correspondances de persephone wardwell

Le 2 juillet 1914, londres.

Mon rossignol,

Tu es devenue pour moi une sœur et notre dernière rencontre me laisse pensif.

Tu sais que tu peux tout me demander.

19h ce soir ?

A toi,

Plume blanche

Le 24 juillet 1914, londres.

Mon rossignol,

Je suppose que tu as lu les nouvelles. Cette lettre n'est pas facile à écrire, ce qui n'est rien comparé à ce que tu dois ressentir.

Je ne te l'ai encore jamais dit, mais je t'aime comme ma propre sœur. Quoiqu'il advienne demain, sache que je ne cesserai de me battre. Je suis prêt à tout pour un monde magique uni. Pour toi.

Je te promets qu'un jour, nous poserons nos yeux sur le monde avec sérénité. Égaux avant tout. C'est là le but de mon existence. Que tu puisses exister toi aussi, à part entière.

D'ici là, où souhaites-tu aller ? J'aimerais m'assurer que tu es en de bonnes mains, autant que possible.

A toi, toujours,

Ta plume blanche

Persephone,

J'ai ouïe dire que la mission qui a été lancée pour te sauver a été un succès. Je suis soulagée de savoir que tu es maintenant en sécurité ou tout du moins hors de tout danger. J'aurais aimé que cette initiative ait été effectuée plus tôt et que ce ne soit pas des circonstances aussi atténuantes qui les aient précipitées.
Comme d'après le rapport, tu sembles ne pas t'être rendue au lieu où un refuge t'attendait, je tiens à te laisser ce mot par notre moyen de communication à toutes les deux. J'espère que tu pourras le lire bientôt et je voulais te dire que quoiqu'il arrive et où que tu sois, tu auras toujours une porte grande ouverte chez nous et plus particulièrement, chez moi.
Tu es devenue une amie et je m'inquiète pour toi. Si tu en as l'occasion, donne-moi un signe de vie au moins en répondant à cette lettre par un autre mot. Je le verrais quand je regarderais le miroir, bien que comme tu t'en doutes, je garde toujours un oeil sur toi.

Tu n'es pas oubliée, Persephone. Jamais.

Avec inquiétude,

Minerva

ma persephone,

comme il m’est dur d’écrire ton nom
en lettres d’or, tu le remarquera
or que je t’offre
en montagne à tes pieds
en paillettes sur tes yeux
en feuilles sur ton coeur
dans l’espoir qu’un jour tu me pardonne
de t’avoir lâchement abandonnée
lâchée
comme les autres

peut-être suis-je un lâche
coward
comme ils disent
mais sache qui tu n’as jamais quitté mes pensées
toi
l’amie
l’âme soeur
l’horizon de mes jours et mes nuits

je sais que tu es là
quelque part
la grande fée me l’a dit
même si je ne suis pas encore venu me glisser entre ses bras protecteurs
j’espère qu’on te donnera cette lettre
preuve que je suis là
et que je pense à toi

si tu le souhaite
j’aimerai te voir
vite

je t’embrasse avec une tendresse énorme
ton orfeo.

je te glisse également
un poème que j’ai lu l’autre jour
une petite strophe
j’espère que tu devinera l’auteur

« L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes
Remplit l'âme au delà de sa capacité.

Tout cela ne vaut pas le poison qui découle
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers...
Mes songes viennent en foule
Pour se désaltérer à ces gouffres amers. »

Petite chanteuse,

Certains parmi les nôtres pensent que nous sommes allés trop loin, et d'autres, comme toi et moi, pensons que nous n'avons pas frappé assez fort. Aujourd'hui plus que jamais, cette idée me ronge. S'il fallait que je me fasse attraper un jour, j'aurais préféré que ce soit pour quelque chose d'un peu plus épique. Me laisser cueillir par ceux-là même qui auraient dû perdre leurs pouvoirs n'a rien de particulièrement glorieux.

Hélas, pour être beaucoup trop de fois passé entre les mailles du filet, il fallait bien que ma chance tourne un jour. Rien, ni personne ne pourra me sortir de ce pétrin cette-fois. Ce n'était qu'une question de temps, pas vrai ?

Considère-toi honorée de tenir entre tes mains ce qui sera probablement la dernière lettre de Nile Shafiq. Tu devrais la brûler, juste au cas-où, une fois que tu l'auras lue et en conserver les cendres. A défaut des miennes, tu pourras toujours les répendre à Mascate si je venais à disparaître, et en profiter pour prendre quelques vacances au soleil, ça te fera sans doutes du bien.

Tu connais mon flair pour le dramatique, mais pour le coup, je crois bien que j'ai sérieusement merdé, Perse. A croire que j'attire les regards, et que mon départ des noces a été remarqué. Moi qui pensait avoir été discret et subtil. S'il ne s'agissait que de moi, je me cacherais pour poursuivre le combat, or, je me refuse à entraîner Genesis dans ma chute. Je dois faire ce qu'il faut pour la protéger, malgré ses propres allégeances. Ces chacals sont sur mes traces, et je n'ai pas l'intention de leur échapper cette fois. Ils veulent que je me rende au ministère demain, mais je tiens à les faire se déplacer. J'ose imaginer qu'ils seront frustrés de me voir coopérer après avoir ignoré leur lettre, ou au moins confus. C'est probablement le seul amusement que je tirerais de tout ça, alors je vais pas me gêner.

Tout ça pour te dire de ne pas t'étonner si tu ne me vois plus dans le coin. J'ignore ce qu'ils comptent faire de moi, si ils comptent m'envoyer à Azkaban pour le reste de mes jours, m'exécuter sur la place publique, ou me jeter à l'Arène (ce qui résulterait en une morte certaine et rapide : même un niffleur serait capable de me battre en duel). Quoi qu'il en soit, je ne dirais ou ne ferais jamais rien qui puisse dérailler notre cause ou vous mettre en danger. J'agirais en héro, sans aucuns doutes.

Je vais avoir besoin de toi pour veiller sur Belhut, notre salamandre, à Algie et moi, qui sera privée de ses deux parents et qui doit être restée tu-sais-où, et sur Niflette. Ce petit démon doit se cacher chez moi, utilise des gallions pour l’attirer, tu en trouveras facilement. Ils ne se supportent pas, alors évite de les laisser ensemble trop longtemps. Prend également soin de Sultan, mon hibou. Il ne te connaît pas beaucoup, mais il te suivra pour peu que tu complimentes son plumage.

Et si d'aventures tu recroises tes anciens confrères et que tu croises la route de ma sœur, dis-lui que je l'aime et que je suis désolé. Je lui annoncerais bien moi-même la nouvelle, mais j'ai peur qu'elle ne tue Sultan à vue. Et je me passerais bien d'un "je te l'avais dit" de sa part.

Tu as toute ma confiance, Wardwell, j'espère que je ne t'incombe pas un trop lourd fardeau. Ne t'inquiète pas trop pour moi, quoi qu'il m'arrive, je sais que c'est pour la bonne cause. Continuez de vous battre pour ce monde meilleur que nous essayons de construire, et ce même si le monde est trop stupide pour nous comprendre.

Je compte sur toi pour chanter mes louanges. Une ballade épique sur mes exploits. De celles qu'on reprendra dans les pubs, et que vous chanterez quand vous ferez enfin exploser le ministère et tous les rats qui s'y terrent. J'ai quelques idées de titres en tête : Nile aux mains dorées, Shafiq fait boom, l'homme qui murmure à l'oreille des niffleurs ou encore, The Oman God. Je te fais confiance, vois ce qui t'inspire.

Affectueusement,
Ton ami, Nile Shafiq.

PS : Je compte sur Vadim et sur toi pour faire péter deux-trois trucs en mon honneur.

PS2: Si il ne m'arrive finalement rien, et qu'on se recroise ici ou là (ce qui serait un peu gênant), ignore simplement cette lettre.

@persephone wardwell