S'il te plaît Bald, fais le. Une requête, un regard, il acquiesce, elle lui embrasse la joue et déjà, son double, son autre, disparaît. La sorcière rechigne presque à faire un pas, la jambe encore douloureuse malgré les soins de Minerva quelques jours auparavant, Edelgard serre les jambes, s'accroche à la vieille canne de son père, récupérée à l'occasion, mais ce n'est qu'une aide temporaire. Cela doit cesser et vite car le temps presse. Les jours sont comptés maintenant, avant que les cabots, babines retroussées, ne rencontrent les lionnes, toutes griffes dehors. Le choc est obligatoire et souhaitait des deux côtés, chez les Black comme chez les Umbridge, mais est-ce seulement le bon choix ? La sorcière avance, peste presque contre elle-même d'être blessée en de pareilles circonstances, mais trouve la force d'avancer jusqu'à son bureau pour se laisser tomber dedans, soupir de soulagement. Et déjà, la sorcière s'empare de sa plume et d'un morceau de parchemin soigneusement roulé. Son regard bifurque sur l'horloge, elle sera bientôt là. Bald ne perdra pas de temps, il ira la chercher et Edelgard n'a que peu de temps devant elle, elle le sait. Déjà, elle remplace une mèche de cheveux derrière son oreille et commence sa missive.
Dear mister Black, et les mots s'enchaînent. Une invitation, comme suggérée lors de son échange avec sa cousine, délicieuse Penny, un terrain neutre pour parler de la grande affaire, du conflit et de comment le régler avec diplomatie, tact et sans accro. Autant que possible au final, car la sorcière sait que la théorie est plus simple que la pratique et qu'elle devra user de multiples stratagèmes, se montrait tacticienne à souhait, piquante, mais pas colérique. La partie est loin d'être gagnée et les dés sont peut être pipés. Du poker. Oui, une bonne vieille partie de poker après tout. Il faut miser, enchérir, se retirer au bon moment si la situation l'exige et au final, user du bluff intelligemment. Chaque élément sera crucial, l'échec n'est pas permis car le joueur en face n'est pas un amateur, il s'agit de monseigneur cabot, le patriarche Black en personne qui défendra avec ferveur ses intérêts, car après tout il incarne la pureté à son paroxysme, une fiole intacte, tandis que celle de sa famille est souillée, une vilaine rature pour la société et les hautes sphères que la noble et très ancienne maison des Black peut incarner. Oui, le droit à l'erreur est prohibé.
Et déjà, la lettre se termine par une signature franche, unique trait pour achever le récit. Scellons cela. Et la sorcière compte bien jouer avec ses propres armes le moment venu pour s'assurer la fiabilité du contrat qu'elle passera avec les Black, mais pour l'heure, elle saisit de la cire chaude, fait couler le tout sur la lettre avant de saisir le petit sceau qu'elle possède, représentant la lettre majuscule de sa famille sur un gallion, symbolisant l'or, la richesse et bien entendu, le casino.
« Médusa. » siffle-t-elle.
Et déjà, le majestueux rapace déploie ses ailes et quitte la poutre, son refuge, son nid, pour descendre rejoindre sa maîtresse qui prend soin d'attacher la lettre à sa patte. C'est à ce moment là que la cheminée crépite. Bald revient et il ne sera pas seul. Edelgard fronce brièvement les sourcils et se redresse, une fois la tâche accomplie, non sans grimacer, s'empare de la canne pour se maintenir.
« Va, ma douce. Et assure-toi de remettre la lettre à Alaric Black et à personne d'autre. » la chouette disparaît et la cheminée s'embrase au même moment.
En premier, il y a le colosse, le géant aux mèches blondes, Bald. En second, la silhouette plus fine et sportive de Susan. Edelgard ne peut s'empêcher de lui sourire, remerciant d'un signe de tête son ami qui déjà, les laisse entre elles. Nul besoin de lui demander, il connaît l'évidence et déjà, la lionne laisse tomber sa canne, au diable pour avancer et enlacer sa soeur dans ses bras, sans un mot, sans rien d'autre que ses bras contre elle et les yeux clos. Je suis désolée. Désolée de t'avoir laissé sous la surveillance de Penny le temps de gérer le cataclysme, le temps de quérir une guerre et aussi de répondre à l'ordre qui accessoirement, s'est terminé par une cuisse perforée et la colère de Minerva.
« Susan, Merlin soit loué.. » souffle la sorcière.
Elle ignore pendant combien de temps elle conserve cette étreinte, mais ce n'est pas sans doute pas assez long à son goût. Cependant, il faut reculer et déjà, un pas en arrière, l'aînée prend le temps de déposer un baiser sur le front de sa cadette avant de l'inviter à s'asseoir sur le canapé, cela sera le fauteuil pour elle, non sans laisser échapper une grimace, douleur latente, mais elle sait Edelgard, elle sait que ce n'est rien comparé à ce que sa soeur a vécu, le traumatisme conservé, mais ils paieront. C'est une certitude et ils paieront, même si cela doit égratigner le blason et causer quelques douleurs supplémentaires, les cabots paieront pour le mal qu'ils ont fait.
« Susan, je te demande de m'excuser de ne pas avoir été présente autant que j'aurai dû pendant ton séjour à St Mangouste. » commence la sorcière, la culpabilité n'a cessé de la travailler depuis des jours. « Cependant, je savais qu'en te confiant aux soins de Penny, tu ne risquais rien. » léger sourire, Penny est une Bones certes, mais avant tout, c'est une Umbridge et en ça, elle est un membre à part entière de la famille. « De mon côté et Penny t'en a peut-être touché quelques mots, je me suis occupée de contacter la noble et très ancienne maison des Black. » pause, la sorcière cherche les mots adéquates pour éviter les injures. Cela ne fait jamais bon genre d'en user et encore moins d'en abuser. « J'ai promis que s'il n'y avait aucune réparation du préjudice subi, je m'occuperai personnellement d'envoyer six pieds sous terre ce petit bâtard d'Antarès Black et je tiendrai parole. Bien sûr Susan et tu t'en doutes, cela n'est pas sans conséquence car derrière ce misérable insecte se cache un plus gros poisson, son père. Avec les conseils de ta cousine, nous avons décidé de ne pas porter l'affaire en justice, mais de régler cela ensemble, les Black et les Umbridge, autour d'une table. Malgré toute la superbe de cette famille, il est dans leur intérêt de coopérer et le moment arrive à grand pas. » nouvelle pause, la sorcière tend la main, s'empare de celle de sa cadette. « Je sais que je n'ai pas à te poser la question, je te connais. Tu seras présente Susan et sur notre mère, ils paieront. Si ce n'est pas le prix du sang, cela sera celui de l'or et il ne sera jamais trop élevé, au contraire. »
La détermination se lit sur le visage de la lionne et dans ses mots, une colère sourde, contrôlée, maîtrisée, mais omniprésente.
« Pour l'heure, parle moi de toi, chérie. On t'a certainement posé la question trop de fois déjà, mais je te le demande vraiment. » le ton est sérieux, non sans rappeler celui de leur défunte mère car elle savait lire entre les lignes. Ici ni tabou ni faux semblant, elles n'en n'ont pas besoin. « Comment vas-tu ? »
Susan Umbridge
ordre du phénix
crédits : Noumenale
face claim : Daisy Ridley
pseudo : Kraft
études : Tu te parais de l'insolente bravoure et de l'imbécile ignorance des sang et or.
particularité : Occlumens
(ϟϟ) Sujet: Re: before the storm w/susan Ven 5 Juin - 16:34
Edelgard Umbridge
ordre du phénix
crédits : queen prudence.
face claim : michelle dockery.
pseudo : ancalagon/marine
études : autrefois élève sous les couleurs des lions d'or.
(ϟϟ) Sujet: Re: before the storm w/susan Dim 7 Juin - 15:16
La naissance de Cirilla, la mort en couche de sa mère, la regrettée Ivana. Une épreuve, un supplice et les cris de l'enfant. Une tragédie au sein du clan, un drame que trop de femmes aujourd'hui encore connaissent. Ivana a été pleurée, l'est aujourd'hui et le sera sans aucun doute demain encore. Femme douce et maternelle envers sa portée, femme exigeante à la langue tranchante envers les autres, elle est comme son élément, l'eau. Tantôt douce comme une mer calme dont le reflet de la lune berce les songes, tantôt agressive et sauvage comme les vagues qui s'écrasent sur les récifs et bercent la berge. Et ce caractère, elle l'a transmis à chacun de ses enfants. A son premier enfant Edelgard, elle lui a offert sa pugnacité, ne jamais rien abandonner, ne jamais se laisser marcher sur les pieds, ne jamais abandonner. Le reflet de sa mère, elle est sans doute celle qui lui ressemble plus physiquement, les mêmes yeux, le même sourire, la même chevelure, peau de porcelaine. A son unique fils Dimitri, elle lui a offert son intellect, réfléchir et conserver son sang-froid, s'intéresser à tout, ne pas prendre pour acquis tout ce que l'on peut avoir et sans cesse viser les sommets pour avancer et évoluer sans cesse. A son troisième enfant et deuxième fille Susan, elle lui a offert son insolence, ne jamais se laisser dominer, esprit libre en toute circonstance, ne pas se soumettre, jamais, ne pas courber l'échine et encore moins ployer le genou, se battre jusqu'à la fin, farouche comme le guépard, être un prédateur, jamais la proie. Et à son dernier enfant, dernière fille, trésor pour lequel elle a donné sa vie, Cirilla, elle lui a offert sa beauté et sa sincérité, innocence de la jeunesse, s'émerveiller devant chaque chose, essayer de comprendre et ne jamais juger, empathique à souhait, douceur imprégnée de la mère nourricière que ce monde cherche à violer par sa méchanceté et son indignation.
Mais Ivana n'est plus là. Elle a rendu son dernier souffle il y a bien longtemps déjà. Une souffrance, déchirure qui fait aujourd'hui encore, mal quand on y pense. Ne jamais s'en remettre, ne jamais oublier, Edelgard le sait et c'est pour cela qu'elle essaie, autant que possible, d'assumer ce rôle, bouclier lige, protectrice des lions que le clan forme, elle tombe dans les bras de sa soeur, une étreinte chaleureuse, réconfortante, protectrice. Comme avant, comme avec maman. Elle ferme les yeux, ne lâche pas Susan pendant de longues secondes. Elle s'en veut Edelgard, elle aurait voulu échanger sa place, subir son interrogatoire et elle le sien, mais elle le sait, ce n'est pas de sa faute et elle ne peut pas protéger ses soeurs et son frère de tout, ils doivent aussi faire leurs propres expériences, même si celles-ci peuvent être douloureuses, mais jamais, sans conséquence. Ainsi, Black peut se moquer, ne pas les craindre et leur pisser dessus sa malveillance, cracher son venin, briser des os, il subira le retour de flamme et celui-ci sera cuisant, bien plus qu'il ne le croit. Ils ont perdu leur mère, mais ils ont hérité de tout ce qui faisait d'Ivana, née-moldue, fille d'un médecin chirurgien, une lionne enragée et insoumise. Umbridge ne se soumet pas. Umbridge ne courbe pas l'échine. Umbridge meurt debout, la rage au ventre, le poing levé, le doigt d'honneur affiché fièrement au visage des raclures que ce monde a engendré.
« Tu as fait au mieux. Sois en toujours convaincue. Quoiqu’il en coûte. » Ce n'est pas vrai.
Edelgard n'arrive pas à s'en convaincre. Et enfin, elle brise l'étreinte et observe sa soeur, sa silhouette, son visage, elle passe tout en détail. Pour chaque maux visible ou non, le chiot paiera.
« Ce que cela coûtera, c'est le prix du sang Susan. Je ne laisserai rien ni personne s'en prendre à la famille impunément. La justice, je l'appliquerai moi-même, juge et bourreau à la fois. » une certitude fièrement affichée et pourtant, Edelgard le sait. Black est pratiquement intouchable, mais s'il existe une faille, fissure aussi fine soit-elle, Edelgard s'y plongera corps et âme pour l'élargir et obtenir tout ce qu'elle peut obtenir. « Je vais bien Edel. Ne t'inquiète pas. Penny a pris soin de me gaver de gâteau. J’ai dû au moins prendre dix kilos. Je vais incapable de remonter sur un balai. » Ca aussi, c'est un mensonge. « J’ai dû mal à dormir mais je pense que c’est normal. On ne se dépense pas tellement dans un lit d’hôpital. De fait, j’ai hâte de reprendre le travail. »
L'oeillade que lui lance sa soeur est lourd de signification. On ne trompe pas la reine du casino aussi facilement, surtout pas avec les mots qui sont siens, ses propres armes. Légère moue. Tu mens Susan, tu mens mal en plus. Le pas chancelant, Edelgard se laisse finalement tomber sur son fauteuil et invite sa soeur à faire de même. La douleur à sa jambe est encore présente, elle ne lui permet pas de rester debout trop longtemps. Et ses doigts attrapent une cigarette à la volée, mais elle ne l'allume tout de suite, elle se contente de la conserver entre ses doigts.
« Tu es blessée ? Qui t’a fait ça ? » la cigarette termine entre ses lèvres. « Je ne tolérerai pas que l’on vous blesse vous aussi. » Elle est allumée par l'aînée des deux soeurs, la fumée dégage, s'en dégage.
Susan a perdu une bataille, mais le clan n'a pas perdu la guerre. Une lionne blessée mais pas meurtrie, encore plus farouche et vindicative qu'avant. La morsure n'en sera que plus cuisante, saignante.
« Ce n'est rien. Ca n'a aucun rapport avec la grande affaire. » c'est le nom qu'elle s'amuse - ou pas - à donner à la guerre froide entre les deux familles, pureté contre souillure, lionnes contre cabots. « Une mission pour le compte de l'Ordre et un dégât collatéral dirions-nous, rien de grave, plus de peur que de mal. Je vais bien, remercie Minerva pour ce qu'elle a fait, je ne serai pas ici sans elle... » minimiser la plaie pour ne pas se concentrer sur ça. « Mais passons Susan, le sujet n'est pas moi. C'est toi, même si je sais que tu n'aimes pas l'être. Et tu ne vas pas bien, ça se voit comme le nez au milieu de la figure, désolée de te le dire. »
Les mots sortent avec une justesse insolente, comme leur mère autrefois, on ne peut rien se cacher ou presque, quatre enfants, quatre liens reliés les uns aux autres.
« Est-ce que Penny t'as expliqué ce que j'ai entrepris avec Alaric Black ? j'imagine que les murs du 12 square grimmaurd tremblent encore de la beuglante reçue. » pause, Edelgard tire longuement sur la cigarette, l'air soucieuse, mais la détermination est toujours victorieuse dans son regard. « Susan, ce n'est qu'une question de jours avant que nos deux familles ne se rencontrent. J'ai été forcée de demander à Bald d'intervenir pour ne pas que Dimitri aille toquer au numéro 12. Il n'en fera rien, mais sa colère est compréhensible, même si elle n'est pas maîtrisée. Penny sera notre alliée, elle est de la famille et même si elle n'a plus notre nom, elle n'oublie pas ses racines. » nouvelle pause, les yeux se plantent dans ceux de la cadette. « J'ai exigé le prix du sang, mais je doute que le patriarche accepte, cela sera donc le prix de l'or et je t'assure qu'il va cracher son or jusqu'au dernier centime. Des cabots édentés, voilà ce qu'il restera de la noble et très ancienne maison des Black. »
