Scaramouche, Scaramouche, will you do the Fandango? (Susan)
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Addolorata Alighieri
culte de morgane
crédits : GATSBY
face claim : Jenna Louise Coleman.
pseudo : Rouge.
études : Ancienne élève de la prestigieuse école de Beauxbâtons.
(ϟϟ) Sujet: Scaramouche, Scaramouche, will you do the Fandango? (Susan) Jeu 7 Mai - 2:37
SCARAMOUCHE, SCARAMOUCHE, WILL YOU DO THE FANDANGO?
⇜ code by bat'phanie ⇝
Susan Umbridge
ordre du phénix
crédits : Noumenale
face claim : Daisy Ridley
pseudo : Kraft
études : Tu te parais de l'insolente bravoure et de l'imbécile ignorance des sang et or.
particularité : Occlumens
(ϟϟ) Sujet: Re: Scaramouche, Scaramouche, will you do the Fandango? (Susan) Jeu 7 Mai - 21:25
Si l’esprit est un tonneau plein de sagesse et de folie, le tien avait dû être vidangé de toute trace d’entendement au moment où tu avais proposé qu’Addolorata t’accompagne. Par le Porte-Jarretelle en dentelle de Merlin et tous les sous-vêtements bénis de la création, tu t’étais encore mise dans le pétrin.
Après avoir tergiversé, rogné tes ongles jusqu’au sang, déterré la robe que tu portais au mariage de Pénélope une bonne décennie auparavant ; décidé que tes épaules engoncées ainsi dans la soie marine te couvraient de ridicule ; tempêté, le chef dans ton armoire, exhumé une paire de talon qui tenait plus de l’arme de guerre, tu t’effondres sur ton lit où dorment les missives indifférentes de Theodora et d’Addolorata. Passé et présent s’entremêlent sur les couvertures avec une aisance presque complice – constatation que tu étouffes dans ton oreiller.
L’heure tourne et comme la politesse ne souffre aucun retard, tu enfiles avec une pointe d’hésitation un costume trois pièces en tweed épais – sur une poitrine bandée, ta chevelure folle sagement rangée sous un chapeau melon.
La psyché te renvoie l’image d’un gentleman galbe à l’œil honnête. Tu lui offres un sourire bancal à ce beau sigisbée. Force est de constater que les moldus, ses cousins si mal jugés, t’offrent la possibilité de sortir à découvert, toi qui dissimule, par habitude et par principe, tes goûts particuliers aux passants. Rude est le premier pas à découvert mais tu gagnes en confiance au point tel que tu te permets de siffloter un air gai dans les effluves vespéraux. Au coin de la rue, alors que ton palpitant joue une aria furieuse, tu prends le temps de l’observer légèrement impatiente dans son écrin carmin. Un souffle. Une respiration. Te voilà sur la piste.
Elle t’attrape de son charmant sourire et te voilà captive de l’italienne. Le velours des baisers effleurés comme des promesses au creux de l’oreille te fait monter l’écarlate aux joues. Il n’est plus si fier ton brave chevalier servant – déstabilisé ainsi par les armes du sexe fort. Comment ne pas remarquer le possessif hypocoristique qui étire un sourire clair sous les éphélides de ton visage ? « Milady, tout l’honneur est pour moi. » D’un baise main aussi désuet qu’éphémère, tu recomposes ton personnage en offrant ton bras à ta frêle compagne – D’Artagnan et Constance. Parfait homonymes de votre clandestine excursion. D’un bras vaillant, tu enjoins ta comparse à te suivre. Ce soir, Dame Alighieri est ton hôte, et tu seras son guide avisé. "Venez, c'est par ici."
La silhouette du Théâtre du Globe se dresse bientôt devant vous. Tapis rouge. Foule tapageuse. Plateau auréolé de gradin circulaire. Les places sont bonnes malgré la promiscuité. Le rideau n’est pas encore levé et tu retiens ton souffle, épaule contre épaule, tes doigts burinés battant un tempo saccadé sur tes cuisses. « Je suis ravie que vous m’ayez accompagnée. J’avais une place supplémentaire et je me suis fait la réflexion que seule une fine connaisseuse de l’âme humaine comme vous, pouvait apprécier la douceur tragique d'un Cyrano ».
La chaleur qui irradie de son bras t’enivre un peu alors que tu fouilles dans ta poche intérieure pour en sortir un livre épais relié de cuir. « C’est un original, dédicacé par Rostand lui-même. Je me suis dit… » Tu te sens un instant stupide. « Je me suis dit que ça irait bien dans votre bibliothèque. Je sais que la vision que cette pièce donne de la femme est un tantinet rétrograde mais il ne faut guère le regarder avec les yeux de notre temps. Donnez-lui sa chance, il saura vous attendrir. »
Doux effleurements de vos phalanges lorsque l’obscurité tombe et tu remercies Merlin et toutes les divinités existantes ou non que ton embarras puisse faire retraite dans la chaleur confortable qu’offre des mots brillants.
Addolorata Alighieri
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(ϟϟ) Sujet: Re: Scaramouche, Scaramouche, will you do the Fandango? (Susan) Ven 8 Mai - 1:23
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(ϟϟ) Sujet: Re: Scaramouche, Scaramouche, will you do the Fandango? (Susan) Ven 8 Mai - 12:58
Cette main. Ces mots.
C’est trop. Ça te frappe dans le creux de l’estomac. Une emprise minérale sur le myocarde.
Fébrile, tu desserres ton col. La chaleur s’est faite soudainement étouffante et le tweed épais te démange aux encoignures. Tu serais prête à tuer pour un peu d’air. Quelque chose ne va pas, n’est-ce pas ? Tu n’aurais pas dû attendre. Tu n’aurais pas dû lui mentir.
L’italienne brandit les agapes goûteuses de la passion bouillante, te promets des baisers. Comprendra-t-elle si tu lui avouais, qu’en échange, tu recherches toujours, au cœur de la multitude, la flavescence de sa chevelure, l’éclat cinabre de ses tendres prunelles ? Que tu supplies Merlin chaque matin de reconnaître son visage chéri sur les faces atrocement anonymes ?
C’était une terrible erreur. Tu le réalises maintenant.
Addolorata est vive, intelligente, chaleureuse et passionnément attachante mais elle n’est pas Théodora. Elle n’est pas non plus l’un de ces corps dans lesquels tu tentes de noyer le désespoir qui t’étreint aux petites heures de la nuit.
La toscane est à la fois beaucoup plus et un peu moins.
A ta compagne du soir, Tu ne peux offrir que la force du souvenir qui teinte brusquement tes iris d’une indicible tristesse. Il sera toujours là, ton spectre adoré, ta belle Eurydice, pressant sa perte sur tes talons, insaisissable fantasmagorie gardant le retrait. Retourne-toi. Semble-t-il te souffler sur la nuque.
Tout va trop vite. Les contacts. Les mots. Tu voudrais partir - et te cacher. Loin de la brûlure du regret et de la honte. Loin des regards indifférents. Pendant des années, tu les avais attendus, d’une autre bouche, d’une autre peau et tout cela t’était offert avec un tel naturel et une telle simplicité que tu te sens déboussolée, ravie à toi-même.
Il faudrait fuir. T’excuser. Revenir en arrière. Effacer. Raturer la promesse que tu as faite sans y penser parce qu’égoïstement cela te distrayait de ta douleur. Inconscience, couardise, solitude, tu ne sais auxquels de ces vices vouer ton échec.
Tu souhaiterais que cela fonctionne mais une part de toi s’y refuse – Cerbère montant jalousement la garde sur son trésor. Pourtant, tu presses tes doigts calleux contre les siens. Tu ne dis rien, pas de verbes savoureux pour sauver les apparences. Le silence leste. Des muscles raidis. Le regard lointain. Un pâle sourire forcé sur tes lippes. Tu tentes de donner le change. Profitez de la soirée. La discussion aura lieu ensuite.
Oui, ma vie Ce fut d'être celui qui souffle, - et qu'on oublie ! Vous souvient-il du soir où Christian vous parla Sous le balcon? Eh bien ! toute ma vie est là: Pendant que je restais en bas, dans l'ombre noire, D'autres montaient cueillir le baiser de la gloire ! C'est justice, et j'approuve au seuil de mon tombeau : Molière a du génie et Christian était beau !
Et les larmes qui viennent, tendre marées sous tes longs cils.
C’est l’histoire de ta vie. Tu suffoques, asphyxiée par les affres du repentir. Tu te lèves brusquement sous l’œil courroucé de l’assistance avant de t’échapper de la salle. « Pardonnez-moi. Je vous prie ». Ta voix comme un mince filet tremblotant, comme une supplique.
Tu n’es pas brave, tu n'es qu'une idiote.
Addolorata Alighieri
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(ϟϟ) Sujet: Re: Scaramouche, Scaramouche, will you do the Fandango? (Susan) Ven 8 Mai - 17:49
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(ϟϟ) Sujet: Re: Scaramouche, Scaramouche, will you do the Fandango? (Susan) Ven 8 Mai - 20:45
La nuit. La lumière huileuse des réverbères. Les étoiles mourantes au-dessus de ta tête. Tu arraches tes mâles atours, les épingles, laissant libre ta chevelure qu’un vent estival décoiffe de sa main impalpable. Tu devrais te sentir libre mais tu étouffes de nausée et de culpabilité. Au début, il était réconfortant de pouvoir oublier. De savoir que l’on tenait à toi et que tu étais encore de répondre favorablement à l’attachement. Tu es responsable de cette sordide situation. Coupable de la douleur.
Tu es une sotte. Une enfant capricieuse qui par ses jeux fait souffrir ceux qui l’entourent. Tout est un tel gâchis. Tu songes aux roses qui lui étaient destinées, aux baisers que tu aurais pu lui vendre en échange d’un peu de chaleur et tu te sens misérable d’avoir accepté l’idée que cela pouvait réussir ; qu’au-delà de l’attachement, tu pouvais faire éclore l’amour comme un jardinier ferait pousser des lys.
Des pas sur la chaussée. Addorolata se tient devant toi, dans toute sa beauté tragique de femme bafouée. Incapable de bouger, tu la laisses s’approcher, la respiration coupée par un poing invisible et glacée qui t’écrase la poitrine. Tu restes muette comme elle te restitue ton offrande. Tu ne prononces pas un mot lorsqu’elle tourne les talons pour s’enfoncer dans la tendre obscurité de cette soirée d’été. Tu ne bouges pas lorsqu’après avoir pressé ton épaule figée, sa main retombe comme une feuille roussie d’automne et de trépas.
Sa silhouette s’efface au coin de la rue. Puis, tu cours. Le cœur s’écrasant contre tes côtes. Ta respiration devenue erratique d’angoisse. Tu la rattrapes, tes bras s’enroulant autour de la florentine, sans que la vergogne ne t’arrête. Des larmes brûlantes coulent dans son cou pour venir tremper la soie carmine de sa robe.
« Je suis navrée. Ô Merlin. Si tu savais combien je suis navrée. »
Le tutoiement est venu naturellement. Les mots s’échappent par bouquet brut.
« Je n’aurai pas dû. Je n’étais pas prête. Pas encore. Morgane, je ne sais si j’en suis encore capable. J’ai tout gâché. »
Tu radotes. Tu voudrais t’expliquer. Consoler peut-être. Recoller les morceaux. Des sanglots épais raclent ta gorge et te font desserrer ton emprise. Suffisamment pour qu’elle puisse se retourner. Tes doigts rugueux glissent sur ses joues jusqu’à son menton.
« Ne te laisses jamais convaincre que c’est de ta faute. Je suis responsable. Je pensais…je pensais… que ça serait plus simple… que j’oublierai. »
Tu ne te permets pas d’évoquer celle dont l’absence te hante. Ce serait te trahir, toi et les tiens. Ce serait salir que d’assimiler l’italienne à un pansement sur la jambe de bois de ton myocarde. Le verbe se fait plus relâché, laissant transparaître derrière le noble sigisbée, la jeune femme simple que tu es.
« Tu es exceptionnelle. Ne t’en veux pas. Je ne suis qu’une fille stupide de plus, comme il y en existe des milliers. Tu trouveras, n’en doute pas, quelqu’un digne de conquérir ce noble cœur. Les femmes bien ne sont pas légions mais elles existent.»
Tu t’écartes enfin.
« Chaque Roxane a un Cyrano. De fait, je te le confie. Il ne me servira plus à rien. » Tes phalanges s’attardent encore un peu, puis retombent tranquillement à tes côtés. « Je te dis au revoir. Un jour, la blessure que je t'ai infligée guérira et peut-être me pardonneras-tu ? D’ici là, n’aies crainte, tu ne souffriras plus ma présence. » Un pauvre sourire étire une dernière fois tes lippes, un dernier au revoir et tu disparais dans l’ombre fraîche des tilleuls.
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(ϟϟ) Sujet: Re: Scaramouche, Scaramouche, will you do the Fandango? (Susan) Ven 8 Mai - 22:18
envoyé par hiboux
Je connais l’Iliade et l’Odyssée, les théories de Karl Marx, les poèmes de Rimbaud, Verlaine, Lord Byron… Mais l’amour ? Après tout qu’est-ce que j’y connais moi à l’amour ? Rien ? Ou tout au plus pas grand chose… fiancée à dix-sept ans, veuve à vingt-sept, comment voulez-vous apprendre quoi que ce soit dans ces circonstances ?
Un jour au sortir d’un entretien vous avez mis mon monde en branle, me poussant à me questionner sur des choses que je croyais étouffée, mortes et enterrées. Pour vous j’ai exhumé mes peines et mes peurs… pour la première fois j’ai eu la force de m’assumer pleinement, totalement. Pour vous, non pour une autre. Vous m’avez dit que chaque Roxane a son Cyrano ? Comment faire si l’on a déjà rencontré le siens, mais que faire si celui-ci est trop hanté par les fantômes d’un mystérieux passé pour pouvoir me conter fleurette ?
Et tragédie je n’ai pas les épaules assez larges pour l’aider à avancer, à tirer un trait sur ce passé dont j’ignore absolument tout. Susan, si vous êtes incapables d’oublier, alors comment voulez-vous que j’en sois capable ? Je n’ai jamais eu votre courage, je ne suis pas assez forte pour oublier mio caro sigisbée, mio paladino… Vous m’avez fait tant et tant de compliments, dis que j’étais exceptionnelle, mais à quoi me servent ces qualités si je ne puis vous en faire profiter ? Idiote que je suis il est fort possible que je me sois emballée, bercée de fantasmes, de tendres espérances mais le fait est que j’ai de l’affection pour vous… elle m’enivre, elle me tue... sans que je ne sache pourquoi...
J'ai beau être sotte, j'ai bien compris que mes sentiments n'étaient pas partagés, que vous ne m'aimiez pas. Mais je ne suis pas Héloïse et vous n'êtes pas Pierre Abélard, je ne vous presserais donc pas de missives comme celles-ci. Je connais bien les paroles du Temps des Cerises :
Quand vous en serez au temps des cerises Si vous avez peur des chagrins d'amour Evitez les belles Moi qui ne crains pas les peines cruelles Je ne vivrai pas sans souffrir un jour Quand vous en serez au temps des cerises Vous aurez aussi des chagrins d'amour
Est-ce vraiment utile de vous avouer que bien qu'ayant été profondément vexée je suis incapable de vous en vouloir ? Je n'ai aucune rancune pour vous. Mon cœur a connu trop de tragédies pour que vous puissiez faire partie de celles et ceux que je déteste. Vous serez toujours mon amie. Quoi qu'il se passe. Je comprendrais également que les mots de cette lettre vous poussent à ne pas m'avoir dans vos pattes...
« se l'Italia è il paese dell'amore, allora tutto l'amore del mondo è nelle tue mani. »
« si l'Italie est le pays de l'amour, alors tout l'amour du monde est entre vos mains. »
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(ϟϟ) Sujet: Re: Scaramouche, Scaramouche, will you do the Fandango? (Susan)
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