AccueilAccueil  RechercherRechercher  MembresMembres  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
INFORMATION IMPORTANTE
FERMETURE DU FORUM
Annonces
FERMETURE DU FORUM
INFORMATION IMPORTANTE
FERMETURE DU FORUM
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

Partagez
 

 marche ou rêve (juillet 1914)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Gabriel Potter
fresh muggle of bel air
Gabriel Potter
crédits : kraeken (avatar) clem (profil gif), astoria (signature gif), astra (signature), corvidae (icon)
face claim : xavier dolan
pseudo : figaro/amandine
marche ou rêve (juillet 1914) 5F0zNOsN_o
études : poudlard, serpentard (1900-1908)
particularité : les crocs sortant sous les éclats d'une lune pleine, malédiction cachée
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyJeu 11 Juin - 17:48

L’insomnie guète, encore ce soir, plus qu’à l’accoutumée, l’esprit embrumé, ne sachant plus dans quelle direction aller… Impossibilité d’avancer, de continuer, de contrôler, d’échapper aux sensations que l’astre lunaire ne cesse d’entrainer… L’étouffement provoqué par la simple présence, les draps éventrées, le volcan colère ne cessant de monter, de gronder, de tout emporter. L’impossible arrêt des tourments répétés, temps passant ne semblant rien améliorer, contrariétés grandissantes, augmentées par la peur certaine venant s’emparer du marbre glacé. Ecrits éparpillés, toujours la même fin funeste, monstruosité prendra le dessus, continuera de tout emporter, de tout entrainer vers un ailleurs, vers l’autre voix. La fin viendra, ne pourra pas s’éloigner, point avec le nom, avec le sang à préserver, plus le sien, mélange, dévié, fourvoyé dans l’impossible retour en arrière. Air venant à manquer, étouffement dans l’espace pourtant bien connu, apprécié, choisi avec soin. Pas là, pas quand l’image dans le miroir vient se refléter, quand tout va se perturber… Oublié, mis de côté, changer. Le poing s’abat, défait l’odieuse image loin d’être flatteuse. Le bruit retentit, se propage, tout perd sa place, tout est lointain, dérangé, compliqué. Débris jonchent le sol, veste rapidement posée sur les épaules, cigarette au bec, croquis sous le bras, crayon, rien de plus n’est nécessaire les gallions dans la poche, l’humeur mauvaise le besoin d’un ailleurs.

Respiration facilitée par l’air retrouvé, par les milles et une possibilités, par cette drôle de sensation impossible à nommer qui pour d’autres hommes prenait sans nul doute le nom de liberté. Souffle long et léger, souffle particulier. Avancer, ça gronde là, dans l’être, ça complique chaque pas, chaque avancé, ça renferme les mauvais côtés, ça transparait les mauvaises humeurs. Démons accompagnent, possèdent en partie l’être quand la porte du Fol Opium est ouverte. L’heure avancée, l’aurore ne tardera point à pointer le bout de son nez, bientôt, trop vite, pas assez pourtant pour l’archange. Faire taire définitivement la bête. L’endroit déserté, les affres du plaisir plus que consommés, maintenant, ne reste que les vestiges, les corps de quelques alcoolisés, les hommes quittant les chambres pour retrouver les aimées. L’argent est déposé, doublé quand le patron laisse entendre que les filles aussi doivent se reposer. Le blé toujours peut tout changer, permettre de tout posséder. Bouteille entière de Whisky pur feu acheté au passage, prise dans une main, bientôt finira vider, bientôt sera surement remplacée par une consœur. Point besoin de se faire indiquer la pièce vers laquelle se diriger. Seulement laisser le corps divaguer, retrouver les sensations habituelles. Une seule porte ouverte depuis quelques mois, la seule vers laquelle l’étrange se dirige. Entrer, avec fracas, sans s’intéresser à l’état de la donzelle. Dérangement nécessaire. Beauté endormie, reine des enfers au sommeil léger. Combien de temps depuis le dernier client ? Depuis quand le corps se reposait-il ? Aucune idée, bien loin de s’y intéresser. Rage d’un instant, verre servit, attente que la beauté endormie se réveille. Nul doute que la porte claquée fera son effet. La veste se pose contre le fauteuil dans lequel l’archange vient prendre place, attend, le verre à la main, déguste. Jamais le premier à parler, énervement grandissant et en même temps, dix milles pensées, l’incapacité de calmer les tréfonds des pensées… Lointaines, secrètes « ton verre » seuls mots prononcés dans l’attente de la première action. Le ton froid, détaché, toujours quand les idées sont lointaines et trop pressées et en même temps, le regard laisse transparaitre la légère inquiétude, le manque de sommeil, tous les signes laissant apercevoir les complications certaines. Retour auprès de la putain favorisée, le premier depuis la morsure destructrice. Complications à venir, si seulement madame daignait bouger.
Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t1383-la-mecanique-du-c
Invité
Invité
Anonymous
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyMer 17 Juin - 16:11

Le corps souvent bien plus fatigué que le crâne, les insomnies se font de plus en plus régulières. Quand elle arrive finalement à dormir, c’est pour se heurter à des cauchemars qui lui font regretter d’avoir cédé aux bras de morphée. Depuis quelques temps, elle abuse elle-même de la potion de somnifère qu’elle utilise parfois sur ses propres clients, appréciant le sommeil sans rêve offert par la prise de la substance. Elle doit dormir suffisamment, lui a-t-on dit. Lockhart et son air faussement inquiet, lui saisissant le menton entre son index et son pouce, tournant son visage de gauche à droite avant de secouer la tête. “Des cernes, ma jolie, des cernes !” Elle avait gloussé, s’excusant en prétextant quelques nuits plus passionnées qu’à l’accoutumée : mieux valait qu’il croie, après tout, que c’était son éthique de travail irréprochable qui l’avait privée du repos nécessaire à son teint de poupée (avait-il dit, lui sommant de le récupérer dans le même souffle). La putain avait hoché la tête avec enthousiasme, glissé que pour plus de facilité, elle aurait peut-être besoin de quelques nuits — pas beaucoup, une ou deux, si ça ne pose pas de problème — de congé. Parce qu’il l’appréciait, ou parce qu’il était d’humeur particulièrement généreuse, qui sait, il les lui avait accordées.
Et, assommée par la potion, elle avait dormi.

Une nuit, puis une seconde. La journée, elle avait flâné dans les rues du Chemin de Traverse, rendant visite à Calypso pour lui réclamer d’autres robes, s’était même aventurée dans l’un des bars dans lequel elle avait l’habitude de chanter. Quarante-huit heures durant lesquelles elle avait presque oublié la misère et la peur ; même l’Ordre avait été mis de côté. Aujourd’hui était sa dernière journée, sa dernière grasse matinée et si elle le souhaitait sa dernière soirée. Quelqu’un, pourtant, et elle parierait bientôt sur l’abruti de videur, n’avait pas été notifié.
Le claquement d’une porte la réveille brusquement, mais elle ne bouge pas, habituée aux visites nocturnes comme matinales et refusant de se rendre disponible trop vite. Ses yeux papillonnent toutefois, gardés mi-clos pour feindre l’inertie tandis qu’elle cherche à distinguer la nouvelle silhouette. Potter. Encore. Si elle avait été étonnée de le voir débarquer la première fois, elle s’était rapidement faite à ses fréquentes arrivées (comme elle se faisait à tout), et ne se sent à présent pas plus dérangée par sa présence que celle de n’importe qui d’autre. Peut-être même le préfère-t-elle ; il est prévisible, contrairement à certains, et à ses yeux facile à décrypter, son langage presque parfaitement maîtrisé. Elle entend le bruit d’une étoffe frôlant le fauteuil, puis le poids d’un corps s’y vautrant sans préambule. Ses paupières se soulèvent tout à fait, sans qu’elle ne bouge un muscle. Le bras plié sous sa tête, elle l’observe servir deux verres. Une, deux, trois, quatre. Dix, onze, douze, treize. Le silence est imperméable, et la berce presque. Jusqu’à ce qu’il vienne le briser, pour la première fois en premier. “Ton verre.” Elle commence alors à remuer, consciente que le temps volé touchait à sa fin. “Bonjour à toi aussi, Gabriel.” Sa voix est plus rauque que d’habitude, utilisée pour la première fois depuis plusieurs heures. Se redressant tout à fait, elle reste néanmoins dans son lit, le dos appuyé contre le mur et les jambes nues étendues. Elle s’étire paresseusement, puis jette un regard à son invité. “Pourquoi tu ne viens pas boire ton verre ici ?” D’un geste, elle tapote la place à côté d’elle dans le lit, lui adresse un sourire amusé. Aimerait surtout ne pas avoir à se lever : qu’il lui apporte donc son verre.


Dernière édition par Persephone Wardwell le Mer 17 Juin - 21:25, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Gabriel Potter
fresh muggle of bel air
Gabriel Potter
crédits : kraeken (avatar) clem (profil gif), astoria (signature gif), astra (signature), corvidae (icon)
face claim : xavier dolan
pseudo : figaro/amandine
marche ou rêve (juillet 1914) 5F0zNOsN_o
études : poudlard, serpentard (1900-1908)
particularité : les crocs sortant sous les éclats d'une lune pleine, malédiction cachée
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyMer 17 Juin - 21:09

Compassion ? Compa quoi ? L’inconnue dans le fonctionnement du Potter, jamais, lointain, toujours. Impossible tout simplement. Non, l’être jamais n’imagine la vérité sous le regard encore endormit. Il ne sait le repos nécessité, accordé. Jamais le patron n’en a parlé, pourquoi informé d’un élément qui ne compterait point ? D’une réalité que l’argent toujours achèterait et les gallions n’étaient jamais regardé de près quand les traits prenaient ceux de la sang-de-bourbe. Etrangeté. Sang détesté, rabaissé en toute occasion et vers lequel la carcasse vient se trainer, s’engouffrer dans la chambre qui est sienne. Unique dans son genre, dans sa race différenciée. Dans ses capacités particulières, dans la situation devenant leur. Des échanges, des moments hors du temps, des convenances, la suite presque trop évidente d’une drôle de seconde capture… Persephone, phare refuge, décompression du chasseur, de l’héritier, de la conformité évidente en tout instant. Point-là, point quand l’esprit se repose, que les traits sont dessinés, recherchés sous la moindre couture, des pages, des nus, des déshabillés, des habillés, des visages, des corps, des tout, des tatouages, carnet entier seulement dédié à la carcasse maintenant observée.

Bien éloigné le repos du soldat, bien lointain l’idée même de retrouver un semblant de sommeil, les traits ne font que démontrer le manque certain de repos, la nécessité oubliée, laissée de côté, obligé par les pensées ne cessant de remonter, revenir entrainer. Folie guettant à l’approche de cet astre lunaire qui détruira. Monde oublié, les gens laissés de côté. L’esquisse de la beauté, première personne observée depuis des jours, détaillée sous toutes les coutures possibles. Toujours… Pour ne point voir échapper le moindre détail, le moindre petit changement, pour continuer l’exploration particulière… Le client particulier, les attentes incertaines, le toucher récent, rapporté, l’apprivoisement de l’inconnu aux côtés de celle déjà martyrisée dans un passé devenu lointain… L’échange particulier, les livres parfois apportés, les moments pouvant s’éterniser parfois, pour mieux se délecter d’un néant silencieux, de l’homme ne cessant les coups de crayons, occupant d’une toute autre manière la créature. Mais les pensées perturbées ne peuvent laisser présager aucun cheminement privilégié. Seulement l’inattendu, la certitude des pulsions incontrôlées. Faire taire le monstre à jamais, la seule idée, volonté, incapacité résultant du chemin à venir. Perdu, incontrôlé, Potter loin de ses meilleurs jours et le marbre pourtant tient encore, un peu, assez pour enfuir l’inquiétude certaine sous un masque de froideur et de colère. Pour envahir l’espace avec force, attendre le réveil forcé. Le corps bougeant enfin, revenant, se dégageant des draps pour offrir le premier des plaisirs. Dans le silence toujours, détailler chaque parcelle de peau observable, remarquer le travail de la dentelle laissant apercevoir ses tatouages recouvrant l’être. Si souvent observé mais jamais la provenance n’a été demandée, pour ne point gêner, par manque d’intérêt, parce que l’iris bien plus à leur forme s’intéressait… Jambes dénudées calmants légèrement la colère sourde, les pensées dépossédées, concentrées sur la créature devant lui, là et maintenant. Sirène ne bougeant point, attendant de l’être un déplacement incertain. Grognement négatif, première réponse proposée. Un Potter se déplacer pour une sang-de-bourbe ? Obéir ? Choisir cette voie ? En aucun cas. Et pourtant, l’œillade continue, augmente tout que la main montrant la place libérée. Depuis combien de temps ? Questionnement qui n’est point, qui n’intéresse pas. La possessivité ne peut point s’exercer pour une catin. Exclusivité pourtant de ses gallions, depuis le début, depuis l’entrée de la créature dans sa cage de débauche… Elle plutôt que d’autres. L’inattendu se produisant à l’abris des regards. Comme quand l’iris noirceur se fait et que le corps pourtant se met à bouger, chaussures enlevées avant de grimper sur le matelas, de s’installer, à ses côtés, distance nécessité, loin des hommes qui déjà auraient profité de la demande pour s’emparer de l’être, pour tout dévorer, pour tout dénuder… Pas lui, le corps tourné vers la cible observée, verre donné, le sien venant rapidement se vider, remplit à nouveau d’un coup de baguette, l’instrument laissé sur le côté, tandis que sur la carne le regard continue de se poser, tente de calmer les affolements de l’impossible compte à rebours… Et la peau finit attrapée, dans cette force, cet empressement, cette non douceur toujours, tatouage du poignet détaillé, du bout de doigt le contour est suivi, comme une rassurante constante dans l’inconstance de l’instant. « Divertis-moi » Ordonne la voix lointaine, entre les murmures des démons et le désir de les voir chasser par la compagnie appréciée même si jamais l’égo du pur ne voudra l’avouer…
Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t1383-la-mecanique-du-c
Invité
Invité
Anonymous
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyMer 17 Juin - 22:22

Le regard qu’il pose sur elle est lourd, à la frontière entre désir à peine assumé et fascination étrange ; si elle était sentimentale, si elle n’était pas payée pour le supporter, elle serait sans doute flattée, s’enorgueillissant aisément de l’attention qu’on lui porte. À défaut, c’est de la moindre parcelle de pouvoir qu’elle s’éprend, et bien sûr elle en joue, s’agitant davantage et réclamant sa présence (surtout son verre) à ses côtés.
Il hésite, répugnant sans doute à lui obéir. L’expression, qu’il a toujours glaciale, parvient à se refroidir davantage, mais elle ne flanche pas. Des semaines que son coeur ne s’emballe plus de peur à son approche, qu’elle ignore la violence qui émane de chaque pore de sa peau, se concentre sur les failles qu’elle observe de plus en plus souvent. Comme tous, il est fait de chaire, et comme tous, il est donc lui aussi vulnérable. Le chasseur, parfois, donne l’impression d’être dompté, et la proie en profite pour renverser les rôles, s’amuse comme se contente de peu. Quand finalement il se lève, son sourire s’élargit, malicieux. Le triomphe est cependant modeste, sachant pertinemment qu’elle joue ainsi avec le feu ; n’abandonnant au fond jamais le rôle qu’elle a endossé à son arrivée. Si Gabriel connaît plusieurs de ses facettes, de la môme arrogante de Poudlard à la fuyarde aux tactiques manipulatoires, c’est la catin qu’elle lui offre à chaque fois qu’il la visite. Parce que c’est ce qu’il souhaite voir d’elle, parce que c’est plus facile, aussi, de séparer minutieusement les identités avec lesquelles elle n’a aucune envie de jongler. Le lit s’affaisse un instant sous le poids de son invité, qui s’installe à une distance si respectable qu’elle laisse échapper un rire léger. Les bonnes manières ne sont jamais bien longtemps conservées, des plus pervers aux plus gentlemans, ils sont tous remarquablement similaires dans leur crasse avidité. Alors la jeune femme s’approche d’elle-même, préférant toujours faire les choses sous ses termes à elle, les doigts tendus pour s’emparer de son verre. “Merci,” souffle-t-elle simplement. Lisse les bords ironiques, l’intonation victorieuse, pour ne laisser que le miel habituel. Les lèvres sont trempées dans le verre, qu’elle sirote avec parcimonie, contrairement à son compagnon. Comme première boisson de la journée, on a fait mieux : un chocolat chaud, un thé, un jus d’orange. Opinion qu’elle lui aurait bien partagée, si elle pensait pouvoir avoir la quelconque chance de le convaincre d’aller lui dégoter quelque chose. Ce qui n’était pas (encore ?) le cas. Alors elle se tait, boit une autre gorgée. C’est mieux que rien. Sentant son regard glisser sur elle, elle tourne la tête, hausse un sourcil dans sa direction. Sur les traits, l’éternelle expression mutine. Dans l’oeil, une étincelle de provocation. Qu’il le remarque ou pas, il s’anime et se saisit de son poignet libre sans aucune douceur, bien qu’elle doute que sa brutalité soit calculée : l’homme est simplement incapable de toucher sans arracher.

Le pouce dessine le Sceau apposé à son poignet d’un mouvement circulaire, et elle baisse les yeux sur le tatouage dont elle oublie parfois l’existence, noyé autour de tous ceux qui parsèment aujourd’hui sa peau laiteuse. Ne désirant pas être ramenée à sa condition diminuée, elle pivote la main, glisse ses doigts entre ceux de Gabriel. Nulle tendresse de sa part non plus, mais ses gestes sont naturellement plus doux ; frôlent plus qu’ils n’aggrippent, battements d’ailes incertains. Prêts à s’envoler, comme elle, là sans y être.

“Divertis-moi.”

L’ordre est soudain, lui tire un autre rire. Relevant légèrement ses jambes, ses genoux presque contre elle, elle se repositionne, lui adresse une moue moitié vexée moitié moqueuse. “Suis-je donc censée comprendre que ma présence n’est déjà plus un divertissement digne de ce nom à tes yeux ?” Se défaisant complètement de son emprise sur sa main, elle se penche par dessus le jeune homme pour déposer son verre sur la table de nuit à côté de lui. Quand elle revient à sa place, c’est de quelques autres centimètres qu’elle s’est rapprochée, et elle penche légèrement la tête sur le côté. “Je peux toujours te suggérer certaines de mes collègues si tu le préfères,” ajoute-t-elle, la voix douce mais les inflexions mordantes. Si elle joue l’indignation, évidemment, et si elle préfère sa compagnie à certains autres de ses clients, elle n’a jamais manqué une occasion d’essayer de se débarrasser de tous ceux qui venaient la visiter.
Abus d’alcool, main glissant avec légèreté les fameuses potions de somnolence, troc avec d’autres prostituées plus motivées, tout est toujours bon pour gagner un peu de tranquillité.
Revenir en haut Aller en bas
Gabriel Potter
fresh muggle of bel air
Gabriel Potter
crédits : kraeken (avatar) clem (profil gif), astoria (signature gif), astra (signature), corvidae (icon)
face claim : xavier dolan
pseudo : figaro/amandine
marche ou rêve (juillet 1914) 5F0zNOsN_o
études : poudlard, serpentard (1900-1908)
particularité : les crocs sortant sous les éclats d'une lune pleine, malédiction cachée
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyJeu 18 Juin - 22:43

L’impossible obéissance, le simplifié refus ne venant point, s’éloignant au loin, distance n’est point désirée, bien loin d’être amplifiée, bien loin de se continuer. Pourquoi ? Pourquoi rester éloigner de ce qui est recherché ? La présence, la beauté, la sensation certaine de ne point totalement perdre pied. Difficulté d’un instant, se multipliant, ne cessant, revenant encore et toujours. Terrifiantes pensées à éloigner, avec elle, sans lui en parler, sans lui laisser la moindre chance d’en avoir l’idée. Non, seulement cette violence dans l’iris, cette pulsion lointaine, le loup peinant à ne point éclater, resurgissant dans les murmures meurtriers. A la lune, le destin scellé, à empêcher, à éloigner, besoin d’un sommeil lointain, de pensées occupées. Elle, la langue vivace, le corps ne cessant jamais de développer le coup de crayons, milles et une manière de retrouver, de faire perdurer, d’éloigner. De retrouver la superbe du Potter, en compagnie de la catin sang-de-bourbe, étrange combinaison nullement expliquée. Seulement un besoin d’homme qu’il prononcerait, qu’il mettrait en avant pour justifier l’acte pratiqué, pour éloigner tout œillade curieuse. Possession de l’instant, de l’échange, besoin d’une bulle étrange, d’un espace particulier. D’autres venaient, d’autres s’occupaient là, à la place qu’il prenait. La jalousie éloignée, la sensation qu’aucun autre ne serait lui, qu’aucun autre n’échangerait des gallions pour des actions souvent loin de la luxure première, de l’acte attendu quand le mot bordel est annoncé. Le vice découvert, depuis peu, prenant cette forme étrangère, particulière, la beauté habituée, monnayée, bien contrainte d’accepter, de ne point pouvoir refuser les cuisses écartées. Tête à tête des impossibles, du passé, du présent, jamais du futur, jamais de projection vers un lointain qui n’apporterait rien… Chaque jour devenant le prochain…

Corps balancé, presque laissé tomber sur le matelas, distance nécessité qu’un instant fera rompre, pas sur le champ pourtant. Non, point quand la belle est observée, détaillée, peau dénudée, couverte, le mélange des idées, la respiration d’une psyché endommagée sous la contemplation de l’apprivoisée. Parfois seulement. La langue déliée, les chaines plus déliées entre Serpentard du passé. Connaissance des capacités, des facilités à feindre, à manipuler, à retourner le monde sous le jour espéré. Et même dans la position la plus servile, toujours cette même capacité à chercher la faille, à vouloir s’y engouffrer. De l’esprit, bien plus que le sang pur n’acceptera jamais de le reconnaitre. Verre attrapé, déguster, à l’inverse du sorcier, le besoin de chasser les idées, de laisser le liquide devenir guide des prochaines pensées. Pour un meilleur, pour un ailleurs, l’entrainer avec elle, vers ce qui n’est encore qu’un vague brouillard, une incapacité de savoir l’instant futur qui dans quelques minutes deviendra leur présent. Le merci venant, n’attisant point l’esprit, l’obligation certaine de plaire, la langue qui libérée ne s’abaisserait jamais à cela mais toujours le carmin de l’obliger l’a contraint aux courbettes nécessités que l’œillade pourtant  réfutent à chaque instant.

Le besoin de toucher, de s’emparer, de se délecter, de se focaliser, un tatouage parmi d’autre, celui marquant le statut, obligeant la présence, rappelant tout ce qui est, tout ce qui restera. La beauté connait, sait comment manier, comment éloigner sans pour autant faire remonter les pensées colères. Elle éloigne le volcan, calme la tempête, sans raison première, sans même en posséder la bride d’une idée. Frissonnement certain, de l’échange, du geste bien trop affectueux pour l’instant, pour l’homme, pour le déconnecté des émotions premières.  Oublié l’instant, le geste à abandonner, main s’éloignant pour retrouver le contrôle pour ne point tomber dans l’inconnue douceur. Pourquoi quand tout ne devrait être que mécanicité ? Que tout ne devrait durer que quelques secondes, qu’un coup rapide et puis la laisser. Mais non, point de cela, à la place ce qui n’arrive jamais, ce dont l’être incapable est, dans cette qu’elle vient apporter… Ordre force pour contrer, pour ramener vers le payement, pour faire chasser l’idée même qui terrasse l’esprit. Loup oublié, avec elle, avec la panoplie de son être, de ses facultés, le tout dans l’esprit bien loin de se contenter de l’échange charnel. Bien plus, bien moins, bien autre ? Les possibilités certaines mais le rire perturbé, le rire éloigne, ramène la colère, encore, toujours, bien trop. Moqueries détestées, ramenant vers les basses pensées, vers ce qui n’est point accepté… Repositionnement à peine observé tant la colère vient gronder dans l’être, ne comprend le cristallin, le mélange, l’éloigne du but premier. Et les propos, l’impertinence de l’instant, du moment, emporte le tout, réveille le volcan, un peu, toujours davantage, bien trop. La quand l’iris devient tout autre, quand de peu tout pourrait à nouveau se retrouver déformé, lointain. Beauté avec le feu ne cesse de jouer, de se laisser emporter.

L’instant hors du temps, des idées, rabaissant le mécontentement, rien qu’un simple instant. Promiscuité certaine, ne durant qu’un court instant, seulement pour déposer la boisson offerte, sans doute bien loin des préférences matinales de la déesse. A l’inverse de l’être, petit lait personnel, plaisir de tout instant, trop certainement…  Proximité continuant, s’intensifiant et les maux mots toujours, titiller, renvoie vers cet autre langage, celui toujours complexe, compréhension certaine. Point les mêmes armes, elle ayant l’avantage certain…  « Non » Le mot rejoint l’iris dans cette volonté d’elle, point d’une autre catin, d’un acte autre, point de cette autre qui ne le comprendrait pas, qui n’arriverait point à saisir la multitude de ses particularités. Aucune des autres ne réussirait à le faire trembler, point comme, à deux doigts d’une envie dévastatrice, redevenant pourtant presque agneau en même temps. Dualité qu’elle seule vient provoquer. Non, pas une autre, non, elle seulement mais il ne l’ajoutera point, elle ne pourra que le deviner, le comprendre dans l’œillade possessive d’un instant.  

Verre vidé, verre laissé de côté pour mieux se concentrer sur l’impertinente, cherchant dans l’instant le geste prochain, la parole, comment dévoiler l’idée sans laisser entendre l’effroi certain ? Comment ? Rien ne vient point dans l’instant et le silence revient, se propage encore, toujours, bien trop vite, bien trop facilement tout comme l’observation, enfin, de la peau nouvellement découverte, de la proximité augmentée, du sourire toujours là, bien trop… Encore, à faire disparaitre sans savoir, à chercher comment chasser les pensées… « La vue distrait. » Impossible à nier mais si ce n’était qu’un corps qui était désiré, d’autres auraient été choisies, prises au hasard, c’est plus, c’est le besoin d’oubli, de se laisser entrainer vers un ailleurs, trouver le sommeil ou seulement la paix certes passagère mais nécessité en cet instant. « Mais tu peux mieux faire… » Glisser pour observer la réaction première pour ne point lui laisser tout le loisir de gagner, de tout emporter, tenter au moins rien qu’un instant rien qu’un peu. Visage attrapé, approché et le souffle qui contre sa peau vient perdurer. « Fais-moi tout oublier. » Le besoin presque quémandé dans ce qui ne peut être laissé de côté, dans ce qui ne cesse de se propager. Retrouver la superbe du Potter en compagnie de l’attrapée devenue mélange d’un tout autre ne désirant point être nommé, seulement rester dans le présent… Dans le souffle échangé…
Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t1383-la-mecanique-du-c
Invité
Invité
Anonymous
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyVen 19 Juin - 19:21

On raconte encore aujourd’hui qu’elle a perdu la tête ; que l’enfermement et les mains sales ont finalement eu raison d’elle. Que la décision a été prise sur un coup de tête un coup d’éclat, l’esprit auparavant affuté se retournant contre elle au pire moment. Ce soir-là, des hurlements. Mais pas les siens. La tête haute, elle a accepté son sort. On raconte que dans ses yeux, le vide. Retranchée à l’intérieur d’elle-même, consciente de n’être plus à présent qu’un cadavre en décomposition. On dit qu’elle n’a même pas pu tenter sa chance à l’arène. Torturée puis exécutée, comme une chienne. Le récit prend de l’ampleur à chaque fois : en tendant l’oreille, vous pourrez entendre qu’elle les a poignardés une cinquantaine de fois avant de se mettre à rire. Qu’elle riait toujours quand on l’a attrapée. L'histoire, comme bien d’autres, est relayé à chaque nouvelle arrivée, chaque nouveau faux pas.  Tu ne veux pas finir comme ça. Tu ne veux pas, et c’est dit avec assurance, parce qui voudrait en arriver là ?
La mise en garde n’est dure que parce qu’il faut se protéger, dit-on, que l’ennemi c’est la folie qui guette, l’esprit brisé et les choix qu’on fait sans y penser à deux fois. Peut-être est-ce vrai, peut-être qu’un matin, la blonde à la colère vive et aux idées révolutionnaires a tout simplement craqué. L’ancienne Serpentard, pourtant, est persuadée que ce n’était pas une erreur mais une décision mûrement réfléchie, comme certaines choisissent d’être prises sans résistance et sans un mot, comme d’autres ne sortent jamais de leur chambre sans marque de coups en refusant de se soumettre jusqu’au bout. Une lame placée sous l’oreiller, attirant non pas un mais deux clients à la fois, l’oeil plus doux et le sourire plus avenant, elle est rentrée dans son antre en sachant exactement ce qui allait se passer. Et le choix, comme tous ceux qu’elles prennent jour après jour, ne devrait ni être ridiculisé ni craint. Ce jour-là, la gosse d’à peine dix-neuf ans a choisi de mourir en emportant deux de ses bourreaux avec elle.

Et quand l’homme en face d’elle s’approche, quand sa poigne s’empare de son menton pour la maintenir en place, la née-moldue comprend pourquoi. Les yeux qui lui font face sont noirs, dénués de toute émotion et de toute empathie ; derrière la relation vacillante restent les fuites et les chutes, la douleur et la peine. La rage brûlant toujours plus dans son estomac. Mais Persephone a depuis longtemps fait le choix de la survie. Que cela soit noble ou simplement pragmatique, cela n’a finalement aucune importance, n’est-ce pas ? Qu’il soit au fond aisé pour elle aussi de se munir d’une arme et de se sacrifier dans un feu de joie importe peu. Sa décision, comme toutes les autres, n’appartient qu’à elle. Ne s’égare pas à imaginer des traces d’humanité là où il n’y a que la faim, ne se berce même plus vraiment des illusions qui l’ont fait tenir des semaines durant. Monstres tout autour d’elle, se repaissant de la misère et des larmes, se délectant de chaque effluve de peur. Alors elle sourit. Oui, elle peut mieux faire. Souffle contre sa peau, un autre ordre jeté avec négligence. “Fais-moi tout oublier.” Haussant un sourcil, elle fait mine d’obéir. La bouche effleure avec délicatesse non pas la sienne mais le tracé de sa mâchoire, une main se lève pour se poser sur le torse de Potter. Puis elle s’écarte, avec assez d’agilité pour échapper à sa propre poigne. Déjà elle s’extirpe du lit, ses pieds nus touchant le sol avant qu’elle ne se redresse tout à fait. “Tu sembles déjà avoir oublié tes bonnes manières, Gabriel.” Elle lui jette un regard critique, moue malicieuse aux lèvres, puis se retourne et s’éloigne. “Ou le fait que j’étais endormie lorsque tu es arrivé. Ne t’est-il vraiment pas venu à l’esprit que j’aurais apprécié faire un brin de toilette avant de recevoir qui que ce soit ?” Ses pas l’amènent à sa coiffeuse, dont elle ouvre le tiroir pour saisir quelques épingles à cheveux. D’un oeil, elle observe le reflet de son ancien bourreau dans le miroir, les bras levés pour attacher ses longues mèches, dénudant son cou. L’oeuvre achevée, elle reprend son chemin, se dirigeant alors jusqu’à la porte de la salle d’eau adjacente à sa chambre. “Toi aussi, tu peux mieux faire,” conclut-elle de sa voix mélodieuse avant de s’engouffrer à l’intérieur. Il n’avait même pas eu la décence de lui ramener un livre.
Revenir en haut Aller en bas
Gabriel Potter
fresh muggle of bel air
Gabriel Potter
crédits : kraeken (avatar) clem (profil gif), astoria (signature gif), astra (signature), corvidae (icon)
face claim : xavier dolan
pseudo : figaro/amandine
marche ou rêve (juillet 1914) 5F0zNOsN_o
études : poudlard, serpentard (1900-1908)
particularité : les crocs sortant sous les éclats d'une lune pleine, malédiction cachée
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyVen 19 Juin - 22:37

Le mélange des extrêmes, la langue trop bien pendue, la colère si facile trop, le mélange explosif, l’équilibre chaque fois de plus en plus précaire. Le feu avec lequel elle vient jouer, est loin d’imaginer tout ce qu’elle est sur le point de déclencher, en cet instant, en cherchant, en voulant le déposséder du pouvoir l’acquérir à sa cause. Oui, il ne veut d’aucune autre, en aucun cas, jamais ! Elles ne pourraient le satisfaire, pas comme elle, ne rempliraient pas l’ensemble de ses êtres, des facettes totalement opposées, ne comprendraient pas le besoin d’observer, de dessiner. Non, aucune ne pourrait l’apprivoiser comme Persephone Wardwell, dans la plus étrange des situations transforme le loup en agneau. Habituellement, pas tellement en cet instant quand les mots viennent chercher, trouver, envahir l’esprit, le tourmenter, quand la situation elle tente d’inverser, refuse le besoin de l’archange, le renvoi dans ses pensées qui ne cessent de tout compliquer. La psyché abimée par la morsure de la lune, par l’instant particulier, par ce qui ne doit point arriver, ce qui ne peut être reporté. Douceur envolée, toujours, point encore apprise par l’enfant, sait-elle seulement l’être ? La langue aussi vicieuse que le serpent. Là, plus de limites, la désobéissance acceptée, en partie, quand elle n’est point exagérée. Quand elle ne devient pas trop encline à une liberté qu’il ne saurait tolérée. Entre deux, danses des esprits, des actions tentées pas toujours dans la meilleure des approches, comme quand l’iris noirceur accompagne la main, démontre d’un pas de trop. L’état de départ sans doute bien moins réceptif à accepter l’humour trop cinglant, à en comprendre le sens caché. Ça reste, a revient, ça s’approche sans rien dépasser, pas lui, jamais, le besoin quémandé, oubli nécessité. Il le sait, la beauté plus d’une direction peut prendre pour y arriver, pour l’éloigner de tout ce qui ne cesse de renforcer les mauvais côtés. Un instant de paix, un instant d’oubli, de tout ce qui est, de tout ce qui reviendra, pas trop vite, pas trop là, souffler, avec elle, s’essouffler pour mieux se relever.

Souffle coupé, l’homme d’un iota ne bouge plus, attend le prochain geste, la prochaine action, le petit truc qui pourra tout changer, qui pourra tout transformer. L’approche sienne, étrange, étonnante, particulière, plaisante, il ne le niera point quand la main vient contre le torse, électrice, dans la bouche découvre une fois encore, la mâchoire, lointaine finalement… Déposée à distance de l’endroit espéré, réveillant les envies impossibles, le besoin qu’elle vient créer chez lui. Gagné encore une fois à ce jeu dont il ne comprend nullement les règles. Poupée envolée, là, au-dessus de son corps, pas assez rapide les bras sont pour l’agripper, pour la garder, déjà éloignée, déjà sur le sol s’est retrouvée. Et l’envie de bouger, de la retrouver, revient augmente mais il ne fait rien, attend, entend, enrage déjà d’un grognement n’allant surement pas l’aider dans le chemin des bonnes manières, en aucun cas. En possède-t-il seulement ? Quelques-unes, bien cachées, certaines qu’elle a déjà pu observer, dans cette chambre où il s’était retourné quand elle se changeait. Le passé lointain…

La voix claque, encore une fois quand le corps bouge, se dirige vers la coiffure, est observé, le geste sur et en même temps délicat si peu et tellement à la fois. Les cheveux retenus, le cou dénudé, la peau observée et la beauté jamais ne cesse d’être regardée. Des détails viennent, surviennent, se montrent sur un jour nouveau, l’espace d’un instant, d’un moment. Découverte toujours continue, étrangement, comme si la carne ne cessait de changer, de se présenter autrement, d’une manière à ne jamais manqué l’instant particulier. Porte entre ouverte et nouvelles paroles, reprendre les propos, les tourner à son avantage, toujours. La langue trop bien pendue contre laquelle l’être ne peut finalement rien faire. S’accepter vaincu, pour une fois, ne point entrer dans la violence, le manque de sommeil l’entraine vers plus de docilité peut-être ou seulement l’observation de la beauté… Le corps finit par bouger, se déplacer, s’éloigner de l’endroit de départ, venir prendre place à l’entrée de la salle d’eau. Observation d’un instant, elle de dos, elle finissant par se retourner, lui faire face dans le lointain, dans la proximité et pourtant il ne vient point l’approcher, pas encore, le corps venant se reposer sur le coin de la baignoire, ouvrant le robinet de ses doigts, laissant l’eau chaude se mettre à couler, remplir peu à peu la baignoire. Les fleurs, là dans le lointain observée, les pétales qui finissent par êtres détachées, par venir se trouver à la surface bleutée. Toujours le silence, toujours l’instant, toujours loin d’elle finalement. L’eau arrêtée, le regard finissant par se tourner vers l’Aphrodite, s’approcher, à sa hauteur, dans les yeux ne point la lâcher. « J’essaye de mieux faire… » Susurrer tandis doucement le corps descend, encore et toujours pour venir saisir délicatement le bas de la robe, point d'empressement, seulement remonter peu à peu le tissu dans une certaine lenteur. L'attention porté au détail, à ne faire qu'effleurer, en laissant délicatement remonter, et puis les bras qui sont relevées pour faire passer l'ensemble, pour ne laisser que la tête, tenter de ne point abîmer, presque de la douceur dans l'échange, jusqu'à laisser la belle devenir Aphrodite. L’éloignement d’un pas, retrouver son visage, observer ses traits, se délecter de la beauté rien qu’un instant. La main proposée pour l’aider à rentrer, pour l’aider à s’installer, qu’elle ne prendra certainement pas, qu’elle refusera et lui qui détaille encore une fois, observe sans posséder, apprécie simplement sans penser à l’après… Offre un peu d’inattendu à défaut de savoir être gentleman.
Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t1383-la-mecanique-du-c
Invité
Invité
Anonymous
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyJeu 25 Juin - 14:14

Face au miroir, des traits qu’elle peine de plus en plus à reconnaître ; l’identité, dont elle a toujours joué, semble aujourd’hui se jouer d’elle. L’intérêt pour son propre visage n’est pas narcissique mais intrigué, les yeux plongés dans ceux d’une inconnue. Un jour, quand elle se croisera, le reflet lui sourira tant et si bien qu’il se fracturera, bouts de verre à ses pieds, enfoncés dans sa chaire. Ce jour-là, peut-être pourra-t-elle enfin ramasser puis recoller les morceaux en créant une toute nouvelle image. Là et seulement là, Persephone se verra enfin pour ce qu'elle est vraiment.
En attendant, elle préfère s’en détourner, les cheveux relevés et la moue mutine. La fuite courant sous l’épiderme, les miettes qu’elle vole au temps de ses doigts agiles. La salle d’eau est minuscule, tout juste capable de contenir une baignoire et un évier sur lequel elle a là aussi posé des fleurs. Minuscule refuge dont elle profite pendant quelques secondes à peine, avant d’entendre des pas s’approcher, l’homme bien évidemment poussé par ses propres bas instincts. Dans cette chambre, bourreau ressemble presque à chien, trottinant derrière elle comme un idiot. Quand elle se retourne, il se dirige vers la baignoire, contre laquelle il s’appuie avant d’en activer le robinet. Le silence s’étire, seulement perturbé par l’eau remplissant peu à peu son contenant, jusqu’à ce qu’il s’empare de ses fleurs pour en disséminer les pétales flottant bientôt à la surface. “J’espère que tu prévois de m’en ramener la prochaine fois.” Le ton, bien que comme toujours léger, est réprobateur quand elle rencontre son regard, un sourcil haussé. Les libertés qu’elle prend, choisissant de mettre de côté la relation basée sur l’argent ; l’attitude suggère la réelle intimité, la dynamique presque devenue séductrice entre ses lèvres sucrées. Pour lui comme pour elle, des clients qui préfèrent oublier qu’elle ne leur sourit que parce qu’ils ont payé à la môme qu’elle était rêvant malgré le déni boudeur des histoires de grands. À dix ans, expression mi-dégoûtée mi-fascinée par la facilité avec laquelle sa mère laissait son coeur chavirer. À quinze ans, le souffle court à force de rire dans les bras d’une brune, à l’abri, persuadée de connaître l’amour pour la première fois de sa vie. À vingt ans, prétendant tellement aimer un imbécile qu’elle avait fini par y croire. Vingt-quatre ans le corps souillé et le coeur piétiné mais l’histoire n’a pas tant changé : on répète les scènes qu’on a vues ailleurs, on s’éprend des récits et des jeux. Gabriel en face d’elle et son sourire lui mange le visage, le regard demande et maintenant ? même si elle sait exactement ce qui arrive juste après, les paroles connues par coeur, un vrai spectacle à elle toute seule.

“J’essaie de mieux faire…” Elle laisse échapper une rire incrédule, détourne presque les yeux. Étonnée, sans doute, par la réplique inattendue de la part de celui qui ne s’en embarrasse d’ordinaire jamais. Par les paroles qu’il semble lui aussi commencer à mémoriser ; bientôt ils monteront leur pièce de théâtre à deux et elle ne sera plus seule à tourner sur elle-même en espérant finir par trouver quelque chose auquel s’agripper. Le contact est brisé lorsqu’il descend, s’empare des pans de sa robe de nuit, la soulève petit à petit. Genoux, cuisses, hanches, taille, poitrine et puis épaules dénudées quand elle lève les bras pour l’aider. La née-moldue frissonne, l’air glissant sur sa peau nue. Quelques mois plus tôt, à son arrivée, elle aurait eu le réflexe de croiser les bras, tentant maladroitement de cacher les parts d’elle-même qu’elle ne souhaitait pas partager. Timidité aujourd’hui révolue, se laisse observer sans rougir. Au contraire, elle lui rend son regard appuyé, défi brillant dans ses prunelles claires. Là encore, on tente de rétablir l’équilibre, fouille les traits pour y déceler les intentions cachées. Ce n’est pas le désir qu’elle y cherche, puisqu’il serait apparent à quiconque les rejoindrait actuellement, mais toutes les failles qu’elle a appris à connaître. “E pour l’effort,” souffle-t-elle d’un sourire mutin, le ramenant aux jours de Poudlard. Pas tout à fait prête à dire exceptionnel, ceci dit. Il lui tend la main pour l’aider à se glisser dans l’eau préparée pour elle, et elle rit encore une fois. Après un instant d’hésitation, elle s’en saisit, prise volatile servant davantage à apaiser son ego qu’à s’appuyer sur lui. L’équilibre, comme toujours, est précaire, de soumise à orgueilleuse, tangue et danse entre les deux. Un pied, puis l’autre, dans la baignoire, avant qu’elle s’y immerge tout à fait, lâchant la main faussement galante, jusqu’à ses cheveux qu’elle avait pourtant voulu préserver en les attachant. Une, deux, trois secondes avant qu’elle ne réapparaisse, des mèches, alourdies, s’échappant déjà de son chignon. Jetant un regard à l’autre, elle penche légèrement la tête, s’agite sous l’eau. Saisit un pétale qu’elle lui jette (pour rien, ce dernier retombant immédiatement, évidemment). “Tu comptes m’y rejoindre ?” L’invitation est malicieuse, ses coudes se posant sur les rebords de la baignoire pour se redresser, montrer qu’il y a de la place. “Ou mettais-tu simplement en scène ta prochaine oeuvre ?” Des dizaines de croquis d’elle-même dans son carnet, dépeignant, comme les miroirs, des dizaines de fragments qu’elle a du mal à concilier. Patchwork hésitant, délimitant les identités mal mélangées. Elle se demande s’il serait capable de la reconnaître parmi tout ce qu’il a un jour dessiné.
Revenir en haut Aller en bas
Gabriel Potter
fresh muggle of bel air
Gabriel Potter
crédits : kraeken (avatar) clem (profil gif), astoria (signature gif), astra (signature), corvidae (icon)
face claim : xavier dolan
pseudo : figaro/amandine
marche ou rêve (juillet 1914) 5F0zNOsN_o
études : poudlard, serpentard (1900-1908)
particularité : les crocs sortant sous les éclats d'une lune pleine, malédiction cachée
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyJeu 25 Juin - 15:37

Pourquoi ne point la laisser ? Pourquoi ne point permettre cet instant d’intimité avant d’apercevoir la fille connue, la facette semblable à celle de tant d’autres d’instants. Pourquoi ? L’impossible certitude, seulement des brides d’idées lointaines et ce manque d’envie certain de la moindre réflexion, non, seulement observer, répéter dans l’esprit les mots d’un instant venant de s’achever. Mieux faire ? En est-il seulement capable ? Détruire, déposer, faire crier de douleur, tout ce registre connu, reconnu, facile, évident mais l’amélioration, le bien le positif ? Non, pas vraiment, en aucun cas. Et pourtant le voilà, là présent, là en cet instant, ne cessant de l’observer, ne cessant de penser à l’après, au prochain mouvement. Eparpillement des idées, Séléné a bien compliqué le fil des pensées, entrainer le tout vers l’impossible réflexion, le choix ne pouvant rien apporter seulement la mort et la destruction. Lycanthropie qui aurait tôt fait de le faire tuer, de détruire l’existence dans son entièreté. Manque de sommeil bien trop amplifié, psyché dans le fonctionnement s’interrompt parfois, trop, là quand le premier geste est posé. Quand l’eau vient couler, léger bruit amplifiant le silence de l’instant, rien qu’un peu. Premier geste et non le dernier, les fleurs ? Pourquoi ? Pour un instant de beauté ? Pour ramener autre chose qu’un liquide clair dans lequel se glisser ? L’instant sans sens, l’instant là pourtant, l’instant se poursuivant. Les mots venant, toujours pour briser le silence, pour ne point le laisser se propulser trop loin dans le présent. Des fleurs pour remplacer celles utilisées ? Les rapporter ? Les amener ? Où trouverait-il des fleurs déjà ? Jamais ce genre d’attention n’avait été faite pour aucune autre même pas pour la matriarche sur le piédestal venant pourtant se trouver. Tenterait-il ? Aucune promesse non ? Seulement l’idée venant s’acheminer dans l’esprit, prendre place, fleurira peut-être un jour, peut-être pas. Mais l’homme sait qu’au tournant sa prochaine venue sera attendue si le bouquet entre ses doigts ne venait pas se placer.

Un instant, une autre rencontre à laquelle l’être n’allait pas encore penser, non, point maintenant, point en cet instant. Point quand tout se tourne vers l’instant présent. La scène étrange, loin d’être habituelle qu’un regard extérieur pourrait estampiller de la mauvaise manière. L’idée du vice dans un lointain s’évapore, seulement la sensation nouvelle, sans mots connus, proche d’une douceur jamais nommée, presque inaccessible et pourtant bien présente en cet instant. Ne point brusquer, ne pas posséder non, offrir un autre instant, une découverte, une nouveauté dans l’être même ne se pensait point dotée. Mais elle vient là, quand le vêtement disparait, quand l’observation se fait, l’œil de l’artiste, ne point tout ramener à l’échange des cors, aller vers cet ailleurs, vers l’idée même de la beauté. Les points de beauté, le sourire étrange, l’œillade qui ne quitte point la sienne, rappelle à l’ordre dans son étrangeté et tout le reste. Les tatouages aux compréhensions diverses, le passé inconnu, touché du bout des doigts mais en aucun cas demandé. Et la main venant, étrangère, nouvelle elle aussi, comme tout le reste, comme tout ce qui avance, ce qui continue, toujours et encore plus jusqu’à ce que les mots ne soient prononcés. Qu’un léger éclat ne soit pas retenu. Fatigue trop accumulée faisant descendre les barrières, ramener à la surface ce qui si souvent reste caché, trop peut-être. Si les mots étaient légions nul doute qu’il lui aurait rappelé qu’il n’avait obtenu que des E de toute sa scolarité. Presque, quelques erreurs de parcours qu’il avait fallu corriger, aidé à améliorer avec l’aide étrange d’une sang-de-bourbe aux capacités de manipulations plutôt efficace malgré le mauvais sang.

Frissonnement de l’être quand le contact est créé, ramène au but premier de la visité, l’oubli, oh oui, il se propage en cet instant, en cet échange, en ce qui est étrangement. La sirène son environnement vient trouver en deux enjambées, tout est ramené, tout est échangé. Ne point bouger, seulement laisser l’œil se délecter, contempler ce qui n’a jamais été, une autre persée, loin des enfers l’entourant pourtant si souvent. Simple, étrangement… Le rire qui ne vient pas blesser cette fois, qui n’entache pas le drôle d’égo, non, en aucun cas. Il pourrait rester ainsi, là, à quelques pas d’elle, seulement se contenter de piéger dans l’esprit chacun des mouvements, des instants venir les redessiner plus tard. Cahier de croquis laissé dans la hâte, dans le non contrôle de tout ce qui était en train de passer. Lointain maintenant, seul reste la sirène, là, cherchant à l’atteindre d’un pétale, réveillant l’enfant intérieur de son être, propageant ce dernier dans l’esprit du sorcier. Jusqu’aux mots, jusqu’au changement étrange, venir ? Rejoindre ? Il n’y pensait point, se contente de ce qui est offert finalement… « je l’ai oublié… » La possibilité n’est point, une prochaine fois, volonté de l’héritier et l’impossible décision à prendre. Accepter ou refuser la proposition, se délaisser d’un poids trop grand, venir dans ce qui n’a jamais existé… Silence, attente et finalement le premier bouton se défaisant. Tout est loin de la lenteur presque douceur offerte à la beauté. Non, tout reste si mécanique, si recherché, chaque vêtement venant se plier, pour ne laisser sur un coin de la pièce qu’un tas bien rangé, que des chaussures à côté venant se trouver. Ne reste que la dernière pièce, ce dernier vêtement permettant de cacher tant. Le secret ne venant point, ne voulant être révélé et pourtant l’impossibilité de ne point continuer, de ne point finir par enlever le reste d’une tenue, les boutons défaits peu à peu jusqu’à pouvoir enlever le caleçon mi-longs. Jusqu’à découvrir la sensation d’une nudité certaine, les mains par automatisme venant sur les parties, recouvrant l’être, cherchant à ne point laisser entrevoir la cuisse secret. Quelques secondes seulement pour rejoindre, là, étrangement, s’éloignant au possible de l’être, de l’autre côté du bain pourtant étroits, les jambes venant se croiser, se rencontrer et l’observation ne cessant. Les mains toujours trop bien placées surement, sous l’eau et la gêne de l’instant. Non tout n’est point changé, reste l’impossible de réagir dans la normalité. Respiration mécanisée et le regard sur le corps autre venant se laisser aller, à défaut de savoir comment approcher. De connaitre les principes même d’un bain partagé.
Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t1383-la-mecanique-du-c
Invité
Invité
Anonymous
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyLun 6 Juil - 3:03

Un chef d’oeuvre, une véritable merveille. C’était de ces quelques mots que la reine de glace l’avait marquée, des mois (une éternité) plus tôt. À ses yeux, le corps de la née-moldue n’était qu’une toile vierge à sublimer, une identité à créer d’un coup de pinceau. Le tableau, s’il n’avait finalement jamais été terminé, lui avait suffisamment plu pour qu’elle l’examine parfois sous tous les angles. Perchée sur la pointe des pieds, la née-moldue la laissait alors l’analyser tandis qu’elle marchait inlassablement en cercle autour d’elle, notant les réactions les dessins à corriger les nouveautés à apporter. Sans doute l’aurait-elle fait tourner sur elle-même, eût elle été quelqu’un d’autre. Plus exubérante, plus chaleureuse. L’artiste ne s’embarrassait cependant jamais de telles démonstrations : un sourire, un claquement de langue contre le palais, des doigts froids parcourant la peau autrefois laiteuse pour observer ses créations danser à la surface de l’épiderme. À chaque trait, c’était une part d’elle qu’on souillait. Des cicatrices cachées aux points de beauté dissimulés, le relief même des zones touchées avait changé, bombé par endroits, laissant par la suite aux plus tactiles, et ils étaient nombreux, le soin d’en suivre le tracé. Un chef d’oeuvre oui, impersonnel et n’appartenant plus à personne. Surtout pas à elle-même. Toutefois et heureusement, pas à Aletheia non plus, qui n’avait pas eu le temps de signer son oeuvre avant qu’elle lui échappe. Peut-être cet état de fait avait-il ensuite rendu les choses plus faciles pour elle ; les marques bleutées sur les hanches, les marques rougeâtres dans le cou, les regards s’attardant sur les courbes ne la concernaient au fond pas vraiment. C’était le chef d’oeuvre qu’ils marquaient à leur tour et encensaient. Le chef d’oeuvre qu’ils payaient, souillaient davantage, s’appropriaient sans hésiter.
Persephone, elle, était enfouie quelque part à l’intérieur, à l’abri. (Non ?)

Rarement, les yeux qu’on posait sur elle semblaient transpercer l’enveloppe corporelle étrangère, s’attaquant directement à l’âme qu’elle pensait pourtant avoir bien protégée. L’agitation naturelle devenait instinct de survie, révélant dans son sillage les tourments et la rage piétinée. Sourires légers se paraient de bords tranchants, réflexions candides cherchaient à entailler : dépossédée d’elle-même, elle n’avait plus pour arme que sa voix et, désespérée de détourner l’attention des coupables, elle s’en servait avec agilité. Qu’on s’attarde donc sur ce qu’elle avait déjà perdu et qu’on reste à distance de ce qu’elle tentait laborieusement de garder pour elle. Le regard de Potter, pour sa part, ne semblait jamais s’intéresser assez à ce qu’elle était pour réellement lui donner envie de mordre. Aujourd’hui encore, elle le laisse donc détailler le corps qu’on lui a pris, sans pour autant se sentir observée. Glissent sur elle, les oeillades et les lueurs d’approbation, incapables de la toucher. Incapables de l’atteindre, s’est-elle convaincue. L’homme-monstre ne peut après tout plus voler ce qui l’a été il y a longtemps déjà. Chasseur n’a plus rien à attraper, plus rien à arracher et elle n’a certainement plus rien à offrir d’autre que son éternelle dissonante mélodie. C’est probablement pour cette raison qu’elle ne ressent plus aucune peur à son approche : que pourrait-il donc faire qui ne lui ait pas été fait ?

Le pétale vole, s’écrase, flotte à la surface. Semble amuser le client à la façade généralement faite de marbre. Elle hausse un sourcil, en profite, enchaîne les attaques détournées, les provocations puériles, presque sûre qu’il sera trop coincé pour la rejoindre. À tort, visiblement. “Je l’ai oublié…” Un rire. Pratique. Oublié dans la pièce d’à côté, il pourrait tout aussi bien aller le chercher, n’est-ce pas ? Elle s’apprête d’ailleurs à le lui signaler, lorsqu’il porte une main à ses vêtements. Pour s’en défaire. La surprise froisse un instant ses traits, avant qu’elle ne remette le masque en place, prudemment neutre. Et, puisque pour une fois d’actrice elle est passée à spectatrice, elle ne se prive pas de le fixer de ses grands yeux. Ne cherche pas à mimer l’intérêt ou un désir surfait : c’est l’amusement provocateur qui danse dans les prunelles claires, la part victorieuse de la catin devenue maîtresse de la situation, même pour un seul moment. “Je ne te savais pas si pudique,” ment-elle tranquillement alors qu’il hésite, se rappelant laborieusement de l’époque où elle-même l’était, comme le voulait l’époque. Pousse le vice jusqu’à laisser ses yeux glisser de son torse à la dernière pièce de tissu dont il peine apparemment à se débarrasser. Au coin des lèvres, l’esquisse d’un sourire, qui ne disparait pas quand finalement il se décide.
Au moins, Gabriel n’est pas désagréable à regarder. Elle l’aurait fait pour quelqu’un d’autre aussi, évidemment, pour le plaisir de mettre mal à l’aise quiconque avait l’audace de vouloir partager sa couche, mais l’avantage n’est pas à négliger. Quand il tente tant bien que mal de se couvrir de ses mains, elle ne retient pas un autre rire,  l’oeil toujours pétillant. “Ce n’est pourtant pas la première fois que tu me rends visite.” Elle ne l’avait toutefois jamais vu, il est vrai, nu, comme bien d’autres de ses clients. C’était elle qu’on aimait défaire de ses robes, ses corsets qu’on aimait démêler. Là aussi, se disait-elle, c’était pour eux une manière d’asseoir leur domination : l’homme vêtu jouant de la poupée sur laquelle il a un pouvoir illimité. Alors quand il la rejoint dans la baignoire, elle se demande un peu pourquoi il s’expose malgré la gêne évidente, sans rien avoir à y gagner, puisqu'elle se donnerait après tout ici comme ailleurs.

Le corps, lourd, fait trembler l’eau, qui manque de déborder. La née-moldue se repositionne pour accueillir la présence nouvelle, et ses muscles se crispent. Derrière la légèreté qu’elle porte en étendard, il y a l’angoisse de la perte de contrôle. La situation lui est inhabituelle et, pour cette raison, est dangereuse. Peaux qui se frôlent, des mollets aux cuisses et puis aux pieds. Si sa propre nudité ne la dérange pas, c’est la proximité soudaine qui la met elle aussi mal à l’aise, ce qui l’agace considérablement. Malgré son amusement, il est finalement bien plus facile de se plier aux désidératas d’imbéciles rechignant à se dévoiler. Son regard ne cille cependant pas, bien qu’il soit à présent planté dans celui de Gabriel, et brille de défi. Elle ne veut pas encore réfléchir à ce qui arrive après, préfère savourer encore un peu l’illusion de contrôle qu’elle a réussi à créer au beau milieu des doutes et du chaos. Ses bras rentrent à leur tour dans la baignoire, une main venant retirer quelques mèches collées à son cou et à son visage, l’autre jouant encore une fois avec un pétale, dont elle se saisit pour le lui montrer, la mine joueuse. “Si tu les rassembles tous, peut-être pourras-tu relâcher tes mains.” Le commentaire est rieur, tandis qu’elle pousse vers lui les fleurs éparses, agitant à son tour la surface de l’eau. “À moins que tu aies peur de ne pas savoir quoi en faire d'autre ?” Jeu devient morsure entre ses lèvres sucrées, provocation à peine voilée de celle qui se sait de toute façon coincée.
Revenir en haut Aller en bas
Gabriel Potter
fresh muggle of bel air
Gabriel Potter
crédits : kraeken (avatar) clem (profil gif), astoria (signature gif), astra (signature), corvidae (icon)
face claim : xavier dolan
pseudo : figaro/amandine
marche ou rêve (juillet 1914) 5F0zNOsN_o
études : poudlard, serpentard (1900-1908)
particularité : les crocs sortant sous les éclats d'une lune pleine, malédiction cachée
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyMer 8 Juil - 22:26

Pourquoi se laisser glisser ? Se laisser aller ? Pourquoi ne pas seulement observer ? Dessiner dans son esprit les courbes déjà pourtant connues, se redécouvrant d’une toute autre manière sous l’eau appréciée. Il serait si facilement de commander, d’exiger à ne point venir l’y rejoindre, à grogner même rien qu’un peu, un refus contre lequel la payée ne pourrait rien faire. Serait contrainte de céder, de tout donner. Ne pourrait que se résoudre à accepter cet état de choses. Pourtant ce n’est point ce qui vient, ce qui survient. Le manque de sommeil, les idées embrouillées, ce tout venant finalement se former et cette nouvelle vérité, celle que rien ne pourra enlever, celle que rien ne pourra changer. Oh non, cette pensé vers laquelle l’héritier se laisser aller, dans la cohue de la psyché. L’obéissance étrange, contraire aux actions habituelles. Non, le soldat n’obéit qu’au général, pas à une fillette, encore moins quand l’ichor d’impuretés est façonné. Mais C’est pourtant le chemin emprunté quand les vêtements commencent à glisser, quand ce tout n’est plus vraiment ce qu’il était. La gêne étrange, normale pourtant de l’être pour qui l’intimité toujours sera problème, jamais ne pourra totalement devenir évidence. Parce qu’il n’est point encore transformé, parce qu’il ne sait point en encore que tout ceci prendra un sens nouveau. Que dans quelques temps tout changera, que tout se transformera, que cette gêne ne sera plus, plus tellement semblable parce que le loup existera, que le tout se muera en autre réalité. Non, tout cela reste encore flou, si lointain. La seule pensée venant est la marque, la cicatrice, la seule restant du traitement barbare, de cette presque mort n’étant point survenue, de cet instant se perdant dans le lointain. La douleur parfois revient, surprend, seul souvenir persistant de l’état actuel. Caché la nudité pour ne point permettre d’observer la nouvelle réalité. Pour laisser de côté la gêne certaine d’offrir son corps à sa vue, de lui permettre de détailler, elle qui n’en a toujours aperçu que des bouts montrés à la hâte dans des échanges compliqués par le tempérament étrange de l’être. Des instants choisis, procédure particulière loin de ce qu’il offre maintenant quand elle dévisage, quand elle envisage ce qui n’est point encore montré. Quand tout prend cet autre chemin. Le sourire sur ses lippes, l’instant étrange, amusement certain contre lequel il ne sait comment réagir. Les mots venant dérangeant, menaçant rien qu’un instant de s’en aller, de s’éloigner. De faire chemin arrière, retourner à ce qui est connu, véritable possibilité. Grognement s’exprimant tandis que les épaules sont haussées, que les mots ne viennent pas vraiment, comme bien trop souvent. Tout glissant, morceau de viande l’espace d’un instant dans le regard lointain, dans les prunelles appréciant. L’instant venant se façonner dans l’esprit, trouver sa place, il n’y pense pas, pas encore à la préciosité de la chose. La place de la putain qu’il prend l’espace de quelques instants, lui, détaillé sous son œillade, observé sous toutes les coutures, action à laquelle la beauté est surement bien trop habituée.

Observation de deux regards, de ce qui est, ce qui ne changera plus quand les vêtements disparaissent totalement. Que tout prend cette tournure différente. Et les mots viennent encore, toujours combler le silence, à l’inverse de sa personne, de ses facultés, de tout ce qui est bien trop apprécié. Mutisme continuant, comment exprimer ce qui n’est point compris ? Comment avouer les faiblesses de l’être sans passer pour faible, sans entrouvrir la porte de la boite de pandore ? Déversés tous ses maux, toutes ses faiblesses et pourtant au fond, pourrait se trouver l’essence, cette parcelle étrangère au soldat de plomb, à l’opposé de l’être mécanique qu’il est bien trop souvent. Non, il ne rendait pas visite pour le premier instant, non, habitude prise, appréciée même si cela ne sera jamais reconnu, jamais exprimé clairement mais ce tout est présent, ce tout reste, continue, encore et toujours. Ce tout qui le pousse à franchir cette porte et non une autre quand les pensées affoles, quand la peur cachée dans les entrailles survient pourtant. Mais tout cela la poupée continuera de l’ignorer, ne verra que la surface, que cette gêne et non tout ce qui n’est point exprimé.

Entrer, prendre possession de son lieu de repos, laisser l’eau venir contre le corps, laisser la sensation de flotter envahir rien qu’un peu. Inhabituelle, bien loin de l’empressement constant dont faire prendre l’être. L’eau n’est toujours là que par nécessité, encore plus souvent dans la vie du chasseur, chassant le sang, les marques, lavant les péchés, rien qu’un peu, malheureusement. Aucun regret, jamais dans le métier, dans les décisions nécessaires. Dans tout ce qui est emporté, dans tout ce qui est soufflé, laissé, là, dans tout ce qui revient, encore et toujours dans tout ce qui ne cesse, comme ses peaux venant se frôler. Là, dans ce qui n’est pas charnel, n’est pas la possession, non, c’est autre chose, un nouveau commencement, une continuation particulière. Et le regard, dans le sien, et le tout, le besoin de continuer à cacher. Pourquoi ? Par impossibilité de céder totalement, de laisser dévoiler ce qui a changé. La proposition venant, moqueuse comme bien souvent, rieuse. A-t-elle déjà autant ri en sa présence ? Il ne pense pas, ne se souvient de la dernière fois. Y avait-il seulement prêté attention ? Sans doute pas. Les pétales venant à sa rencontre, les pétales, qu’il finit par rassembler un peu d’une main, là vers ce qui ne doit point être observé, ce qui ne doit point être montré, découvert, en aucun cas. Et ce tout vient se former, étrangement, rassembler, permettant de se laisser aller, au moins rien qu’un instant, rien qu’un peu, assez finalement pour détendre rien qu’un peu ou est-ce l’eau qui change ce tout, qui le transforme en autre idée ? Impossibilité de continuer de s’en assurer quand le reste survient, quand finalement, le tout devient, revient, les mots, leur facilité à venir perturber le fonctionnement normalisé de sa personne. Là, quand elle se joue de lui, encore une fois, la fois qui n’est toujours pas de trop, qui devrait pourtant. Mais non, elle ne vient pas, ne survient pas en cet instant. Et pourtant la colère aurait pu décoller de cette peur prononcée, non point de peur de les occuper à autre chose, non le sentiment est bien plus lointain, terreur de ce qu’il devient, de ce qui changera. La colère qui devrait venir mais ne vient pas quand le reste continue, quand l’idée se poursuit. L’autre main venant à son tour rassembler les pétales contrer les mots, de son étrange manière. « Quels sont tes propositions. » Calme apporté par le liquide ? La fatigue ? Tout autre chose ? Rien n’est certain seul reste la vérité de l’instant, là, dans l’œillade échangée, dans ce qui est demandé, comme jamais auparavant…
Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t1383-la-mecanique-du-c
Invité
Invité
Anonymous
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyLun 20 Juil - 15:43

“Quelles sont tes propositions ?”

Le rire cristallin qu’elle laisse s’échapper n’est pas calculé, aussi soudain que cassant, bien loin de ceux qu’elle lui accorde habituellement. Son honnêteté n’est toutefois jamais à l’avantage de ceux à qui elle l’offre, et quand elle arrête de rire, c’est pour lui adresser une moue déçue. “Je prends ça pour un oui.” La malice disparaît de son intonation pour faire place au mépris, pour la première fois depuis qu’il a choisi de venir se perdre entre ses draps. Le masque craque, rien qu’un peu, un court instant révélateur, dévoile dans ses failles le dédain qu’elle ressent envers ceux qui pensent détenir le pouvoir.
Lâches sont les hommes, finalement, du plus timoré au plus carnassier. Il est après tout plus facile de croire le rapport consenti et sans imbalance de pouvoir, moins honteux que de s’admettre à soi-même que sans échange d’argent on serait seul, tout simplement. L’illusion de choix qu’il lui offre (qu’ils lui offrent presque tous, ces nobles ordures) est risible, parce qu’elle lui suggérerait bien d’aller les foutre au feu, si vraiment la décision lui revenait. Bien sûr, ce n’est pas le cas. Que croit-il donc ? La biche ne montre pas au chasseur comment la tuer, la proie ne tend jamais à se rendre disponible pour le prédateur.

Potter inverse les rôles, qu’il le remarque ou non, par sa perte de moyens. Immergé, peau nue, regard qui fouille son corps, les mains paralysées lorsqu’elles ne sont pas guidées, il n’a rien d’un puissant. Un gosse, à peine. Un môme aux phalanges peintes en carmin depuis longtemps, suffisamment souillées pour qu’elle s’étonne presque que l’eau ne se teinte pas elle-même de nuances rosées. Mais un môme quand même. Et, tout comme il pourrait soudainement décider de se saisir de ses cheveux pour pousser sa tête sous l’eau jusqu’à l’y noyer, elle pourrait se lever pour l’abandonner, le laissant seul avec ses péchés. Peut-être saurait-il alors que faire de lui-même sans avoir besoin d’être guidé, le chasseur retrouvant ses instincts premiers. “Je suis payée pour être à ta disposition Gabriel, pas pour réfléchir.” Le sourire qui gracie ses traits est sans profondeur, idiot et léger ; la façade remise en place, elle pourra à nouveau prétendre avoir piqué sans y avoir songé. “Et certainement pas à trouver ce que tu pourrais faire de tes mains.” Lorsque cela l’arrange, le jeune homme aime oublier leur place respective. De la fugitive qu’il avait pris tant de plaisir à traquer à la pute qu’il rejoint dans la baignoire tout juste remplie par ses soins, il semble se complaire tout autant qu’elle dans leurs mutuelles dissonances. Dans ses yeux, elle se reconnaît à peine. Tant mieux : elle évite de toute façon de s’y chercher. “Tu ne sembles pourtant pas manquer d’imagination lorsque tu es armé,” lance-t-elle tout en l’arrosant de quelques gouttes d’eau en remuant exagérément ses jambes. À la lisière entre le jeu et l’attaque, pousser en tentant d’éviter les coups qu’il rendrait certainement si elle vacillait. “D’une baguette ou d’un crayon.” La précision est presque douce à présent, s’apparentant à un compliment. Qu’elle le pense ou non, quelle importance ? Son opinion ne l’intéresse certainement pas : ils ne paient pas, eux non plus, pour être analysés, décortiqués puis critiqués. Elle ne s’en est évidemment pourtant jamais privée, échappant bien souvent aux conséquences des mots susurrés d’un battement de cil, de ses lèvres qu’elle savait ensuite où poser. Il fallait bien s’occuper.

La provocation actuelle aurait pu la contenter ; ne lui demandait-il pas l’impossible ? Malgré son agacement, cependant, l’idée de garder le contrôle un peu plus longtemps est trop tentante pour ne pas s’en saisir. “Mais puisque je suis généreuse, quelques idées : caresses.” L’une de ses mains glisse, s’approche de celle de Gabriel. Du bout de l’index, elle trace des lignes imaginaires sur le dos de sa main, puis remonte sur l’avant-bras, aussi loin qu’elle en soit capable vu la distance imposée. Le contact, comme tous ceux qu’elle offre, est volatile, et s’échappe lui aussi elle s’agite une nouvelle fois, basculant finalement pour se tenir sur les genoux, glissés entre les jambes du jeune homme. La née-moldue se redresse alors, les yeux à la hauteur des siens, et pose cette fois-ci une paume plus décidée sur son épaule. “Massage.” Elle énonce, le ton détaché, l’air presque scolaire. Pour peu, on la croirait de retour sur les bancs de l’école. Ou en train d’elle-même donner cours. L’idée l’amuse suffisamment pour que le sourire qu’elle aborde soit sincère, et elle appuie doucement sur l’omoplate du chasseur, se rapprochant davantage. Les gestes sont délibérément lents, peau qui s’attarde sur celle de l’autre, dessine les muscles crispés, appuie. Avant d’encore une fois s’échapper, le corps retombant sur ses talons tandis qu’elle s’empare en même temps du tube de savon posé sur le rebord. L’exhibant, l’oeil pétillant, elle conclut : “nettoyage.” Et elle le passe sur son torse après l’avoir rapidement immergé, observant la mousse se former sur sa peau d’un air toujours particulièrement concentré. “Je suis après tout venue pour me rafraîchir, ou l’as-tu oublié aussi ?”
Revenir en haut Aller en bas
Gabriel Potter
fresh muggle of bel air
Gabriel Potter
crédits : kraeken (avatar) clem (profil gif), astoria (signature gif), astra (signature), corvidae (icon)
face claim : xavier dolan
pseudo : figaro/amandine
marche ou rêve (juillet 1914) 5F0zNOsN_o
études : poudlard, serpentard (1900-1908)
particularité : les crocs sortant sous les éclats d'une lune pleine, malédiction cachée
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyLun 20 Juil - 15:45

Regard devenant légèrement glacial, l’espace d’un instant, parler des peurs en aucun cas n’est à l’ordre du jour, c’est l’opposé, c’est le besoin de tout enfermer, de tout éloigner, de ne plus penser à ce qui arrivera finalement, ce qui se perdurera sur les années à venir. Non pas en cet instant, pas avec elle. Pas quand tout est poussé vers cet oubli de lui, de cette psyché compliquée, là, quand l’eau vient légèrement bercer. Il ne répond pas, laisse le regard noir accordé la seule réponse qui soit, le sujet à ne point continuer, à ne point amplifier sinon ? Sinon quoi ? Lui ferait-il du mal ? Il le peut, sait le faire, elle le sait, se souvient de leur dernier échange, de tout ce qu’il a provoqué, de tout ce qu’il a entrainé. Et pourtant tout est si différent maintenant, opposé à l’instant premier, chasseur est devenu proie sans le remarquer, accepte d’obéir, de se laisser conduire par les propos de la malicieuse. De finir dans ce bas, près d’elle, trop pour sa propre sécurité mais ce n’est pas ce qu’il cherchait ? La trouver, faire cesser les pensées à son contact ? Comme elle seule sait le faire ? Comme elle seule en a les capacités ? Oui, l’idée principale, totale même mais maintenant, tout prend cet autre sens finalement, tout part dans cette autre direction sans qu’il ne sache quoi en penser. Parce qu’il ne pensait point se retrouver épris d’une si grande gêne. Découvrir encore une fois comme les échanges de ce type ne sont que complications pour l’être. Que rien n’est finalement résolue, que tout ne fait que s’amplifier sous la nouvelle réalité. Sous la cicatrice qui sur la cuisse droite a tout changé.

Les mots claquent, viennent, surviennent, ne laisse rien finalement, seulement eux, seulement ce qu’ils expriment. Elle qu’il paye, réalité de l’échange. Vérité finalement de ce qu’ils sont, l’un paye, l’autre s’exécute, pas de réflexion, pas d’envies non, au final elle n’est que l’instrument dont il peut se servir à sa guise tant que les gallions sont dépensés. Et pourtant, plus rien ne parait aussi simple, aussi codé en cet instant, quand il s’invite dans son intimité dans ce qu’il ne pensait jamais faire finalement. « Et je suppose que ton esprit vaut bien davantage que ton corps. » Parce qu’il sait ce qu’elle peut cacher à l’intérieur, cette réflexion, ces pensées, cette capacité si utile finalement. Pour une sang de bourbe, il reconnait intérieurement sa facilité à l’utiliser pour contrôler autrui, à une autre époque, quand les tatouages n’étaient nullement, quand elle n’était point marqué. Quand ils n’étaient que deux étudiants à Poudlard et que rien ne les prédestinait à un jour se retrouver dans cette situation. Ses mains les occupées, oui ce n’est pas aussi compliquée habituellement mais rien ici n’est simple, c’est elle, ce qu’elle provoque, ce qu’elle arrive à entrainer et lui cédant, trop sans nul doute, bien trop. Sans même le remarquer finalement. Le sourire malicieux apparait sur ses lippes, rien qu’un instant oh oui, il sait comment les utiliser, avec une arme, pour mieux détruire, pour mieux punir, la simple pensée dévoile les dents carnassières. Non, il ne changera jamais totalement, l’idée d’une traque réveillant toujours un certain élan de joie qu’il ne cachera point, encore moins à celle qui connait cette facilité. Et le crayon, aussi même si cela est plus mystérieux, personnel, ce n’est point pour tout le monde, pour elle oui, des croquis, tellement de sa personne, toutes les coutures, ses tatouages. Son regard, ses lippes, sa peau, elle toute entière et là tout de suite, il pourrait également la dessiner de milles et une nouvelles manières. Le silence reste, s’il était autre, sans doute aurait-il osé avouer qu’il était bien plus simple de tenir un objet que de laisser ses mains vagabonder sur son corps, étrangeté de circonstance. L’eau vient toucher mais n’arrive point à entrainer une quelconque forme de noirceur, seulement un laisser faire et une main envoyant de l’eau dans la direction de l’Aphrodite.

Caresse, c’est finalement tout ce qu’il retient de ce qu’elle annonce. Caresse, le caresser lui ? Pas le temps de penser que déjà la main glisse, s’évapore bien trop vite mais la sensation reste, perdure tout le long de l’avant-bras, dévoile sur son passage des millions de frissons. Là quand elle bouge, quand la position change, quand tout se dévoile d’une autre manière, l’observation de l’eau coulant sur ses formes, sur la beauté qu’elle offre mais ce moment de contemplation s’achève bien trop vite quand le nouveau mot et prononcé. Le masser ? Lui ? La masser elle ? Il finirait certaine par détruire son dos, par casser quelque chose, bien peu habitué à la délicatesse ne comprenant sans doute que peu ce mot finalement, presque pas, une idée lointaine. Et le frisson vient, là sur cette main contre l’épaule, sur la sensation finalement de massage donné, offert, là et le regard qui se ferme. Gabriel Potter serait-il en train d’apprécier ? De se détendre en compagnie d’une sang-de-bourbe ? D’une catin ? Sans nul doute. La sensation bien venue, la tension disparaissant peu à peu, se propageant dans l’être, encore un peu plus jusqu’à ce que tout cesse, bien trop vite à son gout, le regard s’ouvrant bien trop vite, l’éloignement qu’elle provoque, trop vite à son gout, le léger grognement de désapprobation qui se fait entendre. Avant que tout ne change encore une fois. Là, l’utilitaire, le savon venant sur ses doigts, là, qu’elle laisse s’appuyer contre son torse, la mousse se formant contre la peau et les mots venant, encore une fois. Oui, elle était venue pour cela la malicieuse et tout a changé parce qu’il l’a suivie, parce qu’il n’a pu s’empêcher de s’approcher et il laisse faire l’être, entre sensation plaisante et déplaisantes, non habitude d’être toucher de la sorte, aussi longtemps. Et ce sont finalement ces mains qui s’emparent du savon, qui viennent contre la carne de la catin, là, le bras pour commencer, les mains finissant par descendre plus bas, effleurer l’espace d’un instant. « Le message n’est pas déplaisant. » Aveux à demi-mot tandis que l’être frotter l’autre bas sans doute avec moins de douceur qu’elle. Non, il ne connait que peu le mot, que la sensation, que ce tout. « Pour la chevelure il serait plus aisé que tu te tournes. » Pourquoi se contenter du corps ? Pourquoi négliger certaines parties ? Il attend l’obéissance mais le ferait-elle seulement.
Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t1383-la-mecanique-du-c
Invité
Invité
Anonymous
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyLun 20 Juil - 15:46

L’orgueil masculin est si fragile. Toujours prêt à se briser, morceaux éparses dont ils ne semblent savoir que faire après les faits. Une réflexion, deux mots accolés, un frôlement pourraient suffire à le piétiner.
Si les réactions sont diverses, elles partagent toutes l’indignation de ceux qui n’ont pas l’habitude d’être rabaissés. Encore moins par une femme. Dans tous les regards, l’outrage. Pourraient porter leur main à leur poitrine, simuleraient presque une blessure mortelle — comment diable allaient-ils pouvoir s’en remettre ?

L’image est souvent risible, même pour elle, dont la fierté n’est elle non plus à démontrer. Risible parce que la plupart est incapable de contrôler les bas instincts de môme vexé, animaux aux gestes déplacés et à l’attitude de rois jusqu’à ce qu’on leur agite sous le nez quelque chose qui ne leur plait pas. Combien de fois s’était-elle rendue compte, trop tard, avoir dépassé les limites du gosse étant venu la voir ? D’abord, parfois, la défense par le rire, cette alternative là lui plaisant particulièrement puisque lui permettant de continuer à attaquer en toute impunité. Puis grognements regards noirs ou violence, invariablement, souvent les trois à la fois.
Gabriel Potter lui a offert chacune de ces réactions à des moments différents, et elle danse sur les limites qui lui évitent la dernière option avec plus ou moins d’agilité, selon les jours et l’humeur de l’homme-enfant. Aujourd’hui il est particulièrement facile à dompter, se contentant que de l’observer de ses yeux éternellement vides et elle pourrait risquer de pousser sa chance si elle n’y prêtait pas attention.
À son expression orageuse, elle répond donc par un sourire éclatant. Un battement de cil, peut-être. Il n’a jamais cru à son masque préféré, mais ça ne l’empêche pas d’en jouer.

Et lui de prétendre y croire, de temps en temps. Pour elle ou pour lui, elle n’en sait rien. N’a pas cherché à comprendre. “Je suppose que ton esprit vaut bien davantage que ton corps.” La née-moldue hausse un sourcil, peu impressionnée par ses dires. C’est bien son corps qu’il se paie, après tout. Elle n’a encore vu personne lui offrir des gallions contre des leçons particulières. Ah. Scratch that. Dolohov venait la voir exactement pour ça, mais il ne s’agissait malheureusement pas du genre de cours qu’elle offrait à Poudlard.
(Peut-être devrait-elle suggérer à Mishka et Gabriel de partager leurs notes de cours. Cela lui ferait gagner pas mal de temps.)
Le compliment ne lui fait donc ni chaud ni froid, mais elle lui adresse un sourire malicieux quand même. L’orgueil, masculin, fragile. Tout ça. “Flatteur.” À sa plus grande surprise, il lui répond par un sourire similaire, et cette fois-ci ce n’est pas elle qui agit comme un miroir. L’instant est volatile, et quand elle pose son regard sur sa bouche il disparaît déjà ; il est aussi souillé par le plaisir évident qu’il prend à se remémorer à quel point il aime blesser autrui, accessoirement. Elle s’en amuse quand même, ses propres lèvres s’étirant davantage en l’observant. La réaction était appréciée, servant de tremplin pour marquer les points nécessaires à ce que l’entrevue se passe bien pour elle.  

Et pour l’encourager à continuer à pousser.
Sous son toucher il frissonne, puis ferme les yeux lorsque le contact se prolonge. Le monstre au coeur de pierre est finalement bel et bien vulnérable. Elle ne devrait pas en être autant surprise : ne sont-ils pas tous les mêmes ? Ne sont-ils pas absolument répugnants, prévisibles dans leur atrocité partagée ?
N’utilise-t-elle donc pas exactement les mêmes procédés pour chacun d’entre eux, s’adaptant simplement aux nuances exprimées ? Si.
Pourtant, oui, elle est étonnée. Pas énormément. Suffisamment, toutefois, pour la distraire un moment. Sa main s’arrête, puis s’éloigne tandis qu’elle redirige l’action, refusant encore et toujours de perdre le contrôle. Potter grogne, la gratifiant d’un regard désapprobateur, et elle glousse, s’agite en réponse. Retrouve la dynamique connue et appréciée, le cocon sécurisant, la mélodie dont elle connaît les notes par coeur. À l’abri, lorsqu’elle passe le savon sur la peau de l’autre, flirte avec désinvolture, souffle le chaud et le froid.

Il s’empare de l’objet sans ménagement, puis se met à reproduire ses gestes sans un mot. Et avec, évidemment, bien moins de douceur. “Le massage n’est pas déplaisant.” Elle se saisit de la main qui semble plus prête à poncer sa peau qu’à la nettoyer, dirige le mouvement, la pression en l’observant d’un oeil critique. “Si tu masses aussi bien que ça, je préfère ne pas te demander de m’en offrir un à ton tour.” Une fois satisfaite par ce que Gabriel essaie piteusement de faire, elle relâche sa main et ajoute : “mais je pourrai aussi t’apprendre en t’en montrant davantage.” Entre les mots, un si tu es gentil à peine camouflé.

“Pour la chevelure, il serait plus aisé que tu te tournes.”

La déclaration est assurée, à mille lieues déjà de son regard confus lorsqu’elle avait commencé à le toucher. Se redressant une nouvelle fois dans la baignoire, elle joint ses deux mains pour créer un petit puit d’eau, qu’elle dirige juste au-dessus de la tête de son client pour laisser le ruisseau se déverser sur ses propres cheveux sans le toucher. L’eau dégouline sur son visage tandis qu’elle le regarde, à quelques centimètres à peine de lui. “Parce que tu es soudainement devenu un professionnel ?” Pique joueuse, sans grande profondeur, alors qu’elle s’exécute.
Se levant pour se retourner plus facilement, elle en fait presque un spectacle idiot, tournant sur elle-même. Dos à lui, elle serait néanmoins tout de suite moins à l’aise : aveugle, à présent, incapable de jauger de ses réactions afin de déduire quand s’arrêter. Peut-elle cependant réellement dire non ? Probablement pas. S'installant entre ses jambes, elle ramène les siennes à elle, avant de basculer légèrement en arrière. Son dos heurte le torse de Gabriel, un instant, suffisant pour lui permettre de récupérer le savon, qu’elle passe une nouvelle fois sous l’eau d’une main avant de lui tendre une nouvelle fois. “Je ne suis pas certaine de te faire confiance sur ce point,” glisse-t-elle comme une plaisanterie. Sans mentir pour autant : elle ne lui fait pas confiance tout court. La perte de contrôle ne lui plaît donc guère, son corps lui hurlant de sortir de la baignoire, son coeur battant plus vite que d’habitude.
Revenir en haut Aller en bas
Gabriel Potter
fresh muggle of bel air
Gabriel Potter
crédits : kraeken (avatar) clem (profil gif), astoria (signature gif), astra (signature), corvidae (icon)
face claim : xavier dolan
pseudo : figaro/amandine
marche ou rêve (juillet 1914) 5F0zNOsN_o
études : poudlard, serpentard (1900-1908)
particularité : les crocs sortant sous les éclats d'une lune pleine, malédiction cachée
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) EmptyLun 20 Juil - 15:47

L’impossible avancée, tout n’étant plus ce qu’il doit être, Gabriel Potter n’est plus, plus dans sa forme primaire, plus dans celle si souvent connue, dans celle qu’il possède ailleurs mais pas ici, pas avec elle, pas dans leurs échanges, pas dans tout ce qu’elle provoque sans en avoir la moindre idée, la moindre conscience. Non, elle ne sait tout ce qui est en train de se transformer, même lui oubli qui il peut être, devient cet autre, cette version changée, se développant grâce au manque de sommeil, aux pensées destructrices, à tout ce qu’il veut voir s’en aller, alors oui, le Potter se laisse entrainer dans les méandres d’un autre, d’une idée différente, avec elle. L’Aphrodite qui arrive si facilement, si aisément à retourner le cours de ses pensées à le changer, à l’amener à devenir bien plus docile, étrangement. Par l’humour, par la provocation, par le rire, par toutes ses petites choses pour lesquelles il pourrait aisément la tuer mais qui ici et maintenant prennent une autre tournure, bien moins sanglante. Le compliment venant, étrangement, parce que c’est le cas, l’esprit existe, en partie, est reconnu dans le fond même si rien ne sera jamais dit de la sorte. Tous les sangs-de-bourbe sont des idiots ayant volé leur magie pas vraie ? Elle aussi non ? La réplique qui vient, flatteur ? L’a-t-il été ? Peut-être sans vraiment le chercher, sans vraiment le vouloir, ce n’était pas son but, pas sa volonté, en aucun cas. Non, il exprimait seulement une pensée, une vérité, un corps, tout le monde peut en posséder, tout le monde peut l’en déposséder dans les circonstances actuelles mais l’esprit, il reste, perdure, aussi tranchant qu’au premier jour.

Les limites dépassées, non le Potter n’a point l’habitude d’être touché, encore moins dans leurs échanges, les limites qui, quand elles sont franchies, jamais ne prennent cette tournure d’exploration, d’intimité totale, les êtres mis à nus et elle et lui, là, dans ce contact qui ne devrait pas, dans la sensation de plénitude d’un instant, les mains venant masser, venant soulager des tensions bien trop existantes, bien trop présentes dans l’esprit et ce manque finalement provoqué par elle, par son éloignement, par ce qui aurait aimé être continué bien davantage. Bien plus longtemps. Bien assez mais la danse est dirigée, étrangement, à contre-courant de tout ce tout ce qui devrait se passer. Parce qu’il est le payeur, parce qu’elle est la marchandise, le résultat d’un échange, elle devrait être la chose entre ses doigts, point l’inverse. Mais l’idée même d’échanger ne traverse pas l’esprit de l’homme, pas là, pas quand l’envie le pousse à vouloir ressentir ses doigts contre sa carne, soulageant le poids dans l’être, dans l’esprit, dans le corps, dans le cœur (si cela était seulement possible).

La pensée parvenant d’où ? Il ne sait point, il agit, étrangement, incapable finalement d’être dans la douceur, autant qu’elle, de lui rendre ce qu’elle donne. Tentative presque totalement manquée et sa main finalement attrapée, pour tenter de faire cesser la torture. C’était donc si mauvais ? Oui, à l’entendre parler, les mots loin de vexer, pour une fois, qui déclenche même l’esquisse d’un nouveau sourire. Il pourrait lui dire comme la douceur n’est jamais sienne, qu’il ne sait comment la provoquer, mais tout cela elle le sait finalement, elle en a conscience, là, dans cet échange, là quand elle vient le diriger pour rendre le tout moins tortueux, pour l’entrainer vers un semblant de délicatesse, déjà tellement pour l’être. Et l’apprentissage proposé, s’il est gentil bien entendu. Le questionnement venant dans l’esprit, qu’est-ce qu’elle pourrait lui apprendre, là et maintenant ? Sans doute bien de choses. Et ce « montre-moi » qui vient se prononcer, là, dans leurs regards si proches, dans cette proximité étrangère dans cette tournure qui n’aurait pu se dérouler s’ils n’avaient été eux, là, ensemble finalement. Et être gentil ? En est-il capable ? Non ? Oui ? Peut-être, il ne sait finalement, ne pourrait que le découvrir à son contact.

L’envie d’un instant, s’occuper de sa chevelure, de ce qu’elle attendait non ? Se laver, se changer les idées, ne point être dérangé par sa personne, mais il est là, il fait partie du paysage, de cet instant, elle n’y échappera pas, plus maintenant. Et l’idée venant et attendant la réponse, la sienne. Mais elle ne vient pas, pas tout de suite, non, c’est l’eau qui éclaté sur sa propre chevelure, c’est la rivière qui descend le long de son corps. Le regard de celui qui ne comprend pas vraiment mais qui laisse faire pourtant tandis que les mots viennent, tandis qu’elle le perd, une nouvelle fois dans ses acrobaties langagières où il ne peut pas vraiment la suivre. Professionnel ? En aucun cas mais elle le savait d’avance n’est-ce pas ? Les failles, tout ce qui n’est pas compris, tout ce qui ne se comprenait jamais vraiment totalement, tout ce qu’elle entraine aussi, elle sans le savoir surement… Pas dans la totalité, pas dans ce qui se passe dans l’intérieur de l’être. Et finalement, elle obéit, accepte de se retourner, de lui offrir son dos. Le choix ou la contrainte de l’argent ? L’être ne se pose pas la question, l’oublie finalement comme tant d’autres pour se concentrer sur le résultat sur ce qui fait frissonner sans qu’il ne le veuille totalement. La promiscuité créée par la situation, son dos contre son torse et la respiration accélérant un peu trop certainement. Le manque d’aise et tout se compliquant mais il l’a voulu n’est-ce pas ? Le savon tendu et les mots venant, ce qu’elle avoue dans une plaisanterie. Et les mots qu’il n’ignore pas, auxquels il ne répond pas de suite pourtant, la main venant savonner la chevelure avant d’abandonner l’objet pour laisser ses deux paluches venir contre la crinière soigneuse qui vient se relever sur la tête de la jeune femme et il observe, le reste de savon coulant le long de sa nuque et le doigt venant suivre le tracé dans cette étrange danse… « il ne faut pas me faire confiance. » Qu’il avoue, non, il pourrait si aisément lui tordre le coup et n’en avoir aucun problème, il pourrait faire beaucoup, trop de mal, car c’est ce qu’il est le prince des enfers, pas le petit archange doux… Mais pourtant aucun mal n’est fait, non à la place la main vient enserrer la taille sans contraindre pour autant, rapprocher les êtres et laissé le silence passé, rien qu’un moment, rien qu’un instant, sans rien exigé d’autre que ce contact, sans rien demandé d’autre.. Avant que tout ne change, avant que tout ne se rompe et que les mains viennent créer un puits d’eau venant se déposer le long de la chevelure. « une tête sous l’eau éliminera le tout. » Mais il ne le fera pas, n’ira pas jusqu’à pousser son visage sous l’eau, de ses mains, car il détruirait, car il ne serait pas tendre, car elle détesterait n’est ce pas. « mais je ne suis pas un professionnel. » Qu’il vient rajouter, tout en laissant son souffle se perdre dans sa nuque, tout en appréciant sans doute trop cet instant, bien plus qu’elle ne peut le voir de dos, là, quand le sourire vient bien trop souvent sur le visage. Mais pourtant, elle remarquera ses lèvres qui viennent se poser contre sa nuque presque sans qu’il n’en ait conscience, le geste dépassant les pensées, étrangement.
Revenir en haut Aller en bas
https://forthegreatergood.forumactif.com/t1383-la-mecanique-du-c
Contenu sponsorisé
marche ou rêve (juillet 1914) Empty
Message (ϟϟ) Sujet: Re: marche ou rêve (juillet 1914)   marche ou rêve (juillet 1914) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
marche ou rêve (juillet 1914)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Minerva McGonagall, Naiara Fabregas, Theodora Templer - du 10 juillet au 26 juillet
» (c)rève moi
» marché
» le marché aux liens
» le marché des esclaves

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
for the greater good :: reste du globe :: Retourneur de temps, rps alternatifs :: Retourneur de temps-
Sauter vers: