(animation 1 - everything i wanted) (présence de nombreux tw)

Everything i wanted

Up all night on another red eye I wish we never learned to fly. The smile that you gave me aven when you felt like dying. Maybe won't you take it back say you were tryna make me laugh and nothing has to change today. You didn't mean to say "I love you". I love you and I don't want to. - Théa

I had a dream I got everything I wanted

Une main tendre sur son ventre proéminent, qui garde jalousement la vie qu’ils ont crée à deux. Elle est couché contre lui, dans ce lit trop grand pour deux personnes, alors, ils en ont fabriqué une troisième, avec amour et dévotion. Atlas joue avec les pieds qui parfois, frappe à certains endroits, laissant imaginer sa taille, la forme de ses orteils, et cette passion nouvelle qu’ils découvrent ensemble, les sourires qu’ils échangent, porteurs d’un secret commun, rend leur mariage plus beau encore. La bague brille sur la main de son mari, bonheur explosif de le savoir sien et si doux avec elle. Stable, mais débordant de sentiments, son conte de fée se poursuit alors qu’elle a l’impression d’enfin devenir celle qu’elle a toujours voulu être : une épouse et une mère. Atlas lui a offert ces rôles qu’elle s’applique à vivre de la meilleure façon, gravant des souvenirs ensemble qu’on pourrait raconter dans une romance qui se finit bien.

Not what you'd think, and if I'm being honest it might've been a nightmare, to anyone who might care.

Pourtant, le livre devient tragédie grec. C’était trop beau, elle le savait, que la chute dans le précipice serait terrible. Il ne se réveille pas. Il ne bouge pas. Il a rejoint Margot. Fini. Tombé de rideaux, cri qui perce le silence, et larmes qui s’effondrent sur le torse clair de celui qui aurait dû être père. Sanglots de détresse, personne pour l’aider, seule, à nouveau seule, qu’une respiration pour deux, ou plutôt trois. Elle cherche quoi faire, mais c’est trop tard pour elle aussi. Quand elle se relève du lit, sa robe est ensanglantée. Elle les perd tous les deux. Hurlement, déchirement, c’est trop, beaucoup trop, impossible, elle ne pourra pas y survivre. Ses mains tentent de sauver l’enfant, pression inutile, corps pas assez fort, elle va en mourir ici. Sans personne pour la sauver, les deux seuls qui pouvaient le faire étaient partis. C’en était terminé, ça ne servait à rien de continuer. Pourtant, les médicomages débarquent, appliquent des gestes chirurgicaux, elle pense être hors de son corps, de voir ça de loin, parce qu’elle ne pouvait pas le supporter.

Thought I could fly, so I stepped off the Golden.

Équilibriste, elle s’est transplanée sur le toit du Golden Dragon. Elle aurait aussi bien pu se désatribulée. Mais elle est entière.

Non.

Pardon.

Son coeur a disparu dans la tempête. Il pleut des cordes, et elle se souvient d’un vers de verlaine : Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville ; Quelle est cette langueur qui pénètre mon coeur ?

Ce deuil est sans raison.

Sans raison.

Elle tombe.

C’est long.

La chute arrive.

Brutale.

Mais pas assez.

Elle est encore éveillée.

Tout est brisé.

Nobody cried, nobody even noticed. I saw them standing right there kinda thought they might care.

Méra a disparu avant qu’elle sorte de son état comateux, tout son corps est ankylosé, mais c’est le vide dans la chambre aseptisée qui la frappe. Elle ne s’est jamais sentie aussi vide, pas d’issue, pas de porte, d’ailleurs, Seule. La violence de cette pensée est plus terrible que la douleur de sa carcasse ensanglantée. Personne ne veut d’une femme qui tente de finir sa vie du haut d’un toit. Pour quelques raisons que ce soit. Sa main se pose sur son ventre : plat. L’enfer, elle le vit. Pas besoin d’aller plus loin pour le comprendre. Plus rien qui la rattachait à Atlas, si ce n’est cet anneau qui semble alors la brûler. Elle tente de le retirer, pour vérifier que son nom est toujours gravé, que cela n’a pas disparu, que ça a bien existé, qu’elle n’est pas folle. Elle tire, encore et encore, mais la bague ne veut pas partir. Déchirement, le hurlement secoue son monde, qu’on la sorte de là. Qu’on lui rende Atlas. Qu’on lui rende son enfant.

But when I wake up, I see you with me

Elle ouvre les yeux. Assise dans leur lit. Il est tout ce qu’il y a de plus réveillé, et elle ferme les yeux. Ce rêve était trop vivace pour qu’elle soit capable de le rassurer tout de suite. Atlas la serre, caresse ses cheveux, son odeur qui calme son souffle erratique et son coeur qui bat à la chamade. Tout va bien, il est là. Elle se sent mieux. Un mauvais rêve, rien ne lui arrive d’aussi horrible. Elle touche son visage : réel. Elle écoute son palpitant : sonore. Il semble être vraiment inquiet, la berce de sa voix un peu ensommeillé, d’habitude, c’est lui qui se réveille ainsi, perdu et encore embrumé. Elle pleure un peu, encore sous le choc d’avoir vécu sa perte sans qu’on l’aide à se relever. Mais là, tout va bien. Il est là. Et elle dans ses bras, l’endroit où elle se sent en sécurité, même lorsqu’elle tremble encore d’un mirage traumatique.

And you say, "As long as I'm here, no one can hurt you. Don't wanna lie here but you can learn to. If I could change the way that you see yourself, you wouldn't wonder why you hear they don't deserve you"

Il tente de se relever, surement pour récupérer un verre d’eau, mais Théa s’accroche à lui de façon si désespéré qu’il reste avec elle. Il embrasse ses cheveux et les bouts de peau qu’elle laisse entrevoir, chaque toucher est ce qu’il lui faut, blottie toujours plus contre lui, pauvre gamin effrayée. “C’était… Horrible.” Encore cette main qui flâte son ventre. “Tu mourrais. Et je perdais un bébé. Le notre. J’étais plus loin encore que pour Orion. Et tout le monde était parti. Il n’y avait plus personne” Elle ne remarque pas que sa tresse s’est relachée dans les mouvements brusques de son rêve, et cache sa tête dans ses cheveux. Elle n’était à sa place que contre lui, il lui faudrait des jours pour se remettre d’un tel imaginaire macabre. “Tout va bien, je suis là. Ca va aller, rendors toi, Méra est au manoir, Hylas va bien, et personne ne va disparaitre. Je t’aime.” Un baiser, et ils se lovent l’un contre l’autre, l’étreinte rassurante qu’il lui fallait pour replonger dans les bras de morphée, en priant pour avoir un sommeil plus léger.

I tried to scream but my head was underwater

Elle ne respire plus. Elle est enfermée dans des limbes qui ne ressemblent à rien qu’elle n’a vu avant. La pièce est sous l’eau, mais elle ne peut pas bouger, comme clouée au lit. Elle ne flotte pas, elle ne peut pas ouvrir la bouche, et atlas dort profondément à ses côtés. Rien ne résonne. Seul le monstre de son inconscient qui semble tirer les ficelles de ce qu’il y a de plus triste et plus noir en elle, qui déroule la pelote pour que défile sous ses iris les souvenirs maussades, souvent macabres : le feu qui brûle une lettre, et qui la dévore, la solitude qui la pèse alors qu’il y a tout ce monde autour d’elle qui semble vivre une vie délicieuse, son bébé qu’on lui retire, douloureusement, la tombe qu’elle creuse de ses ongles longs, l’odeur putride d’une terre peu saine, le livre qui tombe au sol, la malédiction qu’elle n’a jamais reconnue, l’elfe qui pleure ses erreurs, Atlas qui tord ses poignets de colère, Margot qui revient, mais pas en entier, et qui pleure ce vol éhonté de mari, la magie, toujours la magie, qui semble proche d’exploser dans l’air, pour blesser son bien-aimé. Sa pire peur, c’est elle même.

They called me weak like I'm not just somebody's daughter

Faible

Faible

Trop faible.

Toujours des pleurs.

Toujours des pertes.

Ca n’en finira jamais.

Coulda been a nightmare but it felt like they were right there and it feels like yesterday was a year ago

Engloutie dans l’eau qui étouffe ses poumons, elle revit la douleur d’Orion qui franchit ses entrailles sans hurler, aucun son qui ne sort, et elle comprend alors qu’elle est sa pire ennemie. Corps trop faible, magie mal contrôlé, utérus cassé, il fallait tout réparé. Elle pouvait le faire. C’était une bonne sorcière. Elle y arriverait. A le sauver, à les sauver, à se sauver.

Elle se réveille. Fin de la paralysie du sommeil. Inutile de tenter de plonger à nouveau, elle finirait la tête explosée sur un rocher.

I had a dream, I got everything I wanted

Le réveil est moins brutal, mais enfin, elle sait ce qu’elle doit faire. Elle se dirige dans la salle de bain pour s’examiner devant le miroir. Déshabillée, elle observe sa poitrine qui n’a pas bougé, son ventre un peu mou, ses cernes distinctives de sa nuit entrecoupée, et elle cherche des formes nouvelles qui pourraient la faire espérer. Ses cauchemars étaient violent, quand Orion était dans son ventre. Serait-ce un signe avant coureur ? Elle se mis à espérer de façon un peu candide qu’elle sera enfin mère grâce à quelques ébats non protégés. Elle lui avait dit ne pas être prête, encore, mais elle ressentait que la destinée voulait qu’elle soit enceinte à nouveau. Et cette fois, elle ne laisserait pas l'épouvantard devenir réalité. Oh non, elle ne laisserait pas cela arriver.

If I knew it all then would I do it again? Would I do it again?

Rhabillée, elle fouille entre ses livres pour trouver ceux sur les Runes. Cela fait si longtemps qu’elle ne s’est pas plongé dedans qu’elle s’offre un léger mal de crâne en tentant de déchiffrer les caractères. Théa prend des notes, sur comment renforcer son corps, son utérus si fragile, des sorts et des écrits qui ont un contrecoup, mais pas assez fort pour lui faire plus peur qu’une mare de sang, leur sang, pas assez pour la faire reculer. Nouvelle obsession, elle sauvera tout enfant qui s’accrochera à la vie dans son nid, il ne lui faut qu’un professeur, et bien vite, elle verra un bébé dans ses bras.

If they knew what they said would go straight to my head what would they say instead?

Elle le couve du regard, voulant partager ce secret brûlant, sa révélation noire, parce qu’il ne le sait pas encore, mais elle fera tout pour protéger leur enfant des malheurs et des pertes que provoque son corps. Elle sera plus forte, comme lui qui l’est tant pour elle, rien de sombre n’arrivera à leur enfant, jamais, elle en fait le serment. Personne n’écrira dans le journal qu’elle a donné la mort à son foetus, car il deviendra bambin bruyant, souriant, parfait mélange d’elle et lui. C’est une promesse à la vie.