correspondances d'algie longbottom

15 avril 1914, londres.

Bonjour Algie,

J'espère que cette lettre te trouvera en forme.

Mieux que ton frère peut-être, a-t-il pris un coup sur la tête ?

C'est ma première explication. L'autre étant qu'il soit devenu abruti.

Ecris-moi si tu sais quelque chose. Ecris-moi même sans cela, je serais heureux d'avoir de tes nouvelles.

Atlas.

15 avril 1914 en soirée, londres.

Algie,

Je n'ai rien vu venir. C'est ce qui m'inquiète le plus. Je prenais la lettre qu'il m'avait envoyé pour une blague ..

Ton frère a quand même été mon témoin de mariage quand j'épousais une moldue. Comment on peut changer à ce point ? Je ne crois pas à un Impero. J'ai peur. Qu'il fasse de mauvais choix, pour commencer. Je regrette tellement certaines choses que l'armée m'a demandé ...

Qu'il me dénonce (et plus généralement qu'il se retourne contre ses proches, mais je suis égoïste).

Je ne sais pas, ça lui ressemble si peu ? Pourquoi a-t-il accepté ?

Es-tu libre samedi soir, pour me faire le plaisir de venir manger quelque chose et m'apporter tes ingrédients ? Précise-moi ce qui te ferait plaisir, ce serait une bonne chose que je me remettre derrière les fourneaux.

Atlas.

20 avril 1914, londres.

Algie,

J'ose espérer que ce repas a enterré le mauvais souvenir de la dernière fois.

Une idée qui m'est venue une fois dégrisé (non pas d'alcool mais de ta charmante compagnie). Harfang pourrait-il avoir eu ce qu'on appelle poliment "un enfant naturel" ? Et qu'on le fasse chanter à ce sujet ? Il n'est toujours pas marié, je n'ai pas souvenir qu'il n'aimait pas les femmes, et je suis à court d'hypothèses. Ce serait du plus mauvais effet pour une future union et plongerait votre famille dans des affres juridiques.

Cela te paraît-il possible d'une quelconque manière ? As-tu le souvenir d'une femme qui aurait intrigué auprès de lui ? Je ne mets hélas aucun visage sur cette hypothèse.



Atlas.

le 6 mai 1914.

Lady Longbottom,

J'ai appris par mon frère que bientôt, j'aurai une nouvelle soeur.

C'est une nouvelle que je qualifierais bien de formidable, je m'entends particulièrement bien avec Méra, ma benjamine, et j'ai toujours imaginé une place supplémentaire depuis les nombreuses années de célibat d'Hylas. Je suis ravie de savoir que celle ci sera prise par vous, n'en doutez pas. Cependant, j'imagine aisément votre désarroi face à cette annonce. J'ai moi-même vécu la même chose il fut des années de cela avec mon défunt mari.

Alors, permettez-moi de vous rassurer sur un point. Si, un jour, Hylas ne vous blesse que d'un peu, moralement ou autrement, une furie blonde saura vous venger. C'est une promesse de femme à femme que je vous fais là.

Mais mon frère n'a cessé de me défendre depuis mon enfance, à sa façon. Il n'est pas prolixe, ne vous en vexer pas, c'est sa nature. Il sait être à l'écoute, et n'utilise les mots que lorsqu'il estime cela nécessaire. C'est assez rare, je ne vous le cache pas. Si vous le voulez, je vous partagerai quelques anecdotes à ressortir si d'aventure, il vous dérange un peu trop.

J'imagine la difficulté de votre situation. J'espère par cette lettre apporter un peu de légerté. C'est ce que j'aurais aimé, à mes 16 ans. J'essaie de vous rendre tout cela moins lourd, mais ne pensez pas que je ne vois pas la douleur de cette signature dont vous n'êtes pas l'artiste.

J'espère qu'à ma prochaine lettre, nous pourrons faire disparaître les conventions, et que je pourrais vous appeler par votre prénom. S'il vous plait, ma chère, ne m'affublez pas de mon nom, qu'il soit Malfoy ou Selwyn, je ne suis que Théa ici.

Bien à vous,


Théa Malfoy. (ou juste Théa)

Fin juillet 1914.

Ma douce Algie,

J'ai beaucoup à te dire.

J'ai repris contact avec ton frère. Les motivations d'Harfang m'étonnent toujours, je crois qu'il choisit de faire carrière. Ne lui en veux pas, l'homme sensible qui est ton frère et que j'ai connu à Poudlard existe encore. Je ne perdrai pas le lien avec lui.

Je vous verrai tous les deux à mon mariage, dont la date devrait suivre sous peu. Ma chouette n'a pas perdu une lettre t'annoncant la nouvelle, mais il m'a fallu ne pas perdre de temps avant de demander sa main.

Me feras-tu le plaisir d'accompagner Théa Malfoy, qui deviendra également ta belle sœur, pour chercher sa robe de mariée ? Ma cadette, Moon, veut toutes deux vous emmener à Paris pour cela. Je lui ai confié quelques instructions et de l'argent pour vos frais sur place - conserve ta bourse fermée, je ne veux pas voir augmenter tes tarifs de vente d'ingrédients !

Je rejoindrai Théa ce soir. Tu me pardonneras de vous faire faux bond et de vous laisser rentrer Moon et toi : je t'écris en cachette depuis la cave, et Théa qui n'est qu'à quelques mètres me manque déjà.

Algie, je suis follement heureux de l'épouser. Elle m'a informé qu'on t'a fiancée à Hylas Malfoy. Ses soeurs tiennent à lui, je veux croire que mon beau-frère a des qualités. Nous serons là pour t'épauler ma fiancée et moi si tel n'était pas le cas.

Ton ami et bientôt le meilleur des tes beaux-frères (quand bien même je serai le seul)

Ma chasseuse préférée !

Considère-toi honorée de tenir ce qui risque d'être la dernière lettre de Nile Shafiq entre tes doigts bourrus. Tu devrais la brûler, juste au cas-où, une fois que tu l'auras lu, et en conserver les cendres. A défauts des miennes, tu pourras toujours les répendre à Mascate si je venais à disparaître.

Tu connais mon penchant pour le dramatique, mais pour le coup, je crois que j'ai sérieusement merdé Algie.
Enfin, je crois pas : je sais.
Et quelque chose me dit que je vais pas réussir à me tirer hors de ce pétrin.
Mais c'est pas bien grave, il fallait bien que ça arrive un jour, pas vrai ?

Il faut croire que j'étais trop rayonnant ce jour-là, et que mon départ du mariage à été remarqué. J'ai toujours adoré attirer l'attention, tu me connais. Sauf qu'il y avait Genesis avec moi, et que je dois faire ce qu'il faut pour qu'elle reste en dehors de toute cette histoire.

Ils veulent que je me rende au ministère demain, mais je tiens à les faire se déplacer. J'ose imaginer qu'ils seront frustrés de me voir coopérer après avoir ignoré leur lettre, ou au moins confus. C'est probablement le seul amusement que je tirerais de tout ça, alors je vais pas me gêner.

Tout ça pour te dire de ne pas t'étonner si tu ne me vois plus dans le coin. J'ignore ce qu'ils comptent faire de moi, mais nul doute que je me comporterais en héro. Sache également que je crois en notre cause, et que je ne ferais rien pour vous mettre en danger, même si je dois tomber seul.

Tu vois ? Je suis déjà un héro.

Je vais avoir besoin de toi pour veiller sur Belhut, notre salamandre, qui doit être restée tu-sais-où, et sur Niflette. Ce petit démon doit se cacher chez moi, utilise des gallions pour l’attirer, tu en trouveras facilement. Ils ne se supportent pas, alors évite de les laisser ensemble trop longtemps. Prend également soin de Sultan, mon hiboux. Dis lui qu'il a de belles plumes et il te suivra. Il te connaît.

Et si tu vois Genesis, dis-lui que je l'aime et que je suis désolé.

Je lui annoncerais bien moi-même la nouvelle, mais j'ai peur qu'elle ne tue Sultan à vue. Et je me passerais bien d'un "je te l'avais dit" de sa part.

Tu as toute ma confiance Algie, ma fidèle acolyte de toujours. Continuez de vous battre pour ce monde meilleur que nous essayons de construire, même si le monde est trop stupide pour nous comprendre.

Affectueusement,
Ton grand ami, ton meilleur partenaire, ton ride or die, Nile Shafiq.

PS: Si il ne m'arrive finalement rien, et qu'on se recroise ici ou là, ignore simplement cette lettre.