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 Arbre d'hier

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Elvis Gaunt
coalition sorcière
Elvis Gaunt
crédits : Odistole
face claim : Matthew McConaughey
pseudo : Morante
Arbre d'hier KCQ7sQO
particularité : Doué avec son don, il parle le fourchelang comme il parle sa langue natale. Ce don lui est nécessaire pour combler sa solitude mais, plus particulièrement, pour demander à ces créatures de se faufiler là où il ne peut planter ses mains. Hérédité appréciée, chérie et admirée, fourchelangue.
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Message (ϟϟ) Sujet: Arbre d'hier   Arbre d'hier EmptyDim 26 Avr - 19:12

Arbre D'hier
Enfin je l'abhorrais et je l'idolatrais, je sentais que son amour était ma perte, mais que vivre sans elle était impossible.
@Nouménal


 Tu m’as quitté. Tu m’as laissé.
Il pleure, dans l’intérieur de son âme, il hurle sa souffrance, une douleur qu’il n’imaginait pas à l’absence. A l’absente, il a maudit des nuits, écrivant dans ses carnets des anathèmes et des amours, des charmes et des récits. Il a mêlé ses larmes dans celles de la colère, ne se souvenant pas qu’il l’avait envoyé là bas, aux Etats-Unis. Un accord, mains serrées et le baiser sur leurs lèvres soyeuses et rappées. Il avait envisagé la chute, la fuite de sa bien aimée, elle qui s’écroulait au contact des sbires, elle de marbre à ses cotés. Son Miraj semble la destinée promise d’une caresse, elle comble ses détresses. La bête déplie ses muscles, l’assemblage de ses articulations, un serpent vêtu de pourpre pour accueillir la passante de ses passions. Son mirage a l’expression figée de lourdeur, de supplice et de sérieux. Elle ne disait mot, l’apaisait d’une caresse, ses doigts sur sa joie marbrée de poils, lui pour retenir sa virilité.
 T’attendrai-je comme Lancelot sa Guenièvre ?
 Des livres trônent, s’exhibent, les couvertures de cuir aux peaux de charognes remplissent les étagères alignées sur les murs, des décorations tissées d’une main volage, ennuyée, lors de ton départ j’ai dis que tu n’étais pas prête et cela était vrai. La dernière lettre, un mort glissé, je reviens pour retrouver l’ambre de tes orbes glacées, pour mourir peut-être, dans tes bras décharnés. Elle avait ce précipice au bord de ses paroles amères, parfois l’ironie glissait hors d’elle tout comme le sarcasme préservait sa lucidité. Chez lui les serviteurs se tranquillisent, il y a, toutefois, des créatures bestiales entre les rayonnages, dans sa poche, un corps reptilien, entre ses doigts le froid de la peur qu’inaugure les fourches langues sifflantes. La nuit tapisse d’étoiles les cieux de charbon, au loin, l’orage tonne, il gronde. La porte claque et dérive l’odeur d’une arrivée.
 Je ne suis pas venu te chercher. Tu m’as dis que tu étais une grande fille.
 Il dit cela sans relever les yeux de ses notes, parchemins éparpillés sur le bureau d’acajou gigantesque, le capharnaüm déplie ses ailes, il ne possède pas de réputation d’un rangeur de grand calibre, Elvis retient ses phalanges, l’envie féroce de s’approcher de la connue, une inconnue jaillit, la méfiance.
 Tu as eu des ennuis, des difficultés, ne me ment pas, parle.
Soudain son regard se plante, vampire assoiffé, se repaît de l’image de sa vierge fatiguée. Elle a ses cheveux de feu sur son front virginal, mouillés des lenteurs du climat, ses vêtements aussi trempés, ses manches de manteau, toujours bien dressés dans une splendeur d’étoffes, il n’y a pas de valises ni de sac, juste sa présence depuis deux années de silence. Il soupire, d’un tendre baiser sur son front prend la serviette apparue. Il essuie le visage de la ravie.
 Tu as pleuré. Ce serait là bien la première fois que j’assiste aux ruines d’un sentiment que tu retiens en toi.


Dernière édition par Elvis Gaunt le Mer 3 Juin - 20:43, édité 1 fois
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Miraj Lestrange
coalition sorcière
Miraj Lestrange
crédits : Doomsday
face claim : Lily Nova
pseudo : Lessing
études : Elle arborait silencieusement (avec une sorte d'élitisme) ses couleurs azures, celles des serdaigles.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: Arbre d'hier   Arbre d'hier EmptyMer 29 Avr - 12:24



Arbre d'Hier


Can you hear the screams when darkness is velvet? Can you hear the wheel turning and the song of the scavengers? But it is poetry, you know —poetry comes from the guts and is spat out in a cry.


 Perdue. Désœuvrée, le terme jaillit dans son esprit, un mot à la carapace de pierre, un mot qu’elle souhaitait oublié ; elle se remémore les heures devant la cuisinière, son livre poussiéreux posé entre deux pots de lait, une image que les hommes acceptaient, favorisaient, aimaient. Miraj a le coeur sous ses yeux fatigués, le coeur sous ses bras maigres. Elle désire supprimer les traces et les empruntes de ses sensations, enlever les larmes qui coulent et épongent la joie des retrouvailles. Elle aimerait être forte, plus forte que son état déplorable. Dehors, sous la pluie crachant un venin de flot, elle reste assise sur le banc, trempée, pour se punir de sa fuite. Deux années. Elles étaient prévues, ils avaient discuté. Pars comme la vague et revient lorsque tu te sentira prête. Je te préviens amour Miraj, que lorsque je t’aurai mis cette bague à ton doigt, tu seras à moi. Il avait souris, un espiègle sur ses joues barbouillées de poils. Sous cette couverture de mots joliment tissés elle avait senti le danger. Elvis semblait le démon dormant au fond de l’inconscient.
 Il ne possède pas d’elfes, ni d’esclave, de serviteurs. Sa maison croule sous le lambeau calme d’un sérieux, d’un érudisme, il traîne dans toutes les pièces, des livres, des parchemins, des plumes, des encres, parfois bruissent les sortilèges ménagers, et les tissus sur les dossiers des canapés usés, les vêtements à demi éventrés, à demi fabriqués. Elle ne s’était pas moquée, elle avait ouvert son admiration lorsqu’il lui avait montré les robes qu’il lui avait confectionné, des costumes qu’il arborait sur son corps sec et musclé. Tu n’as pas confiance ? Il avait encore sourit, dit qu’il préférait se vêtir comme un roi, le roi des Gaunt, rendre fier l’ancêtre Serpentard.
 Dans le bureau sa présence se dresse, elle sait qu’il ne viendra pas mais qu’il a entendu ses pas. D’une remarque il l’accueille, une habitude déjà lorsqu’elle débutait dans son ombre, au ministère, il la laissait se débrouiller, un regard veillant, bienveillant, jaloux aussi. Il riait, se gaussait, la dureté de ses iris lorsqu’elle le décevait. Je ne suis pas une petite fille. Et vois-tu, je suis bien arrivée.  Elle tremble, de froid et de terreur, de lassitude et de tristesse. La rigidité de son fiancé la rassure. Une envie, féroce, se détache. Elle aimerait l’embrasser, fondre son âme dans la sienne. Elle aimerait le tuer, écorcher son torse, contempler son myocarde, son coeur dans sa main. Quand tu me considères comme une enfant, en m’essuyant le visage, je me souviens de ce père dont j’ai attendu les louanges et l’amour. Je me demande si je suis amoureuse de toi, Elvis, je ne t’aime pas. Cette phrase elle la tue.
Je ne ressens rien, je pleure parce que je ne ressens rien, parce que je cache les obscurités de ma vie. C’est le déni. Elvis. Tiens-tu au mariage ? Parfois, j’ai l’impression que tu me vois comme une femme, comme un homme voit une femme. Dans leurs yeux, les femmes, ressemblent aux poupées à dévoiler aux réunions et fastes de la société. Je ne veux pas devenir l’une d’elle, grossir les rangs de ces femelles à qui l’on enlève leur force, leur essence. Mais j’ai conscience que les sorcières se doivent d’enfanter, de s’unir à un sorcier pour perpétuer l’espèce. Plus rien n’a de sens. Rien !
 Alors, ses yeux absorbent le sourire qu’elle destinait au mari, elle souhaitait plonger dans les abysses communes, humer son odeur et dormir près de lui. Elle n’a nul part où aller, pas de chambre particulière, pas d’espace pour elle. Elle pleure comme jamais elle n’avait ébruité ses tourments.


Dernière édition par Miraj Lestrange le Dim 14 Juin - 9:53, édité 3 fois
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Elvis Gaunt
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particularité : Doué avec son don, il parle le fourchelang comme il parle sa langue natale. Ce don lui est nécessaire pour combler sa solitude mais, plus particulièrement, pour demander à ces créatures de se faufiler là où il ne peut planter ses mains. Hérédité appréciée, chérie et admirée, fourchelangue.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: Arbre d'hier   Arbre d'hier EmptyVen 22 Mai - 12:04

Arbre D'hier
Enfin je l'abhorrais et je l'idolatrais, je sentais que son amour était ma perte, mais que vivre sans elle était impossible.
@Nouménal

La serviette sur sa paume tient encore le visage de la vestale, elle divague semble-t-il, dans ses inquiétudes, pauvre féminité sensible ! Il aime cette fragilité dans ses prunelles mordorées, elle a l’expression des lenteurs tristes, des questionnements de l’avenir. Comme un prince, charmant et ironique, il se glisse dans son étreinte, serre son jeune corps encore imberbe de luxure. Elle dit et il écoute, dans ses orbes la colère.
 Tu dis que tu n’es plus une petite fille et pourtant tu n’assumes pas. La décision était-elle à sens unique ? T’ai-je obligé à répondre oui lorsque je t’ai demandé ta main ? Tu t’en souviens Miraj ? Ou est-ce moi, noyé dans mes illusions ? N’était-ce rien ?
 Il se défait de la promesse devenue terrible, terrible et orgueilleuse, elle ne ploiera pas, Lestrange à l’oeil macabre, une femme en marge. Lui, il la souhaitait de rubis et de saphirs, toujours dans son ombre, à surveiller ses prouesses, à admirer sa prestance, son silence. Il se figurait la nuit prise dans ses entrailles, les étincelles d’harmonie, rêveries funèbres pour esprit misogyne. Ce qu’il voulait c’était ravir le trésor qu’elle était, elle, entière. Son âme, son corps. Tout d’elle. Sa femme. Leur dernière rencontre, avortée par l’angoisse de sa promise. Je t’ai fabriqué un gynécée dont tu ne fuira plus les cloisons de bronze. Il tait la construction, jusqu’à l’heure de sentir ses mains possédant son cou de cygne.
 Tu fuis comme tu as toujours fais ! Et je ne musellerai pas ma colère à tes sentiments de fillette percluse de sensibilité. Ton émotivité, tu la ressentira oui, dans la cage que je t’ai faite, pour toi, pour le joyau que tu es. Non, vraiment. Nous n’attendrons plus. Agenouille-toi.
 Sa baguette férocement attachée dans sa main, ses doigts virevoltent, une cigarette sur ses lippes pour freiner le désir, puissant, de mordre et de blesser. Elvis n’a jamais su, ne saura jamais la tendresse d’un couple, il a appris par l’expérience de ses géniteurs, par l’éducation XVII ième qu’une femme se dressait, qu’une femme, par essence dételait la supercherie, la mauvaise essence, le poison qui comble les hommes, les empoisonne dans son sein. Méfie-toi ! Méfies-toi de celles qui traversent tes pas et vont plus loin que toi ! L’intelligence germait en Miraj, la dangerosité de l’indépendance. Il fronce les sourcils, attend, bras croisé sur sa poitrine. Il guette la défiance, la rébellion.
 La légende que tu as traduite, découvrant alors le sortilège des promesses nuptiales. J’en ai créé un résidu, j’ai rajouté des mots à ta composition. Tu es ma princesse Miraj, depuis le premier jour où tu m’as imposé ta présence dans mon ministère. De toi, j’ai appris, je me suis reposé sur toi. Je t’en veux de me réduire à cet état impuissant. De m’enlever ma virilité. Voilà ce que nous allons faire.
 Dans le tiroir, il récolte un calice. Sur le bureau une aiguille. Griffe l’épiderme de son épouse lendemain, son doigt se coupe sous la pression qu’il instaure, la goutte de sang versé dans l’eau bénie d’une fiole.


Dernière édition par Elvis Gaunt le Mer 3 Juin - 20:45, édité 1 fois
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Miraj Lestrange
coalition sorcière
Miraj Lestrange
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études : Elle arborait silencieusement (avec une sorte d'élitisme) ses couleurs azures, celles des serdaigles.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: Arbre d'hier   Arbre d'hier EmptyJeu 28 Mai - 16:06



Arbre d'Hier


Can you hear the screams when darkness is velvet? Can you hear the wheel turning and the song of the scavengers? But it is poetry, you know —poetry comes from the guts and is spat out in a cry.


Elle n’avait pas réfléchi, elle avait trop réfléchi, à se battre pour des chimères, idéaliste petite fille, piégée dans la toile d’un monde dominé par ces bras virils. Ils restaient grecs, moldus ou sorciers, les mâles se réclamaient les privilèges du pouvoir. Miraj a souhaité partir pour penser, elle qui ne possédait de choix que de retarder l’inévitable, la bague. La serviette gît sur le sol, ses plis comme des ailes arrachées, elle essuie les larmes, elle se promet qu’elle ne versera plus qu’une froideur mortuaire. Accepter l’innommable, accepter les promesses d’une tutelle. Elle avait vécu la liberté de deux années ne se doutant pas du manque qu’elle provoquerait. Alors, agenouillée, de marbre, lucide, elle ne paraît pas cette figure convoitée, cette femme-enfant que les hommes désirent particulièrement. Du bout de ses vingt six ans, elle plante son œil dans ceux de son implacable bourreau.
 Elvis Gaunt régresse t-il en petit enfant ? Tu adoptes le comportement d’un môme boudant sa mère.
 Elle s’étonne d’elle. Généralement le mépris pour exprimer son mécontentement ou le silence pour ignorer la plèbe de ces gens qui l’agressent, généralement, la docilité pour correspondre aux normes de la société, ne pas subir les épousailles de la misogynie, ces remarques que les hommes s’accordent sur le caractère des femmes, ils ordonnent une image idéalisé de son sexe comme Elvis ordonne une obéissante parfaite. Mais elle ploie sous le commandement digne d’un Dieu dirigé vers son insupportable présence. Miraj ne se soumet pas, elle comprend que l’issu de sa liberté se pare d’un emprisonnement, elle supportera ses affres. Tu es éduquée sous le joug d’une femme bien élevée.
 Le calice tendu présente une goutte de son sang. Ancien sortilège, promesses nuptiales que les sorcières mésopotamiennes espéraient, des promesses arrachées sur des vœux sincères, incorruptibles épousailles. Sa main dans la jumelle, vieille d’une vingtaine d’années, le double de sa jeunesse égarée, il s’est mis à genoux, caresse son visage, sa joue et sa chevelure qu’il respire. Dans le Graal l’eau bénie, récitation d’un mot, celui de l’amour, un je t’aime chuchoté au bord des deux lippes. Elle respire au creux de son haleine une appréhension, répéter cet aveu, dévoiler l’abysse de ses transports pour ce  Barbe Bleue, parce que son coeur explose dans ses poumons. Elle le souhaite, de confier sa vie dans les mains cruelle de son bourreau.
 Je te promets d’éclatantes revanches. Je te promets l’intelligence. Je te promets le désespoir et la tristesse, Elvis, si tu ne changes ton comportement, je te promets la misère d’une vie commune et la traîtrise. Je te promets ma vie sur la tienne, que je ne sacrifierai pas à tes désirs sournois. Je te promets de t’aimer, cependant, car je te respecte et admire ton génie. Je te promets d’être ton ombre puisque tu te refuses à m’accorder la lumière. Je te promets d’ardentes luxures, pour te plaire, je serai prête à médire mes principes. Je te promets des baisers d’une fleur fanée, et toujours ma sincérité. Je ne sais ce que je suis, je ne sais ce que je dis mais, par ces vœux, je réduis le préjudice. Je promets à Elvis Gaunt d’être sa femme, unique, exclusive, son épouse.



Dernière édition par Miraj Lestrange le Dim 14 Juin - 9:17, édité 11 fois
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Elvis Gaunt
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: Arbre d'hier   Arbre d'hier EmptyMer 3 Juin - 21:17

Arbre D'hier
Enfin je l'abhorrais et je l'idolatrais, je sentais que son amour était ma perte, mais que vivre sans elle était impossible.
@Nouménal

De sa hauteur il la scrute, la piège dans ses yeux de colère, il y a la foudre qui étincelle et les mots qu’il ne dit, il ne peut pas, dire, dire l’amour qui l’entraîne dans une violence possessive, c’est comme cela qu’il s’exprime avec les poings et la menace, sous la domination croule cependant l’admiration et l’angoisse de la perdre. Elle, cette Médée ou cette Viviane, cette jeune femme, cette petite fille qu’il a si longuement, si férocement convoité. De sa hauteur, il observe sa chevelure, ses boucles rousse, légères et parfumées aux lys et aux roses, il ne s’empêche de caresser le visage baissé quand il entend les prières, un sourire naît. La peur s’envole pour laisser l’euphorie l’emprisonner, sous ses dehors de glace, il sait qu’elle l’aime, elle lui a chuchoté, elle l’a écrit dans ses lettres.  « Je te promets de t’admirer et de te chérir Miraj car j’ai confiance en ta bonté, bonté que j’aimerai garder exclusivement en ma poigne. Je te promets de t’accorder une légère liberté, de te nourrir de mon savoir et de t’abreuver de mon amour. Car je t’aime Miraj et tu le sais. Je te promets d’abaisser ma violence seulement pour répondre à la tienne. Je te promets d’être un homme, de te protéger et de sauvegarder ta pureté. Mais je souhaite que tu obéisses à chacun de mes caprices, que tu ne t’insurges pas devant mes choix, que tu sois mon ombre pour soutenir la lourdeur de mes obsessions, pour égayer mes fardeaux. » Le poignard entaille le doigt de l’épouser, en sort une goutte empressée de se mélanger à la substance dorée. Il a préparé la potion la veille alors qu’il l’attendait, impatiemment grondait le désir de la prendre, de la punir, il avait ourdi la cérémonie, prétendu le contraire pour apaiser l’enfant. Cette potion, une promesse tenue, l’eau d’ailleurs laisse flotter les mots rouges.  « Buvons ensemble Miraj. » Car ils savent, tous deux, qu’en buvant l’ambroisie du mariage, les promesses prendront vie dans le coeur et le sang. Car ils savent, tous deux, qu’en buvant l’ambroisie du mariage, la culpabilité si les promesses ne se respectent pas se réveillera et tonnera afin de serrer entre ses griffes et de transformer la joie en malheur, sur la bouche un goût de cendre pour chaque action en contradiction avec les paroles, paroles sacrées. Alors il force les lèvres hésitantes de l’enflammée afin qu’elle consomme son discours comme elle mangerait une pomme. Il ne peut la laisser s’échapper vers ce qu’elle désire tendrement, l’indépendance, lui, il l’aime, comme un loup devant sa proie.
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Miraj Lestrange
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: Arbre d'hier   Arbre d'hier EmptyDim 14 Juin - 9:51



Arbre d'Hier


Can you hear the screams when darkness is velvet? Can you hear the wheel turning and the song of the scavengers? But it is poetry, you know —poetry comes from the guts and is spat out in a cry.



Chavire son coeur, elle a perdu sa liberté, par cette cérémonie intime aux élans sacrés, on célébrait le mariage de sorciers, les papiers se sont rajoutés pour officialiser l’union. La femme alors, devenait objet, propriété du mari qui, si elle avait de la chance, se montrait attentionné, tendre, l’écoutait et prenait les décisions communes, à deux. Mais Elvis est construit de misogynie, son père, pire, empêtré dans la vulgarité et le suc de la virilité condamnait les femmes, elles qui n’étaient rien. Elle ne sait encore, Miraj, son inconscient dictant ses pas, puisque son paternel, lui même, dictait les lois d’un chef de famille. Il faut enlever cela, casser la litanie d’une suprématie machiste. Elle avait sauté dans l’ombre d’un emprisonnement. Avec ces mots, presque prières, des mots qui se gravent sur le parchemin, elle s’est châtiée elle-même. Est-ce là le destin de toutes femmes ? Se demande-t-elle lorsqu’elle boit la potion faite de ses regrets et ses joies illusoires. Elle aurait pu l’aimer comme elle aurait pu l’adorer, elle aurait pu s’aveugler, il était préférable pour elle, d’éteindre sa raison, ne voir que lui, alors la blessure de son envie légitime de se posséder aurait disparu. Elle boit et les larmes sur sa joue roulent, trépassent sur le tapi aux arabesque syriennes. Elle a écouté les promesses, ce je t’aime aux crocs malsains, elle s’est noyée dans sa voix chaude, velours d’un grave cognant, frappant. Elle a bu, mais ne se sent pas responsable de ses actes. Elle a bu par obligation, par soumission car rien dans l’avenir qu’elle imagine ne peut combler ses idéaux. D’ailleurs, ces derniers se sont tus, tués à présent qu’elle a lié sa vie à la sienne. Elle pourrait se promettre des vengeances, des choix, elle pourrait se promettre de protéger le ventre qu’elle a comme valeur importante – car les femmes ne sont valorisées, considérées que par la vie d’un enfant qu’elle expulse - elle pourrait contrôler son corps, se faire avorter, refuser la chair comme plaisir d’un couple… Elle pourrait mais l’échange se dévoilerait violente. Elvis a les poings d’un guerrier, la gueule d’un barbare, le visage taillé dans la serpe de l’enfer. Elle ne se lève pas quand elle chuchote, exténuée par la situation qu’elle n’imaginait en arrivant chez lui… Mais j’aurai du, moi qui analyse tous les risques, en ces deux années d’exil je n’ai pas pensé à sa réaction, je n’ai même pas pensé à lui.  « Je suis fatiguée. » La demande se fabrique avec les sous entendus, elle sait qu’il ne tentera rien d’autre, il a eu ce contrat symbolique, la première étape d’un mariage dont elle ne se sauvera pas. Doucement, elle déplie ses jambes, déplie son corps, lourd, fragile, une douleur poignante aux poumons, elle sent ses muscles l’étreindre et lui crier de partir, je ne peux plus.

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