correspondances d'augustus black

Août 1914

Mon Augustus,

Comme je te comprends, je me souviens du mariage de mon frère il y a quelques années et de la pression qui s'était soudainement abattue sur notre famille. Comme si, par Merlin, nous partions en guerre. Imagine alors la responsabilité qui pesait sur mes épaules face à ma belle-soeur qui souhaitait avoir à sa réception toutes les fleurs d'Angleterre ! Je me souviens encore des nuits sans sommeil et des heures passées à faire et refaire des bouquets pour qu'elle décide de changer le jour du mariage... Ce que je n'avais pas vu dans mes visions qui changeaient autant que les humeurs de la mariée. Plus encore si celle-ci est enceinte, je ne peux que compatir avec toi.

Oncle Augustus ? Cela sonne bien, tu ne trouves pas ? As-tu hâte de devenir oncle ?

Peut-être pourrais-tu essayer de provoquer une vision afin qu'ils puissent se préparer une bonne fois pour toute et te libérer ? À moins que tu ne puisses voir le passé et non le futur... Ma mémoire me joue des tours, je pense que c'est la fatigue... T'ai-je raconté mes dernières aventures ?

Tu-sais-qui m'a demandé d'aider tu-sais-quoi dans leurs recherches. Je ne peux t'en parler plus par écrit, mais sache que je m'en suis sortie en un seul morceau et que la mission fût un succès. Je ne pense pour autant pas que cela se reproduira : je suis bien plus à l'aise derrière un bureau que sur le terrain. Mais j'en suis sortie grandie, et sans doute plus forte même si je tarde à en voir les effets pour le moment. Je ne cesse de me retourner la nuit et d'y repenser. Notre ami commun m'a assuré que cela était normal, mais je songe à prendre des gouttes le soir pour m'aider à fermer l'oeil.

Parle moi de toi, comment vas-tu ? Quand pourras-tu venir me voir ?

Peut-être pourrais-tu te faire passer malade le jour du mariage et partager une tasse de thé avec moi ailleurs, qui sait...

Mais je prends note et ne t'inviterais pas à mon mariage !

Je plaisante.

Je t'embrasse fort,

Août 1914

Mon Augustus,

Je suis heureuse d'apprendre qu'Astoria te traite bien, c'est une qualité rare chez les Potter, crois-moi. Te souviens-tu de Lyrae sa soeur à Poudlard ? Je suis certaine de ne jamais oublier certains de ses mots qui me suivent encore aujourd'hui...

Imperium, dis-tu ? N'est-il pas illégal de faire usage de ce sortilège ? Ton frère ne devrait pas l'utiliser sur toi, ce n'est pas normal Augustus, peut-être devrais-tu en parler à ta mère, elle saura trouver les mots pour que cela cesse. Je suis sincèrement désolée que tu ai subis ce sortilège, je sais très bien à quel point cela peut être perturbant et désagréable si ce n'est douloureux... S'il te plait, écris moi si un jour il t'y oblige à nouveau, nous pourrions peut-être t'aider. Tu-sais-qui et moi.

Comme je te comprends, si la venue au monde d'un enfant est toujours une bonne nouvelle et une joie, l'époque dans laquelle nous vivons m'angoisse aussi et j'ose espérer que lorsqu'Astoria lui donnera la vie alors les choses se seront arrangées. Il faut que nous restions optimiste, s'il y a bien une chose que Tu-sais-qui m'a appris c'est qu'il ne faut jamais perdre espoir et surtout pas aujourd'hui. Il t'aura toi, pour l'aimer, le soutenir et le chérir. Et peut-être que d'ici là je pourrais te rendre visite, ainsi qu'à ton neveu. J'ai toujours aimé les enfants, comme des petits bourgeons.

Peut-être pourrions-nous nous rencontrer plusieurs fois par mois pour que tu puisses mieux maîtriser tes visions ? Jusqu'à ma fuite je voyais encore un professeur de voyance pour les affiner et les contrôler, je pourrais te donner des conseils et te répéter certains des siens, qu'en dis-tu ? Cela pourrait nous aider, toi comme moi. J'aimerais mettre les miennes au service de Tu-sais-quoi, je suis certaine que les tiennes pourraient nous être d'une grande aide aussi. Et la sagesse de mon hébergeur pourrait t'être utile également, je lui en parlerais ce soir autour du repas lorsqu'il rentrera du travail et t'en tiendrais au courant par hibou.

Pour ce qui est du mariage, dans la pire des situations tu auras toujours l'option de t'enfuir comme moi. Nyongo Zabini m'était destiné. Enfin, il me l'est encore. Je me demande si ce dernier profite de mon absence pour chercher une autre épouse... Il le devrait. Jamais je ne me marierais pour une alliance, ça non. Lorsque mon père me l'a annoncé, j'ai pleuré pendant trois jours et je n'ai pas dormi pendant une semaine. J'étais pétrifiée à l'idée de me marier, à un inconnu en plus. Et le rencontrer n'a rien arrangé : je crois qu'il me fait peur. Il y a quelque chose dans son regard, une animalité qui m'a figée sur place la première fois que je l'ai vu. J'étais pourtant résolue à suivre les directives de mon père, prise au piège. Mais je suis bien heureuse de m'être enfuit. La liberté vaut bien tout l'or du monde, tous les mariages et les noms et les banquets et les galions. Crois-moi.

La seule chose qui me manque véritablement c'est mon frère, Perceval.

Pourrais-tu un jour lui rendre visite pour moi ? Et me dire sans qu'il le sache comment il se porte ? Je meurs d'envie de le revoir, de lui parler, mais j'ai bien trop peur de le mêler à mes histoires et je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose. Ou pire, que mon père le punisse ou l'utilise.

Si tu aimes ta famille, alors je suis certaine que tu sauras prendre la bonne décision. Que tu la connais même déjà.

Je t'embrasse fort,

Août 1914

Mon Augustus,

J'espère que tu te portes bien, je tiens à m'excuser pour ma réponse tardive, j'ai quitté les appartements du Diamant Rouge pour séjourner chez Bastet. J'ai besoin de grand air, et l'esprit ailleurs j'ai oublié de prendre Lilibeth : elle m'a méchamment pincée quand je suis retournée la chercher hier. J'avais la tête ailleurs mais je la comprends bien.

Lyrae était violente dans ses propos et aujourd'hui encore certains régissent mes habitudes. Nous étions jeunes, je le comprends bien mais je ne pense pas que j'arriverais un jour à lui pardonner toute entière. Six années ne s'oublient pas en un claquement de doigts mais je préfère ne pas plus y penser, tu me pardonneras je l'espère, certaines choses se portent mieux non dites.

Augustus, écoute moi bien s'il te plait. Avant de faire la rencontre de Bastet moi aussi je pensais que ces choses là étaient si courantes dans notre famille qu'elles en étaient normales. Que si mon père était si cruel ça n'était que pour me protéger et protéger notre famille comme il me le disait. Je l'ai cru toute ma vie. Mais c'est faux. Complètement faux. Je ne le vois et ne le comprends qu’aujourd’hui et il faut que tu le comprennes aussi : Utiliser un sortilège impardonnable n'est jamais réellement dans le but de protéger quelqu'un. Le manipuler, l'utiliser, le punir peut-être mais le protéger jamais. Dis moi que tu comprends s'il te plait. C'est important.

J'ai joins à cette lettre quelques livres que j'ai trouvé dans la bibliothèque de Diamant Rouge qu'il a bien voulu que je t'envoie. Ce sont des ouvrages que j'ai lu lorsque j'étais encore à Poudlard. Ma famille a très tôt engagé un voyant lorsque mon don a été détecté (mon père voulait très vite en profiter en réalité) et si les intentions de ma famille n'étaient pas bienveillantes au moins elles m'auront servie à contrôler un minimum mes visions. Je n'ose pas imaginer quelle vie je mènerais si je ne pouvais toucher ni rien ni personne de peur d'avoir une vision... Quoiqu'il en soit, j'ai aussi ajouté quelques exercices sur un autre parchemin. Ils sont utilises et m'ont toujours été d'une grande aide.

J'ai hâte de recevoir ta prochaine missive,

Mais ne te mets pas en danger pour contacter Perceval, je ne me le pardonnerais pas s'il t'arrivait quelque chose.

Tu me manques.

Je t'embrasse fort,