(h/pris) joel kinnaman — yuri metveïev

rencontrés lors de leurs années à poudlard, yuri et atilius avaient d'abord entretenu une brève relation amicale avec que le russe ne s'empêtre dans son agressivité et son complexe de supériorité. atilius en avait fait les frais aussi, en public. leur relation avait pris une tournure plus passionnelle aux alentours de leurs quinze ans, lorsque leurs parents s'étaient rencontrés pour un dîner.

là, les familles quirrell et metveïev avaient rompu le pain, partagé du vin, les deux patriarches conversant sur leurs idéaux en commun et l'avènement d'une ère où les sorciers seraient supérieurs. à la fin de la soirée, les hommes s'étaient retirés dans le salon privé pour partager un brandy et des cigares, pendant que les femmes restaient au rez-de-chaussée dans le salon. l'on avait suggéré à atilius d'emmener yuri dans sa chambre pour jouer. le russe avait observé méticuleusement l'endroit, passant un index sur les différents livres de potions qui trônaient dans la bibliothèque du quirrell. le silence avait été gênant, yuri n'avait prêté aucune attention au maître des lieux.

après de longues minutes dans cette chambre, alors qu'atilius s'apprêtait à le raccompagner auprès de ses parents pour leur départ du manoir, il posa une main dans le dos du metveïev pour l'inviter à le suivre; un geste qui fit s'enflammer de colère chaque cellule du sibérien. sans réellement comprendre, atilius avait été violemment agrippé par yuri et plaqué contre le mur, l'avant-bras de ce dernier lui obstruant la gorge. son regard noir s'était planté dans le sien. ce qu'avait ressenti l'adolescent russe en présence d'atilius l'avait perturbé, et il avait été révulsé par ce contact — révulsé car honteusement désireux. les hormones et l'excitation de l'interdit aidant, ils avaient cédé à la tentation et leurs lèvres s'étaient agrippées en une danse endiablée.

ce soir-là marqua l'avènement d'un lien indéfectiblement passionnel et destructeur, qui avait emmené yuri dans les endroits les plus noirs de son esprit; jugeant atilius responsable de sa condition homosexuelle, il ne pouvait cependant s'empêcher d'éprouver une attirance à laquelle il lui était difficile de résister. la fin de leurs études fut quelque part salvatrice pour le russe qui s'échappa dans ses contrées d'origine et se maria quelques temps plus tard avec celle qui reste aujourd'hui son épouse.

à son retour en angleterre, yuri et atilius se recroisèrent parfois, jouant un jeu dangereux, yuri continuant de s'en prendre à atilius, se perdant tout même quelques fois dans leurs draps; la passion ne s'était jamais tarie.

à chaque rencontre, le metveïev se punissait encore davantage. le désir s'était transformé au fil des ans en obsession, en crainte; et s'il parlait ? et s'il lui échappait ? plus les années passaient, plus la peur avait grandi. le désir avait laissé place à une passion violente, psychologique, parfois physique. yuri se détestait, et détestait atilius qu'il considérait responsable de sa nouvelle condition. quirrell, quant à lui, était tiraillé entre ses désirs et la peur que lui inspirait le metveïev. constamment dans le contrôle, le faisant suivre, épiant chacun de ses mouvements, yuri avait refermé ses griffes sur sa proie. la situation était rapidement devenu incontrôlable pour atilius. leurs mariages respectifs avaient parfois apaisé la situation, chacun emportés par le tourbillon de la vie, mais ils finissaient toujours par rentrer de nouveau en collision.

aujourd'hui, yuri se veut plus menaçant qu'à l'ordinaire, ces années de supplice ayant marqué ce dernier au fer rouge. au fond, il l'aime cet homme, et ça le détruit de le savoir ailleurs, de réaliser que cet amour est non seulement malsain, mais aussi impossible.

la femme de l'ombre, celle qu'il considère comme sa rivale car elle a épousé sa proie. elle a mis le grappin sur atilius bien avant lui, et avait planté ses griffes si profond dans sa chair. il la hait, pour ce qu'elle est, pour ce qu'elle représente, car elle est tout ce qu'il ne sera pas. l'amour que les quirrell partage le débecte et le rend fou furieux. il rage de ne pouvoir partager ce même dessein avec sa propre femme, tout comme il rage de ne pas pouvoir être aux côtés d'atilius. il le désire autant qu'il le hait, il l'admire autant qu'il se déteste lui-même.

demetria, quant à elle, sait que yuri est un loup qui rôde bien trop près de leur couple depuis ces vingt dernières années. déjà à poudlard, la jeune femme l'avait repéré et catalogué; jamais il ne ferait bon de s'y approcher trop près. c'était sans compter sur son idiot de mari. jamais elle n'a cherché à s'immiscer dans l'intimité d'atilius, encore moins de le questionner ou de le faire suivre. en revanche, elle fait confiance à son instinct féminin, et pour être une femme dangereuse elle-même, elle sait reconnaître ses adversaires. aussi a-t-elle décidé d'entrer dans l'arène et d'atteindre yuri, de la manière la plus sournoise qui soit. atilius ne doit rien savoir, mais metveïev doit disparaître.