sway with me

La perte ne sera que passagère, il le sait bien, tout reviendra, tout doit revenir, tout revient toujours l’éternelle optimiste qui reste, qui ne peut pas s’en aller, pas totalement, parce qu’il faut y croire toujours. Parce que devenir défaitiste n’arrangera rien à la situation et pourtant les pensées de l’homme vont toujours dans le même sens. Dans cette incompréhension totale. Pourquoi des enfants de Morgane auraient-ils agit de la sorte ? Auraient-ils empoisonné tant d’innocents ? Sa propre fille. Non, qui pourrait considérer Kallisto comme une mauvaise sorcière, un danger ? L’acte de trop, empoisonné un mariage, l’action en elle-même lui déplaisait mais il pouvait encore comprendre l’idée, montrer à ceux qui ne comptaient que sur la force de leurs pouvoirs de ne pas pouvoir s’en sortir avec eux, pour une fois. Mais là, tout était différent. Mais là, tout prenait un autre sens. Parce qu’il n’arrivait pas à en saisir les bienfaits, parce qu’il n’était plus vraiment lui-même et sa brève journée de travail n’avait fait que le confirmer. Le manque d’utilité, la sensation d’être tout bonnement incomplet, de ne plus rien savoir et de ne plus rien protéger, sans ses capacités, sans cette béquille sur laquelle il avait tant tendance à s’appuyer mais elle n’était plus, elle avait disparu et le seul moyen de rejoindre Londres restait maintenant ce portoloin. Un pour l’aller, un pour le retour et toujours cette sensation de ne plus vraiment être maitre de ses propres capacités, de toujours compter sur celles d’autrui, d’être déchargé d’une partie de lui. Oh l’idée de devoir se débrouiller comme un moldu, de se mettre aux fourneaux ne le dérangeait guère, si les talents étaient restés. Si tout son monde n’avait point changé, si tout ne s’était pas transformé, envolé d’une certaine manière sans rien laisser, sans plus rien laisser. Seulement des miettes, des brisures, seulement une partie de ce qui était autrefois. Non, l’homme ne sait être lui, sans ce don, sans ce qu’il reste, sans la nature profonde de son être, sans ce qui permet une communication si aisée. Non. Les pensées sont perturbées, lointaines, compliquent la dynamique habituelle, celle sur laquelle l’homme s’appuie trop. Tous ses jours, pour s’assurer qu’elle aille bien, et maintenant ce vide, cette migraine et surtout cette incapacité. Alors la gouvernante reste, presque en permanence maintenant pour s’occuper de Kallisto, parce qu’elle ne peut plus sortir, trop, pas maintenant que le don ne se contrôle plus et s’il adore, s’il rit de voir son visage se changer sans son bon vouloir, il n’oublie point la dangerosité de la situation, de tout ce qu’elle peut entrainer. Mais la petite fille va bien là, dans sa chambre, oublie le reste. C’est la mère qui inquiété, qui est cherchée dans la bâtisse, qui pourrait se trouver n’importe où, la certitude de l’inconnu de ne pas savoir, jamais pas avec elle. Encore moins maintenant que le monde part à l’envers, que tout prend un contre sens, que tout va dans une autre direction. Et l’inquiétude ne fait qu’augmenter en voyant la scène, elle, là, le pot de peinture. Comment a-t-elle fait pour s’en procurer un et il l’observe, s’attaquant frénétiquement au mur du salon. Il pourrait crier, exprimer que non, tout cela n’est pas sain, que cette attitude laisse sous-entendre une nouvelle lubie sous-jacente. Il pourrait dire tellement de choses, voir la chose comme le psychomage qu’il est mais non, pas maintenant, pas elle, il ne le peut, ne le veut quand il approche en douceur. « bon choix de couleur. » Qu’il glisse doucement tout en venant déposer légèrement un baiser dans son cou, lui rappeler qu’il est sans trop s’imposer non plus. L’aider au besoin mais lui laisser ce nouveau loisir sans trop le comprendre, tout en sachant que dès que l’un des deux récupéreras ses pouvoirs, les couleurs changeront à nouveau. Mais ce n’est pas encore pour maintenant, alors mieux vaut se concentrer sur l’instant t finalement. Sur elle, tout simplement.