Financer le futur - Léocadie

Avec @Léocadie McGonagall

Assise à mon bureau, ma plume glisse le long de la feuille me faisant face. Avec notre retour précipité en Angleterre en raison de la guerre qui allait s'enclencher (et qui, comme nous l'avions prévu, l'a été) et le fait d'installer convenablement ma cadette, je n'ai guère eu le temps de mettre ma correspondance à jour. Aussi, avant que mon rendez-vous du jour n'arrive et profitant de l'absence de mon époux, je m'y attèle avec ferveur. Entre les faire-parts de mariage pour lesquels je dois envoyer les félicitations chaleureuses de mon époux et moi-même ou encore m'enquérir auprès de quelqu'un de la santé de l'un de ses parents, il est certain que plus de courriers qu'à l'accoutumée vont partir de notre résidence pour se rendre dans tout le Royaume de sa Glorieuse Majesté mais aussi dans ma chère France.

-Madame du Châtelet ? Votre rendez-vous est arrivé.

Ce n'est que mon éducation qui m'empêche de faire une grande rature sur ce que je suis en train de rédiger alors que je suis surprise par l'annonce de l'un de mes employés. Pourtant, je sais qu'il n'a guère commis d'impair quant à la manière de s'annoncer. La faute me revient tout entière d'avoir été surprise aussi facilement.

Me détournant quelques instants de ce que je suis en train de faire, j'adresse un sourire poli.

-Merci Arthur. Installez Miss McGonagall dans le salon et faites servir le thé. J'arrive dans quelques instants.

Je rédige rapidement la fin de ma lettre avant de la mettre sous pli. Vérifiant que ma coiffure tient toujours en place, je tends mon courrier vers Arthur en lui demandant qu'il aille poster le courrier que j'ai déjà pu faire.

Me dirigeant avec calme vers la pièce où attend mon invitée, je prends le temps de me remémorer les circonstances qui m'ont amené à convier Miss McGonagall dans ma demeure. Une de nos connaissances communes m'a mentionné le nom de cette jeune femme avec énormément d'idées innovantes. Très curieuse à ce genre de sujet, j'estime qu'il est de mon devoir de rencontrer ses personnes afin de savoir si un mécénat de notre part à son attention pourra se révéler profitable à toutes les personnes impliquées.

-Miss McGonagall ! Navrée de vous avoir fait attendre ! Je suis cependant ravie de pouvoir enfin vous rencontrer en personne. Je suis Madame du Châtelet.

Même si j'ai une parfaite aisance avec la langue anglaise, mon accent trahit sans conteste mon sang français. Cela peut se sentir sans l'ombre d'un doute avec l'enthousiasme non feint de cette rencontre.

-Le thé est à votre convenance ? Si cela ne l'est pas, je peux demander à ce qu'on apporte autre chose.

Après m'être servie une tasse de cette boisson typiquement anglaise, je me décide à engager la conversation.

-Merci d'avoir accepter à ce que nous nous rencontrions aussi rapidement. Notre connaissance commune n'a eu de cesse de vanter votre travail et je souhaite sans tarder en entendre parler. J'ai hâte d'en savoir plus.

Mon sourire est une manière pour que la femme me faisant face commence à me détailler ce qu'elle fait. Et je pense sans l'ombre d'un doute qu'il est guère difficile à comprendre cette invitation à satisfaire ma curiosité.