Correspondance de josepha lee

Paris, 4 août 1914

Chère Josepha,

Je suis contente d'avoir de tes nouvelles, cela fait fort longtemps en effet. Trouver ta lettre a illuminé mon quotidien triste et gris, en proie à la panique et à l’expectative. Des jours sombres sont à venir ici, en France, les allemands nous ont déclaré la guerre et tentent d'envahir nos terres. La menace venant de l'Est, à la capitale nous ressentons tout de même l’effroi et l'affolement des campagnes. À vrai dire je songe fortement à quitter le pays pour rejoindre l'Angleterre … Même si une étendue d'eau, aussi froide soit-elle, ne pourra les tenir éloignés indéfiniment.

Enfin assez parlé de mes petits malheurs, comment vas-tu toi ? Travailles-tu toujours dans une librairie malgré ton déménagement ? Je n'ai revu hélas aucun de nos amis depuis mon départ, Paris n'étant pas bien prisé par nos camarades britanniques et on ne peut les en blâmer : tout est si différent. Poudlard me manque, j'aurais aimé restée aussi jeune et insouciante, à sourire dans la cour de l'école.

C'est infiniment aimable à toi de prendre des nouvelles de mes parents. J'ai reçu une lettre de leur part trois semaines avant la tienne et tout va bien pour eux. Ravie que ce roman ait su conquérir tes faveurs malgré la complexion de son personnage principal, c'était tout l'enjeu. Je suis ouverte à toutes propositions si tu as fait une découverte intéressante. En espérant que tout se passe bien au Royaume-Uni.

Hannah

Kathmandu, Nepal, le 4 Septembre 1904

Très chère Josepha,

Encore toutes mes félicitations pour ton entrée à Poudlard. Quelles sont tes premières impressions ?

Tu es spéciale, Josepha. Faire ta rencontre a été pour moi un honneur. J'ose espérer que tu te sentes chez toi en Ecosse. C'est parmi les sorciers qu'est ta place.

A ce propos, le directeur Black m'a appris que tu as rejoint Poufsouffle. J'étais moi-même chez Gryffondor et n'ai jamais vu leur maison. Qu'en penses-tu ? Et comment sont tes camarades ?

Si tu le veux bien, je te rendrais visite pendant les vacances de noël. J'aimerais te présenter à ma petite-soeur.

Sache que tu n'es pas seule, Josepha. Tu peux te confier à moi.

Ton ami,

Albus Dumbledore



P.S.: Je suis actuellement en voyage, au Népal. J'ai joint à cette lettre quelques douceurs locales qui, j'espère, te plairont. Ce sont des chum-chum et des gulab jamun ensorcelés. Encore toutes mes félicitations.

Paris, 10 août 1914

Chère Josepha,

Je serais ravie de te retrouver également à Londres, dans un petit endroit sympathique et coquet, loin des soucis du quotidien qui pèsent sur la France, cela mettra du baume à mon cœur. Je peux sans doute m'arranger pour venir te voir, une après-midi où je ne travaillerais pas.

Beaucoup de gens quittent le pays, j'ai en effet songé aux États-Unis mais entreprendre un tel voyage et recommencer tout de zéro dans un pays aussi vaste qu'inconnu, dans lequel je n'ai aucune racine m'effraie ... J'ai hâte de pouvoir voir ce que tu es devenue ainsi que d'écouter les aventures de ta vie en dehors des livres.

J'espère avoir une place rapidement dans le bateau qui me mènera à toi. Je t'enverrais un hibou dès que j'achèterais ma place pour la traversée, te préviendrai de l'heure et du jour.

À très bientôt,
Hannah