on est de son enfance comme on est d'un pays. w/archie

@Archibald Weasley

(Début Août 1914, Le Terrier) Abel était mitigé.
Les bons et mauvais moments s'enchainaient. N'était-ce pas après tout ce qu'on devait attendre d'une guerre ? Peut-être devrait-il s'estimer plutôt chanceux de connaître quelques moments joyeux. Si Abel n'était pas vraiment du genre à apitoyer sur son sort, il était rare de le voir se contenter du minimum également. Du moins, ce n'était plus le cas. Alors, mitigé était le terme. Un entre-deux qui le dérangeait. Besoin d'en parler à quelqu'un.

Le Terrier. Un refuge dont il n'avait pas admiré les courbes alambiquées depuis plusieurs mois. Qui lui manquait beaucoup aussi. L'époque particulière où il venait ici très régulièrement rendre visite à son parrain, n'ayant aucune autre préoccupation que le nombre de cogneurs qu'il allait se prendre dans l'après-midi, lui manquait terriblement. La nostalgie l'avait frappé au retour de San Juan, où il avait passé un week-end romantique et libérateur avec Minerva. Se retrouver. Avec elle et lui-même. Il en avait eu besoin. Et elle aussi. Les nouvelles qui avaient suivi ne l'avaient pas rassuré, notamment l'état d'Albus. Au moins il était vivant. Amoché, mais vivant. Le cœur vengeur, l'heure des représailles viendrait plus tard. Le cercle vicieux des vendettas ne faisait que commencer.

Toc, toc.
Il réajusta le col de sa chemise. Hécate ne supporterait pas de le voir mal froqué. Léger sourire se dessinant au coin de ses lèvres à la pensée de la dame rousse. Ce fut Archie qui lui ouvrit la porte. Dévoilant sa dentition qui mériterait bien quelques réajustements, il prit le Weasley dans ses bras. C'était bon de se sentir chez soi. « Parrain. » Dans ce mot transparaissait toute l'admiration et la gratitude qu'Abel vouait à cet homme. Ami de son père, soutien de sa mère, une chance qu'Abel l'ait eu dans sa vie. Dans les bons comme dans les pires moments. Archie ne l'avait jamais déçu. Sa famille comme la sienne, le Terrier comme lieu de paix et de réconfort. « Je sais que je ne suis pas venu depuis quelques temps, j'espère que tu ne m'en veux pas. J'ai tant à te raconter. » Il était un peu honteux de ne pas être venu ici plus tôt, surtout par les temps qui courraient et les évènements tragiques qui s'abattaient sur la capitale. Un peu d'air frais faisait le plus grand bien. « J'espère que tu n'as pas jeté tes vieilles balles moldues. Et que tu ne te fais pas trop vieux. » Déclara-t-il dans un clin d’œil. Un rugby sous le soleil estival lui semblait une bonne idée. Abel ne savait pas vraiment s'il allait tout raconter à Archie. Son histoire avec Mina, les rebondissements qu'ils avaient connu, les découvertes qu'il avait fait sur Albus et sur le lien qui le reliait à Gellert, sa rencontre avec Henry Potter et le pacte qu'il avait passé avec le diable.
Il s'en était passé des choses, depuis le temps.
Ou juste quelques mois, en réalité.

@Archibald Weasley

(Début Août 1914, Le Terrier) Archibald avait toujours accueilli des âmes perdues au Terrier, et rien ne changeait, même avec les derniers évènements, le terrier était toujours un endroit où certains venaient souffler, toujours accueillis chaleureusement, encore plus maintenant que la famille entière était de nouveau réunie. Ne laissant guère de répit au Patriarche qui avait presque fini par oublier ce que c’était que d’avoir autant de personne dans le cottage. Pourtant, c’était dans ces moments là qu’il se sentait le mieux, encore plus à présent, alors qu’il savait parfaitement où étaient ses lionceaux, le lion gardait son territoire, patrouillant les abords du Terrier avec son fidèle Grimms à ses côtés. Se laissant parfois aller à gratifier l’animal de quelques caresses amicales. Le Malinois n’hésitant cependant pas à s’éloigner parfois, sur la trace d’un gnôme qui fuyait rapidement avant que le chien ne réussisse à le capturer. Il avait finalement décidé de retourner vers sa demeure, pénétrant par l’arrière du cottage, il slalomait entre plusieurs obstacles dressés par les gosses dans leur furie ravageuse. Crachant qu’il espérait que tout ça serait ranger avant qu’Hécate ne revienne de sa journée à la boutique. Les rôles s’étant inversés, elle quittant la sécurité du Terrier pour ramener de quoi nourrir la troupe et les quelques âmes perdues qui se réfugiait souvent ici, les tentes dans l’arrière du terrain de plus en plus grandes. Depuis les interrogatoires, Archibald avait tenu à aider les Scamander, quand bien même il n’avait pas rejoint l’ordre, s’il pouvait au moins venir en aide a quelques né-moldus chassés, il était ravi de le faire. Les coups a la porte surprenaient le roux, qui saisissait sa baguette, ses yeux dérivant sur l’horloge familiale, ne servant pas a grand chose puisque toutes les aiguilles étaient regroupées sur la case “Danger”, bien que celle d’Abelforth avait été sur “En vacances” durant le week-end. Détail qui n’avait pas échappé au Patriarche, surtout quand Isobel lui avait dit que Mina aussi était en vacances. Il ouvrait finalement la porte, un sourire traversant son visage quand il croisait le faciès du jeune. Il attirait rapidement le Dumbledore contre lui, le serrant de tout son amour paternel, celui là qui était un autre fils pour lui, Perceval lui avait fait confiance en le nommant parrain, et Archie avait toujours tout fait pour être a la hauteur de cet honneur. Et Abel le lui avait toujours bien rendu.
« Je sais que je ne suis pas venu depuis quelques temps, j'espère que tu ne m'en veux pas. J'ai tant à te raconter. » Archie souriait calmement, laissant Grimms faire sa fête à Abelforth également en passant une main dans sa tignasse. ”Tu es là maintenant, c’est le plus important mon gars” Sourire calme sur le visage, il était heureux de le voir, et en plus, il ne pouvait s’empêcher de remarquer que la peau du Gallois était légèrement plus bronzée que d’habitude, il souriait à la mention des balles moldues, attirant celui qui a ses yeux resterait un gamin vers le garage a balais dans lequel vivait maintenant Bart.

” Tu vas voir quand le vieux va te coller une dérouillée.” Rictus joueur sur les lèvres, il bousculait légèrement son filleul, passant un bras autour de ses épaules, une aile paternelle sur son cou. ”Alors les vacances ? Quoi ? L’horloge me dit tout ce que j’ai besoin de savoir, c’est pas comme si t’envoyais des lettres” Une petite claque qui atterrissait sur l’arrière du crâne du plus jeune avant qu’il le repousse affectueusement, arrivant finalement sur un terrain plat a quelques pas du Terrier. On pouvait voir les Hippogriffes des Scamander sur les falaises, ou traversant les cieux, une bulle hors du temps, des soucis de la capitale. Tout avait l’air encore normal à Loutry Ste Chaspoule, et c’était ça que Archie aimait ici. Tout pouvait rester normal, il y veillait. ”Accio balle de rugby” La balle ovale venait se réfugier entre ses doigts. Il rangeait sa baguette dans sa ceinture, passant doucement un bras sur son visage, l’air de l’été était lourd, mais un vent léger le rendait supportable. Il commençait alors a lancer la balle calmement, petit échauffement avant de reprendre leurs vieilles habitudes. ”Allez, parle espèce de bouc, qu’est-ce que tu as à me raconter. Et je veux tout savoir, tout, sinon Hécate va m’en vouloir de ne pas pouvoir lui faire un résumé complet. Et je ne t’aime pas assez pour risquer ça fiston.” Il souriait doucement, lançant la balle un peu plus fort cette fois. C’était naturel leur relation, ils l’avaient forgée au fil du temps, lui gagnant peu à peu la confiance d’un gamin un peu plus réservé que les autres qui étaient passé ici, mais Archibald serait toujours là pour son filleul, merde il pourrait tuer quelqu’un à main nu s’il le fallait.

@Archibald Weasley

Quelques pas dans le Terrier suffisaient à se sentir à la maison. Sensation étrange qui accaparait l'esprit d'Abelforth alors qu'il pensait, de loin, à son appartement londonien. C'était chez lui. Et pourtant, non, il n'avait pas ce sentiment là-bas. Celui des souvenirs heureux qui s'imposaient à sa mémoire, celui de cette aura chaleureuse qui émanait d'un lieu et qui rassurait, apaisait. Peut-être n'y avait-il d'ailleurs pas d'autres endroits comme le Terrier qui pouvait lui procurer ce baume au cœur. Nostalgie dans son regard.

L’œillade à l'horloge lui arracha un sourire singulier. Les aiguilles pointées sur "En danger" pour chaque tête familiale avaient un côté dramatique propre aux Weasleys, et Abel se doutait bien que les curiosités d'Archie n'allaient pas tarder à arriver - et il ne pensait pas aussi vite, en réalité. Déjà, la claque derrière son crânait sonnait et Abel réprimait son parrain d'une moue faussement agacée. « On ne peut vraiment rien vous cacher ! » Les rayons du soleil s'étalaient sur leurs corps réchauffés par les températures estivales, et Abel, sous ses vêtements pourtant légers, ressentait déjà le besoin de s'hydrater. Dans la cuisine, il se servit un verre d'eau avant de s'adosser contre le plan de travail, là où son parrain appelait déjà le ballon de rugby.

Quelques minutes plus tard, ils se trouvaient sur un terrain qui longeait la maisonnée. L'avantage des contrées reculées : les terres avaient beau appartenir à quelqu'un, jamais personne ne venait y chercher des noises. Abel regrettait un peu la campagne de son enfance. Mais il y avait tant à faire, tant à régler, à Londres. Echauffement rapide entre ceux qui étaient comme père et fils. En écoutant Archie, Abel faisait des mouvements d'épaules pour habituer ses articulations. Car il comptait bien lui mettre une dérouillée, comme il le disait si bien. « Nous sommes partis en vacances, avec Minerva, si c'est la question que tu te poses, espèce de curieux. A Puerto Rico. Et de un, oui, je t'ai acheté une bouteille de rhum, et de deux, non, tu n'auras pas de détails. » Déclara-t-il comme un adolescent pouvait parler à un père un peu trop intrusif. Gentiment parlant. « J'ai failli t'acheter un perroquet et lui apprendre des phrases personnalisées, mais j'avais peur qu'une tornade rousse ne lui laisse pas sa chance. » Plaisanta-t-il ensuite en lançant la balle du côté du Weasley. Vraiment, c'était bon de se sentir à la maison.

Mais tout avait changé. La guerre faisait rage, et Abel avait son rôle à y jouer. Il restait tant de personnes à sauver, à tirer de la misère dans laquelle Grindelwald les avait plongés. S'il mourrait d'envie d'en parler à son parrain, il n'en fit rien. Il savait que des pensées nobles motivaient le rouquin, mais n'ayant que rarement abordé le sujet avec lui, Abel ne préférait pas s'aventurer là-dessus. « Sinon, je ne peux pas vraiment dire que les affaires sont au beau fixe, si tu vois de quoi je parle... » Souffla-t-il en faisant évidement allusion aux difficultés économiques que tous les sorciers connaissaient actuellement. Dure période pour un tavernier. Mais Abel détestait s’apitoyer sur son sort. « Mais bon, on fait avec ! » S'exclama-t-il en ne pouvant réprimer un rictus de douleur lorsqu'il lança à nouveau le ballon ovale. La visite du Ministre quelques jours plus tôt lui laissait visiblement des séquelles.