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 (Astrid) ◊ Here we go Again.

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Message (ϟϟ) Sujet: (Astrid) ◊ Here we go Again.   (Astrid) ◊ Here we go Again. EmptyMar 12 Mai - 22:05

Here we go again.
@Astrid Prince
Le dîner n’est fait que de lourdeur, du poids de la disgrâce. Le dîner est un retour en arrière, du temps où leur mère n’était pas la coqueluche des librairies, du temps où Astrid vivait encore là et qu’Elphaba n’était qu’une enfant. Deux têtes nouvelles, pourtant, l’incarnation de cette réussite tant attendue : un fils. Il ne s’appelle pas Prince, cependant. Le dîner ne donne pas faim, tout est fait pour couper l’appétit, lui semble-t-il. Elle n’entend pas les discussions, n’écoute qu’à peine. On ne lui dit rien. Cela fait bien longtemps que Deimos a cessé de s’opposer à sa benjamine comme s’il craignait qu’elle retourne le sort des leurs et la présence des petits la rend soudain quasiment invisible. N’avait-elle pas toujours été l’observatrice ? Dans d’autres milieux, certes mais dans cette demeure de Dublin elle s’était faite agitatrice dans l’espoir de détourner l’attention - sans qu’on ne le comprenne jamais.

« Je dois y aller, j’ai du travail qui m’attend tôt demain. » Et Londres, c’est loin, même quand on peut user de moyens sorciers. Elle ne veut pas rentrer à une heure indue. La vérité est autre : elle n’a pas accordé un réel regard à la progéniture d’Astrid, elle ne leur a pas parlé, elle n’avait guère eu l’occasion de les connaître mais la tante cool n’était pas vraiment présente cette fois-ci. « Astrid, tu ne dois pas rester ici. » Le papier est discrètement glissé dans la main de son aînée tandis qu’elle feint un au revoir compatissant - son adresse. « Père, bonne nuit. » Que diable s’était-il passé pour qu’ils entretiennent des cordialités, tous les deux ?

…*…

Les jours sont passés. Deux des trois chambres supplémentaires de l’appartement ensorcelé le rendant plus vaste qu’il n’y paraît ont été transformées, ainsi la peinture de l’une s’est faite enfantine tandis que l’autre s’est parée des goûts d’Astrid. Elphaba n’a pas eu de réponse ni de confirmation, elle sait. Elle sait que sa soeur réalisera bien vite combien les colères de leur père n’ont pas changé, peuvent être amplifiées par la honte que représentait l’époux à Azkaban et les gamins nés de l’infâme choix ; il n’était infâme qu’à présent, à l’évidence. Et la fille parfaite tombait en disgrâce de façon injuste. Les pâtisseries sont déposées sur la table ronde du salon, décor de teintes claires, pensine entourée d’un bouclier et piano. Un luxe que bien des femmes non mariées ne se permettraient pas. On orne la malédiction, encore, toujours, on prétend que tout va bien, on ment, on est les Prince. « Madame vous attend. » La petite elfe habillée d’un tablier digne d’une véritable employée de grande maison indique au drôle de trio d’entrer. Un livre à la main, Elphaba est appuyée contre la haute bibliothèque, absorbée mais pas pour autant surprise ou décontenancée - ce que c’est agaçant, cette habitude, cette attitude. « Les chambres sont prêtes, je vais déposer les bagages. » La créature s’occupe de faire flotter le tout dans les pièces adéquates. Que pourrait dire la propriétaire des lieux sinon je le savais ? « Père a donc finalement eu raison de ta légendaire ténacité. » A l’évidence, sinon ils ne seraient pas là. Le fait qu’elle ne soit pas prévenue à l’avance implique cependant que la belle entente familiale soit devenue trop tendue pour prendre le temps d’écrire, d’attendre une réponse et de respecter des formalités qui importent de toute manière bien peu à la sorcière. « Il y’a des pâtisseries sur la table pour le goûter des enfants. » Des pâtisseries qu’elle a pris soin de faire elle-même bien qu’elle ne compte pas le préciser, elle avait appris à cuisiner bien loin du regard désintéressé de sa grande soeur. Et son regard justement ne s'est pas détaché des lignes de l'ouvrage.  
(c) AMIANTE

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: (Astrid) ◊ Here we go Again.   (Astrid) ◊ Here we go Again. EmptyMer 13 Mai - 2:24

Here we go again.
@Elphaba Prince
Comme chaque soir depuis le jour où elle est revenue vivre entre ces murs, Astrid subit l'ambiance pesante et le silence empli de non-dits se glissant entre les rares échanges. La seule source de chaleur dans cette bâtisse, réside dans les sourires de plus en plus discrets des enfants. Tous deux semblent avoir compris la gravité de la situation et l'absence définitive de leur père. Les rires ont peu à peu été remplacés par les larmes, malgré les efforts d'Astrid pour rendre leur quotidien aussi normal que possible.

La présence d'Elphaba n'arrange pas vraiment l'humeur générale - du moins, l'aînée en a l'impression, mais peut-être est-ce simplement sa propre réserve qui s'exprime.
Quand la jeune femme se lève soudain en annonçant son départ, Astrid garde les yeux fixés sur Blanche et ses efforts pour manger seule. Elle reste de marbre jusqu'à ce qu'Elphaba lui glisse quelque chose dans la main et lance des paroles qui n'ont rien d'anodines. Sa politesse avec Deimos ne fait qu’interpeller encore plus Astrid mais elle garde le silence en regardant sa sœur partir. Quelle mouche l'a donc piquée ?

…*…

Tu ne dois pas rester ici. Bien sûr, la pensée l'a déjà effleurée plus d'une fois. Elle a ses raisons de parfois s'endormir dans la chambre de ses enfants plutôt que dans la sienne, comme cette nuit... même si cette fois, elle n'a pas su fermer les yeux plus de quelques minutes. Les piaillements des oiseaux dehors laissent deviner le début du jour. Allongée au dessus des draps, Dorian endormi contre son dos et Blanche entre ses bras, elle a réfléchi à la proposition, le morceau de papier froissé entre ses doigts. Qu'a-t-elle à y perdre ? Un peu de sa fierté ? Vivre chez ses parents ou chez sa sœur, la différence est fine pour ce qui est du regard de la société...
Au moins pourrait-elle s'éloigner de son père, des réflexions acerbes qu'il ne cesse de lui faire et de l'inquiétude sourde qu'il décide un jour de lever la main sur l'un des deux gamins.
Passant une main dans les cheveux de sa cadette, elle se redresse avec un soupire.

« Réveille-toi, ma luciole. On va aller chez tante Elphaba. Levez vous sans faire de bruit, pour ne pas déranger vos grand-parents, fait-elle avec un sourire forcé. »

Quelques minutes plus tard, leurs quelques affaires sont rassemblées dans deux valises au fond magique. Le jour n'est pas encore pleinement levé quand ils entrent dans la cheminée du manoir et ressortent dans l'une des rues encore endormies du Londres sorcier. Mère n'en voudrait sûrement pas à Astrid de ne pas avoir prévenu - elle comprendrait.
La marche jusqu'à l'appartement d'Elphaba lui semble interminable, surtout avec deux gosses pleurnichant de fatigue et le reste de ses possessions sous les bras.

Elle passe en boucle les mots qu'elle dira à sa sœur. Que c'est provisoire, bien sûr, que tout cela n'est qu'une solution exceptionnelle... Qu'elle lui rembourserait son séjour plus tard. Qu'elle a pris cette décision uniquement pour le bien-être des enfants.
Mais ces billevesées s'évanouissent avant même de quitter sa bouche, quand elle entre dans l'appartement et découvre la posture d'Elphaba. Le nez dans un livre, visiblement indifférente à leur arrivée. Aucun signe d'étonnement de sa part : comme s'il s'agissait d'une évidence. A-t-elle fouillé dans la tête d'Astrid, pour être aussi sûre de son choix ? L'aînée fronce les sourcils, agacée par cette perspective.
D'un signe, elle autorise Blanche et Dorian à s'installer et se servir.

« Allez-y, mais doucement sur les choses sucrées. »

Ils ne se font pas prier, la plus petite grimpant avec peine sur le canapé pour attraper une pâtisserie aussi grosse que son poing. Elle la mange cependant avec moult précautions, se tenant bien droite alors qu'elle observe le reste de la pièce. Dorian l'imite, fixant sa tante avec une curiosité peu discrète. Astrid regarde l'elfe de maison aux allures de servante pour famille huppée emmener les valises. Elle fait quelques pas hésitants, tentée de la suivre pour disparaître au plus vite sans avoir à s'expliquer.
Mais s’effacer n'a jamais été dans ses habitudes. Bras croisés, elle s'accroche à son attitude de grande femme avec pugnacité. Il ne reste pourtant plus grand chose de cette existence là ; des chimères lui filant déjà entre les doigts alors qu'elle comprend peu à peu de quoi seraient désormais faites ses journées.

« Ce n'est pas une question de ténacité mais de bon sens, lâche-t-elle entre ses dents serrées. »

Hors de question qu'ils voient ce qu'elle avait vu plus jeune. Qu'ils ressentent la peur et l'incompréhension. Elle se garde bien de détailler ses raisons, de toute façon, pourquoi Elpahaba s'en soucierait-elle ? C'est déjà curieux qu'elle l'ait invité à séjourner ici. La distance les séparant est telle qu'Astrid ne peut qu'imaginer les motifs animant sa jeune sœur.

« Nous ne resterons pas longtemps. Dès que j'aurai rassemblé les fonds, on te laissera. »

La voix est sèche. C'est le moment où elle devrait exprimer sa gratitude mais Astrid a la gorge serrée à la simple perspective d'admettre l'étendue de sa déchéance. Accepter l'aide d'Elphaba... déjà qu'elle a dû s'abaisser à saisir l'opportunité offerte si gracieusement par Penelope. Vivre de la générosité spontanée de son entourage, est-ce si différent de faire la manche ? Le chemin vers l'indépendance serait long et fastidieux, surtout pour une femme habituée à tout avoir sur un plateau d'argent.
Saurait-elle un jour rassembler assez de gallions pour s'acheter un appartement ? Et son père... la laisserait-il faire, à présent qu'il a tous les droits sur son compte à Gringotts ? Sans doute préférera-t-il qu'elle trouve un nouveau mari, de préférence plus malin que le précédent.
Astrid réalise brusquement que sa sœur perçoit sûrement chacune de ses émotions. À cette idée, la méfiance et la colère remplacent brusquement le reste alors qu'elle dévisage la cadette. Si elle peut ressentir ses humeurs, jamais elle n'en comprendrait la teneur : elle n'est pas mère, et n'a jamais construit autre chose que sa carrière.

« J'imagine que tu dois être ravie, ma réputation va finir par faire de l'ombre à la tienne, envoie-t-elle avec un sourire sardonique. »

Attaquer pour se défendre. Un grand classique façon Prince.

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: (Astrid) ◊ Here we go Again.   (Astrid) ◊ Here we go Again. EmptyJeu 14 Mai - 0:09

Here we go again.
@Astrid Prince
L’attaque, l’arme favorite des Prince. Le silence y répond. Astrid avait-elle seulement jamais vu sa soeur en dehors du vase clos de leur famille ? Y avait-elle fait attention ? Pourquoi l’aurait-elle fait ? Elles se détestaient cordialement, ça n’était pas un secret. Détester, oui. Même le verbe siffle les serpents sur les têtes des fausses Gorgonnes. « Je ne t’ai rien demandé. » Ca s’est échappé d’entre ses lèvres avec la mauvaise formulation. Ca n’est pas ainsi qu’elle voulait l’exprimer pourtant elle ressent un mélange confus d’amertume, de peur et de.. gourmandise ? Pour la première fois depuis leur arrivée, Elphaba pose le regard sur les enfants, un vrai regard. Elle ne le dira pas mais elle sait déjà que la proposition faite relève du masochisme, que tant de personnes sous son toit lui compliquerait allègrement l’existence sans compter que ses recherches sur la magie obscure devraient se faire ailleurs. « J'imagine que tu dois être ravie, ma réputation va finir par faire de l'ombre à la tienne. » Le livre est refermé dans un claquement sec et rangé soigneusement avant qu’elle ne pivote, ne fasse enfin face à son aîné, les billes brunes heurtant les sublimes opales. « Parce que tu penses vraiment que je ne l’ai pas choisie, cette réputation ? » C’est à la fois une question et un reproche de son incompréhension. Comment serait-il possible qu’Astrid envisage qu’elle puisse vouloir être débarrassée de ce fardeau ? La réputation est bien moins lourde que la cause et cela, nul ne pouvait le savoir, elle ne pouvait pas l’extérioriser.

La bague de fiançailles pendouille autour d’une chaîne, elle la cache toujours sous ses vêtements mais dans l’appartement, elle oublie les précautions et le bijou offert par Mihkel - le premier et défunt fiancé - se révèle. « As-tu seulement l’impression que je cherche à remédier aux murmures, Astrid ? » Elle a les reproches sur le bout de la langue, choisit de faire quelques pas qui l’éloignent de sa soeur, du marasme émotionnel que forme le trio afin de retrouver la maîtrise de ses sens ; un peu, juste assez pour ne pas effrayer les enfants. « Tu devrais te réjouir que je tienne encore debout après toutes ces années, malgré ta déception de devoir supporter mon existence, c’est la seule chose qui épargne tes petites têtes blondes. » Ca sonnerait comme une menace si le ton avait été plus sec pourtant il s’avère plutôt réaliste, fataliste. Des enfants, Elphaba n’en n’aurait pas, elle en était certaine maintenant, elle ne voulait pas prendre ce risque, elle ne voulait pas avoir la douleur des regrets sur le coeur. Elle niait même encore ce vide, ce manque qu’il y’avait au fond de ses entrailles depuis deux mois dans le terrible secret d’alcôve des bras de Léonide lui ayant épargné de devoir se rendre à Ste Mangouste. Elle n’avait pu rien dire ensuite. Seule Scylla avait eu de vagues confidences, le stricte nécessaire à vérifier qu’elle se porte bien. Depuis le mal rongeait, la noirceur grignotait la peine.

« Cesse donc de ruminer que je suis une vilaine vilaine fille qui ne souhaite que ton malheur, tu t’en es convaincue seule. » Les choses auraient-elles été différentes si Elphaba avait tenté de toutes ses forces de disparaître ? L’oeil perdu vers la pensine, elle se souvient avoir envisagé très sérieusement durant des semaines de partir, d’aller chez les moldus. A 11 ans, après avoir pris de plein fouet la violence de Poudlard, elle avait préparé une valise qu’elle avait caché sous son lit espérant profiter de la première occasion pour s’évaporer dans un monde qui lui semblait bien plus facile à gérer. Elle ne se souvient plus la raison qui l’avait faite changer d’avis. « La chambre des enfants est celle de gauche. Gerda, occupe-toi d’eux. » « Mais Madame n’a pas mangé. » Elphaba ne répond pas, elle tourne les talons pour se rendre à l’opposé des chambres des invités, vers la sienne, la plus isolée des autres pièces.

Elphaba ne voulait pas se disputer, elle n’en avait pas la force. La drôle de demoiselle au style vestimentaire complètement hors du temps et à l’attitude peu conventionnelle ne désirait qu’être un fantôme. Elle avait toujours jugé qu’elle faisait un bien mauvais être vivant malgré toute l’attention qu’elle s’efforçait d’attirer lorsqu’elle le jugeait nécessaire. Où était donc Albus quand il s’agissait de l’empêcher de prendre des décisions pareilles ? Evidemment qu’il ne l’aurait pas fait, Astrid est sa soeur. Qui pourrait refuser de tendre la main à une soeur ? Il y’a à nouveau ce silence tranquille dans son âme lorsqu’elle appuie ses bras sur le rebord de la fenêtre pour observer l’extérieur.

Sur la table à côté des pâtisseries tombent plusieurs enveloppes ornées du sceau du Ministère. Les ordres de mission n’étaient jamais fixes, jamais vraiment prévisibles et il semblait que la sorcière choisisse de ne jamais cesser de travailler puisque ce qui se trouvait sur son bureau en son absence pouvait être transféré chez elle. Ah les assistants du département, quelle efficacité. Le département des Mystères était toutefois bien trop prudent pour ne pas y apposer un sortilège exigeant l’assurance que ce soit le bon destinataire qui en lise le contenu. « Madame a fait ajouter des vêtements dans le placard de votre chambre. Ce ne sont pas les siens, elle a dit que c’était important pour vous que ça ne soit pas les siens. »  
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: (Astrid) ◊ Here we go Again.   (Astrid) ◊ Here we go Again. EmptyMar 19 Mai - 23:32

Here we go again.
@Elphaba Prince
Qui choisirait une telle vie ? À s'attirer le regard des autres et leurs messes-basses par sa seule existence. Comme si être maudite ne suffisait pas : comme s'il était nécessaire d'ajouter au poids de cette punition sortie d'on ne savait où, en agissant telle une enfant éternellement avide d'attention et de moyens de contrarier ses aînés. Astrid ne peut comprendre son attitude, elle n'a jamais pu. Elle la fixe en silence, après cette réponse qui n'apporte rien de plus que davantage d'incompréhension.

Ses yeux se posent brièvement sur la bague qui brille au cou d'Elphaba. Est-ce l'anneau offert par le premier fiancé ou par le second ? Il serait étrange qu'elle ait gardé celui de ce dernier. Sourcils légèrement froncés, elle ne sait comment analyser ce détail. Faut-il y voir une forme de sentimentalisme de la part de sa petite sœur ? Avait-elle une véritable affection pour le malheureux qui n'a pas survécu longtemps à leurs fiançailles ?

Les mots que celle-ci envoie tels des aiguillons, la ramènent à l'âpre réalité et à sa position : elle lui est redevable, quoi qu'elle puisse en dire. Au moins pour les enfants, à défaut de vouloir admettre son propre soulagement.

Cesse donc de ruminer que je suis une vilaine vilaine fille qui ne souhaite que ton malheur, tu t’en es convaincue seule.
Elle l'abandonne sur ces paroles, comme si leur échange n'avait pas la moindre importance. Poings et mâchoire serrés, Astrid la regarde quitter la pièce en ruminant une réplique bien sentie. Elle se retient, pourtant, jusqu'à ce qu'elle ait disparue. C'est sur l'elfe que sa colère ressort sans crier gare, sa voix claquant sans douceur dans sa direction.

« C'était superflu, je n'ai pas besoin de vêtements supplémentaires. Es-tu sourde ? Emmène les enfants jusqu'à leur chambre, maintenant. »

Du coin de l’œil, elle note les lettres tombant sur la table basse et s'approche, avisant le sceau du Ministère. Sa curiosité est grande mais elle a travaillé bien assez longtemps là-bas pour connaître leur prudence. Au lieu d'y toucher, elle fait le tour de la pièce tandis que Blanche et Dorian suivent l'elfe de maison. Il y a de très nombreux livres sur ces étagères, certainement plus que dans tout le manoir des Prince. Elle n'a jamais vraiment compris, Astrid, cet amour pour le papier couvert d'encre. La connaissance n'a pas autant d'attrait à ses yeux que le véritable monde et tout ce qu'il renferme d'excitant.

Sans se précipiter, elle visite les autres pièces de l'appartement avec curiosité, découvrant le petit monde de sa sœur. Elle ne s'était jamais vraiment posée la question de savoir comment celle-ci vivait ; le simple fait de vivre seule, en femme célibataire, est une nouveauté bien étrange pour Astrid. Lorsqu'elle découvre la chambre qu'on lui a donné, la brune se fige sur le pas de la porte. Sa valise est ouverte au pied du lit, la majorité de ses affaires déjà rangées dans ses placards. Les draps sont proprement faits et l'endroit pourrait inspirer une grande sérénité après toutes ces mésaventures, mais tout ce qu'Astrid voit, c'est l'absence. Ce n'est pas chez elle. Chez eux. De cet endroit et de sa vie, il ne reste plus grand chose de solide. Sortant et refermant la porte derrière elle, Astrid retient les larmes qui veulent dévaler ses joues.

Elle s'approche de l'autre porte, qu'elle pousse doucement pour découvrir ses deux garnements endormis, roulés en boule sur l'un des lits. La journée leur a déjà tiré toute leur énergie et le sucre n'a pas suffit à les remettre d'aplomb.

Retournant dans le salon, elle devine qu'Elphaba doit être dans sa propre chambre, de l'autre coté. Hésitante, elle finit par s'approcher de sa porte, qu'elle pousse du bout des doigts. La voilà, penchée à sa fenêtre telle une figure sortie des rêveries de Debussy. S'appuyant contre l'embrasure de la porte, Astrid croise les bras et cherche un moyen d'établir un lien, un pont en lieu et place des escarmouches habituelles. Sa colère s'est envolée comme elle est apparue, en une poignée de secondes, la laissant vide et confuse. Elle est fatiguée des guerres et des rengaines : il serait ridicule de batailler constamment avec celle qui l'héberge.

« Je sais que tu ne veux pas que mon malheur. Tu n'as juste jamais... c'est la première fois que je te vois soutenir la famille, finit-elle par admettre d'une voix mêlant reproche et aveu. »

(c) AMIANTE

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: (Astrid) ◊ Here we go Again.   (Astrid) ◊ Here we go Again. EmptyMer 20 Mai - 13:48

Here we go again.
@Astrid Prince
« Je sais que tu ne veux pas que mon malheur. Tu n'as juste jamais... c'est la première fois que je te vois soutenir la famille » Elle ne bouge pas, observe le paysage extérieur comme si elle n’avait rien entendu ou comme si ça n’avait pas la moindre importance. « Vous vous êtes toujours convaincu que vous n’aviez pas besoin d’aide. » Pas besoin de moi. C’est posé sur le ton de la mélancolique lassitude, de la garde fatiguée d’être perpétuellement levée, sur la défensive. La pièce est claire, toute aussi épurée que le reste des lieux, de bois blanc et de courbes délicates offrant un aspect tranquille, reposant. La coiffeuse est aussi ornée de quelques livres, sur la commode dort un carnet, signe qu’elle passe finalement la plupart de son temps le nez dans le papier. A se demander pourquoi diable le Choixpeau avait fait d’elle une Serpentard.

« Tu ignores ce que c’est, de sentir les coups qu’il donnait à mère. » Il n’y’a pas de tremblement dans la voix parce qu’avec les années, elle avait appris à enfermer les larmes dans une vieille boîte de Pandore qui ne consentait à éclater que dans la solitude. Il n’y’avait que Gerda pour témoigner. « Toi tu savais, tu trouvais injuste qu’on puisse t’avoir enfermée dans le placard sans t’expliquer. De mon côté, je sentais. Comme j’ai senti son envie de faire payer à Dorian d’être le fils de son père. » Un murmure suit la lourdeur des mots. « Et à Blanche tout ce qu’il n’a pas pu me faire à moi. » La culpabilité, elle ne savait que trop bien ce que c’était, un poids sur l’estomac, une litanie lancinante à l’esprit.

Elphaba déteste les confidences, elle a en horreur le fait d’évoquer ce que sa malédiction implique si bien que le seul à qui elle avait dû se résoudre à en parler était leur père, ce monstre infâme de doutes et de frustration, de sentiment d’infériorité qui poussait à tous les crimes pour se sentir plus fort, se sentir exister dans cette lignée de tordus. Parfois elle s’y reconnaissait dans ce myocarde bouffé et ça lui faisait peur. « Toute ma vie se résume à agir pour t’épargner ce que Prudence a vécu, Astrid. Père ne pouvait pas me cogner et plus j’attirais l’attention, plus je faisais d’erreurs, plus j’étais insupportable.. plus tu faisais sa fierté. Moins tu risquais de finir comme les autres femmes de la famille. » Elle avait fini par apprécier la liberté que cela offrait mais n’être que le porte-malheur, l’objet de murmures n’était encore à ce jour pas perpétuellement facile. « Qu’importe. Ca n’a plus d’importance maintenant. » Les doigts glissent machinalement autour de la bague de fiançailles. Elle ne pourrait plus épargner personne, elle se refusait à donner la vie à une autre potentielle malédiction, même si cela impliquait qu’à sa mort, un éventuel descendant de son aînée en porte le poids. Elle vivrait le temps qu’il faudrait et on oublierait d’en parler, on oublierait d’expliquer. Si elle ne comprenait pas avant son trépas la puissance que cela pouvait offrir, alors le schéma se reproduirait, de larmes et de poussière. « Je suis désolée pour ton mari. Il t’aimait tu sais. Il aurait dû être honnête mais c’est difficile d’être honnête face à toi. C’est ton regard, il est expressif. » Il est bleu comme l’azur, perçant à en lacérer l’âme. Les rivières du styx dans deux globes occulaires parfaits. Astrid était toujours parfaite. Et Elphaba n’osait toujours pas la regarder, plongée dans une contemplation au-delà de l’horizon.  
(c) AMIANTE

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: (Astrid) ◊ Here we go Again.   (Astrid) ◊ Here we go Again. EmptyMer 3 Juin - 2:43

Here we go again.
@Elphaba Prince
Oui, nous n'avions pas besoin d'aide. Je n'avais pas besoin d'aide, songe-t-elle en silence. La réponse est là, au bord des lèvres, mais elle la retient : même pour Astrid, ce sont des pensées dont elle perçoit aujourd'hui l'hypocrisie. Sans son mari, elle n'est plus grand chose aux yeux du monde, et sa conviction de n'avoir jamais eut besoin de qui que ce soit s'est envolée, vaporisée par l'abrupte réalité.

Les explications d'Elphaba sont désagréables à entendre. Astrid est à deux doigts de l'arrêter, de lui dire de se taire. Parler de leurs jeunes années est la pire idée qui soit, et ne sert à rien de plus qu'à rouvrir des tiroirs aux odeurs nauséabondes. Un pli barrant son front, elle garde les yeux fixés sur le sol, ruminant dans un silence assez évocateur à lui seul.

« Jamais ça ne serait arrivé, finit-elle par lâcher. Jamais je n'aurais pu devenir... comme maman. Arrogance et déni. Elle relève des yeux défiants, ses lèvres arborant une moue dont elle usait et abusait autrefois : l'inatteignable, la solaire Astrid aux rayons que nul ne pourrait étouffer. Et s'il lève un jour la main sur les enfants... »

Elle laisse la fin de sa phrase en suspense. Il n'est pas dur de deviner la suite - et elle en est convaincue, elle en serait capable. Le choix serait rapide à faire, même s'il signifierait qu'elle suive Oswald en prison.
Astrid lève les yeux au ciel, agacée par l'éternelle victimisation d'Elphaba. L'enfant maudite, la gamine différente, la pauvre petite fille n'ayant pas choisi d'être ainsi... Qu'elle ait cherché à « protéger » Astrid ne fait qu'ajouter à cette belle histoire dont la cadette semble s'être convaincue. C'est trop romancé, trop héroïque : pourquoi aurait-elle le privilège d'être le héros de l'histoire, en plus d'en être la favorite ?
Son agacement s'estompe quand la petite sœur ose lancer des affirmations qui plongent Astrid dans une humeur bien différente. Se détachant de l'encadrement de la porte, elle la fixe d'un œil peu avenant.

« Et qu'est-ce que tu en sais, au juste ? Tu avais fouillé dans sa tête ? lance-t-elle avec une hargne mal dissimulée. Les vannes s'ouvrent soudain, sans qu'elle puisse retenir les mots. S'il m'aimait tant que ça, il ne nous aurait pas mis en danger de la sorte. »

C'est avec avidité qu'Astrid la fixe, lassée de tourner autour du pot, lassée des justifications lui paraissant insipides et des sourires mélancoliques. Dans quel monde vit-elle, au juste ? S'est-elle enfermée depuis si longtemps dans sa bulle, qu'elle n'a plus conscience de la réalité ? La colère enfle et gronde, mais sa voix exprime plus de douleur que de rage alors qu'elle avance d'un pas, bras toujours croisés dans une posture mêlant agressivité et méfiance.

« Qu'est-ce que tu connais de l'amour, de toute façon ? Tu me balances des certitudes, tu me parles de regard... mais tu n'oses même pas me dire les choses en face. »

(c) AMIANTE

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Message (ϟϟ) Sujet: Re: (Astrid) ◊ Here we go Again.   (Astrid) ◊ Here we go Again. EmptyMer 3 Juin - 14:25

Here we go again.
@Astrid Prince
Il était si facile pour Astrid de prétendre ne pas pouvoir avoir le destin tragique de leur mère, si simple de s’affirmer plus forte que cela. Elphaba écoute sans y croire, entend sans y prêter le moindre crédit. « Tu n’as rien fait pour maman. » Rien. Elle est restée l’enfant prostrée, enfermée dans le placard, protégée avec moins de délicatesse que la benjamine n’en avait reçue, ainée traumatisée mais impuissante. « Te marier et partir. » C’est encore un constat, banal mais douloureux pour qui le reçoit. C’est si doux de s’imaginer plus solide que la femme les ayant mise au monde toutes les deux. Il n’y’a rien à faire pour réparer leur relation, Astrid et Elphaba n’en avaient jamais réellement eu une. C’était un duel perpétuel, un combat que l’une désirait gagner et dont l’autre ne voulait pas sincèrement la victoire. A quoi bon ?

« Et qu'est-ce que tu en sais, au juste ? Tu avais fouillé dans sa tête ? » Ca grignote le calme. Ca bouffe le self control. Elle sent l’invasion, les craquelures, la finitude de sa tranquillité, l’isolement dévoré par la présence extérieure, par sa porte ouverte à celle qui ne comprend pas, qui n’intègre pas l’évidence. « S'il m'aimait tant que ça, il ne nous aurait pas mis en danger de la sorte. » « Je ne fouille pas dans la tête des gens. Ca ne se maîtrise pas. » Insistance, détachement des syllabes. Elle était devenue Oubliator afin d’avoir l’impression de pouvoir contrôler, de pouvoir maîtriser quelque chose dans sa perception insupportable d’autrui. « Qu'est-ce que tu connais de l'amour, de toute façon ? Tu me balances des certitudes, tu me parles de regard... mais tu n'oses même pas me dire les choses en face. »

La blessure saigne, à l’intérieur. Qu’est-ce qu’elle connaît de l’amour. Ca brûle, ça nécrose le coeur et elle ravale le venin qu’elle voudrait lui cracher, cette rage qui ne vient pas tout à fait d’elle, qui n’est pas non plus extérieure. Astrid la provoque et Elphaba peine à maintenir l’indifférence. « Recule. » C’est un ordre. Ca n’est pas le ton de la petite soeur qui demande, pas non plus la supplique de l’enfant en souffrance qu’elle avait été, dont la sorcière aux billes d’opale ne supportait pas les pleurs. Elle pivote doucement, plante les ambres dans l’océan de clarté. « Le jour où tu devras tuer ton enfant pour lui éviter la souffrance d’exister, Astrid, tu auras le droit de m’accuser de ne pas savoir ce qu’est l’amour. Le jour où tu devras accepter de finir seule, sans la moindre famille auprès de toi, alors j’accepterais que tu m’insultes de la sorte. Ca n’est pas le cas. Tu es coincée dans ton égo vexé d’avoir perdu ton seul prestige et tu ne vois que ce que tu as envie de voir. » L’enfant. La progéniture avortée. L’évènement secret dont elle repousse l’existence jusque dans son propre esprit, pour se protéger de l’évidence. « La seule foutue raison qui m’empêche de choisir le suicide, ma très chère soeur, c’est qu’il y’aura une transmission et tu es la seule de nous deux à avoir donné notre sang à des innocents. C’est une malédiction, pas un choix. Je peux mourir maintenant et demain, l’un de tes chérubins devra subir les âmes de tous ceux qui oseront approcher trop près. Ordonne et j’obéis. Je n’ai rien à perdre. » Rien ni personne. Est-ce qu’elle manquerait à Léonide ?
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