interrogatoire — groupe 23. philippa travers + penelope bones + léocadie mcgonagall

Seule, au centre de la salle vide, Philippa se tient droite, prête à attaquer. Au creux de ses veines, son sang bouillonne. Le désir de vengeance se mélange dangereuse avec la rage qui l’anime depuis l’attaque de l’arène. S’accrochant à son empire, la belle qui se noie dans son travail depuis son retour d’Azkaban peine à reprendre son souffle depuis qu’on lui a arraché si violemment ce qu’elle tenait de plus cher. Certes, l’arène serait reconstruite. La fortune des Travers et la générosité de Grindelwald (avec l’aide de la vente aux enchères) suffirait à amortir les frais de cet attentat sans précédent. Mais la reine trônait fièrement dans la chambre d’interrogatoire, prête à chasser férocement jusqu’au dernier terroriste venu perturber l’équilibre instable de sa nouvelle vie. Entre ses mains, deux dossiers succincts : @Penelope Bones, un nom qu’elle avait déjà entendu courir dans les couloir du ministère, et @Léocadie McGonagall, une gamine sans grand intérêt si ce n’est son lien avec cette maison que la sorcière affectionnait peu. La Travers portait peu d’espoirs sur la teneur de leurs déclarations, mais refusait de repartir les mains vides ; la moindre information cachée dans les tréfonds de leurs esprits pouvant l’aider à assouvir sa vengeance seraient démasquée, et férocement utilisée. Un dernier coup d’oeil sur les informations des deux jeunes femmes, et les bruits de pas se firent plus pressant dans le couloir. Un Aigle toqua brusquement contre la porte, et pénétra dans la pièce en invitant les deux sorcières à entrer.

Philippa laissa passer quelque secondes, immobile, les yeux perdus dans la danse de caractères noirs sur le blanc de la feuille. Sans relever les yeux, elle lança sa main (parfaitement manucuré, comme à son habitude, aux ongles rouge sang taillés en pointes) vers les chaises en les intimant de prendre place. « Madame Bones, Mademoiselle McGongall. » souffla-t-elle sèchement, avant d’enfin daigner relever le regard. Face à elle, une femme rousse, élégante, qui partageait une ressemblance étrange avec sa jeune fille. Un sentiment dérangeant qui qui fit bouillir à nouveau le carmin pur qui coulait dans ses veines. Dans un regard empli de dédain, elle jaugea rapidement la plus jeune des sorcière sans réellement s’attarder sur l’enfant. « Ne perdons pas de temps avec les formalités.  » Debout, imposante, face aux deux sorcière assise en face d’elle, Philippa décida d’attaquer directement, sans se soucier de plus de salutation. « Que savez vous de la radio Accio FM ? Ce nom vous dit quelque chose ? »

@philippa travers et @léocadie mcgonagall

Penelope ne sait rien de la résistance organisée contre le gouvernement. Elle a des soupçons, mais elle a autant de soupçons que de paires de chaussures. Bien trop pour une seule personne. L’avocate se rend à son interrogatoire avec la sérénité de savoir qu’on ne peut rien lui arracher, et l’angoisse qu’on cherche à lui extorquer quelque chose. Elle n’est pas suffisamment idiote pour ne pas avoir de soupçons sur bon nombre de sorciers, à commencer par ses proches. Ils restent des soupçons, elle ne demandera jamais plus, et exigerait qu’on lui jette un oubliettes si une information confidentielle de trop était entre ses mains. Elle accepte de conserver secrets crapuleux et histoires de familles sordides, mais pas un affront à Grindelwald. Sa chair est trop tendre pour la torture que le Ministère pourrait lui faire subir.

Elle s’est préparée comme pour une plaidoirie. A enfilé des vêtements qu’elle aime. Une robe qui la flatte sans trop serrer une taille qui gonflerait. Des chaussures confortables car on la fera sûrement attendre, son sang n’est pas suffisamment pur pour la prémunir de cela. Un maquillage léger, car elle serait si vulgaire s’il vient à couler. Les grandes eaux peuvent venir facilement, la méfiance est de mise. Bien malgré elle, elle admire l’allure que dégage Philippa Travers. Nom qui a fait la une des journaux. Regard glacé qui la dissuade de complimenter cette élégante manucure. Penelope a adressé un sourire discret à la jeune femme qui partagera la même interrogatrice. Elle nourrit une certaine affection pour la cadette McGonagall, aux idées brillantes, dont l’avocate est persuadée qu’elles l’emmèneront loin. Et elle pourra se vanter de l’avoir poussée. D’abord par intérêt, finalement par estime.

« Bonjour Madame Travers. »

Un ton froid, professionnel, qu’un léger sourire accompagne. Plus serait malvenu. Ce n’est pas un thé entre dames. Les mains jointes sur la table pour cacher un éventuel tremblement, Penelope adopte l’attitude de la bonne élève. Elle fronce légèrement les sourcils à l’évocation de cette radio. Fouille dans sa mémoire – avant que l’autre ne le fasse. Et décide de prendre les devants. Léocadie est jeune. Elle mérite qu’on la protège.

« Je suis navrée, le nom ne m’est pas familier. Nous parlons bien de ces objets que font les moldus, l’appareil transmettant des sons ? » Haussement d’épaules. « Léocadie, vous connaissez peut-être mieux ces appareils que moi, mais je ne vois pas pourquoi ils choisiraient un nom sorcier. Quoi que c’est du latin, cela leur évoque peut-être quelque chose. » C’est sûrement une invention magique, pour qu’on lui pose la question ici. Le secret magique serait-il découvert que tous les journaux en parleraient, et que les moldus marcheraient sur le Ministère avec des fourches. Mais enfin, si elle peut être une ravissante idiote et gagner du temps, Penelope prend ce rôle avec grâce.  

@philippa travers et @léocadie mcgonagall

Une convocation, un interrogatoire, tu n’as vraiment pas le temps pour ses foutaises et pourtant tu n’as pas vraiment eu le choix que de faire ce qu’on te demander. Le seul soin que tu as daigné apporter à ta tenue est d’avoir attachée tes cheveux afin d’éviter de les laisser dans le désordre quand lequel ils sont habituellement. Simple précaution pour paraître un poil civilisé, tu n’aimes pas le ministère, tu préférerais être dans ton laboratoire ou alors dans le bureau d’un autre mais pas ici surtout pour te faire interroger. Tu commences à regretter d’avoir choisi de devenir animagus et non occlumens, ça aurait pu t’être utile quoique rien ne prouve que la personne en face soit legilimens ou dans le cas où elle le serait suffisament douée pour faire le tri dans toutes tes pensées. Tu as cette fâcheuse tendance à penser en arborescence, tu peux te perdre toi-même dans tes pensées sans comprendre comment tu as pu passer d’une réflexion centrée sur le fonctionnement des ailes de dragons à un souvenirs net et précis du corps d’un amant. Heureusement que tes années à Poudlard t’ont appris à faire le tri en notant dans des carnets tout ce qui se passait dans ta tête, carnet que tu n’as pas sous la main pour faire le tri dans tes pensées. Tant pis, si la personne est réellement legilimens et qu’elle fini totalement paumé ou avec un mal de crâne, se seras beaucoup mieux pour toi que plutôt qu’elle trouve réellement quelque chose d’intéressant.

Silencieuse, tu esquisses un sourire timide à maître Bones, tu es rassurée par sa présence, tu as l’impression d’avoir une sorte d’alliée face à la reine des glaces en face de toi. Son visage ne t’est pas inconnue mais tu n’arrives pas à savoir qui elle est pour autant, faut dire qu’en dehors de la métamorphose, il n’y a pas grand-chose qui t’intéresse et tu supposes qu’elle est loin d’être dans ce domaine. Ton sourcil droit se hausse quand tu entends le nom, pas un nom agréable plutôt déplaisant comme l’impression que dégage la femme, tu sens que ça va être un mauvais souvenir et pas le genre qui peuvent devenir positif sur le long terme comme avec d’autres. « Madame Travers. » Tu enchaînes la salutation après Penelope qui viens littéralement de te sauver la vie avant de te laisser tomber sans grâce sur la chaise. Tes yeux observent les lieux, tu n’as jamais mis les pieds ici et tu préfères de loin observer partout plutôt que la femme en face de toi, elle te déplait fortement et t’effraie aussi. Tes mains tapotent sur tes cuisses, signe à la fois de ton angoisse mais aussi de ton impatience d’en finir pour aller te pointer chez un de tes amants à l’improviste, sûrement Dubois. Avec ce dernier, tu pourras définitivement décharger toutes cette tension que ce soit en lui hurlant dessus ou tout simplement en lui sautant dessus, deux choix, deux possibilités dont les scénarios se dessinent simultanément dans ta tête avant de se rejoindre.

L’image explose pour laisser place à celle d’une radio, engin moldu que tu as déjà vu ; du QG de la CIA, salle de classe où les bureaux sont agencés afin de créer des mini-lieu de réflexion pour chacun de ses membres ; du visage d’un membre particulier de la CIA, un né-moldu qui t’as montré pour la première fois cette objet t’expliquant chez lui son fonctionnement ; brouillon de tes notes où FM est entourés avec d’autres mots autour dont fréquence ou onde ; parchemin de cours sortilèges avec une formule magique et un geste de baguette, c renversé et un peu aplatis ; visage d’Albus Dumbledore à Gringotts ; Camille allongés à tes côtés qui te pose des questions sur votre connaissance commune, spécialiste en Arithmancie qui ne réponds pas à ses hiboux, toi qui ricane en pointant du doigt qu’il y a peu de chance qu’il vienne demander asile chez un homme qui a clairement des idées politiques proche du ministère qui veut lui mettre la main dessus pour le détruire ; visage de ta cousine autour d’un petit-déjeuner que tu viens de préparer ; ton frère en sueur dans son lit que tu rejoins enfant pour le rassurer, lui dire qu’il va guérir et s’en sortir ; une table de ton laboratoire avec trois miroirs alors que tu essaie de créer ton réseau de miroir à double-sens. Les images explosent à nouveau quand la femme à tes côtés mentionne ton nom et tu tournes ton regard vers elle avant d’hocher la tête et de reporter ton attention vers votre interrogatrice. « C’est un objet moldu qui sert à communiquer, un peu comme les journaux mais de manières plus rapides… Je crois que ça utilise un système d’ondes et que le FM renvoie à ce système avec des fréquences… J’ai pas tout compris quand un membre du club des inventeurs auquel je participais à Poudlard participait… Mais si je me souviens bien, les moldus s’en servent pour écouter de la musique ou diffuser des informations dans le cadre d’émissions… Ils arrivent à transformer tout ça en ondes que l’objet capte et transforme en parole… C’est un peu comme le principe d’un sortilège de transfert sauf qu’au lieu d’un partie d’un objet qu’on fait passer d’un lieu à un autre, c’est des paroles… Peut-être que vous devriez demander à des né-moldus pour mieux comprendre le fonctionnement parce que bon, je suis à peu près certaines de ne pas être claire du tout là ! Sinon, pour le terme d’Accio, c’est la formule du sortilège d’attraction, non ? Mon domaine c’est plus la métamorphose mais je connais un spécialiste des sortilèges et enchantements si vous avez besoin d’aide pour en savoir plus sur ce sortilège…  Enfin, si vous voulez creuser cette piste bien sûr ! » Sourire poli aux lèvres, tu reportes ton regard vers la porte pendant que les images continuent d’affluer dans ton esprit : visage du spécialiste en sortilège, débat pour savoir ce qui est le plus compliqué entre cette matière et la métamorphose, agacement certain quand les malédictions sont évoqués, image de Camille en train d’agoniser, liste des hommes McGonagall morts et les raisons à côtés avec des calculs de temps où rien de logique apparait et certitude que cela ne sont que de malheureuses coïncidences. Tes mains commencent à s’agiter sur tes cuisses, tu n’aimes pas ne pas pouvoir faire le tri dans tes pensées, c’est fatiguant de ne rien pouvoir noter même si cela va sûrement te sauver la vie pour cette fois-ci. Alors tu laisses les images envahir ton esprit, tes mains s’agiter pour calmer la nervosité que certaines te font ressentir sans que tu n’arrives réellement à les capter, tout cela va trop vite et ton cœur s’emballe dans ta poitrine.