tricky (thea)

27 juillet 1914

La nouvelle tombée, la lettre apportée et lui, il avance, il s’élance. Déambulé, désarticulé, maladresse de l’instant, incompréhension du moment. La délicatesse d’une femme, des mots et une odeur particulière des non-dits certains. Lire entre les lignes, capacité loin d’être facilement pratiquée par l’être… Incapable de déchiffrer le message codé, de désirer demander à Astoria. Il l’entend déjà, le rire franc, massif, la sensation d’être envahie, ensevelie devant le malin petit sourire qui lui donnerait envie de le détruire. Mais l’instant est trop incertain, le temps presque égrainé. Et la vérité qui bientôt sortira, mauvais moment à passer, fin d’une vie, début d’une autre à laquelle il ne veut point penser. Pas le meilleur moment pour accepter l’entrevue, pour être passé  au crible par la grande sœur protective. S’y échapper, feindre la non réponse ? Il ne peut, ne pas décevoir le père, ne pas contribuer à la grandeur familiale, mariage décidé, il s’y pliera, l’acceptera, tentera de se montrer à la hauteur, de feindre ce qu’il ne peut comprendre et cela fonctionnera. Cela le doit, pour l’avenir, pour amener la prochaine génération, pour renforcer le pouvoir de la maisonnée. Pas meilleur que ceux qui l’ont précédé, il ne pourrait en être autrement. Il n’est pas de ceux qui changent, qui pensent, seulement de ceux qui agissent, qui persistent. Millions de pensées, millions d’idées, tout venant, tout surgissant, tout emportant. Pouls accéléré, l’homme marbre légèrement tendu pour l’échange inconnu. Les sensations exacerbées, les mouvements douleurs, l’enfer en lui prêt à tout emporter, le calme compliqué à maintenir. Quelques jours avant que le corps ne craque, que les os ne se rompent, que la douleur ne soit et chaque instant n’est plus tourné que vers cette pensée. Cette réalité. Bête bientôt à son apogée, le sorcier disparaissant. Maintenir le calme apparent, tenter de ne pas céder aux sanguinolentes pensées. Mauvaise conjoncture mais il y en aurait-il des meilleures ? Quand le bon petit soldat sera-t-il prêt à se laisser aller au jeu des bons mots ? Jamais sans nul doute. Mauvais moment à passer, car il le sait, nul n’est plus dangereux qu’une sœur protectrice.

Elle avait récolté les pleurs de sa soeur, quand elle avait étouffé ses cris dans un coussin à Poudlard. Elle lui avait au moins évité la solitude de l’annonce. Au moins. Méra ne claquait pas les portes. Méra ne pleurait pas autant qu’elle. Méra méritait mieux, et plus. Méra devait être couverte d’amour et de tendresse. Entourée d’un homme qui puisse comprendre son art, l’aimer comme il fallait. Elle avait espéré si fort que sa soeur revienne entichée d’un sang pur à la peau doré de soleil, pouvoir éviter ce mariage forcé. Le prénom de son prétendant, pardon, fiancé, était plein de promesses : gabriel. Etait-il vrai ange, tendre et doux, ou serait-elle obligée de sortir son venin de serpent pour le menacer ? Théa était prête à toutes les éventualités. A défaut d'abîmer les anciennes compagnes de nuit de son fiancé, elle comptait s’assurer de la bonté du promis de Méra. Il avait accepté son invitation. Le thé était prêt, et Atlas était évidemment au courant de cette visite. Ici, Théa était plus à son aise que près du patriarche Potter. Ce dernier n’était pas commode, et elle n’avait jamais aimé ses manières avec Lyrae et Raphaël. Pourtant, elle était maintenant à distance de ces situations de destruction incapable de reproduire la même erreur qu’avec Prudence.

Il est déjà là, elle l’accueille avec un sourire, ne semble pas hostile, mais déjà, le détaille. Elle y voit un garçon encore un peu enfant à ses yeux, le corps fin, sa première pensée maladroite fut qu’il ferait un beau mari au bras de sa soeur. “Bienvenue chez mon futur mari, Gabriel. Je t'en prie, entre” Pas de conventions, il allait devenir son frère, finalement. Autant ne pas mettre trop de gant. Une fois débarrassé de ses affaires par la douce Pookie, l’elfe libre, mais attachée à Atlas et Théa, elle l’invita dans le salon et commença à servir deux tasses de thé. Elle ne lui demande pas ce qu’il veut, après tout, elle supporte difficilement l’odeur du café. Il prendra ce qu’on lui offre, elle en est persuadée. Parce qu’après tout, Gabriel était aussi là pour faire bonne impression, n’est ce pas ? “Alors, Gabriel.” Elle insiste sur son prénom, un sourire aux lèvres. “Je suis ravie d’avoir du temps pour échanger avec toi. J’ai hâte d’en savoir plus sur toi, Méra m’est très chère. Je souhaite le meilleur pour elle, et par cela, j’attend ce qu’il y a de mieux pour son mari.” Son visage est lumineux, mais son seul souhait est d’être légilimens, à ce moment précis. Elle aimerait sonder l’esprit de celui dont sa soeur prendra bientôt le nom, pour s’assurer qu’il sera plus tendre que son premier mari, qu’elle ne subira pas pareille douleur. Sinon, il semblait qu’elle connaissait quelques malédictions efficaces. En dernier recours, évidemment. "Tu te portes bien ?" Un arrêt, les choses sérieuses commencent, le masque d'actrice posé de façon intelligente. "Dis moi comment tu as pris la nouvelle, es-tu satisfait ?" Elle se veut confidente dans la voix, mais elle est plutôt serpent sinueux, prête à bondir.

Méconnaissance des lieux, terrain inconnu, loin d’avoir l’avantage sur la situation. Sentiment non apprécié par l’être appréciant tout contrôler, maîtriser les idées, les pensées, le déroulement avant de le laisser arriver.  Mais rien de pareil ne peut arriver quand les regards viennent se croiser. Le mélange des genres, des opposés, rien de semblable entre eux. Certitude que le prince taira toutefois, tenter de ne pas froisser la maîtresse de maison. Tâche compliquée, presque impossible tant la situation n’est pas aisé. Le regard accueillant ne pouvant cacher la réalité. Elle l’ainé, protégeant les siens, sensation commune au prince héritier. Besoin de veiller sur celles qui leur ont succédé. Petite princesse auxquelles on aimerait que rien ne puisse arriver. Voilà maintenant que le tableau vient se changer, bague au doigt, fête annoncée, destins croisés qui ne se seraient qu’effleurés dans des circonstances autres. Mais les voilà, eux, dans cette maisonnée, eux, en train d’entamer l’interrogatoire d’une sœur ainée bien décidée à ne rien laisser passer.

Sourire pour accueillir, ouverture à l’autre que l’être ne peut lui rendre, ne saurait comment amener. Trait de bonne humeur qui, sur ses traits, se retrouverait automatiquement transformé. Impossibilité de jouer l’ange sur une trop longue durée. Mise en situation à peine arrivée… Futur mari, équation à une inconnue, sentiment de perte de maitrise, un peu plus, un peu trop sans doute pour le soldat. Impossible de rendre les armes même sur l’impossible champ de bataille. Le plus compliqué qui soit, loin des duels, baguette rangée, impossibilité de l’utiliser, de tout régler d’un seul instant, de plier la rencontre compliquée.  Les mots prononcés, l’être entrant. « Théa » Prénom phrase dont elle devra se contenter. Si peu et déjà tellement pour l’homme au discours limité. Avancer, ne plus reculer, laisser de côté sa veste à l’elfe sans aucun doute bien mieux traité que dans la demeure qui sienne. Les tasses de thé remplies sans que son avis ne soit demandé, déconvenue certaine à laquelle il devra pourtant céder. Rien ne ferait plus mauvaise impression qu’un Potter énervé dans le salon d’un homme étranger. S’installer, prendre place, droit comme un I, la stature disciplinée comme le reste de la personne. Rien ne dépassant et lui attendant des mots qui ne vont pas tarder. Déjà prononcés, si nombreux qu’il vient surement de passer à côté d’une partie d’entre eux. Tutoiement auquel il doit s’habituer, qu’il n’aurait surement pas utilisé mais peut-il vraiment se le permettre de le refuser ? Sans mettre à mal l’alliance, la bonne entente que tente d’amener une jolie blonde bien loin de se douter sur quel homme elle vient de tomber. Le regard se plongeant sur la blondeur angélique, tentant de chercher la réponse la plus appropriée, bien loin de la trouver, bien loin d’en avoir les idées. Tout se mélange, tout s’échange, tout est là sans venir toutefois. Les mots sont distillés, là, dans la lumière et pourtant, dans le fond du cœur, c’est la guerrière protectrice qui vient se cacher, exiger le meilleur pour la sœur aimée. Mais le guerrier jamais ne peut promettre de ne pas blesser, encore moins maintenant que le loup vient l’habiter. La bouche dont rien ne s’échappe, incapable de prononcer la moindre pensée. Silence qui perdure de la part de l’interroger, seule arme face à la belle aînée qui de sa langue une arme sait créer. Les propos coutumier d’une conversation normalisée mais qui chez le sorcier deviennent tout de suite plus compliqués. Comment va-t-il ? Il pourrait en dessiner des croquis pour tenter d’exprimer la conjoncture funeste des événements, les sensations contradictoires qui envahissent tout, qui laissent si peu, moins que rien, moins qu’avant et pourtant en même temps, ce besoin certain de briller, de s’élever, de rendre fier le patriarche qui aurait tôt fait de le renier s’il le carmin souillé coulait à ses pieds. « Tout va bien. » C’est dit, d’un coup, arraché comme un pansement, remplis de mensonges, de non-dits, de tout ce que le soldat ne peut point laisser sortir, qu’il retient, là, derrière le marbre, la prison dorée, protectrice, le seul moyen de continuer chaque jour sur la voie tracée, prédestinée, seule issue pour le bien né. « Et vo… toi ? » Pas tellement intéressé mais il se souvient des vagues de politesse, de conversation, de manière d’agir qui offre à Théa, tente en tout cas. Sauf que la langue se délie encore, va dans une direction dans laquelle les mensonges seront compliqués. Feindre d’aimer, l’impossible défi que le prince ne peut totalement relever. Sans se perdre au passage, sans tout perdre. Satisfait ? Raillerie qu’il retient. Lui ? Solitaire loup, dans le monde se retrouver, avec une fiancée, femme, liés les corps, les êtres et attendre le nouveau-né, la prochaine génération, seule avancement dans la situation, seul élément pensé. Sans aucun doute loin de ce qu’attend l’angélique blondeur. « Méra fera une bonne épouse. » Répondre, sans répondre vraiment, tenter seulement de ne pas fauter mais la glaceur toujours confronté au cœur mécanique, fonctionnement différé, fonctionnement particulier, loin surement de la réponse désirée. Premier échec, serpent allant surement se déchainer.

Si ce n’était pas pour sa soeur, Théa s’amuserait probablement de sa nouvelle proie masculine à malmener un brin. Elle n’arrivait pas à ne pas en vouloir au Potter de sa condition de mâle. N’aurait-il pas pu s’enticher d’une belle sang-pur et éviter à Méra d’être attachée à lui ? D’un côté, son coeur était enragé, mais de l’autre, elle était soulagée qu’il soit jeune et beau, sombre un peu, mais moins qu’un Gaunt, il ne risquait pas de laisser trainer un serpent et que sa pauvre soeur se retrouve mordue, le sang vidée sur le parquet. Vision d’effroi qui la fait frissonner.

Hôte parfaite, ils s’installent dans ce salon qui n’est pas le sien, et elle se rend vite compte qu’elle n’est pas façe à un homme très prolixe. Elle sait faire la conversation pour deux, et après tout, Gabriel a surtout à écouter. “Je me porte merveilleusement bien, mon cher, merci. Je viens aussi d’être fiancée, vois-tu, à Atlas Flamel. Nous sommes chez lui, mais j’ai le bonheur de pouvoir assurer que cette demeure est bientôt la notre, une fois que j’aurais un nouvel anneau au doigt.” Elle joue avec sa bague, et s’il y a bien un discours sincère dans son échange, c’est celui ci. Ses joues se colorent lorsqu’elle parle de son fiancé, et ses yeux pétillent, elle ne peut cacher son bonheur à quiconque, c’est plus fort qu’elle.

Par Merlin, sa soeur allait se marier avec le clone d’hylas au cheveux sombres. Théa eu envie de rire de ce concours de circonstance. C’était d’un drôle, qu’elle étouffe un rire en cernant un peu mieux le garçon. Le comble, dans l’histoire, c’est qui serait un compagnon bien ennuyant pour Méra, Théa avait là bien du travail pour qu’il réussisse à sortir compliments et la cour que sa soeur mérite. “Méra sera une épouse parfaite. Elle est intelligente, créative, elle est d’une douceur incroyable, beaucoup plus facile à vivre que moi, crois moi sur parole, et elle est très belle. Vraiment magnifique. C’est la plus belle personne qu’il m’est été donné de voir. Et Merlin sait que je suis entourée de gens séduisants. Mais ma soeur… Elle t’ensorcellera, Gabriel.” Il ne peut pas répondre à la négative, parce qu’elle sait qu’il est tenu à montrer sa meilleure image en ce jour. Pour le moment, il ne s’en sort pas si mal. Et elle espère plus fort que tout qu’il l’aimera. Vraiment, profondément. Il n’y a que lui pour sauver cette alliance malheureuse. Le pauvre garçon avait du travail et un sacré poids sur les épaules.

“Mais l’as-tu déjà rencontrée en dehors de Poudlard pour voir à quelle point elle est délicieuse ?” Théa se veut complice, à nouveau, elle se penche un peu vers lui, s’apprête aux échanges presque secrets, se veut être cupidon alors qu’elle n’a pas de flèche, seule arme sa baguette, dont elle usera au moindre faux pas. “Tu sais, ce que je préfère dans les mariages, c’est savoir comment le mari a fait la cour à sa belle. Tu comptes bien lui faire la cour, n’est ce pas ? Elle mérite d’être désirée à sa juste valeur. Je pourrais même te confier quelques secrets à son propos, pour qu’elle soit séduite plus facilement.” Elle lui offre un clin d’oeil complice, à nouveau, et le garçon semble désarçonné. Il va lui falloir s’endurcir s’il veut devenir un Malfoy et supporter les éclats de cette famille un brin abimée. N’était-il pas habitué aux frasques de ses deux soeurs ? Alors, il devra se montrer un peu plus enthousiaste à l’idée de partager sa vie avec sa tendre Méra. L’aimer, au mieux, pour la sauver d’un triste dessein.

“Je vais te confier un secret, pour que tu comprennes pourquoi il est essentiel que ce mariage se passe bien. Je pense que tu es au courant de mon premier mariage. J’étais une enfant qu’on a enfermé au bras d’Arctus Selwyn. Mon mariage n’a pas été des plus beaux. Ni romantique, ni tendre, ni amoureux. Pendant dix ans, la personne qui a récupéré les morceaux de ma pauvre personne pour tenter de les recoller, c’est Méra. Uniquement Méra. Je lui dois ma vie, et je ne veux pour elle que ce que je vis maintenant avec Atlas. Je sais bien que ce n’est pas la même chose, nous nous sommes choisis, avec mon futur mari, mais tu peux la rendre heureuse, Gabriel. Je voulais te voir pour cela... Je t’en supplie, promets moi d’essayer, au moins, de l’aimer. De l’apprécier. De tenter de la faire sourire un peu.” A nue, la Malfoy a les larmes aux yeux. Ils n’ont pas le temps d’aller par quatre chemins. Théa veut savoir si son futur beau frère a à coeur de lui offrir un peu de tendresse et de sentiments, ou s’il ne voit là qu’une chance de fabriquer une progéniture avec une nymphe agréable. Méra mérite tout. Tout, sauf le malheur qui s’est abattu sur l’ancienne Selwyn.


@gabriel potter

Langue bien pendue, légère forme de torture pour le sorcier. Pourquoi tant dire, pourquoi ne jamais cesser. Prolixe de l’extrême. La complexité de laisser les mots devenir pensées tant le débit est accéléré. Incompréhension, phrases beaucoup plus courtes auraient pu être employées. Mais non, réalité, échange étrange, entre deux opposés. Sa vie qu’elle vient lui raconter sans la moindre honte, sans la moindre réserve, lui l’étranger, le fiancé d’une sœur. Aurait-il dû avoir la même verve en compagnie d’Antarès ? Pour quoi faire ? Un regard glacial peut faire comprendre bien plus. Le Black ne vivrait que quelques heures s’il osait détruire sa sœur. Et en même temps… Visions différentes d’une même réalité. Mariages arrangés, loin des cœurs battant, loin de ce que semble vivre l'aînée Malfoy. Mœurs différents. La fiancé dans la demeure du futur époux avant que les vœux ne soient prononcés. Secondes épousailles, peut-être plus de libertés et plusieurs idées auxquels le mécanique ne veut point penser. « Félicitations. » Difficile à sortir. Pourquoi donc ce besoin de féliciter l’union de deux êtres ? Tradition sans sens pour l’héritier. Bonheur renvoyé en pleine face, il manquerait presque de s’étouffer devant tant de mièvrerie. Très peu habitué à ce drôle de cérémonial. Fiancé aura-t-elle la même faiblesse de caractère ? Le même sourire dérangeant ?

Qualités de l’épousée passées en revue. Vision idéalisé de la sœur protectrice. Vérité cachée sous l’épais manteau… Réalité qui ne sera découverte qu’une fois épousée. Milles et une incertitudes que rien ne pourra changer, surtout pas les propos trop avantageux. Méfiance toujours en rendez-vous, jamais loin, surtout quand l’avenir est en jeu. Ensorceler. Ongles sous la table venant s’enfoncer dans la paume de la main pour ne pas laisser entrevoir l’évidence. L’hilarité à ne point laisser ressortir. Mais comment se retenir quand les propos prennent une telle tournure ? Prunelles attentives, cherchant à découvrir la réponse attendue, ne venant pas, tout de suite en tout cas. Comment ne pas laisser entrevoir les réelles pensées ? Montrer à quel point le discours ne l’a point intéressé ? « merci pour cette description » Trop flatteuse qu’il retient, même distance, toujours le ton monocorde, sans le moindre entrain, sans la moindre aura d’enthousiasme, impossible à feindre. Soufflé allant surement retomber. Le chasseur n’a que faire d’une douce exacerbée, d’une intelligence qu’il mettra de côté ou d’une créativité qui finira par se flétrir dans le monde mécanique de sa belle-famille. Et la beauté ? Ce n’est finalement qu’une vision de l’esprit, que l’apparat, montrer la beauté de son épousée mais la beauté et l’amour se conjuguent à deux temps différents.

« Non », seul mot pour évoquer des rencontres en dehors des murs de l’école des sorciers. Pourquoi l’aurait-il fréquenté ? Qu’auraient-ils eu en commun si ce n’est une même maison ? Peut-être le talent pour l’art mais ça, le fiancé n’y pense pas encore, est bien loin de l’imaginer. Promiscuité forcée, mal à l’aise provoquée par la blondeur énergique. Est-il mort ? En plein tartare en train de revivre pour l’éternité le plus atroce des cauchemars ? Faire la cour ? Désirer à sa juste valeur ? Séduite ? Le palpitant manque des battements, stress augmenté mais rien ne vient encore se montrer sur les traits d’un marbre immaculé. « je… » Tentative mal venue, mal accordée, je dire quoi ? Je annoncer des événements qui n’arriveront pas… « bien sûr » attendu trouvant si difficilement le chemin de ses lippes, mensonge. Séduction étrangère pour le mécanique. Faiblesse refusant d’être montrée, comme ça, exposée au regard inquisiteur de la sœur protectrice. Alors mensonge viendra pour sauver les apparences, le temps que tout soit scellé, que le solitaire puisse reprendre le cours de son existence, le poids d’une épousée en supplément obligé.

Et la suite inattendue, le secret non demandé… Encore un bon de vie dont il se serait bien passé. Et le romantisme exacerbé n’est finalement le point le plus incontrôlé, non, ces larmes venant se plant dans les prunelles féminines, désarçonné l’homme peu habitué à tant de bons sentiments. Il devrait s’émouvoir de l’histoire ? Ressentir au moins une once de compréhension pour la pauvre malheureuse ? Comprendre à quel point l’union réussie de sa sœur est important. Mais non, rien ne l’atteint, pas dans l’organe battant seulement pour survivre. Supplications qui plus vite qu’un dragon en furie pourrait le faire déguerpir. Qu’est-il censé faire ? Dans quelle direction aller ? Fuite serait échec, alors le corps ne flanche pas l’idée vient là, s’enfonce dans les tréfonds de l’être. « D’accord » prononcé pour ne point rompre ce qu’il doit préserver. Promesse que jamais l’être ne pourra tenir, il est pourtant de notoriété publique que Gabriel Potter est incapable d’aimer…

Les Flamel étaient bien confortable à l’idée de laisser de futurs épousés dans la même demeure. Bien aisé pour pour Théa qui n’aurait pas supporté la demeure Malfoy bien longtemps, encore moins la distance avec Atlas depuis qu’elle avait découvert le confort de ses bras et la chaleur de son corps. Il était surement plus simple pour les français d’agir ainsi et de porter ces décisions. Et l’avantage d’un second mariage la sauvait des filles d’Helga. Elle pouvait s’étouffer à souhait dans les draps de son fiancé que personne ne pourrait le prouver. Et si un enfant grandissait dans son ventre, soit, ils avanceraient le mariage. Tout semblait trouver une solution contre son futur mari, même les questions les plus épineuses. La vie était tendre. Enfin. Elle pouvait respirer et être elle même sans avoir peur, il serait là pour la rattraper au vol.

“Merci. Je devrais aussi te féliciter, cela dit. J’espère bien que ce sera un moment heureux, et que votre union sera douce.”

Elle l’a assez menacé pour lui repréciser que, si ce n’est pas le cas, une horde en colère tombera sur lui, mais c’est implicite dans son regard doucereux. Théa ne pouvait pas s’empêcher de dresser la liste des ressemblances avec son frère bien aimé, et cela lui offrait une certaine tendresse pour le fiancé de Méra. Cependant, Hylas, était son sang, elle lui pardonnait son silence lourd et les mots manquants. Elle avait un brin moins de patience avec le Potter qui était face à elle. Elle boit son thé et prend un parchemin rangé dans une étagère. De sa baguette, elle attire une plume et un encrier. S’il ne veut pas parler, et s’il veut jouer le désintéressé, elle va graver dans le papier ce qu’il doit retenir, soit.

“Je vais laisser ma baguette écrire, mes pattes de mouche sont incompréhensibles à quiconque n’est pas moi.” D’un autre sort, elle enchante la plume pour qu’elle puisse noter des bribes de leur conversation. L’important. Ce qu’il ne faut pas oublier.

“Alors, ce que je te propose, c’est une petite liste de ce qu’il te faut savoir, des conseils, en somme. Si je suis assez futile sur les présents et les attentions, Méra est exigeante. Elle ne rougira pas sous un compliment banale ou un bouquet de fleurs bancale. Quand on est aussi soucieuse de l’esthétique qu’elle, il faut frapper fort. Un outil pour son appareil, quelque chose à ajouter à une scénographie qu’elle a réfléchi, une étole avec double fonction, de la rendre jolie et de la protéger du soleil, Méra est pratique.”

Elle s’arrête, et observe l’homme enfant.

“Tu n’as pas besoin de renier ta nature, Méra à l’habitude d’Hylas qui ne parle que peu. Par merlin elle est moins bavarde que moi, tu pourras construire quelque chose de solide par des preuves, Gabriel, et pas des mots, si cela t’es plus aisé. - Arrête d’écrire - Mais peut être as-tu des questions ? Sur elle, sur ta vision du mariage. Je te laisse me demander ce que tu souhaiteras. Ah, et je compléterais cette missive et te l’enverrais par hibou, elle pourra t’être utile.”

Dans la voix de la sang-pur, c’est un ordre : Sers-toi de ça et ne gâche pas tout. Maintenant qu’il a accédé à sa demande, Théa sera derrière son dos pour vérifier qu’il s'attelle à la réussite de ce dessein. Elle croise les jambes, lisse sa robe et patiente pour savoir si le garçon sera toujours aussi silencieux. Si jamais, elle sait comment l’attaquer ensuite. Ce n’était que le début, pauvre Potter. Il est coincé dans la gueule du loup.

@gabriel potter

Mièvrerie incessante, les idées d’un bonheur que l’ainée des Malfoy ne cesse de renvoyer au visage de l’héritier. Gerbe émotionnelle qu’il est bien contraint de maintenir à l’intérieur de son être. De tenter au moins rien qu’un peu. Tout n’est toujours qu’amour et douceur dans les propos de l’ange blond. Est-elle vraiment si naïve ? Croit-elle qu’un mariage arrangé peut apporter ce genre de bons sentiments ? Entrainer vers un chemin aussi paradisiaque ? Que sait-elle vraiment de l’amour ? Ne serait-ce pas plutôt le sorcier qui en ignore tout ? Qui ne puit accepter l’avis de la Malfoy tant les visions sont opposées, les compréhensions différentes. Les assembler ce n’est pas possible, non. Elle est là, et lui là-bas, face à face qui finira tout de même par approuver l’union. Elle a été décidée et même toute la bonne volonté de Théa ne changera rien pas le cours des événements. Toute idée allant dans ce sent ne finira que par le trépas de son cœur. Triste réalité, le palpitant trop présent, bien trop d’occasions de le voir se briser, ressentir et souffrir et tout ce qui accompagne les mauvais choix… Silence, aucune réponse à apporter. Un signe de tête, laisser croire au mensonge éhonté. Douceur et Gabriel Potter sont deux choses n’ayant jamais rimées.

La plume à papote se met en route, chaque mot devenant plus risqué que les précédents. Les idées dans le cerveau peuvent s’éloigner mais les mots, sur le papier seront marqués à jamais, relus encore et encore pour y trouver la faille, la construire, la déconstruire, tout détruire… L’arme est d’autant plus efficace sous le débit de parole élevé de la Malfoy. Tellement d’idées, tellement de possibilités.  Offrir un présent ? Est-ce vraiment une nécessité ? La baque en soit n’est-il pas le signe suffisant d’une union actée ? Croit-elle vraiment aux bêtises énoncées ? Que le chasseur sa réflexion laissera pousser vers des choix qui ne pourraient rien lui apporter ? Appareil ? Scénographie ? Des termes si lointain pour le mécanique, pour qui l’art n’est que dessins, croquis, du noir et du blanc, le jeu des contrastes. L’habiller ? Lui dont les capacités vestimentaires dépendent de l’attention de Lyrae. Sans elle son style n’en serait que plus brouillon. Le pratique avant l’esthétique, marier les deux sembles surfait, compliqué à l’extrême également… Et les mots viennent, continuent et soulagent aussi. Plus encline à se taire ? Une excellente nouvelle. S’il avait été fiancé à l’ainée, nul doute qu’un moment ou un autre il se serait vu contraint de le bâillonner. Son cerveau jamais n’aurait pu survivre à un rythme aussi effréné. « Pas vraiment. » Seule et unique réponse, pas d’interrogations, pas sur cette future femme qu’il connaitra seulement pour les héritiers, pour le temps qui doit passer. Le mariage ? Tout décider, seulement à se présenter. Sauf qu’elle ne le laissera pas faire ça, il le voit dans son œillade, il sait que rien n’est vraiment terminé, que tout ne fait que commencer. Et que le mal de tête ne fait finalement que commencer.

Y avait-il un palpitant au fond de la poitrine de Gabriel Potter. Les minutes défilent, et Théa se pose la question avec plus d’intensité. Rien ne lui tire de sourire, d’émotion. Si Théa a longtemps espéré ne plus rien ressentir, elle qui vivait tout avec trop de force, elle y voit un reflet particulièrement effrayant qu’elle n’espère ne jamais atteindre. Etait-il seulement en vie ? Avait-il était trop cabossé par un père tortionnaire, elle n’aimait vraiment pas Henry Potter, l’idée de le voir à son mariage la terrifiait, même si Atlas serait à chaque seconde à ses côtés, jusqu’à la fin de leur éternité. Elle n’a volé à son beau frère que quelques mots épars, sans contenance, sans contenu, et elle commençait à s’inquiéter de l’équilibre du gamin. Peut être devait-elle avoir une entrevue avec Christian pour vérifier les capacités cognitives du garçon ? Y-avait-il une condition d’intelligence dans le contrat où devaient-ils être tout deux simplement en capacité de procréer ? Il serait bien possible que son père n’ait pas été regardant sur les compétences et les appétences du jeune homme tant que la bourse du Potter n’en demandait pas trop, et que la famille restait suffisamment prestigieuse. Soupir intérieur, Théa s’applique à ne pas laisser paraître son agacement quant au comportement de Gabriel. Non, elle sait être plus insidieuse. Elle serait la petite voix qui le rappelle à l’ordre lorsqu’il échangera avec Méra. Elle sera présente dans ses rêves lorsqu’il pensera à la tromper avec une autre. Elle sera l'épouvantard, s’il n’y a que cela qui l'intéresse. A côté, Henry Potter aurait l’air d’un sain car rien n’est pire que la torture psychologique. Le sourire se fait plus doucereux, elle déplace la reine pour le mettre en échec. Il cédera, les défenses craqueront, il réagira. Qu’il ose un éclat de voix ou un sourire, qu’elle s’assure qu’il y a de la vie là dedans, bien caché.

“Très bien, maintenant que tout est clair pour toi, et que nous sommes sur la même longueur d’onde, passons à un exercice pratique.”

Théa jubile un peu. Si il pensait s’en tirer avec si peu, il se trompait si fort. Elle se délecte de ses idées un peu absurdes qui lui viennent en tête, mais ainsi, elle s’assure qu’il saura peut être un peu s’y prendre avec sa soeur. Il avait tout intérêt. Sinon, elle reviendrait l'assommer de paroles et de reproches. Cela semblait lui déplaire particulièrement. Tant mieux, si elle ne devait pas être son amie, elle serait son bourreau.

“Mise en scène, imagine que je suis Méra, que tu me voies pour la première fois, c’est notre rencontre, que fais-tu ?”

Les frasques de la belle ne comptait pas s’arrêter là. Elle prend sa voix la plus mielleuse, et dit.

“Bonjour Gabriel, enchantée de vous rencontrer.”

Méra ne dirait pas cela ainsi. Elle ne serait même pas ravie de le rencontrer, mais soit, il fallait jouer le jeu.

@gabriel potter

Existait-il un moyen de faire taire la Malfoy plus de quelques micros secondes ? L’héritier en doutait, tout simplement tant la voix jamais ne disparaissait, tant elle continuait d’exister, de venir contre lui de ne point lui laisser le moindre répit… Questionnement néant, mariage qui jamais ne prendra la forme désirée par la belle-sœur. Des rêves trop gros, trop importants, pour les désirs de l’archange. Un ventre s’arrondissant, une compagnie plus supportable que Théa Malfoy, seules exigences… Pourquoi pensé à ce qui ne sera point changé ? Pourquoi tenter d’imaginer dix milles et une idée, questionné, ce qui viendra pourtant ? Séduire ? A quoi bon ? Quel intérêt… Démontrer les faibles capacités ? Amener le rire dans l’esprit de la fiancée ? Donner un bâton pour se faire battre ? Très peu pour l’archange. Plutôt cacher, oublier tout ce qui ne sera jamais maitrisé. Qui démontrera les défauts dans le marbre. Léger silence, reposant, de courte durée pourtant, l’œillade vers la blonde laisse présager dix milles autres manières de venir agresser ses tympans. Non Théa Malfoy n’en a point fini avec sa cible du jour…

Exercice pratique ? Le masque se fissure quand le thé avalé manque de venir l’étouffer sous la surprise des propos de la créature impossible… Pratiquer ? Quoi ? Contenu important peu, refus quasi définitif d’effectuer quoi que ce soit, de se laisser entrainer vers de drôles de pensées. Si le sorcier n’y faisait pas attention, la Malfoy serait capable de l’affubler d’une tenue grotesque ou d’en faire un petit toutou de compagnie. L’œil si calme s’affole sous les milles idées imaginées, toutes plus tordues et sordides que les précédentes. La plus pernicieuse pourtant sortira des douces lippes encore fermées, attendant le bon moment, le bon temps, la bonne inclinaison pour tout emmener, tout entrainer, pour contraindre sous la plus étrange des formes de tortures… Et les pensées se font vérités et l’être vient, revient, s’infiltre crier gare, sans demander l’autorisation. Entraine, dans l’imaginaire compliqué. Imaginer la sœur, faire croire à une scène fantasmagorique, si éloignée d’une quelconque réalité. Point le temps de refuser, point le temps d’exprimer la non volonté de continuer sur cette voie mal tracée. Non, déjà les premiers mots sont prononcés, laissent le silence se propager. Œillade envers la Malfoy, la voix différenciée, étrange, l’espoir certain que la fiancée ce ton de voix mielleux n’emploiera jamais… Rythme cardiaque augmenté, animal prit dans le plus compliqué des traquenards… « J’ai déjà rencontré Méra. » Impossibilité de jouer le jeu, vraiment, de dévoiler à quel point les relations humaines le mettent mal à l’aise. Impossibilité de satisfaire aux exigences de la Malfoy. Mais le regard brulant de l’Aphrodite ne laisse point de doute sur la continuité de l’instant, de l’obligation de poursuivre le jeu sous peine de transformer la douce en dragon affamé… « Mademoiselle Malfoy » Lâché pour l’obligation, sur le ton si détaché, si lointain, l’exercice loin d’une réussite, toutefois tenté, un A pour l’effort non ? Espérance vaine… Dragon protecteur sur le point de se montrer…

Elle aurait aimé qu’il soit plus docile. Conciliant. Apte à lui offrir des sourires et des mots pour la rassurer. A la place, le gamin Potter n’arrive qu’à la terrifier un peu plus sur ses capacités limités à offrir de la tendresse et de l’attention à Méra. Elle ne laissera pas cette situation continuer ainsi. Il était hors de question qu’elle l’accepte. Si une part d’elle pouvait rire des coïncidences que la vie offrait à sa soeur, elle était un brin dévastée de la situation. Elle portait encore en son coeur les larmes de terreur de sa soeur à l’annonce de l’alliance arrangée. C’était si simple, aujourd’hui, pour elle, chez Atlas, amoureuse et heureuse, le coeur battant à chaque instant d’un sentiment plus pur que le précédent. Duo imparfaits, frappés de failles à n’en plus finir, mais dont les mains se retenaient pour se sauver l’un l’autre.

C'est ça, étouffe toi. La compassion absente, elle est prête pour sa démonstration bancale. Les yeux qui se lèvent au ciel et la langue qui menace de claquer contre le palais dans un moment d’agacement. “C’est un détail, Gabriel, allez, on essaie maintenant !” elle l’encourage d’un mouvement de main, balayant ses réticences. Théa avait un sourire en pensant à ce qu’elle allait raconter à Atlas de la journée étrange qu’elle avait eu. Il n’allait peut être pas en rire, mais elle, si. Il semble si désemparée que la blonde s’en délecte. Elle doit retenir un rire en le voyant un brin pitoyable. Peut être aurait-elle dû demander à Hylas de s’en occuper. Mais uniquement en sa présence pour observer une bataille de regard interminable. Oh oui, elle aurait appréciée cela, mais le sérieux revient quand il se montre désintéressé.

“Vraiment, tu n’as pas de cadeau à lui offrir, un baise-main pour la forme ? Un compliment sur sa tenue ?”

Elle insiste, et se montre virulente quand elle voit qu’il est si éteint. A deux doigts de se lever, et le secouer comme un arbre fruitier, pour en faire s'écrouler quelques émotions. Par Merlin, ce garçon méritait une gifle ou deux pour relancer son palpitant ! Ce n’était pas une méthode habituellement appréciée par les Potter ?

Son air agacée ne disparaît pas, il n’y a plus de masques désormais. Elle ordonne, la voix cassante. “Ne comprends-tu pas que tu dois y arriver ? Ce n’est pas une question de choix ici, m’as-tu cernée, Gabriel ? Je ne suis pas faite que de soie, je suis aussi lame quand je le veux. Alors, cessons les discours en demi-teinte. Tu vas être un mari exemplaire, auquel cas, un sort similaire à mon premier mari pourrait t’arriver. Mon histoire n’est pas tragique. C’est celle d’Arctus Selwyn qui l’est. Alors, si je souhaite le bonheur de Méra, c’est aussi pour sauver ta vie, mon cher.”

La harpie relâche ses traits assassins, alors que les menaces qu’elle a proféré sont encore palpables. Sa baguette n’est jamais loin, mais elle espère qu’il se demande alors si dans son thé se trouve un poison meurtrier. Qu’il comprenne que le repos n’existera que lorsqu’il se tiendra bien. Et plus vivant.

@gabriel potter

« Ne comprends tu pas que tu dois y arriver. » La porte poussée. Atlas s'arrête. Ca discute. Il se redemande qui ils attendaient, et se souvient avec soulagement qu’il n’attendait personne. Théa, si. L’alchimiste referme doucement la porte d’entrée. Il laisse son chapeau sur le portemanteau, bouge des épaules endolories malgré la marche depuis la boutique. Bien que nettoyées attentivement, il lui semble que ses mains portent encore l’odeur de fumée des décoctions qui composent son quotidien. Il se sent délesté d’un poids sitôt qu’il passe le seuil, qu’il entend la voix de sa future épouse. Le régime du mage noir peut gronder dehors, leur maison est un asile. La douce vie qui y sera construite, partagée. Des préparatifs de mariage qui s’amoncellement, un carnet qui les pousse à recevoir toutes sortes de prestataires lorsque l’organisatrice les a déjà validés et pense qu’ils seront à la hauteur. Il est impatient de se marier une seconde fois, pour de bon. Atlas prête une oreille discrète à la conversation dans le salon.

Avant de se figer.

Pardon ?

Il s’est composé un masque avant le temps. Pourtant, il se sent bouillir. Mais quelle petite c … Elle balance ça à un Potter. Quelle s … qui avoue avoir tué son premier mari. Le crime dont il n’était pas sûr, qui lui est balancé au visage en même temps qu’elle ne l’exhibe à un presque inconnu. Il ne sait ce qui l’énerve le plus. Le danger dans lequel elle -les- met, elle-même et l’enfant qu’elle porte. Qu’elle le fasse de manière si ridicule, grandiloquente.

Qu’elle avoue avoir tué le premier époux.

Parce que le détail n’intéressait pas le second, sans doute ? Il se sent bouillant d’une rage. Une envie de menacer Gabriel qui a écouté la confession, une fureur pour mettre une claque à Théa et lui demander en hurlant à quoi elle pense. La … Pas de mots. Il faut apaiser le tremblement de ses mains plutôt que de faire la une des faits divers. Sentiment que ses muscles se tendent déjà pour devenir la panthère furieuse qui frapperait de ses griffes acérées, dont les crocs seraient menaçants avant de se refermer sur la chair de ses ennemis. Comme une envie de vomir ou de hurler, les mots, les insultes, les reproches restent bloqués au milieu de sa gorge. Il appelle, à voix basse et d’une voix rauque. « Pookie, Pookie, Pookie. » et grâce à l’enchantement, l’elfe de maison se matérialise dans un craquement. Au regard noir du maître, elle ne pose pas de question. Animal doué de raison qui sent venir l’orage et ne restera pas près de l’arbre. « Tu vas m’apporter un verre de whisky dans le salon. Ensuite, j’aimerais que tu te rendes à la boutique, je crois que les poussières ont besoin d’être faites et il y en a pour une heure. Peut-être plus. » Elle baisse la tête, pour cacher que le mensonge lui fait de la peine. Le maître va s’énerver. Se mettre dans tous ces états. Elle a déjà lu la lueur dans le regard, les muscles tendus, les doigts formant des poings.

Mais on l’a éduqué. Dressé à être un sang-pur digne de son nom. Les débordements sont mesurés, convenables. Il ira chasser pour planter ses crocs dans quelque chose, mais l’humain devra se composer un sourire.

Il passe dans le salon. Affable mais affublé d’une fureur qui se dégage de ses gestes précautionneux, lents. Ceux qui étouffent l’envie de hurler. Il se penche pour embrasser Théa sur la joue. Contact froid, morne. Qui n’a rien à voir avec les retrouvailles joyeuses de tous les autres soirs. Elle ne perd rien pour attendre. Sitôt que la porte sera refermée sur leur invité. Elle pourra pleurer, lui faire le coup des grandes eaux. Nulle méfiance dans le regard porté sur Gabriel. Gabriel ne doit pas savoir. Il lui tend la main dans un mouvement franc, sincère. « Bonjour, Gabriel. » Il n’a pas de plaisanterie fine à adresser sur le faire-part de son mariage. Se concentrer pour ne pas exploser. Il s’assoit non loin de Théa, mais pas aussi près qu’à l’accoutumée. L’elfe de maison apporte un verre sans le regarder dans les yeux. Mais elle perçoit son hochement de tête et s’éclipse.

Et Atlas, de reprendre le plus naturellement du monde. Froid, calme d’une colère grondée. « Bien, j’imagine que vous devisiez sur le fait que le bonheur de Méra nous importe tous ici, c’est bien cela ? Je dois avoir interrompu une charmante conversation à ce sujet. »



@gabriel potter @théa malfoy

Jouer un rôle, imaginer, déformer la vérité pour qu’elle prenne une autre nature, devenir autre pour mieux combler aux exigences de la Malfoy. Impossibilité de l’esprit d’échapper au réel, à ce qui est montré, là et maintenant. Non, elle n’est point sa sœur, bien loin de l’image que l’esprit de l’héritier en a faite… Non, il ne peut chasser les deux réalités, les deux sœurs semblables et opposées. Loin de pouvoir être confondues l’une avec l’autre. Non, Théa reste bien loin de mettre à l’aise l’homme, bien au contraire, impossible de ne point vouloir s’éloigner, de ne point vouloir faire machine arrière, prendre ses jambes à son coup. Facilité pour la beauté qui ne vient pas se refléter dans le sorcier, lointaine compréhension, les mots exprimés, l’effort demandé encore. Non, la différence n’est nullement un détail, elle complexifie tout ce qui pourrait arriver. Elle ramène à la surface tant d’éléments voulant être oubliés. Et surtout, l’œillade toujours ramène vers le réel, efface le mensonge. Pour plaire, pour ne point voir le dragon se cachant derrière ce drôle de bout de femme, l’action est tentée, maladresse au possible. Se présenter à ce qui n’existe point, joueur un accord sonnant totalement faux, terriblement ne réussissant point à vraiment montrer l’étendue de capacités nullement posséder. Seulement amener le dragon dans la blondinette n’attendant pas un seul instant pour d’un regard le tuer, le détruire, montrer à quel point il vient de merder. Et ça n’attend pas un instant, le cadeau ? Il n’en a pas avec lui comment pourrait-il en donner un ? Le baise-main ? A Théa ? Non ce n’est point une possibilité, en aucun cas. Et la tenue ? Non, le regard jamais n’est descendu sur l’habillement, pourquoi observer des courbes appartenant à un autre ? Pourquoi suivrait-il ce cheminement ? Impossibilité certaine, totalement, finale…

L’attaque finale, les cris de la harpie qui ne cessent qui continuent, qui s’intensifient et l’autre être ne pouvant que rester sans bouger, entendant les mots, les comprenant. Et bien vite, ce qui au départ effraie se mue en tout autre chose. Non, ce n’est plus l’effroi, c’est la menace ne cessant point, s’accentuant, encore et toujours. C’est le sorcier ne pouvant plus maintenir le masque, feindre d’être cet homme parfait, ce genre idéal dont il n’a même pas le non, en aucun cas. La compréhension de ce qui est dit à demi-mots, le vieux Selwyn n’était donc pas mort d’une mort naturelle ? Les propos se dessinant et la colère grondant, augmentant et l’homme à deux doigts de se lever, à deux doigts de venir accuser la harpie d’un meurtre, de la menacer de tout relever, de tout annoncer, de compromettre son bonheur futur si elle cherchait encore à le tenir en laisse, à lui imposer une manière d’être. Et en même temps, cette envie brulante de prendre un bout de tissu et de venir la bâillonner, de l’étranger, de se venger de l’affront, des menaces odieuses. Pour qui se prend-t-elle ? Elle n’est qu’un bout, qu’un corps pour enfanter non pour lui imposer le moindre choix, la moindre décision et la vie du Potter jamais entre ses mains ne se retrouvera en aucun cas.

Le géant, le chasseur pour une fois ne l’avait point entendu arriver. Comment ? Impossible avec la voix criarde de sa compagne. Le bon moment, le bon instant avant que la première action ne soit faite, avant que sur le corps de sa future épousée il ne se soit lancé. Nul doute que cela aurait déplu à l’homme dont il ne sait que si peu finalement. Seulement une présence, quelques mots de sa mère à son égard, une certaine relation mais tout reste si lointain. A cet instant pourtant le Potter plaint le Flamel de posséder une telle épousée. Quel mauvais choix… Supporter la criarde jusqu’au restant de ses jours qui pourraient rapidement se terminer vu le gout certaine de la blondinette pour le meurtre. « Atlas » rentre le bonjour obligé et cherché dans le fond à savoir ce qui avait été entendu. Quelle partie du discours lui restait à l’esprit mais déchiffrer le Flamel ne se retrouvait finalement ne pas être une tâche aisée. En être même l’opposé. Regard posé sur le verre apporté, l’envie d’enivrement ne cessant de continuer mais non, point d’alcool pour l’invité… Seulement ce thé infecte mais aucun miracle quand on voit la dame de la maisonnée.. Les mots prononcés, le rire retenu… Le bonheur de Méra ? Loin, tellement loin dans l’échange et la conversation ? Le charme ? Était-il sérieux ? Ne ressentait-il pas la tension ambiante ou cherchait-il seulement à la détourner rien qu’un peu ? « Seulement ta fiancée menaçant de me tuer. » Pourquoi cacher ce qui venait de se passer. Non le Potter attendait, désirait voir la réaction du géant. Connaitre le fil des pensées. De quel côté allait-il se placer ?

L’aimable diversion ne suffira pas. Atlas s’accorde une gorgée de whisky pour y réfléchir, et regrette d’avoir congédié l’elfe. Il aurait dû la garder, et lui demander de saouler leur invité. Pookie aurait été si aimable, elle aurait accepté de verser le contenu de la fiole couleur d’azur qu’il garde dans son bureau. Celui qui joue sur la mémoire. Gabriel serait ressorti groggy, laissant un jeune couple attendri par ce célibataire endurci qui deviendra leur beau-frère. Histoire charmante. Le père Potter n’aurait pas remarqué, la mère de Gabriel n’aurait pas soupçonné son filleul. C’était parfait. Il se sent crétin d’avoir manqué cela, mais moins que ce que Théa devrait ressentir.

Qu’allait-elle faire dans cette galère ? Il roulerait les yeux au ciel s’ils étaient seuls. Une idée s’esquisse, elle fera bien son affaire. « Théa ? » pour gagner du temps. Pour esquisser un sourire satisfait. Celui qui n’a rien à se reprocher. L’alchimiste sait jouer ce rôle à merveille ; ce n’en était pas un pendant si longtemps. Vanité des vanités, quand il se croyait intouchable. Que son nom, son éducation, l’armée lui avaient martelé si bien cette idée qu’il n’envisageait pas autre chose. Il hausse les épaules, rajoutant à son numéro. Si bien qu’il s’y prend lui-même. C’est naturel, on s’y glisse comme un costume sur mesure et il se demande pourquoi il n’a pas revêtu cette facilité-là auparavant. « Vous savez comment sont les femmes. » commence-t-il avec un sourire entendu à Gabriel et une absence de regard pour Théa. Une veine palpite sur son front. Il la sent comme une brûlure et décide qu’elle sera l’agacement du mari. « Théa a ses sautes d’humeur. Elle ne le pensait pas. Mais vous m’en voyez désolé et je vous présente mes excuses. » Comme si celles de Théa n’avaient pas grand impact. Il ne la regarde et s’est dégagé du contact qu’elle a voulu instaurer avec froideur et onomatopée dépréciative.

«  Permettez, Gabriel. » Il se lève d’un sourire. Pose le verre de whisky fermement, et empoigne le poignet de Théa avec aussi peu de délicatesse. Quelques pas les séparent de la cuisine, dont il rabat la porte en hâte. Sa belle résolution de ne pas étaler le linge sale du couple en prend un coup. Il se contenait. Il explose. «  Mais bon sang, qu’est-ce qui t’as pris ? » Les accusations viennent dans sa langue maternelle. Théa la comprend bien assez, du reste sa colère parle d’elle-même. Il est furieux de se découvre une connivence avec Arctus. Après tout ce qu’il a fait pour elle, qu’il veut faire. La main qu’il a demandé si vite pour découvrir «  Mais comment as-tu pu penser à CA ? Mais quelle idée grotesque. Et vas-y, lance de telles sornettes dans la Gazette du sorcier, j’ai un contact mais tu auras facilement la première page.» Cinglant, froid. Redevenant brûlant de fureur. Il se retient encore de l’évoquer comme quelque chose de tout à fait acté. Elle n’a pas vraiment pu ? «  Alors quoi ? Christian avait raison ? Tu es suffisamment hystérique pour menacer ton beau-frère en croyant que tu aideras Méra ? Si c’était pour ça, tu ne pouvais pas demander à Hylas de lui casser la gueule puisqu’il est toujours là pour te sortir du pétrin ? Ou ça t’amusait de te fourrer dedans ? Ca t'excite, peut-être ? » Il retient une insulte pour ponctuer sa tirade. N’a pas fini. «  Tu ne t’es pas dit que peut-être j’aurais préféré que tu me dises que tu as tué ton ancien mari plutôt que de le découvrir par hasard ? Je ne sais pas, le contrat de mariage que j’ai signé avec ton père, parce que tu me suppliais, ça ne faisait pas de moi quelqu’un d’intéressé par ça ? Je suis quoi, ta porte de sortie ? Le crétin qui t’évite d’être encore mariée à quelqu’un d’autre ? Préviens-moi tout de suite, je prendrai une maîtresse et toi un amant, ou tu me feras encore porter des cornes en l’annonçant à tous avant moi ?»

Prise sur le fait. Si elle gérait la tension et les menaces de cet entretien d’une main de maître, l’arrivée d’Atlas en cavalier sur échiquier changeait la donne. Elle ne fait plus échec au petit prince, elle se retrouve elle, la reine, en danger. La voilà coincée entre les pions, bientôt perdue, la partie, quand d’un sourire elle tente de convaincre son fiancé qu’il n’a entendu qu’un mirage. Cette phrase aurait du rester dans l’âme du Potter et dans la sienne, sans partage à quiconque. La verve trop acérée, la colère qui fait rougir les tempes, ça aurait dû être entre lui et elle. Une affaire de famille. Pourtant, par son arrivée, Atlas rappelle à Théa qu’il serait bientôt parti prenante de la folie des Malfoy. Celle du frère presque muet, de la soeur hystérique, de la dernière trop tendre, de la mère jamais assez, et du père raté. La bouche qui frôle sa joue est trop absente, Atlas qui a tendance à prouver qu’elle lui appartient devant quiconque témoin de leur bonheur, se montre distant, absent. Elle était dans de beaux draps. Il tente de reporter la conversation mais…

Mais l’idiot du village se met finalement à parler.

Fuck.

Il était presque muet, presque mort, pourtant !

Pourquoi maintenant ?

Théa se retient de lever les yeux au ciel, et Atlas l’infantilise dans un mouvement de langue acéré. Il était en colère. Le genre de colère froide qui terrifie. Mais pas Théa. La rage la consumait bien plus que lui. Elle le savait. Pourtant, elle ne réplique pas. Pas la peine de créer plus de tourments qu’il n’y en a déjà. Pas maintenant. Pas devant lui. Elle pose sa tasse sur la table, prête à croiser les bras, boudeuse, punie d’insulte contre le gosse insupportable. Mais Atlas ne la laissera pas s’en sortir comme ça. Il se saisit de son bras sans délicatesse, elle ne retient pas un “Outch” devant l’invité, mais elle se retient de le foudroyer du regard. Ce n’était que sa faute, à lui. Gamin mal né et mal élevé incapable de faire un effort pour la plus parfaite des femmes qu’était Méra.

La dispute n’était pas la première, pourtant, c’était bien l’unique qu’ils avaient près d’un autre qu’eux. “Ce ne sera pas la première fois.” Atticus s’amusait encore régulièrement à la dévoyer. Il devait être trop occupé par la disparition de Prudence pour s’amuser à l’afficher sur la couverture d’un journal. “Ca m’excite ? Mais… Mais pour qui me prends-tu, une fille de joie qui veut pimenter ses passes ? Fuck, Atlas, est ce que tu es sérieux ? Traite moi d’hystérique si tu veux, mais toi, tu n’es qu’un con.” Théa est dévorée par la colère, blessée dans l’orgueil, agacée de cette entrevue coupée trop tôt. “Oh, s’il te plait Atlas, ne fais pas comme si tu étais idiot.” Elle lève les yeux au ciel, sa voix tente de rester digne, mais la blonde tremble, aussi bien des cordes vocales que des poignets. “Je ne suis même pas sûre de l’avoir tué, il m’a violée, tu comprends ?” La baguette se dresse pour menacer son futur mari, la folie qui la frôle lorsqu’elle se rend compte qu’il laisse les phrases couler le long de ses lèvres sans logique. “Tu crois que j’étais consciente, quand je l’ai menacé de ne plus jamais penser à me toucher, sinon il en mourrait ? Une fucking malediction que j'ai espéré sans imaginer les dégats, tu entends ? Tout ça parce que j’étais terrifiée qu’il tente à nouveau de me prendre, Atlas ! Tu as déjà subi ça ? Hein ?” Elle avance, la rage qui brûle son regard, le bout de bois qui laisse s’échapper quelques étincelles, meilleure défense à chaque fois. “Non, évidemment que non, toi les femmes, tu les as à la pelle, n’est ce pas ? C’est ce que tu m’as dit une fois, tu claques des doigts, et elles se déshabillent rien que pour toi, prêtes à tout, même à porter un enfant pour te garder.” Elle sait qu’elle a frappé fort, elle joue avec les serments qu’ils se sont donnés sur la plage, pendant leurs fiançailles. ”Je suis tellement terrifiée à l’idée de te perdre que je serais prête à faire n’importe quoi. Tu comprends à quel point je suis idiote ? Quand j’aime, je protège. Tu ne me feras pas regretter d’avoir effrayé le gamin Potter si ça peut sauver Méra de ce que j’ai vécu. Tu ne comprendras jamais ce que ça fait, Atlas. Jamais. Hylas lui aurait laissé un bleu, je suis laisse une épée au dessus de la tête. Ca, ça ne disparait pas.”

@atlas flamel @gabriel potter

TW : violence, PTSD, hémétophobie, mention des violences évoquées par Théa
Ps : Atlas ne parle qu'en français mais souligner pour marquer la différence me paraît presque illisible.


Savoir qu’il n’est qu’un con n’atteint pas vraiment Atlas. Pas la première fois qu’on lui dit et il a bien compris que ce ne serait pas la dernière, il n’est pas Don Quichotte et ne se bat pas contre le moulin à vent de feindre être un autre. S’il avait -vaguement et pas très fort- envie d’écouter Théa, il doit reconnaître qu’il n’est pas prêt à cela. L’émotion n’est pas redescendue. Colère mal dissimulée à l’inviter, mais bordel il devrait rester impassible quand elle avoue un meurtre ?

Au fond, les raisons de son emportement sont multiples et lui font la figure de l’hydre. A peine en écarte-t-il une que deux autres arrivent. Il ne voulait pas se sentir une quelconque connivence, un quelconque point commun avec celui qui avait affadit Théa des années. Peu importait qu’elle ait déjà été mariée mais qu’elle opère un rapprochement entre lui et ce tocard le rend malade, oubliant que son propre comportement n’est pas assez exemplaire pour qu’il puisse être vraiment outré. Il est si proche de devenir ces hommes comme le père d'Algie et Harfang qui le détestent. Comme celui de Théa qui l'a vendue à ce type, en ne pouvant pas ignorer qu'elle souffrirait ? Atlas se retient du mieux qu’il peut, les muscles contractés, devenu statue. Tout est figé, tendu comme à l’escrime, pour cette fois ne pas porter l’assaut. Il n’envisage pas de lever la main sur Théa, et cette colère qui ne peut pas s’exprimer par les poings doit trouver un exutoire. Bel exercice de communication pour le couple qui se hurle dessus sans s’écouter.

Il ne veut pas imaginer ce qu’il y a derrière le mot, si clair, qu’elle a prononcé en anglais. Ca lui donne envie de vomir.

Elle a lancé une malédiction à son époux, et ça aussi lui donne envie de vomir. Merde, mais elle va me lancer un truc un jour ? Ses motivations ne sont pas si pures, non. Quand elle aura marre de moi ? cas de figure évident, il avait voulu la provoquer avec cette histoire d’amant, l’entendre dire que ça ne l’intéressait pas et elle ne l’a pas dit. Il se découvre jaloux – mais de quoi, au juste ? Ou inquiet ? On ne lui a pas fait du mal. Ses amantes l’ont manipulé mais jamais blessé, ou pas physiquement. Elle pointe déjà la baguette sur lui. Alors c’est comme ça ? Même pas mariés qu’elle lui lance une malédiction ? Le mot en S qui lui revient à l’esprit et qu’il devrait regretter de penser. Mais tout ça le débecte. Ca ne devrait pas arriver. « Mais fous-moi la paix avec ça, tu voulais de l’honnêteté, tu l’as eue. Viens pas te plaindre si c’est désagréable. » Parce que lui aurait préféré ne pas savoir, peut-être. Artcus a … A … Il est arrivé à Théa ce pourquoi on convoquait la police parisienne dont il a fait partie, et qui dans les cas qu’il avait vu laissait les victimes avec des années de reconstruction et la déception de voir que le système ne faisait rien pour elle.

Arctus a fait cela et ils ne sont pas divorcés. Le vieux est mort. Pensées contradictoires, il ne peut pas aller lui casser la gueule, ce qui aurait été si simple. Et elle l’a tué. Il y a du sang sur les mains de Théa. Mais si elle n’est pas exempte de tout ça, comment vont-ils se sauver l’un l’autre ? Alors qu’il a tant besoin de son aide, que c’est effrayant, qu’elle le déteste lui aussi puisqu’elle le menace. Et qu’il n’y aura aucun échange, elle ne veut pas être protégée, c’est évident. Il lui est i-nu-ti-le si elle se lance dans de telles entreprises seule. Ce n’est pas le fait qu’elle se défendre, c’est le fait qu’elle maudit son premier époux et promet de son propre chef à son beau-frère de le maudire également. Mais grands dieux, il est à ce point idiot qu’elle ne se concerte pas avec lui ? « Mais ça ne sauvera pas Méra, mais ouvre les yeux ! S'il voulait la brutaliser il saura qu'il doit mieux le cacher et vous éloigner !» s’emporte-t-il. Est-ce vraiment Potter qui le met en colère ? Il était certain de pouvoir contrôler cette situation quand Théa lui a parlé de l’annonce. Il connaît ses parents. Il a vu naître et grandir Gabriel, ça vous donne un ascendant sur quelqu’un, une autorité. Il connaît encore assez de monde au Ministère pour faire un enfer de sa petite vie s’il touche Méra. Concerto d'objections, il doit se défendre. « Mais merde, tu ne crois pas que je veux te protéger, moi ? Mais il est hors de question que je t’apporte des oranges à Azkaban parce que tu t’y fous SEULE en menaçant n’importe qui ! » Parce qu’aurait-elle tué quelqu’un dans d’autres circonstances qu’il trouverait une solution. Il ferait n’importe quoi, de cacher un corps à prendre le blâme, parce qu’il est évident qu’il supporterait mieux Azkaban, sous sa forme animale, et que la pensée de Théa lui réchaufferait assez le coeur pour passer les hivers là-bas. Il vivrait dans la fiction qu'elle l'attend et l'aime encore, il pourrait tenir vingt ans avec ça. Mais elle ne juge visiblement pas bon de lui parler de ce qui la tourmente. Elle prend les risques seule. Il ne compte pas assez pour les partager.

« Ca me dégoûte. » Pas ce qu’elle a vécu et qu’il aurait voulu qu’elle ne traverse pas. L’idée qu’elle le méprise, celle qui ne juge pas bon de lui parler de ses problèmes avant, qui joue avec sa vie comme un enfant avec des dominos et dans l’insouciance la plus totale de tout renverser. Alors qu’ils ont prévu des serments. Qu’il a dit qu’il serait là pour elle. Mais merde, mais elle pense quoi de ce qu’on a fait ? Du mariage déjà consommé. Des étreintes qu’elle n’a peut-être accepté que pour le contraindre à l’épouser, parce qu’on lui aura dit que ça pouvait marcher et qu’il était le crétin idéal pour ça. Et peut-être qu’il lui était égal, qu’elle a feint la passion et qu’il était si heureux de l’imaginer qu’il aura vu ce qu’il voulait.

Ca le dégoûte. Et il a dû la dégoûter avec ses défauts, sa cicatrice. Association d’idées qui rajoute au haut-le-cœur, entre la cicatrice, l’impression qu’il a eu d’être un animal blessé, d’être mutilé, qu’on l’avait abîmé dans sa chair et que Théa a été abîmée dans ses chairs. Et que lorsque les médicomages ont agi sans grande compassion parce qu’ils dosaient mal les antidouleurs, ils n’ont pas eu l’intention de le blesser, eux. Et Théa qui … et merde il reconnaît les sueurs froides qui le réveillent la nuit, le cœur qui s’affole et l’impression que le sol se dérobe sous ses pieds. C’est comme s’il faisait affreusement chaud, qu’il ne restait plus de place pour penser parce que sa tête déborde des bruits des Indes, des explosions, de ce qui brûle, de la douleur fulgurante de voir Margot inanimée et d’être blessé. Le souvenir est si violent qu’il le rend titubant, que la jambe surmontée de la hanche blessée le porte mal. Ses mains tremblent pour une autre raison. « Ne pointe pas ce truc sur moi. » grogne-t-il. Tout est si confus. Il fait un geste pour écarter la baguette de Théa et un autre pour la prendre dans ses bras. Elle a souffert, il n’avait pas compris. Elle n’a pas tué Arctus de sang-froid, par calcul, elle s’est défendue, grands dieux il peut vivre avec ça, et ils verront pour Potter. La douleur, l’impression de nausée ont chassé la colère. Il veut l’enlacer, le haut le cœur continue mais s’il pouvait au moins lui dire qu’il est désolé ? Ses lèvres sont scellées, il faut lui faire comprendre, il ne doit plus ouvrir la bouche que dans très peu de temps, au-dessus de l’évier, après qu’elle soit sortie de la cuisine et l’ait insonorisée.  

Le fond, la forme, des notions qui semblent dérisoires aux yeux d’Atlas. Théa porte encore douloureusement l’annonce de son fiancé, et de ses dires sur ses ébats passés. Elle n’avait eu d’autres choix que de pardonner sa façon maladroite de présenter les choses. C’était par colère. Mais il lui vient alors en tête qu’il n’avait aucun scrupule à reconnaître que la forme avait pu la blesser. Ca lui passait au dessus de la tête. Comme beaucoup de choses. Ne voyait-il pas qu’elle se battait depuis Artus pour être indépendante ? Qu’elle était lionne pour sa famille, pour son foyer. Qu’elle se défendait seule ? Parce qu’on avait pas su la protéger correctement, alors, elle sait être la parfaite façade mensongère de la lady digne, mais l’autre face était plus destructrice. Vendetta déplacée, mais menée de front pour tenir debout.

“Je ne t’ai jamais demandé ça, Atlas. Je ne te le demanderais pas. Mes actes n’engagent que moi. Tu n’es forcé de rien. Je ne te mens plus, je ne me cache plus. C’est moi, brut que tu vois. Tant pis si ça ne te convient pas. Je n’ai rien de mieux à te proposer. C’est toi qui décide. Mon choix a toujours, toujours été clair. Je t’ai choisi, moi. En connaissance de cause. Avec tes failles et tes défauts. Avec les secrets qui te réveillent dans la nuit. Avec tout ce qui fait que tu es toi. Si tu n’es pas capable de la même chose, je l’entends.”

La voix se brise un peu, le français est hésitant parfois, l’accent imparfait, mais la franchise est désarmante. C’est toujours une épreuve de voir Atlas en colère, mais elle porte plus de feu en elle que les fois précédentes. On touche à Méra, sa Méra, et ça, c’est interdit. Elle ne pouvait pas accepter qu’on fragilise sa soeur, qu’on intente, même dans la pensée un calvaire similaire au sien. Elle est prévoyante. S’il ne veut pas la comprendre, soit, elle fera… Elle fera quoi ?

Elle n’a pas le temps d’aboutir sa pensée. La violence de ses mots est abrupte. C’est comme un coup au creux du ventre, la rage retombe tout à coup pour avoir les yeux baignés de larmes. La main toujours tendu, bout de bout entre les doigts crispés par la tension, elle ne veut plus lui jeter de sort. Pourtant, elle n’arrive pas à baisser le bras. Ca lui permet de garder la distance entre leurs corps, elle hésite même une seconde à s’enfuir sans regarder derrière elle. Elle pleure bien malgré sa volonté, parce que le coeur s’effrite en petit morceaux. C’était la fin de beaucoup de choses, pour Théa. Mais peut être le précipice dans lequel leur couple allait s’effondrer. Avant même d’avoir vraiment commencé.

“Ca me dégoute.”

Quoi, qu’est ce qui le dégoute ?

Elle ?

Ce qu’elle a fait à Arctus ?

La situation ? Ce qu’elle avait dit à Gabriel ?

“Ne me touche pas.” Il tente de s’approcher, mais sa moue horrifiée, son échappé loin de lui, elle se cogne le dos contre un meuble de cuisine, laissant échapper un gémissement de douleur, elle aurait surement un bleu, pas grand chose à côté de l’état de son âme, si chamboulée qu’elle se confond entre mauvais souvenir et réalité. L’échappatoire ne lui apparaît pas, elle ne sait plus où aller, quoi faire, comment agir. Et ca la frappe à nouveau : Elle est seule, Théa. Personne chez qui se réfugier sans avoir peur de ce qu’elle devra révéler. Elle est prise au piège dans une toile qu’elle a sciemment tissé, préférant le vide au fait d’être mal accompagnée. Une fois encore, elle prouve qu’elle est pleine de failles et d’erreurs, qu’elle n’a pas assez réfléchi ses stratégies, qu’elle agit trop par instinct quand elle, ou un de ses proches est menacé. Quelque chose de nouveau est fêlé en elle, et elle ne sait plus quoi faire, parce qu’Atlas n’est pas là pour la réparer. Elle doit lutter pour ne pas s’effondrer, ce n’est que la rage qui la fait tenir debout. “Je retourne voir mon invité, et si tu ne peux plus supporter ma présence après son départ, je partirais.”

Elle essuie les larmes qui l’ont démaquillées, et se laisse uniquement porter par ses sentiments. Toujours pas de rationalité. Elle voit Gabriel, qui n’a rien à faire ici, rien à faire dans leur vie. “Excuse moi de cette absence. Je.. Tu devrais partir. Je ne vais pas m’excuser pour ce que je t’ai dit. Comprends bien que je ne m’amuserais pas à te menacer si je n’en avais pas les raisons. Je souhaite que tout se passe pour le mieux avec Méra. Qu’elle soit protégée, si tant est qu’elle n’est pas aimée. Alors, accordons nous pour se dire que tu t’arrangeras pour lui faire vivre une vie douce, et que je ne te menacerai plus.” Elle doit s’asseoir pour ne pas tomber, elle tente d’attraper la théière pour s’hydrater, un peu de sucre, quoique ce soit, elle risquait de faire un malaise à ce rythme la. Parce qu’elle venait de perdre la seule personne qu’elle n’avait jamais aimé.

@atlas flamel @gabriel potter

TW : mention des violences et viol évoqués par Théa
Le silence aurait été meilleure idée. Mais non, les mots sont prononcés, là, pourquoi retenir la vérité ? Pourquoi ne pas expliquer au fameux fiancé ce qui venait de se dérouler ? Le choix de sa future épousée ? Menacer, révélé le secret, sans honte, sans penser à l’après, à tout ce qui pourrait être retenu, là, dans l’instant. Là, quand elle avouait à demi-mot avoir détruit auparavant, en être toujours capable. Le discours ne cessant de déclencher les envies de violences, encore et toujours plus profondes, ne cessant en aucun cas, se déversant sur elle, dans l’œillade sans que rien ne bouge encore, bientôt tout changera, bientôt… Les propos de l’homme, tentent tout de même de ramener vers une autre réalité. Savoir comment sont les femmes, les comprendre, les apprivoiser, tout ce dont il était bien incapable maintenant et à jamais toujours. La sociabilisation impossible, les faux pas, n’est-ce pas justement tout ça qui l’avait conduit dans cette situation, dans ces menaces qui parcouraient l’échine qui réveillait des envies loin d’être sympathiques et une méfiance certaine, presque totale. Les excuses posées, à la place de la fiancée. L’indulgence qui n’est point chez l’hériter en aucun cas. « Elle en pensait chaque mot. » La certitude est là, elle ne s’en ira pas, en aucun cas. Non, le tout restera tandis que les mots sont prononcés et que de trois il ne reste plus que sa silhouette. Là, les deux autres changent de pièces et surtout ne prennent pas les précautions nécessaires, la porte mal fermée, le tout lui provenant vite, tellement vite, bien trop vite. Rassurant que trop peu, le cassage de gueule par le frère ainé bien loin de l’intéresser. Le ton ne faisait que monter encore et toujours, le meurtre qui devenait certitude maintenant autant dans son esprit que dans celui du futur beau-frère. L’envie de rentrer dans la famille diminuant chaque seconde davantage, déjà bien loin de lui plaire, les Malfoy perdaient des points avec l’antipathique blondinette qui pensait tout savoir, tout comprendre. Comment le géant pouvait-il réellement désirer l’épouser ? Ne l’avait-elle donc pas ensorcelé ?

Le problème lorsqu’on choisit de s’exprimer dans une langue étrangère, il faut toujours s’assurer que l’invité ne la connait pas, que l’invité ne la parle pas. Et le français n’est pas un secret pour le Potter, l’amoureux des langues à défaut de savoir comme bien utiliser la sienne. Et là, tout vient, trop d’ailleurs, entendre des éléments qu’il aurait bien aimé ne pas savoir. Des insultes pleuvant de chaque côté et puis l’arrêt, l’homme reste interloqué sans savoir quoi en penser. Le viol… Serait-il de ses hommes ? Si la prostitution ne lui est pas étrangère jamais aucune des créatures n’a crié ce non. En serait-il capable si c’était le cas ? Non, sans doute pas, la force jamais n’a dérangée mais prendre de force ? Lui déjà peut capable de se laisser aller vers les plaisirs non tarifés. Mais les mots font penser, réfléchir sur le comportement hystérique de la blondinette, ses besoins, ce besoin crucial de veiller à ne point faire subir pareil traitement à sa sœur. Mais le Potter douceur jamais ne sera, la violence dans le corps toujours restera, difficilement contrôlée, presque jamais. Mais il bien difficile sur la durée de ne point vouloir à nouveau la tuer quand de gamin elle vient le traiter. Quand la menace ne cesse de se perpétuer.

Et le cas Potter se retrouve centre d’une conversation auquel l’être n’a point accès. Cacher et éloigner Méra ? L’idée n’était point dans l’esprit. La deviendrait-elle ? Peut-être si cela lui permettait de ne plus jamais croiser le visage de Théa Malfoy et sa folie certaine. La sorcière devait se faire aider, le cerveau ne tournait définitivement pas dans le bon sens… Et les cris ne cessant, la dispute augmentant encore et toujours et finalement lui, le nom donné, apporté, faire semblant de ne pas avoir tout entendu, de ne pas avoir suivit à distance qui est totalement incompris. Comment deux personnes peuvent vouloir finir ensemble si elles passent leur temps à se déchirer de la sorte ? Encore une composante des relations humaines incomprises, comme tant d’autres, comme toujours plus.

Théa Malfoy quitte la pièce, revient, est pareille à tout à l’heure et si différente à la fois. Les larmes coulées, impossible à cacher mais il ne commentera pas, en aucun cas. Pour une fois le chasseur l’écoute, se tait, point par manque d’envie de parler mais parce que les mots sont bien trop lointains, difficile pour décrire l’instant, la compréhension nouvelle, non, le tout reste compliqué et l’espace d’un instant rien ne bouge, rien ne vient jusqu’à ce que les mains ne tremblent, jusqu’à ce qu’il ne la regarde pour la première fois véritablement autrement, sous un jour devenu nouveau. La théière attrapée, le thé versé et puis donné, là, à celle qui il y en a encore peu de temps il voulait surement égorgée. Et le temps passe, quelques instants, lui, agenouillé à sa hauteur, la regardant, attendant de réussir à engager les mots qui commencent à se former dans l’esprit, à ne cesser de se propager. « Je ne forcerais jamais ta sœur. » Promesse faite, de ne point la contraindre pas pour ça en tout cas, la protéger ? Les Potter protègent les leurs et en prenant son nom, elle deviendra l’une des protégées mais l’aimer, il ne peut, il ne sait, la douceur non plus mais tenté de ne point être le pire des hommes, il pouvait au moins tenter, rien qu’un peu, rien qu’un instant.

Et c’est ainsi que la porte s’ouvre à nouveau, le teint du géant cadavérique, l’œillade étrangère, l’incompréhension total du Potter semblant se retrouver dans une nouvelle dimension où plus rien ne lui est familier. Est-ce donc à cela que ça ressemble d’aimer ?

Si ça ne lui convient pas. Les secrets qui le réveillent la nuit. Atlas s’estime cuirassé, apte à recevoir de tels chocs. Mais il sent bien qu’il y a quelque chose qui s’abîme, se fatigue, une résistance qui se relâche, un nœud qui se défait, la sensation de perdre pied. Ca vient. C’est une crise. Il les évite parfois, il met en place tout ce qu’il peut mais son emprise reste misérable.

A jeun, c’est toujours pire. Reprendre une vie normale l’embarrasse au plus haut point. C’est seulement sans interactions le soir autres qu’avec une bonne quantité d’alcool qu’il a su y faire face ces derniers mois. Plus d’un an à boire pour oublier. La demi année avant, il rongeait son frein à Sainte-Mangouste, depuis qu’il n’avait pas réussi à convaincre les médicomages de lui donner plus d’antidouleurs ou de quoi assommer un magyar à crête. Si tu n’es pas capable de la même chose. Il aimerait sortir cette colère.

Tout comme il aimerait lui dire que si, bien sûr, elle restera. Il n’est pas question de supporter sa présence, il faut, il faut … Elle s’éclipse. C’est affreux, sur un très court terme, c’est un soulagement. « Pookie, Pookie, Pookie. » L’elfe se matérialise, se tordant les doigts. Parmi les actions qu’il a entrepris avec succès, Atlas peut se féliciter de les avoir liés par le sort qui lui permet de savoir quand son maître a besoin d’elle. D’ailleurs, l’elfe comprend. Le maître est très pâle. « Lance un sort contre le bruit, et ferme la cuisine. Va-t-‘en. » « Est-ce que … » « Pookie. S’il te plait. » Elle s’en va, embarassée, non sans avoir jeté le sort.

Supposons que ni le bruit ni l’odeur ne parviennent au salon lorsqu’Atlas est penché au-dessus du lavabo.

L’elfe de maison se matérialise derrière lui. Elle se juche sur le plan de travail de l’évier, qu’Atlas aggrippe fermement. Pour ne pas tomber, suppose-t-il. Pookie lance un sort de récurrage, un autre qui enlève les odeurs car le maître n’a pas besoin de ça. Elle lui sert un verre d’eau, et lui présente la boîte de pharmacopées qu’elle a trouvé dans son bureau. Il reconnaît ce qu’il calme les nausées, et en rajoute une rasade dans le verre. Hochement de tête, sourire. Il se laisse encore quelques minutes avant de ressortir. A quoi bon. Il déteste le fait que Gabriel a pu les entendre, et plus encore le fait qu’il était si heureux, si empressé avec Théa alors qu’elle avait sans doute besoin de temps. Bien sûr qu’elle a dit oui, elle allait faire quoi, lui exposer tout cela ? Avant le mariage ? Nouveau haut-le-cœur. Mais elle a vraiment dit oui ou … Il se penche de nouveau au-dessus de l’évier. Et il y a le fait que Théa a menacé Gabriel, qu’il n’est pas dupe, et Atlas se sent incapable de la protéger. Il lui reste à tout nier en bloc. Aucun d’eux trois ne sera dupe, mais si cela peut un jour atténuer les certitudes du Magenmagot, éviter une peine à Théa, il feindra l’innocence jusqu’à son dernier soupir.

Gabriel ne forcera jamais Méra.

Envie fugitive de graver tout cela d’un serment inviolable. S’il est si sûr de lui. Atlas se retient. Il n’est plus en état pour cela. Il a fait assez de dégâts. Il referme la porte de la cuisine sans bruit. Théa n’a servi que deux tasses de thé mais il ne comptait pas vraiment en boire. Il y a une brûlure tout le long de la gorge et du ventre, remontant même jusqu’au nez et Dieu qu’il déteste cet état, qu’il hait la sensation d’être trahi par son propre corps. Atlas est presque certain que sa nausée se réveillerait s’il mangeait ou buvait quoi que ce soit. Il prend place à l’endroit qui était le sien avant. Reste calme. Les mains jointes. L’attente. En de rares occasions, il sait être patient. Le regard vers Gabriel, parce que regarder Théa est trop douloureux, et fait brûler la certitude d’avoir mal agi à son égard.

Elle est presque surprise que son propre corps ne la trahisse pas immédiatement. Elle est terrifiée à l’idée que le départ de Gabriel entraîne l’une des pires crises d’angoisse qu’elle n’a eu. Mais pour l’heure, elle tente de finir cette entrevue interminable. Et finalement, tant que le Potter était présent, elle n’avait pas à se retrouver confronter à nouveau aux paroles d’Atlas. Ca ne la quittait pas. A chaque instant, elle se répétait cette phrase qu’il avait lancé dans la colère ambiante de la cuisine.

Ca me dégoûte.

Frisson qui n’a rien d’agréable, l’envie de se cacher dans une chambre qui n’est pas la sienne. Théa est toujours Malfoy, elle n’est pas Flamel, et au final, à quoi cela reviendra-t-il ? Elle appartiendra à un autre homme, le troisième qu’elle écoeure. En premier, son père, jamais satisfait de son comportement, qui la vendu au plus offrant, en deuxième, Arctus, pour qui elle n’a jamais su être celle qu’il fallait, et en dernier, Atlas, qu’elle pensait sincère, qu’elle imaginait avoir compris les failles qui faisaient d’elle une femme… Force de constater qu’elle s’était trompée sur ce point. Elle s’inquiète un instant de savoir s’il était en train de réduire en poussière la cuisine de ses poings, après tout, d’un assurdiato on entend plus rien… Mais c’est une pensée qu’il s’évapore aussi vite qu’elle est venue en se rappelant encore, toujours :

Ca me dégoûte.

C’est fou ce que les mots parfois peut être révélateur. Lorsqu’il lui assure qu’il ne la touchera pas sans consentement, Théa eu alors une révélation : Un serment inviolable. Après tout, quoi de mieux pour la femme terrifiée qu’elle était à l’idée que le serment de Gabriel soit violé et sa soeur.. La nausée qui revient, elle doit fermer un instant les yeux pour ne pas penser à Mera, gisante, sans force, dans un lit, le corps abîmé. Encore des larmes qui s’échappent de ses paupières. Alors, ils sont trois. Parfait, c’est le nombre qu’il faut pour ce genre d’engagement. Elle a pourtant un regard un peu plus tendre lorsqu’elle serra la tasse tendu par Gabriel. Elle est surprise qu’il soit si humain : il s’est mis à sa hauteur pour ne pas l’effrayer, il a comprit qu’elle risquait une maladresse en servant la boisson, et tout cela, sans aucune réflexion.

Puis, ça frappe Théa. Ils avaient parlé en Français avec Atlas, lui surement par automatisme dans sa langue natale, elle pour éviter d’aggraver son cas. “Tu parles français.” Elle ne pose pas la question, c’est l’évidence. Il sait. Gabriel sait beaucoup trop de choses. Il doit accepter la proposition. “Faisons un serment inviolable. Atlas, tu seras le gardien du secret. Je te propose que tu jure de ne pas violenter ou forcer Méra dans votre intimité, et je t’assure de ne jamais intenter à ta vie. Ah, et cette conversation sera scellée entre nous trois, personne de devra apprendre ce qui s’est dit ici, aujourd’hui. Si tu consens à tout cela, nous pouvons procéder à l’incantation.” Elle se lève, encore un peu hébétée et tend son bras vers le garçon. Elle jette un coup d’oeil à Atlas, peu certaine qu’il connaisse le rituel comme elle.  


@atlas flamel @gabriel potter

Pourquoi ne point partir comme un voleur ? Pourquoi ne point la laisser dans un état aussi détruit ? Lui laisser tout le loisir de souffrir, elle qui n’a eu de cesse de le tourmenter, de chercher à le changer ? A le faire devenir autre, à l’entrainer dans d’autres directions finalement. Elle qui l’a menacé. Elle qui n’a fait que faire monter le volcan de la colère. Il devrait se réjouir de son malheur, il devrait mais ne le fait point, pas en cet instant, pas après ce qui a été entendu… L’étrangeté d’un instant, Potter le destructeur, le soldat se laissant aller vers un élan de bonté ? Sans doute. Un moment étrange, légèrement hors du temps, une occasion unique qui ne se répétera pas, en aucun cas. L’instant d’une tasse de thé tendue, d’une simple promesse ne point forcer l’épousée en aucun cas. Pourquoi ? Cela ne servirait à rien ne lui correspondrait pas, étrangement malgré toute la malice dont il peut faire preuve, toutes les horreurs à accomplir celle-là n’en fait nullement partie. Le retour du géant qui a perdu étrangement de sa superbe, la dispute ? Autre chose ? L’être ne le sait. La non connaissance règne, les échanges ne sont pas très nombreux, une connaissance de façade quelque peu renforcée par l’échange auquel il n’aurait surement pas dû se retrouver mêlé. Mais l’héritier l’est et le rire viendrait presque quand les mots viennent dans la bouche de l’étonnante Malfoy. Parler français ? Bien sûr. Sans doute le prenait-elle pour un véritable illettré ? Pour un homme incapable d’enchainer les mots et donc les idées, la capacité intellectuelle d’une moule sur un rocher ? Il n’en est rien, même le contraire, cette recherche de perfection qui n’a jamais cessé avec les années, qui n’a cessé d’augmenter trop sans doute pour son propre bien. Pour tout ce qu’il aurait aimé ne pas comprendre dans la discussion qui vient de se passer. « Entre autre. » Ne point en dire trop, garder ses secrets mais maintenant ils savent que tout a été entendu, compris, que tout poursuit son propre chemin, que oui, il sait, trop sans doute pour son propre bien. Que le secret n’est plus. Que la mort du vieillard ait pris une nouvelle tournure maintenant et en même temps l’envie d’utiliser l’information s’est étiolée face au discours de la Malfoy, des souffrances subies. La faire payer pour un crime perpétré par un autre, il pourrait mais pas dans ce cas pourtant… Pas en cet instant.

Et la suite, l’inattendu, le serment inviolable, le regard interloqué. Pourquoi il agirait de la sorte, pourquoi il accepterait de réaliser pareille action ? La certitude que Théa ne viendra pas s’infiltrer dans sa chambre à coucher pour vérifier ce qui s’y déroule ? Ne point l’avoir sur le dos en permanence ? Peut-être mais l’ordre jamais ne fonctionne avec lui, en aucun cas. Pourquoi se laisser embarquer vers une telle possibilité ? Elle n’apporterait rien, en aucun cas. L’attente qui ne se fait nullement, la Malfoy devant lui, droite comme un I attendant à son tour qu’il bouge, la rejoigne pour ce qui vient de se décider. L’être accepte rien qu’un instant sans pour autant tendre son bras, pas encore, réfléchir, y tirer le maximum d’avantages comme toujours. « je pourrais consentir à  accepter ce marché. Mais le secret à préserver vaut bien davantage que la promesse de ne point intenter à mes jours. Jure de protéger mes secrets passés, présents et futurs comme je protégerais les tiens et que ton époux en fera de même. Et lors je consentirais à jurer de ne jamais lever la main ou forcer Mera dans notre intimité. » Les conditions sont posées ne pas trop donner, pas tout de suite, pas d’un coup. « Un peu d’alcool ne me ferait pas de mal, Atlas, tu m’accompagnes ? » Le Potter sait qu’une partie de la situation est à son avantage, plus besoin de feindre apprécier le thé, pourquoi ne pas passer à autre chose ? Quelque chose de moins sage. Aimer un bon liquide ambré est si peu à côté d’un meurtre pas vrai ?

Quelle importance que Gabriel parle français ? Les éclats de voix lui avaient tout appris. Le langage sans paroles des regards noirs et des gestes brusques également. Il y a de l'affection mais pas de sérénité dans cet amour partagé avec Théa. C'est le cas de bien des couples. Peut-être a-t-il déjà eu une chance de bonheur, et cette seconde union sera-t-elle toujours insatisfaisante. Atlas ignore ce qu'il conviendrait de faire. Il n'est pas obligé de décider maintenant.

Un serment inviolable. Epatant. Merveilleux. Brillante idée. Ils n’avaient plus besoin que de cela. Atlas affichant déjà son air revêche, il ne lui est plus possible d’offrir une gradation à cette idée. Au fond, l’idée n’est pas mauvaise. Mais il lui semblait en avoir fini avec cette période où il était balloté d’une idée, d’une décision à l’autre. Il devrait avoir maintenant le droit de montrer les crocs, imposer un veto. Non, on ne fait pas un serment inviolable sur un coup de tête. Mais il semble que ce soit trop tard. Théa pose des conditions, altruistes pour la cadette et néfastes pour leur vie de famille. Vient l’idée qu’au fond, elle n’y tient pas vraiment. Sa sœur est déjà présente. Les enfants Flamel qu’elle pourrait avoir sont visiblement une idée trop vague pour qu’elle s’inquiète de s’engager. Son regard croise celui de Théa, et y rend bien mal de l’affection. Il est encore bouffé de colère. Il y a une discussion qu’il conviendra d’avoir. Une autre. De préférence sans heurts, sans réveiller les monstres assoupis.

Au moins Gabriel semble-t-il favorable à ce marché. La partie était-elle déjà gagnée ? Ils auraient dû l’interroger plus. Il avait peut-être prévu de prendre une maîtresse dès le début, tout s’expliquerait. Atlas veut y voir une bonne nouvelle. Mera sera protégée. Mais qu’elle soit protégée, oui, avec tous les risques qu’on prend dans cette affaire pense-t-il. Amer. L’alchimiste hoche la tête à la proposition du beau-frère. « Je peux trouver ça. » Occasion parfaite pour se relever et les laisser quelques instants. Il déteste cette entrevue. La fraîcheur de la cave, courant d’air dès qu’il ouvre la porte de l’escalier, plaque un peu plus une chemise défraîchie sur son torse. Se laver, se débarrasser de cette journée et la voir couler dans un tourbillon, et disparaître dans Merlin sait quelles canalisations. Quelles charmantes circonstances que d’apprendre que son épouse a du sang sur les mains et qu’il faudra le cacher. C’est dans ce foyer qu’ils voulaient élever des enfants ? Ridicule. Il revient avec une bouteille de whisky. Un bon cru. Ce serait une cuite chère s’il finissait la bouteille, mais on n’apprend pas tous les jours que votre fiancée est une meurtrière.

« Tu devrais l’apprécier. » annonce-t-il en tendant un verre à Gabriel. Il lui semble intercepter un regard noir de Théa. T’es bien placée pour me juger, toi. Une nouvelle fois, il tire une gratitude dans le fait qu’elle ne soit pas télépathe et ne profite pas en direct de tels coups d’éclat. Atlas a un regard pour sa fiancée, au visage toujours fermé. Soit, il trinquera juste avant Gabriel. Par automatisme ou politesse, c’est assez flou. Il a eu le temps de réfléchir à cette proposition. « [color=teal]Ne le prends pas mal, Gabriel, mais il me semble que tes conditions sont léonines. » Soit. Théa vient de confesser un meurtre mais enfin. « J’aimerais que tu t’engages aussi à ne rien dire ou faire, ou omette qui puisse la compromettre, eut égard à ce qu’elle vient de dire. » Pas ce qu’elle aurait fait. Atlas veut se persuader qu’elle n’a pas vraiment tué Selwyn. Il doit s’agir d’un accident, hypothèse qu’il défendra coûte que coûte. Il suffit d’être persuadé de la vérité pour truquer les effets d’un veritaserum. S’il peut éviter la prison à Théa. Elle le mérite ? Il faudra y réfléchir après. « Protéger tes secrets passés, je veux bien.» S'il avait rasé un village moldu, l'information serait déjà remontée. Atlas passe en revue les dossiers les plus sanglants dont il a eu connaissance. Gabriel est trop jeune pour avoir une carrière de meurtrier chevronné. « Présents également. Mais futurs, non, parce que je ne vois pas les limites de cette possibilité et c’est un coup à établir sa résidence à Azkaban. Tu as déjà le soutien du clan Potter. Mais il doit bien y avoir quelque chose, Gabriel, dont tu ne souhaiterais pas que ta famille l’apprenne et qui fait partie de tes projets présents ou futurs. Tu n'aurais pas donné la précision sans cela ? En échange de ta correction à l'égard de Méra et du fait que tes propos, actes et omissions ne porteront pas atteinte à Théa, nous pourrions protéger tes secrets passés et présents, et te venir en aide dans le futur. L'offre te semble-t-elle correcte ? »

Evidemment, que l’enfant voulait de l’alcool. Avait-il besoin de la brulure d’un whisky pour tenir ? Que savait-il de la vie, qu'avait-il dû endurer pour réclamer à se soulager par une boisson. Mais Théa n'est pas en position de refuser. A la place, elle reste de glace, et se contente de regarder les deux hommes qui pensent diriger la conversation, les négociations. Mais la reine sur l’échiquier, ça a toujours été elle. Et cela, il lui semblait qu'ils avaient tendance à l'oublier soudainement. Un froncement de sourcils et elle serre ses lèvres, l'air pincé. Tout cela ne lui plait pas du tout, mais elle se résigne à les regarder dans leur grand numéro de mâles éprouvés, quand la vie les avait à peine effleurée. Elle était injuste dans ses pensées, dans ses ressentis, mais sa colère était palpable, et sa fatigue étouffante. Les minutes défilaient, et son âme semblait avoir supporté trop de tourments pour la journée. C'était presque impossible de respirer à travers cette atmosphère de tension et de regards noirs. Les trois comparses qui, réunis, n'étaient capable que de mauvais desseins pour sauver la plus tendre, absente. Théa se martelait qu'elle faisait cela pour Méra, et uniquement pour elle. Donner un sens à ce qu'il se produisait pour ne pas sombrer dans un précipice. Et la familiarité qu'il impose avec son fiancé, si tant est qu'il le restait après cet échange, la dérangea brusquement. Encore un peu, et elle n'aurait pas été surprise de le voir poser pieds sur la table et se débarrasser de ses chaussures. Puisqu'il se sentait en confiance, elle décida de l'avoir à son propre piège.

Desormais elle serait doucereuse et vénéneuse, elle reprends la main, impétueuse, la langue claque quand elle contredit son futur époux. “Couvre toutes mes frasques et celles de Méra, et je ferais de même.” Elle n’inclue pas Atlas, parce qu’à ce moment précis, elle ne lui a pas pardonné un seul mot, une seule phrase, un seul sous entendu. Elle reste dans sa famille, et tout son côté Malfoy qu’elle tente de fuir depuis qu’elle est avec lui ressort alors brusquement. “Bois si tu veux, Atlas, mais cela ne te regarde pas. C’est de ma famille dont il s’agit ici.” Le sois belle et tais toi qu’elle inflige alors à son compagnon sans sourciller. Elle tend à nouveau sa main, jette un accio pour faire voler un livre jusqu’Atlas. Elle prend alors la main de Gabriel un brin contre son gré. Sans patienter, elle regarde son fiancé pour qu’il s’exécute. “Qu’on en finisse, et vite.” La patience qu’elle pouvait avoir s’effritait parce qu’elle avait la désagréable impression qu’elle allait s’évanouir. D’un soupir, elle lui indique la page où se trouve l’incantation. “Nous sommes bien d’accord que ce qui se passe ici aujourd’hui demeurera secret. Désormais, nous sommes tous les trois liés, et nous devons être présent pour Méra. Entendus ?” Elle lisse sa jupe, repasse sa main libre dans ses cheveux, et patiente pour que le rituel commence. Ensuite, tout cela sera derrière elle, et un plus gros probleme à l’horizon la terrassera.

Son mariage.
Est-elle encore fiancée ?
L’aimera-t-il encore ?
L’aimera-t-elle toujours ?

Ces pensées la terrifient alors, elle tente de rester concentrer sur le moment présent pour ne pas tomber dans les larmes. Le précipice est profond, dangereux et terrifiant. Elle ne peut pas se le permettre. Pas maintenant, mais bientôt, elle pourra pleurer, hurler, arracher son coeur et griffer son âme, pour, peut être, se sentir mieux ensuite. Ou n’avoir l’impression que sa vie allait s’arrêter.


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