évolution d'amarante kirchner

CHRONOLOGIE

24 Décembre 1883. Elle est née un soir de Noël, espérée par les parents, le deuxième enfant de la fratrie. Le père souhaitait un deuxième fils, la mère une fille à laquelle elle pourrait léguer les secrets de la Grande Déesse Mère, la Viviane, femme de Merlin. Dans la famille Kirchner, les femmes tombent enceintes de deux voir trois descendants, beaucoup sont stériles et il est dangereux de divulguer les naissances avant leur onze ans. Pourtant Apolline Kirchner, matriarche, se résout à présenter Amarante et à la baptiser pour honorer son existence.1890. Sept ans, elle grandit entourée d’amour de ses parents. Amarante observe les complots, écoute aux portes mais reste de marbre quand on lui demande ce qu’elle sait. Elle apprend à taire les secrets, à taire les doutes et les vices. Elle nage dans une ambiance princière et royale , éduquée férocement par de nombreux précepteurs, ils remarquent son ingéniosité. Elle est précoce, trop intelligente pour être une fille. Son père rétorque qu’elle est une enfant merveilleuse qu’il faudra écouter. Novembre 1893. Dix ans. Son frère vient la voir, une nuit, elle pense rêver la douleur qui l’oppresse. Le matin elle voit le sang sur ses draps et la flamme dans son jardin. Elle ne met pas de mots sur ce traumatisme silencieux, pourtant, ce viol, elle le vivra toute sa vie. Elle dira à la mère sans penser que le frère pourrait pâtir de son aveu. Elle mentira, en tentant de le protéger. Elle commencera à construire son masque en société, celle d’une impertinente aux orbes mordorées et à la bouche ardente. Début de prémonitions absurdes auxquelles elle ne prête nulle attention. Mars 1894. On décide d’endormir Egon Kirchner pour le crime qu’il a commis, le vol de la virginité d’une sorcière équivaut à la pire peine, celle d’un sommeil de cent ans ou la mort. Amarante se sent coupable, décide alors de libérer son frère, pour cela elle se plongera dans les apprentissages de rituels et de sortilèges. Septembre 1894.Ses parents décident de l'inscrire à Poudlard plutôt qu'à Durmstrang, la famille Kirchner étant connu pour ses nombreuses parlées et son envie de former ses enfants à toutes les cultures, Poudlard permettra à Amarante de parfaire son anglais. Le choixpeau décide de la confier à Serpentard pour son côté stratège et son ambition démesurée, il semble intimidé par la dangerosité qui règne dans son âme muette, sous les paroles ironiques devant tous les élèves, Amarante fronce des sourcils et se promet de vivre selon ses principes. La magie noire et les maléfices deviennent des passions dont elle n’éprouve pas de honte. Juillet 1901. Elle obtient ses Buses et ses aspics avec la mention honorable et les félicitations, elle a été exemplaire tout au long de sa scolarité. Elle retourne en Allemagne, retourne à sa place de débutante, ses parents la pressent de commencer les bals et sa vie en société. Seule héritière, ils n’osent pas la presser pour qu’elle se marie, elle sait ce qu’elle doit faire et médite déjà son projet de transférer le fiancé et son frère. Avril 1902.  Mariage et noces avec un sorcier de sang pur Norvégien.   Mai 1902.Elle voit le corps de son mari s’effondrer, descendue dans le caveau d'Egon elle découvre qu'il ne respire plus. Le sortilège lancé à l'époque pour le punir de son crime s'est aggravé, on avait prévenu que c'était chose qui arrivait. Elle perd, à cette dates, les deux êtres dont elle était attachée, qu'elle aimait. Cet accident magique la traumatisera, elle y pensera tous les jours. C’est surtout la solitude, grande et immense qui hantera son esprit. Septembre 1903. Ouverture de son pensionnat pour jeunes sorciers (de 3 à 10 ans) dans les landes d’Irlande. Son roman Les désirs inavoués sous pseudonyme emporte l'adhésion des lecteurs décadents, l'on parle déjà d'un grand talent. Il est cependant censuré dans certains pays. Elle avait besoin d’un nouveau projet pour prétendre à la résilience. La perte de deux êtres aimés lui semble un obstacle insurmontable. Elle se plonge alors dans l’apprentissage de la magie noire afin de combler le vide de son âme. Elle cumule également les amants et se montre irritable chez les Kirchner. Néanmoins elle devient une valeur sûre pour les décisions familiales, c’est à elle qu’on adresse les problèmes qu’elle résout brillamment. Elle étend l’aura des Kirchner a l’international. Août 1914. Amarante songe ses principes pour s’allier à l’ordre du phénix. Les Kirchner sont de sangs purs, certes, ils prônent néanmoins la tolérance et l’empathie pour tous sorciers que la magie a choisi. Elle décide de rencontrer ce fameux visage inconnu dont elle n’a d’information que son physique et son lieu de travail pour lui proposer son aide dans l’organisation résistante.

Je vois Satan tomber comme l'éclair

"Ta peau n'est pas étanche Elle coule de désir De trop longues absences Et d'envie, tu soupires"

Deux orbes olympiennes porteuses de feu, elle avait succombé ; assise sur fauteuil entourée des silhouettes nébuleuses, il était sorti de la brume du bruit du salon pour lire et ravir. Et elle tomba encore, chuta encore. Dans le silence de la chambre, quelques éclats de rire et les soupirs et les râles, la gravité de la voix quand elle poussait jusqu’à l’orgasme, jusqu’au plaisir des réflexions. Fatale destinée lorsqu’il partit, marié. Elle aussi l’avait été, elle décida de quitter la pluie pour les expressions allemandes son pays. Pour laisser le Dieu seul forgeant la vie conjugale, elle acceptait sa solitude. Après tout, elle méritait le vide sur son corps et les chuchotements de manque dans sa tête. Trois ans d’absence. Trois ans où elle apprit la stabilité, parmi les convives et la famille, Amarante s’assagit, peste Messaline devint Reine Marie, personne apprêtée et souriante, elle avait sur ses lippes la finesse des réponses, l’intelligence des solutions. Elle maria sa sœur, elle maria ses cousins. Et elle partit, encore, retournant sur les traces anglaises, ivre de retourner voir cette chair du mauvais temps. Dans les sous sols aménagés de sa demeure à Londres, elle retrouva l’effluve de l’Homme qui réveilla ses ardeurs. Ardente et passionnée, entreprenante, elle l’enleva, comme un guerrier, riant de ses secrets, l’emmenant chez elle. Elle qui s’autorisait la fin de son abstinence. Elle soigna ses plaies, sans lui dire, mais l’embrassant encore.

Hédéra
Lilith's Cave

Le manteau fauve

"Ta peau n'est pas étanche Elle coule de désir De trop longues absences Et d'envie, tu soupires"

Où fleurissent les désirs inavoués, dans le corps de cette jeune fille aux traits si angéliques. Sa chevelure a la couleur du lin mêlé de soleil, un brun clair parsemant sur son front sage des ombres de réflexions, la main leste pour jeter ses sorts, elle nargue les lumières des étoiles quand elle resplendit d’obscurité. Elle semble la pièce à double face, le visage parfois fermé par les songes jaillissant dans ces moments de silence, assise sur le canapé de velours, dans la grande pièce familiale où crépite un feu de cheminée, elle ferme ses paupières, envahie. Des images la poursuivent, celles d’une nuit… Mais elle ferme, clôt son esprit. Et elle se lève, pétrifiée par les doigts qui la touchent, l’effleurent, la palpent. Si tu n’arrives pas à te défaire de cela, alors… Alors il faudra jeter sur les braises du traumatisme une huile qui créera des flammes afin de se débarrasser de l’engeance du diable. Amarante ne pense plus, elle s’habille. Dans cette chambre aux rideaux opaques qu’elle n’ouvre jamais, les vêtements légers brillent par leur richesse, c’est de l’eau au toucher et de la pluie tissée épousant ses mouvements. Elle couvre ses courbes d’ocre et d’argent, laisse ses aquarelles, les abandonne. Pour atterrir gracieusement sur l’herbe sauvage d’un domaine à l’autre bout de sa contrée, seul le pépiement des oiseaux arrache au silence un moment de grâce, et elle lève son visage à ces cieux douloureusement satinés d’azur. L’Amarante a l’obsession de grandir sous les mains de cet inconnu qu’elle aperçu plusieurs fois lors des réceptions données, Selwyn, un anglais, solitaire et bourru, on l’admirait pour son air décalé, un brin chétif et indisposé, il n’hurlait jamais et déposait aux pieds des offrandes de sourire afin de calmer les conflits. Son aura, enfin poussait la jeune femme vers lui, comme une âme attiré par le précipice.

 La large porte d’ébène s’arque avant que sa main soyeuse se pose sur le bois, il sait déjà que la présence de cette princesse auréolée de secret a poursuivi de ses desseins sa solitude d’ours inapprivoisé, l’homme a longuement hésité avant de lui permettre d’entrer. L’attendant enfin, assis dans un fauteuil de velours cobalt, vêtu d’un costume léger et seyant harmonieusement ses muscles, il lui sourit, toujours sur son visage l’air fatigué de ces êtres résignés, plusieurs fois l’on avait chuchoté que les tentatives de suicides s’ancraient sur sa peau rigide. Elle s’installe, prend place au face de cet homme au charisme achevé, un homme au bout de la dernière vague, il lui semble son miroir, là, terriblement perdu dans ses songes.  « Bien que veuf et abstinent, vous considérez la chair féminine comme un objet d’extase. Je vous l’offre. » Dans sa gorge, nuls trémolos d’effroi ou de timidité, la fleur de vingt ans aiguise son regard et l’enracine dans les orbes mâles et esseulées. Selwyn s’amuse pourtant, un sourire qu’il a rarement sur ses joues broussailleuses ; ses mains ne tremblent pas, il a l’appétence d’un fauve se réveillant au milieu d’une savane quand il caresse sa joue.  « Tu es une Kirchner, l’ainée, ta virginité est précieuse. Je ne pourrai me permettre de te l’enlever, je ne compte pas me remarier. » Et elle répond, provocante.  « Je ne suis plus vierge, on me l’a enlevé. C’est précisément pour cela que je vous demande d’être mon professeur car vous possédez les mains libertines et l’expérience d’un dilettante, tout en vous transpire la suave odeur de sexe, la langueur de la sensualité. » Elle n’a pas préparé son discours, mais, lorsqu’il évoluait comme une ombre entre les silhouettes valsant, lorsqu’il s’absorbait dans la contemplation de certaines formes, elle voyait ses lèvres se déchirer de désir, jamais pourtant n’eut-il un œil déplacé sur son propre corps.  « Vous comprenez. Vous avez fait du sexe votre sujet philosophique de prédilection, Monsieur Sade. » Cette référence jetée, faussement innocente, incite chez lui l’expression fugitive d’un intérêt croissant, elle a lu ses romans, elle s’est renseignée sans croire les commérages cependant, elle qui semblait si sage, si effacée, elle qui, pourtant, se révèle déesse mystère. Amarante abat ses cartes mais toujours la prunelle chatoie de ses nombreuses cachettes.  « Apprenez moi. »

LES RPS EN COURS

LES RPS TERMINES