two matching scars (minerva)

Il ne sait plus qui a commencé. Probablement qu'il reconnaîtrait que c'est lui, si un soupçon de bonne foi daignait dérider son air naturellement effronté. Tout ce qu'il sait, c'est qu'il a fallu dix bonnes minutes avant qu'il ne s'arrête de causer, avant aussi que ce sourire en coin narquois ne se soit mis à faiblir au profit de palpitations sourdes en fond de thorax. Le genre d'agacement qui naît toujours trop facilement au contact de la gamine, comme il aime la nommer depuis une paire d'années. Et tant pis s'il s'agit d'une amie d'Adetokunbo, parce qu'il n'est pas censé respecter son entourage, pas quand leur relation ne s'assume guère en plein jour, quand ils s'adonnent même au mépris le plus total en public. Raison de plus pour ne pas feindre de la ménager, surtout quand c'est devenu un véritable hobby de l'emmerder. Lionne dans sa ligne de mire depuis qu'elle est officiellement son adversaire, mauvais perdant qui ne tolérerait certainement pas d'être mis à mal par une fille. Alors, peut-être qu'il n'a jamais renvoyé des cognards avec autant d'enthousiasme que depuis qu'ils déchirent les airs à l'unisson. Et il ne le prendrait pas tant au sérieux, si la rouge et or n'avait pas empiété sur son terrain, à la veille d'une compétition. Au fil des secondes précieuses égrenées à la regarder s'entraîner, les muscles échauffés ont commencé à refroidir, lentement mais sûrement. Pas né pour être patient, il a trépigné avant même de lui laisser une chance de finir et de lui laisser la place. Comme ça qu'il s'est mis à envahir son espace, celui qu'il a toujours estimé être sien, parce que là avant, et plus vieux qu'elle aussi, autant de critères lui semblant honnêtes pour lui demander de dégager. Sauf qu'elle ne se laisse pas faire, qu'il le sait plus ou moins, depuis le temps. Peut-être pour ça qu'à défaut de la voir s'exécuter après avoir exigé son départ, c'est une autre stratégie qui a semblé s'imposer.

« C'est perdu d'avance, avec ta force de mouche. Une heure de plus ou de moins n'y changera rien. » C'est ce qu'il a lancé, à lui tourner autour en faisant tournoyer sa batte dans la paume de sa main, parfois un peu trop près d'elle, cheveux virevoltant dangereusement. Fier, dans sa tenue d'émeraude, alors que les balles de fer s'impatientaient dans leur prison, ne demandant qu'à s'en extraire et filer d'un bout à l'autre du terrain. Là pour se défouler, Malfoy, peaufiner cette frappe toujours trop ambitieuse. « Les mioches sont déjà au lit à l'heure qu'il est. Mais tu voulais jouer aux grandes, c'est ça ? » Mauvais lorsqu'il le souhaite, ça a filé hors de ses lèvres dans une facilité déconcertante, comme d'habitude avec McGonagall. C'est peut-être ça qui a tout déclenché. Ou l'une de ses remarques à elle ?

Il ne sait plus. Tout ce qu'il sait désormais, c'est le vent automnal qui lui dévore la carne, glace ses traits et s'infiltre sous le col de sa cape. Sifflements aux tympans, il voit presque les éclats lumineux avant même de les avoir entendu exploser à proximité de son échine. A l'aveuglette qu'il les évite, tournoie autour du terrain en essayant de repartir à sa poursuite, inverser la tendance en s'égosillant tout en agitant sa baguette. Orage s'imposant près du château, Laserian est pris dedans, oublie le bon sens, ne voit pas qu'ils partent à la dérive - ou plutôt s'en fout, sur l'instant.

Rires goguenards qu'il lance dans l'unique but de l'horripiler un peu plus, le duel aérien prend des airs de jeu aux yeux du reptile. Du venin en réserve, trop loin désormais pour l'atteindre de ses mots, c'est à une vitesse folle qu'il fond sur elle et la bouscule, à s'éclater l'épaule au passage. Et filer de plus belle, se retourner parfois pour gueuler un : « Stupefix ! » Qui la manque, encore et encore. Et frôler la cime des arbres, à peine réaliser où ils se trouvent, exactement, et pire encore, ce qui peut bien se tramer en contrebas. Muscles endoloris par l'effort, esquisse un virage serré pour revenir hanter son sillage, lancer haut et fort, bien fort pour qu'elle l'entende, la menace qui plane à ses côtés, sans qu'il n'y réfléchisse davantage, avec son plus beau sourire : « Accio balai ! »

Qu’est-ce que c’est con un mec. s’était-elle entendue penser alors qu’elle avait enfourché son balai et que deux mecs l’avaient sifflée, elle et sa coéquipière. Minerva McGonagall s’était retournée et avait baissé tous ses doigts sauf son majeur en direction des garçons. Elle n’était pas leur mère, elle n’allait pas refaire leur éducation à ces êtres qui n’ont que du vide entre les deux oreilles. Et puis quoi encore.

Et puis quoi encore. Laserian. Laserian Malfoy, encore et toujours.
Laserian Malfoy et ses piques machistes.
Laserian Malfoy et son balai, sa batte de serpentard.
Il ne manquait plus que lui, vraiment.

« Bordel, Malfoy, dégage du terrain. On l’a pas réservé pour que tu t’y invites. »
Il s’est cru où lui ? Chez lui ? Non décidément, il n’y avait pas des réservations pour rien pour le terrain de Quidditch. Et puis c’est quoi son problème ? Il lui hérisse le poil comme un chat devant un chien, c’est dingue. Bon, elle l’admet, il est plutôt beau gosse malgré ses boutons sur le visage. Mais quel adolescent n’avait pas de bouton sur le visage ? « Moi. » dirait Albus avec sa mèche de travers et un grand sourire. Mais, oui, bien sûr.

« C'est perdu d'avance, avec ta force de mouche. Une heure de plus ou de moins n'y changera rien. »

Elle l’ignore. Parce que la bave du véracrace n’atteint pas l’hyppogriffe, s’est bien connu. Elle préfère l’ignorer tant qu’elle le peut, sinon elle allait lui donner un coup de batte et adieu la compétition de demain. Sauf qu’il insiste, à passer prêt d’elle, à la narguer encore et encore. Minerva monte dans les tours petit à petit mais sûrement. C’est toujours comme ça avec Laserian, ça finit toujours comme ça et il est bien la seule personne au monde à arriver à la mettre dans des états d’agacement pareils. Heureusement qu’il se barre l’année prochaine qu’elle ne voit plus sa gueule !

Et puis là, il a cette phrase qui achève de faire tomber les barrières de calme de l’amazone :

« Les mioches sont déjà au lit à l'heure qu'il est. Mais tu voulais jouer aux grandes, c'est ça ? »

Elle avait quatorze ans. Il se foutait de sa gueule ?
Lui, on lui disait pas d’aller se coucher à 14 ans parce que c’était normal à 14 ans pour un garçon de faire ce qu’il voulait. Par contre, les filles à 14 ans, elles devaient rentrer chez elle, fermer la porte à double tour et attendre sagement dans leur lit ? Mais il l’a prise pour qui ? Une de ses sangs-purs délicates et hypocrites ?

Non vraiment, là c’est trop.
Minerva donna subitement ou plutôt jeta sa batte rageusement à sa coéquipière.

« Minerva, ne fais pas… »
Trop tard.
« Crache-limace ! »

C’est comme ça que ça a commencé. Aussi simplement et inévitablement. En l’espace de quelques minutes, Minerva se retrouvait à le poursuivre sur son balai et lançant des sortilèges à tout va mais n’arrivant jamais à le toucher. Elle se bat non seulement contre lui mais aussi contre le vent, n’en reste pas moins dangereuse la jeune fille de Zeus qui a plus d’un tour dans son sac. Elle ne remarque pas qu’ils s’éloignent. A vrai dire elle n’a qu’un but en tête : lui donner une bonne leçon. Mais plus elle le rate, plus elle s’énerve et plus il rit, ce goujat. Elle lui lancerait bien un Patacitrouille dans la tête pour qu’il ne devienne plus qu’une tête de citrouille sur un balai. L’image est drôle dans sa tête.


« Stupefix ! »

Elle évite le sortilège aisément et se rapproche de lui pour tenter de l’avoir encore. Sans succès cependant. Il exécute un virage serré, elle décide de le prendre en cloche.

« Accio balai ! »

Elle l’évite… le croit-elle mais le sort atteint la queue de son balai qui commence à avoir une force le prendre. Minerva tombe littéralement sur Laserian mais ne décroche pas du balai. Il est trop tard pour agir pourtant car avec son poids à elle, plus le balai qui obéit à Laserian qui lui-même tombe, la magie de la gravité fait le reste. Minerva n’hurle pas pour le vide mais pour leurs corps qui se font malmenés par les branches des arbres qu’ils effleurent. Une douleur sourde la saisit subitement au ventre et elle pousse un cri de douleur.

Vite, le sol se rapproche dangereusement et dans un réflexe lié à son instinct de survie elle s’exclame :

« Areste Momento ! »

Le choc est immédiat. Leurs deux corps et leurs balais s’arrête subitement sans s’écraser sur le sol qui est à moins d’un mètre d’eux. Et puis dans la suspension du temps, Minerva se rend compte qu’elle est toujours au-dessus de lui ce qui veut dire que quand le sort aura terminé… Ils tombent et c’est lui qui amortie la plus petite chute qui en devrait pas les blesser plus que ça.

Elle grogne, Minerva, énervée, agacée par cet imbécile qui les a trainé…

En plein milieu de la forêt interdite. Su-per.

« Mais on t’a jeté un crache-limace dans la tête et des limaces y ont élu domicile ou quoi Malfoy ?! T’es un grand malade ! » crie-t-elle avant de se relever mettant le plus de distance possible, ou qui lui semble raisonnable, entre elle et lui.

Elle grimace et porte la main à son ventre. Sa tenue de Quidditch est déchirée. Elle s’est faite une belle entaille avec les arbres en tombant.

J’espère que je n’aurais pas de cicatrices à cause de cet imbécile.

D'aussi loin qu'il s'en souvienne, il a toujours éprouvé un malin plaisir à agacer la McGonagall. Peut-être parce qu'elle était toujours dans les parages d'Adeto, inévitablement dans sa ligne de mire lorsque ses prunelles tâchaient de ne pas s'attarder plus que de raison sur le garçon et étudiait ses compères avec application. Sacré tempérament dans un si petit corps, ce qu'il s'était dit en l'apercevant pour la première fois, fort de ses années en plus, des centimètres gagnés sur elle dans une poussée de croissance interminable, à la dominer désormais d'une bonne tête. Et si la gamine l'agace, il ne peut que respecter l'audace la poussant à lui tenir tête, quand bien même sait-elle certainement déjà qu'il ne s'arrêtera pas. Pas fait pour s'interrompre en si bonne lancée, à clairement fanfaronner en s'amusant à la piétiner devant ses alliées. Ne manque pas une occasion de les étudier une à une, quand bien même son attention revient inévitablement se fixer sur la plus captivante de l'équipe. Qu'une affaire de fils sur lesquels il tire, les uns après les autres. Celui de sa patience d'abord, qu'il effiloche de son insistance et puis, la fierté qu'il découd de ses dires insolentes.

Pour ce genre d'instant que le palpitant s'emporte allègrement, quand l'adrénaline pulse en déflagrations violentes au fond des veines, bouscule ses pensées, annihile l'angoisse toujours logée entre ses poumons, celle du retour à la réalité. L'idée de cette réussite que son père tâche de lui ancrer dans le crâne. Les vacances qui se rapprochent chaque jour davantage, compte-à-rebours auquel Malfoy ne peut s'empêcher de penser, urgence de prendre tout ce que l'école a à offrir, expériences forgées en bravant une à une chaque ligne du règlement. Comme une mission fixée depuis la première année, là qu'il l'a compris, ce que c'était que d'être libre, de vivre, pour de vrai. C'est ce qu'il ressent en fendant l'air, Minerva à sa suite - à sa poursuite, même. Des vagues d'euphorie qui vont et viennent dans le gosier, à s'esclaffer sans retenue, fondre en piquée, contraindre le balai aux virages forcés, et voler de manière toujours plus farouche. Paysages qui défilent sans même qu'il ne parvienne à les enregistrer, à trop vouloir vibrer de ces secondes insensées, il passe à côté de certaines choses, le serpent. Oublie parfois de mettre le temps sur pause pour savourer l'instant présent.

« Non. Non, non, non, par la fucking barbe de Merlin, non. » C'est ce qu'il ordonne en la voyant descendre bien trop rapidement dans sa direction après qu'il ait cru la désarçonner de son balai. Mais elle ne lâche rien, la lionne, et il n'a pas le temps de l'éviter, à la réceptionner de plein fouet et entamer une chute violente. Griffure des branchages agités qui tâchent de se venger, dès que leurs corps les percutent et les déplument de leur feuillage automnal. Il s'égosille, Lase, sans aucun repère auquel s'accrocher, à agiter bras et jambes comme si soudainement, il allait lui pousser des ailes susceptible de le sauver. Hypothèses qui défilent dans son crâne, c'est un coup de fouet qui lui déchire la pommette qui étouffe sa plainte dans un grondement sourd. Les doigts qui se portent machinalement à la peau déchiquetée par la branche contrariée, il a tout juste le temps de les élever devant ses yeux écarquillés pour y déceler le carmin imprégné, que le sortilège retentit violemment. Initiative de sa compagne d'infortune, son coeur semble lui remonter dans la gorge et pour quelques secondes, il jurerait que le crache-limaces qu'elle lui a jeté précédemment l'a bien atteint, tout compte fait. Mais non, c'est juste la bile qui lui lacère le ventre quand les secondes les suspendent et les sauvent. « Si je meurs écrasé sous ton poids, je te tue. » Aucun sens quand il crache la menace en devinant la suite, paroles qui se meurent dès que le sort s'achève et que c'est la terre qu'il percute. Gémissement encore pendu aux lippes quand l'échine se tend sous l'impact, double peine quand Mina vient l'achever.

Il lui faut un moment avant de reconnecter, un peu sonné par le choc de son crâne et le poids de la demoiselle sur ses poumons. N'en perd pourtant pas de son bagout, à lâcher dans un souffle : « Fallait le dire plus tôt si tu voulais te coller à moi comme ça, on aurait pu s'arranger. » L'art de renverser la situation quand elle s'éloigne déjà et qu'il se redresse sur ses coudes, sourire frôlant vaguement le coin de ses lèvres. « C'est toi qui me fait perdre la tête, tu sais. » Même en flirtant, il ne peut s'empêcher d'arborer un air franchement mauvais, à revenir titiller la vilaine plaie qu'il devine sur son visage. « Tu n'avais qu'à me laisser le terrain comme demandé. » C'est ce qu'il grogne en se relevant, en essayant de remettre de l'ordre dans sa tenue. Là seulement qu'il extrait sa baguette, l'observe sous toutes les coutures pour s'assurer que la chute ne l'a pas abîmée. « Lumos. » Lueur vaillante qui vient rompre avec la pénombre des profondeurs de la forêt, il incline légèrement la nuque pour apercevoir le crépuscule qui s'invite à la cime des arbres. Et, sans plus de discussion, le voilà qui se met à déambuler prudemment entre les arbres, à chercher un éventuel point de repère, habitué des excursions interdites sans pour autant s'être jamais aventuré aussi loin. « Tu es déjà venue par ici ? » Il lui lance à la dérobée, dans un murmure. « Bientôt, ça va commencer à devenir intéressant. » Camoufle le soupçon d'appréhension qui le tiraille, à ne savoir réellement s'orienter, par un enthousiasme vraisemblablement non feint. « Viens à côté de moi, t'éloignes pas, ce serait trop bête que je ne puisse pas te coller la raclée que tu mérites demain, sur le terrain. » Tentative de détendre l'atmosphère, l'aîné du binôme poursuit sur sa lancée, avant qu'un vagissement brutal ne retentisse des tréfonds des bois. Là qu'il se fige, craquements résonnant tout autour d'eux, épais brouillard s'invitant tout autour d'eux. « Tu vois quelque chose ? »

« Si je meurs écrasé sous ton poids, je te tue. »
« Difficile de me tuer si tu es mort. » crache-t-elle à son tour, impertinente et un peu énervée de se retrouver dans une telle situation avec cet imbécile heureux.

Le sort qui leur sauve quand même bien la vie malgré les égratinures qu’ils se paient s’arrête et leurs deux corps tombent. Minerva pousse un petit cri de douleur. Son genou et peut-être son balai tape dans la plaie qu’elle a en dessous du nombril, causée par les branches d’arbre pendant leur chute. Mais elle décide de ne pas rester davantage sur lui, si la moitié des filles de sa promotions auraient rêvé d’une telle situation, elle, elle avait plutôt envie de mourir.
Beurk.
Laserian n’était tellement pas son type de garçon en plus. Elle préférait plutôt les bruns ténébreux. Comme Albus ou Abelforth. Et les Dumbledore ont plus de classes et de talents que les Malfoy en plus. Surtout plus que Laserian qui n’a qu’une gueule d’ange pour se faire paraitre un tant soit peu intéressant alors qu’en réalité il est aussi intéressant qu’un strangulot dans un aquarium.

« Fallait le dire plus tôt si tu voulais te coller à moi comme ça, on aurait pu s'arranger. »

Mais il est sérieux ? Minerva en se redressant et grimaçant vient mettre deux doigts dans sa bouche et fit semblant de vomir en guise de réponse. Elle espérait sincèrement que le message était passé parce que la prochaine fois c’était une baffe qu’il se recevait. Ou un crache-limace et celui-là il ne l’éviterait pas.

Mettant sa main sur son ventre là où sa tenue de Quidditch est déchirée et où le sang saigne, elle essaie de voir sur sa blessure est profonde. Elle ne sait pas trop en réalité. Il faudrait qu’elle retire sa robe de Quidditch. Autant dire qu’elle préfère se prendre un avada que de faire ça devant Laserian.

« C'est toi qui me fait perdre la tête, tu sais. »
« T’es vraiment aussi lourd qu’un chaudron rempli de potions, Malfoy, sérieusement. » dit-elle exaspérée.

Peut-être que le papillonnement de ses yeux fonctionnait avec les autres filles mais pas avec elle. Quoique. Elle le préfère comme ça avec du sang sur le visage et complètement décoiffé que tout beau et tout propre. Elle a toujours eu envie de lui passer la main dans les cheveux pour le décoiffer. Elle était persuadée qu’il aurait ragé comme pas possible et Laserian qui rage ? Un plaisir pour ses yeux.

Elle ne réagit pas quand il lui parle du terrain (il commence sérieusement à la fatiguer). Elle a mieux à faire et vient récupérer son balai avant de commencer à regarder autour d’elle et de réaliser qu’ils sont bel et bien au milieu de la forêt interdite. Bon, super. Manquait plus que ça. L’ambiance est vraiment glauque, pas vraiment idéale pour batifoler et Malfoy doit être complètement stupide pour blaguer comme cela. Ce n’est certainement pas le moment. La nuit n’est pas noire, ils ont de la chance d’avoir la lune et les étoiles ce soir. Ce sera plus simple pour s’y retrouver. Si elle ne se trompe pas, ils sont allés vers l’ouest en volant. Minerva est née prêt d’une forêt, elle sait se repérer sans boussole, sans magie. Elle vient relever le regard vers le ciel et cherche la Grande Ourse. Celle-ci indique le nord. Il sera ensuite aisé de retrouver leur chemin.

« Tu es déjà venue par ici ? »
« Bien sûr ! Tous les week-end je me fais une petite virée dans la forêt interdite en mode survie parce que c’est plus fun. J’en profite aussi pour tomber d’un arbre et bien sûr, j’emmène un crétin comme toi. »

Elle lève les yeux au ciel. Mais qu’il est con ce Malfoy, sérieusement ! Ils ont de la chance, il ne fait pas si mauvais et le ciel est plutôt dégagé. Elle identifie finalement la Grande Ourse quand Laserian lui demande de venir à côté d’elle. Elle lui jette un regard en levant un sourcil et remarque qu’il ne semble pas rassuré. Elle non plus, après tout, ils sont dans la forêt interdite, mais elle essaie de paraitre insensible et se concentre sur cette étoile dans le ciel.

Elle s’apprêtait à dire quelque chose quand elle entend aussi les craquements et fait un bond pour aller prêt de Laserian. Sa baguette à la main, Minerva est prête à réagir. Les petites séances de duel avec Albus pourront peut-être lui servir.

« Tu vois quelque chose ? »

Elle essaie de deviner dans le brouillard autour mais elle ne voit… que du brouillard.

« Non, mais il faut aller par là… » dit-elle en indiquant la direction du bout de sa baguette illuminant la zone d’un lumos. « Allé, Golden Boy, je suis sûre que c’est la première virée en forêt de ta vie. Je te préviens, je ne te porte pas jusqu’au château, Princesse Malfoy. »

Il ne fallait pas qu’ils trainent là. Ils saignaient tous les deux et cela pouvait attirer des prédateurs. Minerva tire sur la manche de Laserian pour qu’il la suive. Elle n’en mêne pas large mais au moins, elle sait qu’ils sont tous les deux dans la même galère. C’est quand même rassurant. Elle espère simplement que comme le Serpentard qu’il est, il ne la poussera pas sur la première créature qui passera par là pour se sauver la vie. Elle les connait bien les Serpentards, ces pleutres.

Le brouillard ne faiblit pas et c’est franchement angoissant. Minerva avance la première par rapport à Laserian. Elle relève plusieurs fois la tête pour voir la Grande Ourse tout en essayant de rester viligeante.

« Je te préviens Malfoy, si on sort d’ici vivant, je t’éclate demain sur le terrain. » dit-elle un peu frustrée de se retrouver là avec lui.

Soudain, un craquement sonore et un grognement beaucoup plus proche. Minerva s’arrête subitement non sans se cogner à Laserian et lève sa baguette vers l’endroit où elle entend le bruit qui lui déclenche des frissons de terreur.