Darkness leaves me breathless. Who blocked out the sun. Shadows make me reckless. Am I the only one? How far does the dark go? Give me an omen, show me a sign.
Étuve. Le contraste frappe en géhenne mordante qui s'embourbe à la gargue en âcre sensation d'étouffement. Dité et son Enfer semblait avoir trouvé équivalence terrestre sur le sable étincelant du désert, au Moyen-Orient. L'astre diurne déverse ses vagues pernicieuses, comme si, ici, il n'éprouvait guère de limite à ses désirs de faire suffoquer la moindre parcelle de vie qui daignerait s'égarer au fin fond du monde. Il n'y a rien, pas un souffle soulevant la poussière, si ce n'est l'ombre d'une nécropole en trace d’existence qu'on eut un jour oublié. Jusqu'il y a peu. Pyramide surannée qui laissait courir quantités de murmures depuis que la baguette d'un explorateur avisé l'avait sorti de son sommeil éternel. Déterrer les fantômes n'avait souvent rien de bon. D'autant plus lorsque les pierres suintaient de malédictions amphigouriques laissées par quelques antiques mages pour garder les lieux, rendant captif momie hostile d'un sorcier bouffant la noirceur. Il y avait pourtant eu la cartouche d'avertissement : Âhanakht frappera quiconque ose s'aventurer en son royaume pour troubler son sommeil.
Les murmures allaient bon train, en bruits de couloirs incessants. Les racontars évoquaient malédiction antique ayant frappé un quidam en exploration. Le bougre s'était noyé dans les ombres sinueuses, sans plus donner signe d’existence. Fait divers singulier relaté dans les papelards indiscrets de la Gazette quelques jours plus tôt et évincé trop rapidement par des pognes davantage intéressées par l'appât des reliques ancestrales capable de dompter la faucheuse. Ce qui ne fut guère le cas du Curieux loustic appâté par les relents de mystères à élucider. Au-delà du scoop que cela procurerait. Détective à la curiosité viscérale.
Le minois se fronce sous le couvre-chef, naseaux lorgnant dans l'optique de dénicher la brèche béante laissée par quelques archéologues aventureux, condamnée par un sortilège de faux semblants qu'il déjoue habilement. Les intrusions sont devenues pour lui bagatelles enfantines, en bon fouineur avisé. Les paluches resserrent un nœud papillon en guise d'ultime élan intrépide avant d'armer une pogne gauche de sa baguette. Lumos. L'obscurité truculente l'assène, fait pulser myocarde qui peine à aduler les ombres voraces et leur tendance à dissimuler les monstruosités. Inspiration. La panique et les paranoïas ne mèneraient à rien. L’alliée de Pin bat gracieusement dans l'air devenu gelé au sein des parois épaisses, dans l'optique d'allumer les torches jonchant les couloirs labyrinthiques avant de s'y perdre.
Quelques hiéroglyphes sont traduits à la volée, à l'aide d'un carnet de note emporté dans une poche ensorcelée, capable de contenir un bon nombre de babioles, cherchant quelques indices et sortilèges antiques qui le mèneraient à une piste. L'Hurluberlu plongé tend pourtant l'oreille, persuadé d'avoir perçu friction anormale dans les artères voisines. Prudence. La pogne armée précède, parée à lancer un Volatilors vicieux. La couenne tente de dénicher la source du trouble, emprunte quelques embouchures sur la pointe des pieds. Jusqu'à l'instant fatidique où la carne, à reculons, percute la chaleur d'une tierce silhouette.
Réflexe instantané dans un sursaut d'effroi, l'échine se retourne d'un bond pour asséner la sentence, tandis que le crin, pris d'un relent de panique, vire à l'immaculé. Aléas des émotions passagères et trop intenses. Pourtant le Curieux cesse son geste, comme amputé de ses moyens en reconnaissant minois qui semblait lui aussi errer en quête de réponses. « Bon sang Albus ! » qu'il s'exclame en un soupir de soulagement, le souffle manquant. « J'ai bien failli te métamorphoser en poule. » Il finit par en ricaner tandis que la toison retrouve sa profondeur corbeau, imaginant un instant la scène cocasse qui aurait pu devenir tout à fait réaliste.
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(ϟϟ) Sujet: Re: La Malédiction d'Âhanakht | Albus Dim 14 Juin - 2:03
Egypte, mars 1914. L’astre diurne s’érige au firmament, embrasant le sable. Les rayons dansants, une silhouette sépulcrale s’esquisse. Le galbe d’Albus Dumbledore se distingue des dunes. Suffoquant sous le joug de la fournaise, il s’aventure dans une pyramide. Abrité du rayonnement solaire, il glisse les dextres dans une poche, en extirpant une gourde qu’il porte à ses lèvres. Soif étanchée, le trentenaire empoigne son tremble fidèle. Soupir lourd de signification. Il repense à Nephele Ollivander à qui il a fait une promesse. Retrouver son grand-oncle, mystérieusement disparu ici. Le briseur de sort court après les fabriquants de baguette depuis plus de dix ans, et ne compte plus les escamotages, d’une fréquence presque insolente. La cousinerie et les devoirs patriotiques l'enchaînent à eux. Préoccupation pernicieuse qui le tient éveillé la nuit. C’est à présent à hanakht qu’il doit se frotter, esprit frappeur du chancelier pharaonique dont Ollivander a troublé le sommeil. “Homenum revelio.” Le bois s’agite et les dalles poussiéreuses se dérobent sous ses pas.
L’explorateur rejoint la lueur, jaillit de la baguette de l’ami. Bon sang Albus ! Le sursaut d’Alarius s’accompagne d’une exclamation, rehaussant les lippes du gallois d’un rictus amusé. J'ai bien failli te métamorphoser en poule. Dumbledore passe un bras fraternel au-dessus de l'épaule du reporter, le saluant avec une chaleur habituelle, réjouit par sa présence sinécure. “Une poule ? Et je me pensais phénix.” Un rire gras s’échappe des babines du Dumbledore. Fierté ravalée comme du temps où ils étaient encore écoliers. Malgré les apparences, Albus ne se prend pas au sérieux, qui plus est auprès de celui qu’il considère comme un de ses meilleurs amis depuis leurs onzes ans. “Souris un peu, Alarius. Ton volatile favori t'aide à retrouver le vieil Ollivander.” La voix résonne dans les lieux antiques. “D’après mes recherches, pas moins de trois momies nous attendent.” Le gallois dérive ses ambres vers le carnet ensorcelé de son vis-à-vis. Hiéroglyphes traduits à la hâte qu’il reconnaît pour les avoir étudiés. Mage studieux dont la mémoire eidétique ne le trahit jamais. “Tu as préparé notre obituaire ?” Il le taquine distraitement et ils font ensemble quelques pas. Posant le pied sur une dalle, le sol se fait soudainement mouvant sous eux. Gouffre abyssal qui les emporte en son sein. Désastre annoncé.
