you should see me in a crown + henry

Tourmenté par des cauchemars incessibles, et des mirages incompréhensibles, Selina vivait de brefs moments de calme dans un ouragan sans fin. Des songes perturbés par des poisons imaginaires, les plantes, les potions, les sortilèges frappaient son âme sans faiblir. Elle avait presque élue domicile au ministère. Alexander s’était moqué du nombre de vêtements entassés avant d’être congédié pour la perte de sa magie. Encore un de plus à devoir attendre au loin, vidant encore un peu plus le service. Si la nymphe n’avait pas confiance en beaucoup de ses collaborateurs, elle passait son temps à vérifier que la pièce privilégiée de son directeur restait vide. Sans détracteurs à l’horizon. Elle devait bien cela à Henry Potter. Elle lui devait tant, à la réflexion. Elle ne pouvait pas fermer les yeux sur tout ce qu’il avait mis en place pour lui éviter l’affront d’être trainée dans la boue pour la simple raison d’être une femme plus ou moins libre et libérée. Parce que Selina était efficace. Et cela, personne ne pouvait lui retirer, même pas le fils Potter qui s’amusait à lui rappeler le contraire. Bouffée de chaleur déplacé à la simple pensée malsaine de Gabriel, ange déchu qui l’amenait à sa chute par tous les moyens. Fut encore un temps, elle eut des scrupules envers lui, par respect pour son supérieur. Mais tout cela était bien loin, parce que la passion vécue auprès du Potter était plus vibrante et dévorante que toutes les promotions du monde. Carriériste, mais pas stupide, ses obsessions maladives qui passaient néanmoins toujours en priorité.

La lumière la tire de sa torpeur, demi sommeil dès qu’elle le pouvait. Le dossier de Nile Shafiq qui la narguait sur le bureau, elle eut un soupir désabusé. La vengeance qui se construisait était lente, délectable, agréable. Mais pas assez rapide pour l’impatiente qui ne voulait qu’une chose : lui faire bouffer ses artères, le rendre malade de sa propre âme pour qu’il crache le nom de ses complices dans un élan ensanglanté poussé par son poing dans sa jolie figure. Là était le tendre dessein qui l’attendait. Pour patienter, Selina devait faire un dernier point avec Henry, qui avait perdu, à son grand regret, tous ses pouvoirs. Un coup d’oeil dans le reflet pour s’assurer qu’elle était tout ce qu’il y avait de plus présentable, fermant un bouton de son décolleté par respect pour Drusilla, toujours, et elle frappa quelques coups discrets à la porte de son directeur. La Parkinson, habituellement mutine et séductrice, était un chaton en devenir auprès d’Henry. Sourire franc, port altier, et regard respectueux, il transformait la panthère en animal domestiqué d’un geste.

“Bonsoir.”

Elle s’avance près de lui, et ses lippes se tirent pour lui offrir une moue compatissante. Pas de pitié, mais la chance lui avait fait garder ses pouvoirs, ce qui avait été très utile. Et nécessaire, il fallait le reconnaître. Elle passait une main distraite dans ses cheveux, en listant les urgences de l’homme face à elle.

“J’ai appris pour la Malfoy, voulez-vous que je lance une équipe à sa recherche ?” Héméra Malfoy, disparue, en fuite, introuvable, brisant les fiançailles entre son héritier et la dernière fille peroxydée.

Elle n’a aucune compassion pour la situation, parce que Gabriel méritait mieux. Une femme avec plus de poigne, plus de répondant, plus de dérision, pas une parfaite sang-pure incapable de le faire réagir. Et pour cela, la gosse n’était rien d’acceptable. Mais elle se gardait de tout commentaire. A la place, elle passa d’un pied à l’autre, mal à l’aise.

“Avant que nous commencions à faire le point sur les différentes affaires en cours, je voulais aborder un sujet délicat… Le bureau est mal en point, j’ai perdu un nombre d’aurors considérables, et je ne sais même plus sur qui compter, tant le risque d’avoir un traitre dans nos rangs est grand… Je sais les griefs que vous portez à Lyrae… Mais peut être serait-il temps de les mettre de côté pour le plus grand bien ?”

La lèvre mordue en prononçant ces mots au bord de l’outrage, pourtant, Selina a une tendresse si particulière pour la gamine qu’elle trouve si réfléchie. Elle lui fait une confiance aveugle, malgré les dires de son paternel. Sa position a toujours été trouvée, même si elle ne l’a jamais exprimée aussi clairement qu’aujourd’hui. Sachant comme les éclats du Potter peuvent être impressionnant, dans sa main cachée dans la poche de sa jupe, elle serre sa baguette. Parce qu’elle n’a rien perdu de sa superbe, Selina. Elle est toujours couverte de la magie qui la caractérise. Contrairement à l’homme qui ne pourra s’emporter que dans des élans de violences malhabiles.