommeil sans rêve ni cauchemar, lorsque que…

Toc, toc, toc.

Elle ouvrit péniblement un œil. Tous ses sens étaient pourtant aux aguets, ainsi que son corps. Ses doigts se crispèrent sur le rebord de la couverture, tandis que ses yeux dévièrent lentement vers la fenêtre. Des jurons poussés à l’extérieur, une voix grave et familière.
Sevda se redressa du lit d’un bond et simultanément, un gros splash ! et voilà que des éclats de verre se répandaient sur le sol. Dans la pénombre, une main masculine et rude se glissait dans l’ouverture générée par la casse de la vitre afin de pousser les battants de l’unique fenêtre du studio. S’emparant de sa baguette magique, Sevda alluma d’un coup sec les chandelles permettant d’illuminer faiblement les lieux. Au moins, je peux encore faire ça.

Ce fut médusée qu’elle se rendit compte que l’intrus n’était autre qu’Ulrich. La bouche entrouverte, elle le contempla ramasser les débris de verre à la main.
- Huh, pardon pour les éclats de verre.
Non, était-ce un rêve ? Une main sur le cœur, choquée et ne parvenant pas à retrouver la parole, Sevda se laissa lentement glisser sur le lit qui occupait la majorité de l’espace disponible dans cette chambre de bonne.
Était-ce son ami dont tous avaient prétendu la mort qui se tenait face à elle, nonchalant et aussi bourru qu’à l’ordinaire ?
- Kardeşim*, parvint-elle à souffler dans une de ses langues maternelles, comme pour se remettre de ses émotions. Sevda avait toujours des difficultés à s'exprimer en anglais lorsqu'elle avait la sensation de se prendre un coup en pleine figure.
Sevda tituba finalement vers Ulrich, interrompant la tâche à laquelle il s'attelait méticuleusement d'un mouvement, l'incitant à se redresser.
Le temps semblait s'être arrêté et elle le dévisageait comme si c'était la première fois qu'elle le rencontrait. Il n'avait pas changé, paraissait en bonne santé et surtout... vivant.
Sans attendre, dans l'ultime intention de se prouver que cette histoire d'exécution n'était qu'une foutaise, Sevda se jeta dans les bras de son ami de toujours. Celui qui avait été présent bien avant Pluton, son traître d'ex-mari et Byron. Pour ça, Gauvain, je ne t'autoriserais jamais à mourir.
- On m'avait dit que tu étais mort ! s'exclama-t-elle d'une voix étouffée, quasi sanglotante contre le torse d'Ulrich. Que tu as été tué en tentant de fuir. J'ai eu tellement peur, Ulrich, tellement peur.
Elle le relâcha, essuyant d'un revers une larme perlant sur ses joues.
- Que s'est-il passé ? Que deviens-tu et pourquoi ces rumeurs ?

Spoiler:

@ulrich gauvain
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Ulrich Gauvain
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: (sevda) the past beating inside us.   (sevda) the past beating inside us. EmptyMar 28 Avr - 3:54

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Les mains de Sevda viennent se poser sur les épaules du sorcier. Elles n'ont pas besoin de force, pas besoin d'une once de pression pour parvenir à redresser l'homme qui suit volontairement le mouvement qu'elles dessinent. Face à face, Ulrich laisse échapper un sourire tandis que les bras de la sorcière viennent enlacer son corps. Il laisse glisser de ses paumes les bouts de verre ramassés et sous leur tintement cristallin, il répond à son étreinte : elle lui a manqué.
- Pardon, Sevda, pardon...
Ulrich panique face à cette voix nouée de sanglots. Maladroitement, il avance vers celle qui s'est éloignée pour verser ses larmes. Il attrape de part et d'autre son visage pour venir y essuyer ce flot de chagrin. Il manque de craquer lui aussi en découvrant toute la peine qu'il a pu lui causer.
- J'ai essayé de te contacter avec mon patronus. Mais ma magie est trop faible depuis qu'ils nous ont marqué avec ce putain de sceau. Je suppose que tu n'as rien reçu?
Alors que les syllabes se voulaient tendres et mielleuses lorsqu'il a cherché à requérir le pardon de son amie, cette fois-ci, il se met à grommeler. Sa voix se veut plus grave et pleine de haine, elle porte en elle un poids qui ne cesse de s'alourdir à mesure qu'il continue à vivre en captif. Il essaie de calmer sa rage, crache une profonde inspiration avant de répondre à ces questions.
- C'est une longue histoire (...) Mais je suppose que nous avons toute la nuit.
Il va s'asseoir sur ce lit qui a été autrefois le sien, ses yeux parcourent la pièce, rien n'a changé ici.
- Lors de (...) l'attentat, j'en ai profité pour fuir. Je ne sais même pas pourquoi j'ai tenté le coup : mes chances étaient minces, trop minces pour que j'essaie quoique ce soit. Pourtant, je l'ai fait. Je me suis mis à courir, à esquiver les sortilèges et  la chance a mis sur mon chemin les bonnes personne.
Il pense à Lyrae, à Ulric, à Prudence. Mais aussi à Abelforth.
- Je n'ai eu que de la chance, Sevda, une succession de hasard qui ont sauvé ma peau. (...) Ça n'a aucun sens.
Doucement, il fait basculer son corps en arrière pour venir contempler les lattes du plafond. Il se souvient de ses insomnies dans cette pièce, des nuits qu'il a passé à compter ces morceaux de bois et les tâches d'humidité qui s'y sont logées. Il est plus libre aujourd'hui qu'hier, pourtant, revenir dans ce lieu fait naître dans sa caboche un drôle de sentiment plein de nostalgie que son index et son pouce tentent de chasser en frotter ses paupières fatiguées.
- Et toi? Il faut que tu me racontes, même chez les fugitifs on parle de cette rouquine qui a survécu à l'arène ! J'aurai t'y voir Sevda, je ne t'aurai jamais cru aussi farouche.
Il est fier Ulrich, si fier de Sevda qu'on parvient à deviner son sourire lorsqu'il promulgue cette phrase pleine d'admiration. Lui qui n'aurait jamais parié sur ce brin de femme se voit contraint d'admettre que la lionne sait aussi bien rugir que mordre. Secrètement, il espère que ces connards au sang-pur ont fait la même erreur que lui, qu'ils ont sous-estimé la sorcière et y ont perdu mille-et-un gaillons. Maigre consolation pour l'hybride et pour ses pairs. Le fil de ses pensées dérivent jusqu'à ce que les mots de Dariusz se mettent à raisonner en lui. Pendant que les hautes sphères s'amusent de leur sort, Ulrich, Sevda et tous ceux qui sont comme eux deviennent des tueurs, des bêtes, des chiens, condamnés à se déchirer entre eux pour apercevoir la faible lueur de la liberté.  
- Dis-moi Sevda, tu te sens coupable de les avoir tué?
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: (sevda) the past beating inside us.   (sevda) the past beating inside us. EmptyVen 1 Mai - 0:43


Ulrich & Sevda
the past beating inside us

La mort.
Il avait fallu presque quarante ans pour que Sevda la côtoie de près. Jusque maintenant, la Dzhafarova n’avait pas eu le malheur d’apprendre la mort d’un être cher, n’ayant guère connu ses grands-parents paternels et maternels par le passé. Lorsque Byron lui avait annoncé la mort de deux de ses meilleurs amis, Ellaria Stormhell et Ulrich Gauvain, son mode avait littéralement explosé. Perdre deux piliers en plus d’être privée de la présence de ses trois enfants, ainsi que d’avoir été trahie par son propre mari n’était que pur excès. Le savoir vivant était gratitude, félicité et espoir.
- Pardon, Sevda, pardon…
De ses mains solides, le Gauvain essuya maladroitement les larmes de la rouquine, qui renifla une dernière fois. Contact physique qui était bonheur, à une période où la populace les considéraient comme étant des microbes.
- J’ai essayé de te contacter avec mon patronus. Mais ma magie est trop faible depuis qu’ils nous ont marqué avec ce putain de sceau. Je suppose que tu n’as rien reçu ?
En débarquant dans le monde de la magie du haut de ses onze ans, Sevda s’était rapidement habituée aux vulgarités et insultes, encore plus en fréquentant Ulrich et Byron. Elle qui, auparavant n’était que politesse, romantisme et bourgeoisie, se laissait aller de bon gré en compagnie de ses amis.
- J’… je l’ai reçu, mais j’ai cru à une hallucination comme je te croyais mort, déclara-t-elle avec un sourire penaud et gêné.
Sceau infernal qui entravait la magie coulant dans leurs veines. A cette évocation, la sorcière se sentait bouillir en même temps qu’Ulrich fulminait intérieurement. La rage ressentie face à ces saloperies qui les traitaient d’usurpateurs était forte, encrée en elle et Sevda ne parvenait pas à taire ses émotions, à faire semblant, à se plier bêtement maintenant qu’elle était libre. Elle désirait se battre contre leurs oppresseurs, sans savoir vers qui se tourner. En étant un survivant, Ulrich avait-il trouvé son propre chemin et son combat ? Errait-il dans l’obscurité ou était-il en sécurité ? Elle était prête à l’entendre. Les deux amis se réinstallèrent sur le lit. Il n’y avait aucune table où s’asseoir dans cette chambre miteuse, faire avec les moyens du bord était la seule solution envisageable. Comme tout dans leur existence devenue si misérable, d’ailleurs.
- Lors de (…) l’attentat, j’en ai profité pour fuir. Je ne sais même pas pourquoi j’ai tenté le coup : mes chances étaient minces, trop minces pour que j’essaie quoique ce soit. Pourtant, je l’ai fait. Je me suis mis à courir, à esquiver les sortilèges et la chance a mis sur mon chemin les bonnes personnes.
Les yeux de biche de Sevda étaient vrillés sur le visage d’Ulrich, qui lui contait son aventure et sa fuite de l’arène. Sa voix, son faciès, sa force, tout lui avait manqué chez son ami. Y avait-il plus bel homme sur terre ? Peut-être, très bien, mais elle ne le connaissait pas.
- Je n’ai eu que de la chance, Sevda, une succession de hasard qui ont sauvé ma peau. (…) Ca n’a aucun sens.
- Bien sûr que cela a du sens, Ulrich. Allah t’a accordé la vie et seul lui aura le pouvoir de te la reprendre, quand sonnera ton heure… et ce n’est pas le moment, lâcha-t-elle avec détermination et admiration à la fois, déposant un baiser fugace mais plein d’affection sur la joue de son ami de toujours. Tu as été brave.
Ulrich s’étala sur le lit, décontracté et une lueur de mélancolie brûlant dans ses yeux. Elle l’imita sans ménagement. En dehors de son ex-époux, l’hybride était le seul homme au monde avec qui Sevda se permettait de jeter sa pudeur aux ordures. Pour la simple et bonne raison qu’ils s’étaient rencontrés enfants : il l’avait ainsi connu laide, démaquillée, salie de la tête aux pieds lors de leurs aventures au Moyen-Orient, belle ou encore, fastueuse lors de son mariage. La russe s’était dévoilée sous tous ses états devant le Gauvain. Les plus conservateurs auraient hurlé au scandale en les voyant allongés de la sorte, mais eux en riaient et n’y accordaient aucune importance.
- Et toi ? Il faut que tu me racontes, même chez les fugitifs on parle de cette rouquine qui a survécu à l’arène ! J’aurai dû t’y voir Sevda, je ne t’aurai jamais cru aussi farouche.
Son regard rêveur s’était égaré en direction du plafond. Parfois, elle s’imaginait un joli ciel, similaire à celui de la Grande Salle à Poudlard. La réplique qu’elle avait créé dans la maison qu’elle avait autrefois habité sur l’île de Skye était d’une grande beauté, différente mais tout aussi originale. La remarque d’Ulrich la tira cependant de ses rêveries. Il avait l’air plein d’admiration, là où elle éprouvait du dégoût pour sa personne. On ne cessait de lui répéter qu’elle devait être fière de son coup, mais elle ne l’était pas. Elle n’avait jamais souhaité être une tueuse.
- J’étais domestique chez les Fabregas, ils me traitaient bien et j’y étais plutôt en sécurité. Tu les connais, tu sais, cette femme cubaine avec qui j’étais amie et que j’invitais souvent à la maison ? Et puis, un jour, pour une broutille stupide à propos de son fils, nous nous sommes disputées et elle m’a livré à l’arène pour me punir. Naiara était folle de rage et moi aussi. Je ne pensais pas survivre mais… c’est cette rage qui m’a animé dans l’arène et lors du combat. Je pensais à mes enfants, surtout. A Pluton, à toi, raconta-t-elle de sa voix calme et délicieuse lorsqu’elle se mettait à déballer ses histoires, et tu me connais lorsque je suis remontée… je deviens colérique et je fais des carnages.
Elle se mordit la lèvre inférieure, tourmentée, les souvenirs du combat ressurgissant dans sa tête. C’était encore récent et Sevda n’avait rien oublié. Chaque détail était inscrit dans sa mémoire et c’était douloureux.
- Mon adversaire était Joanna Woodcroft, cette fille que je détestais à Poudlard. Je connaissais déjà ses faiblesses et elle était lycanthrope. Je m’en suis servie contre elle et… elle est morte. Moi aussi, je n’ai eu que de la chance, acheva-t-elle d’un air grave.
Un bref silence s’imposa, presque en l’honneur de Joanna. Elles avaient été rivales durant leur adolescence et pourtant, n’avaient pas été satisfaites de se battre l’une contre l’autre. Sevda avait le cœur tendre et n’avait pas le goût du sang, mais en avait désormais sur les mains. C’était ça ou mourir. L’instinct de survie avait été plus fort. Sans oublier son envie de lutter pour récupérer ses enfants et les revoir, puis celle de se venger de Duncan.
- Dis-moi Sevda, tu te sens coupable de les avoir tué ?
Méditant sur la question, la belle russe bascula, preste, sur le flan afin de dévisager son ami. Il évoquait cela avec indifférence, comme si cela arrivait tous les jours et que plus rien ne le surprenait. Ulrich, si fort et elle, si sensible. Et pourtant, voilà ce qu’elle était devenue par la force des choses.
- Chaque jour, murmura-t-elle, souffrante. Je n’arrive pas à oublier et me pardonner ce que j’ai fait. Je n’ai jamais été une tueuse, tu le sais… pourtant, j’ai l’impression d’être capable de recommencer s’il le faut. Et toi, as-tu du sang sur les mains ?
Ses iris plongés dans ceux d’Ulrich, elle recherchait la vérité, blessante et difficile à assumer. Sauf que c’était tout ce qui leur restait.

La résignation.


@ulrich gauvain
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