interrogatoire — groupe 13. alev rosier + calum goyle

Mari abandonné dans l’atrium du ministère, les Rosier étaient partis chacun de leur côté pour les interrogatoires après un regard entendu,  Alev, reine dans son ancien royaume s’était dirigée sans mal jusqu’à la pièce qui lui avait été attribuée pour la journée d’interrogatoires. Fards sur son visage pour faire disparaitre les cernes et les cicatrices du mal qui la rongeait elle s’était glissée dans l’ombre de la salle, pupilles comme deux armes qui brillaient calmement dans l’obscurité. Les visages s’étaient enchainé, les noms aussi, calme glaçant dans les paroles de la sorcière tandis qu’elle interrogeait les prévenus, méthode implacable, sourire aimable même parfois, ils pensaient certainement avoir de la chance de tomber sur elle. Mais elle n’était pas innocente pour autant la louve, prête à planter ses crocs aiguisés dans la jugulaire d’un sorcier un peu trop téméraire, un peu trop louche, qu’ils ne se méprennent pas, elle n’était pas plus douce que ceux qui faisaient hurler leurs victimes dans les pièces adjacentes. Certains étaient terrifiés, d’autres placides, ils avaient tous quelque chose à cacher, que cela soit utile au ministère ou seulement honteux, elle se plaisait à s’amuser de leurs inquiétudes et de leurs peurs : maternité qui avait endormi le malin qui pulsait dans ses veines sans pour autant le faire disparaitre.

La dernière sorcière interrogée avait quitté la pièce supporté par deux aigles, jambes qui ne la portaient plus, faiblesse d’une femme qui avait avoué tant de broutilles qu’elles en avaient fatiguées son interlocutrice. Profitant d’une pause elle se servit une tasse de thé, potion discrètement mélangée au chaud liquide avant que le grincement de la porte ne la prévienne de l’arrivée de son prochain rendez vous. D’un coup de baguette elle ouvre le dossier correspondant mais elle n’a pas besoin d’en lire le nom, reconnaissant aisément le sorcier qui venait d’entrer.

« Très cher Calum, quel plaisir, enfin un visage digne d’intérêt dans cette journée ma foi fort ennuyante. » Le ton détaché de la sorcière laisse place à un léger sourire tandis qu’elle fait tourner une cuillère d’argent dans son thé, invitant d’un geste de la tête le Goyle à s’installer en face d’elle. « Je te proposerai bien du thé mais on m’a interdit de partager avec les interrogés, peut-être ont-ils peur que je les empoisonne. » Dents qui apparaissent entre ses lèvres maquillées, sourire un peu carnassier, laissant planer le doute sur ses potentiels agissements. Ils n’en étaient pas à ça près néanmoins depuis Poudlard. « Nous ne sommes cependant pas là pour bavarder bien que j’eus apprécier prendre de tes nouvelles mon cher alors si tu le veux bien commençons. » Récupérant le dossier de l’homme elle le parcourt quelques instants avant de redresser le regard vers lui : « Tu as certainement dû avoir vent de l’attaque de l’arène ? Mais qu’en est-il de cette radio pirate, Accio FM, je suis sûre que tes missions ont dû te pousser à en attendre parler non ? »

Une dernière clope avant la fin du monde, voilà ce qu'on lui avait permis. Ses doigts le démangeaient d'aller en chercher une de plus dans la poche de son veston, mais il savait qu'il n'y trouverait rien : on lui avait confisqué sa boîte avant de l'amener devant la salle de son « entretien ». Il n'avait pas manqué de lancer quelques menaces à l'aigle qui avait gardé ses précieuses clopes : il savait parfaitement combien il y en avait, à l'intérieur.

Toujours est-il qu'il tâta tout de même sa poche vide avec une grimace de mauvaise humeur avant qu'on ne lui ouvre la porte pour le faire entrer. Il sentait déjà le stress lui agiter les doigts. À l'intérieur il lâcha un juron peu convenable. À quoi jouait le Ministère, bon sang ? Cette mise en scène, cette chaise au milieu d'une pièce sans fin, ces présences menaçantes dont les pas résonnaient tout autour de lui et cerise sur le gâteau : Alev Rosier qui l'accueillait avec un sourire dangereux. Fuck. A sa vue il ne pu empêcher ses doigts de se glisser fébrilement dans sa poche, avant d'être rattrapé par la réalité que représentait le vide qu'il rencontra.

-Pourtant c'pas le travail qui manque, de s'que j'ai vu, grommela-t-il en s'avançant d'un pas traînant jusqu'à la chaise.

En témoignaient les autres plantons qui attendaient de se faire cuisiner. Il se laissa tomber sur la chaise proposée après avoir parcouru la distance qui l'en séparait, vrillant son regard froid et maussade dans les yeux presque rieurs de Rosier. Interrogatoire à la con. Paranoïa à la con. Qu'est-ce que je fous là putain ? Le Goyle n'avait pas sa place ici. Il était celui qui posait les questions, pas le type qui y répondait. Il exerçait un honnête travail pour des honnêtes (et riches) sorciers, pour l'honneur de sa famille, pour se payer ses clopes et de quoi décrocher le jackpot au casino.

-J'aurais préféré une clope, marmonna-t-il. Y a pas encore d'poison dans les clopes.

Il esquissa à peine un sourire forcé lorsqu'elle déclara qu'elle aurait aimé prendre de ses nouvelles. Ils n'avaient pas vraiment eu ce genre de relation. Il lui avait rendu quelques services sans trop s'en rendre compte sur le moment, puis plus tard également, à condition d'y mettre un prix. Prendre des nouvelles n'était pas une chose qu'on faisait avec un homme comme lui. Cependant c'était justement à cause de ce passif entre eux qu'il savait très bien qu'il n'était pas dans une bonne posture. Ce n'était pas parce qu'on avait rien à se reprocher qu'on ne pouvait pas servir à amuser des sorciers désœuvrés. Il croisa ses bras sur son torse pour éviter qu'on ne remarque trop l'agitation de ses doigts.

-Ouais, l'arène ç'a foutu un sacré bordel. Pas facile d'louper l'info. Pour la radio j'sais pas. J'suis pas un espion, tu l'sais bien. J'ramène des gens, ou bien j'les descends, ou bien je les démolis. J'pose pas d'questions.

En plus de ça il n'écoutait pas la radio. Il pencha la tête sur le côté pour faire craquer son cou avant de la remettre droite. Sa jambe gauche fut agitée d'un tic nerveux. Une clope putain.