Heart to heart - Minobel

Tu t’élances, les pattes foulant l’herbe douce, l’air fouettant le pelage qui se secouait doucement. Un grondement léger s’échappant de la gueule, les crocs claquant l’air. Tu finissais par apercevoir la maison, le jour était neuf, une matinée qui venait de commencer, pourtant tu avais ressenti le besoin d’aller te dégourdir les pattes. Tu t’avançais vers la terrasse extérieure, ralentissant, grimpant les marches pour finir par entrer dans la demeure McGonagall. Tu t’avançais doucement vers la cuisine, t’asseyant en léchant la pate avant avant de laisser place a une femme dans un bruit de froissement.

La sorcière s’avançait doucement, les ongles vernis de rouge glissant sur les meubles de la cuisine avant de retirer la baguette du brassard en cuir sur son bras gauche, la baguette tournait lentement dans les airs, plusieurs ustensiles de cuisine se mettant d’eux même en mouvement. Isobel attrapait au passage un morceau de brioche qu’elle glissait entre ses dents. L’été avait apporté son lot de jours ensoleillés, et ce jour là n'échappe pas à la tendance, une chaleur lourde s’abattait sur l’Ecosse, apaisée seulement par une brise légère. Un livre atterrissait dans ses mains alors qu’elle évitait un couteau d’un léger mouvement de tête. Voilà bien longtemps qu’elle avait le même rituel tous les matins, à chaque fois qu’elle était en écosse du moins, elle connaissait par coeur le mouvement de chaque objet pour les avoirs utilisés suffisamment de fois. Elle ouvrait le livre, s’appuyant à un plan de travail en lisant calmement. Ses dreadlocks étaient lâches, tombant doucement sur ses épaules dénudées, elle était vêtue d’une longue et ample robe d’été, transparente elle laissait clairement entrevoir les formes de la McGonagall. Elle utilisait le croc de dragon sur le manche de sa baguette pour tourner les pages, glissant ses yeux sur les mots en entendant le crépitement familier du bacon sur la gazinière. Quelques minutes plus tard, elle était assise sur le comptoire, le livre dans les mains, sursautant lorsqu’une voix familière l’interpellait. ”Isobel le bacon…” La jeune femme tournait les yeux vers la poêle et le bacon brûlé a l’intérieur. Elle grimaçait, claquant sa baguette pour faire disparaître la nourriture avant de recommencer l’opération. Elle s’approchait du fantôme, passant au travers en grimaçant, elle avait pris l’habitude de faire ça et même si la sensation restait désagréable elle trouvait ça amusant de l’infliger également à sa mère. ”J’en déduis que Mina est de retour.” La remarque arrachait un sourire a la matriarche qui hochait la tête avec enthousiasme, elle claquait sa baguette rejoignant alors la véranda, - l’un des seuls endroits qui n’avait pas été victime de la folie protectrice de Minerva - alors que la table se mettait toute seule, elle s’asseyait en bout de table, devant elle se trouvait plusieurs parchemins ainsi qu’une plume et de l’encre. Ses doigts se glissaient autour de sa tasse de thé, la portant à ses lèvres avant de commencer à coucher des mots sur le papier. Minerva dormait encore et elle avait besoin de repos, elle le méritait bien après ce qu’elle avait vécu ces derniers temps. L’air léger du matin caressait la peau ébène, alors qu’elle finissait par poser la plume, toujours prise par l’écriture de son livre, sa lubie du moment qu’elle comptait bien mener à bout. Le monde avait besoin de changement, plus le temps passait plus elle s’en rendait compte. Elle apportait de nouveau son thé a ses lèvres, plongeant ses yeux dans le paysage qui s’offrait à elle, elle avait beau le connaître par coeur, il avait toujours quelque chose de magique. Un cliquetis de griffe attirait son attention, alors qu’un chaton bondissait sur la table pour s’installer devant elle, étirant ses pattes avant. “Ben tiens, quand il y a a manger tu apparais toi.” Elle souriait calmement gratifiant l’animal d’une caresse avant de lui donner un morceau de bacon. ”Bas les pattes de ma table.” Elle portait la tasse à ses lèvres alors que le chaton rejoignait le sol pour s’attaquer à sa collation.

La femme croisait les jambes, s’appuyant sur le dossier de sa chaise alors que claquant sa baguette, l’édition journalière de la gazette venait s’ouvrir devant elle, les pages se tournant lascivement au grès de sa lecture, partageant parfois certaines nouvelles avec le fantôme de sa mère qui semblait s’impatienter. Finalement un bruit de pas léger arrachait un sourire a la lionne, finissant sa page elle relevait sa baguette alors que le journal allait se plier et se poser sur la table, le visage encore un peu endormi de Minerva apparaissait à travers les voilages légers ”Et bien jeun…” Elora n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’Isobel l’avait déjà congédiée avec un sourire joueur sur les lèvres sous le regard rieur de Minerva. ”C’était avec moi qu’elle parlait quand tu dormais, ne crois pas une seconde que je l’ai fait pour toi !” La mère lançait un clin d’oeil a son portrait, se dressant sur ses jambes elle s’approchait de sa fille, la serrant entre ses bras, posant un baiser léger sur sa tempe. ”Bien chaton, installe toi, avant que ton chat ne dévore tout le bacon”

Trois gouttes dans un verre d’eau comme les trois dernières nuits et les nuits suivantes encore. Elle sait qu’elle ne devrait pas utiliser cela pour dormir pourtant, Minerva McGonagall est incapable de fermer l’œil sans aide. Rentrée tardivement de son week-end avec Abelforth, le décalage horaire jouant, elle avait monté pieds nue et le plus discrètement possible pour ne pas réveiller sa mère. Une fois la porte refermée de sa chambre, elle avait allumé la lumière et avait commencé à se déshabiller. C’est sans compter sur Elora, sa grand-mère qui était apparue comme à son habitude.
« Eh bien, ma chérie, c’est à cette heure-ci que l’on rentre ! » La vieille femme qui ne faisait pourtant pas les 65 ans qu’elle avait de sa vie de mortelle, vient s’asseoir sur le bord du lit, ses mains parfaitement serrées sur ses genoux. Un petit sourire naquit sur les lèvres de Minerva qui adressa un clin d’œil plein d’amusement mais aussi de fatigue à sa grand-mère adorée.
« Oui, je suis rebelle. » rit-elle doucement avant de venir plier soigneusement ses affaires et d’enfiler sa nuisette couleur or, donnant un aspect velour à sa peau métisse. Le sourire disparait vite cependant et l’inquiétude laisse place. Mais Elora McGonagall lève la main et souffle :
« Tout le monde va bien, Minouche. Tu n’as aucune inquiétude à te faire. »
Minerva expire un peu, rassurée. Elle vient s’allonger dans son lit et récupère le verre d’eau habituel qu’il y a sur sa table de chevet avant de récupérer la fiole où il y a l’Elixir de mort Vivant. Elora fronce les sourcils.
« Il faut que tu arrêtes cela. »
« Je sais, mamie, mais je ne peux pas faire autrement pour l’instant. Je n’ai pas eu le temps d’aller chez W.I.T.C.H. pour parler de… tout ça. »
« A moi tu peux me parler. Je serais muette comme une tombe. »
Léger rire de Minerva qui reconnait le petit humour de sa grand-mère.
« Je sais, mamie. Mais je voudrais seulement dormir un peu… La semaine et aussi ce week-end… quand bien même c’était… magique, ne m’ont pas laissé trop l’occasion de dormir. »
« Eh bien, Abelforth est un chic jeune homme à ne pas te laisser dormir la nuit ! »
Minerva explose de rire et vient couvrir sa bouche pour ne pas réveiller Isobel. Retrouvant rapidement son sérieux, elle vient malgré tout demander à sa grand-mère :
« Peux-tu regarder si je fais bien ? J’ai besoin d’un deuxième avis. »
Elora se plaça juste devant elle et suivit avec attention les gouttes qui tombèrent dans l’eau. Minerva but alors et sachant qu’il fallait au moins trente secondes pour faire effet, vient se glisser dans ses draps.
Déjà, la fatigue lourde la saisit et elle eut le temps de souffler entre deux battements de cils :
« Bonne nuit… »

Elle dormit longtemps alors que pourtant, Minerva McGonagall était une femme du matin, habituée à se lever aux aurors parce qu’elle avait toujours considéré que la journée appartenait à ceux qui se levaient tôt. Le sommeil qu’elle devait rattraper était important aussi, se réveilla-t-elle à cause de la chaleur, son corps en sueur. Aucun rêve n’avait agité sa nuit mais Minerva se dit qu’elle aurait aimée se réveiller à côté de la présence chaude et rassurante d’Abelforth, sentir son souffle contre elle et ses mains sur elle. S’étirant et baillant comme un chat, la métisse décida de se lever. La potion était encore lourde sur son corps et même si les effets se faisaient moindres, elle sentait qu’elle avait du mal à émerger.
Pas de trace d’Elora qui devait sûrement vadrouiller quelque part dans la maison. Minerva se demanda si sa grand-mère avait veillé sur elle toute la nuit.
Pied nue, Minerva descendit les escaliers qui grincèrent comme à leur habitude à une marche en particulier, la quatrième. Elle parcourut le couloir qui mena jusqu’à la cuisine mais fut attirée par des mouvements à la véranda. Lorsque ses pupilles sombres vinrent se poser sur celles de sa mère, un sourire tendre et infiniment heureux se dessine sur les lèvres de Minerva McGonagall.
« Et bien jeun… » le fantôme n’a le temps de rien dire qu’elle se fait éjecter de la pièce pour l’instant. Minerva laisse échapper un rire. Elle-même s’amuse à faire cela quand Elora devient trop envahissante bien qu’elle adore sa grand-mère qui est littéralement l’âme de cette maison. Elle était persuadée que si les McGonagall devaient fuir les lieux un jour, Elora serait celle qui garderait les lieux hantés jusqu’à leur retour.
« C’était avec moi qu’elle parlait quand tu dormais, ne crois pas une seconde que je l’ai fait pour toi ! »
Minerva lève les mains et hausse les sourcils :
« Je n’en pensais strictement rien. »
Rire et Minerva vient déposer à son tour un bisou enfantin sur la joue de sa mère. Le contact de sa peau et son parfum la rassurent et elle vient la serrer doucement.
Que cela fait du bien d’être à la maison loin de tout quand bien même aurait-elle aimé rester avec Abelforth aussi loin de tout dans un autre pays.
« Bien chaton, installe toi, avant que ton chat ne dévore tout le bacon »
Minerva sourit doucement avant de voir Fauve se faire un petit déjeuner sur le sol. Elle se baisse pour caresser le chaton qui n’a cure d’elle et vient finalement prendre place en face de sa mère. Le petit déjeuner lui donne l’eau à la bouche et elle vient se servir.
« Merci pour le petit déjeuner, Maman. » dit-elle poliment avec un sourire. « Mamie m’a dit hier soir quand je suis rentrée que tout allait bien ici. Je suis soulagée. » Difficile de partir l’esprit tranquille avec tout ce qui s’était passé, mais elle faisait confiance à sa mère et sa famille plus largement pour aller au mieux malgré tout ce qui s’était passé. « Tu vas bien, toi ? » demanda-t-elle enfin, véritablement concernée par la réponse de sa mère. « Les trois nouveaux dragons ont bien été intégrés à la réserver ? »

Le rire
Le rire de Minerva, il n’y avait pas besoin de plus pour réchauffer le coeur de la Lionne, les nerfs se lâchant immédiatement en présence de sa fille. Elle était si belle, lui rappelant tellement certains traits de son père, quand bien même elle se vantait que sa fille ait hérité de son propre caractère. Elle appréciait alors l’embrassade, accueillant le baiser léger avec la douceur d’une mère. Ces embrassades qui ne semblaient jamais suffir. Depuis petite, Isobel s’était habituée à l’odeur de sa fille, la lionne en elle reconnaissant sa progéniture, et les embrassade de Minerva n’en étaient que plus agréables, elle aimait pouvoir serrer sa fille contre elle, sûrement des fois un peu trop, et il fallait finalement relâcher l'étreinte. Elle s’éloignait légèrement pour plus regarder sa vie, pour remarquer les quelques traces de peau plus brune que les autres, le soleil qui avait probablement caressé la peau de sa perle. Elle regardait aussi les yeux, les yeux de Minerva qui pétillaient d’une lueur particulière, une lueure qu’elle avait déjà vu auparavant, dans les yeux de Robert, plus le temps passait, plus la fille lui rappelait le père, et qu’il serait fier, qu’il serait fier de voir la femme que sa fille était devenue, lui qui était un lion quand il s’agitait de protéger les siens, sa fille lui ressemblant bien là dessus.

« Merci pour le petit déjeuner, Maman. Mamie m’a dit hier soir quand je suis rentrée que tout allait bien ici. Je suis soulagée. » Isobel adressait alors à sa fille en baiser léger. ”Tout le monde va bien, je m’en suis assurée chaton” Clin d’oeil amical elle reprenait sa tasse de thé la glissant entre ses lèvres en posant ses yeux sur sa fille. « Tu vas bien, toi ? » La mère levait la main dans les airs en déposant sa tasse sur la table. ”Evidemment que je vais bien. Les dragons vont bien, le mâle a survécu finalement. Il a encore besoin de soins mais je suis plutôt optimiste, après tout, il ne sera mieux nulle part ailleurs qu’entre nos mains chaton”

La doyenne étendait alors ses pieds, les posants sur les genoux de Minerva avant de récupérer son journal. Elle glissait un morceau de bacon entre ses dents avant de glisser son regard insistant sur Minerva. Isobel n’avait jamais forcé sa fille a discuter. Elle la connaissait que trop bien pour savoir que si quelque chose devait quitter son coeur c’était selon ses conditions. Sur ce point elles se ressemblaient malheureusement trop au goût de Isobel. Même si elle était persuadée que Minerva était une meilleure femme qu’elle, et elle en prenait volontairement le crédit. Fière comme une lionne de la femme qu’elle était devenue, et Isobel ne voulait que le meilleur pour sa fille. ”Artemisia va bien, je m’en suis assurée. Il semblerait qu’elle ai réussi a calmer Alphard...pour le moment.” Elle finissait par reposer le journal, croisant les bras en profitant des rayons de soleil qui traversaient la véranda. ”Albus va bien, même s’il n’est toujours pas venu me voir. Tu me rappelleras de le lui dire” Elle lançait un clin d’oeil à sa fille.

Elle finissait par récupérer ses jambes, se levant souplement de sa chaise pour se glisser dans les dos de sa fille, jouant doucement avec ses cheveux, y glissant ses doigts légèrement avant de poser ses mains sur les épaules de Minerva, glissant un baiser léger sur le haut de son crâne, elle se redressait avant de laisser s’envoler une petite claque contre le crâne de sa fille. ”Tu as vu dans quel état j’ai récupéré la maison Minerva McGonagall ? Tu comptes en faire une habitude ?” La doyenne rigolait alors doucement en s’asseyant auprès de sa fille. Elle posait son regard dans celui de la jeune femme ”Est-ce que tu veux expliquer à ta mère pourquoi sa statue de lion a abîmé le parquet ? Et me raconter ce fameux week-end, je veux tout savoir” elle lui jetait alors un regard entendu. Elle voulait tout savoir, parce que ça faisait du bien de parler, et qu’Isobel voulait que Mina sache qu’elle était toujours là, le serait toujours, une oreille disponible une épaule sur laquelle se reposer.

« Tout le monde va bien, je m’en suis assurée chaton »
Elle le sait évidemment que sa mère s’est occupée de tout. Elle a confiance en elle. Mais elle ira malgré tout voir sa tante et ses cousines ainsi que Lysander plus tard. C’est important pour Minerva qui ne peut tout simplement pas ne pas s’inquiéter et s’enquérir des états de chacun, surtout de sa famille.
« Evidemment que je vais bien. Les dragons vont bien, le mâle a survécu finalement. Il a encore besoin de soins mais je suis plutôt optimiste, après tout, il ne sera mieux nulle part ailleurs qu’entre nos mains chaton »
Évidemment qu’elle va bien. Isobel va toujours bien auprès de sa fille. Minerva a cependant appris avec le temps et des yeux de moins en moins innocents, à décoder sa mère, qui, elle le sait pourtant, garde beaucoup de choses pour elle pour la protéger sans doute. Mais tout de même. Minerva n’aime cependant pas qu’elle garde le silence sur ses états quand bien même ne la forcera-t-elle jamais à parler. La métisse le sait pourtant : Isobel n’a probablement pas été insensible à tout ce qui s’était passé à commencer par Artemisia mais aussi Albus. Il n’y avait aucun doute qu’elles reviendraient sur le sujet tôt ou tard mais Minerva se contente de sourire. Elle est contente pour le mâle qui a survécu. Cela lui déchire toujours le cœur de savoir que dans le monde les dragons ne sont pas toujours considérés comme ils le devraient. Si Isobel avait réussi à sauver le dragon c’était une merveilleuse nouvelle.
Laissant sa mère s’étendre et habituée à ce genre de comportement, Minerva mangea alors avec appétit. Elle avait bien mangé en vacances mais elle avait malgré tout faim et la cuisine d’Isobel était toujours excellente. Sentant le regard de sa mère sur elle, Minerva sourit en coin. Elle avait des choses à lui dire, lui annoncer. Beaucoup en réalité. C’était difficile de faire le tri dans sa tête encore endormie.
« Artemisia va bien, je m’en suis assurée. Il semblerait qu’elle ai réussi a calmer Alphard...pour le moment. »
Minerva soupira un peu. Tant mieux si Alphard était à peu près calme mais elle savait que cela n’allait pas durer. Ce qu’elle avait aussi à annoncer à sa mère concernait ce sujet. Elle se promit cependant de passer revoir le couple Scamander.
« Albus va bien, même s’il n’est toujours pas venu me voir. Tu me rappelleras de le lui dire »
Minerva qui commençait à boire son thé s’arrête et pose son regard sur sa mère. Elle vient finalement reposer son thé en lui souriant désolée.
« Albus doit probablement être encore faible. Je suppose que Gellert ne le laissera pas sortir avant un moment. Il viendra te voir à n’en pas douter… »
Elle était persuadée qu’Albus le ferait quand il pourrait ne serait-ce que pour ne pas que cela soit suspect. Si elle désirait aussi voir son meilleur ami parce qu’elle s’inquiétait pour son oreille, Minerva savait qu’il était malgré tout entre de bonnes mains bien qu’elle aurait aimé qu’il soit plus proche d’elle pour sa covalescence.
Les mains d’Isobel qui jouent avec ses cheveux la fait sourire doucement. Elle aime bien quand sa mère fait ça. Quand elle était petite, elle le faisait aussi souvent, s’amusant à faire des tresses avec leurs cheveux à toutes les deux et dire qu’elles étaient maintenant inséparables. La petite claque sur sa joue la fit sursauter.
« Hé ! » s’exclama-t-elle l’air boudeuse et la mine enfantine.
« Tu as vu dans quel état j’ai récupéré la maison Minerva McGonagall ? Tu comptes en faire une habitude ? »
Rougissement de Minerva. Il est vrai qu’elle avait causé quelques dégâts en voulant protéger la maison de toute intrusion. Le toit s’en souvenait encore…. Les plantes aussi. Le rire d’Isobel la détend cependant et Minerva lui adresse un petit sourire amusé.
« Est-ce que tu veux expliquer à ta mère pourquoi sa statue de lion a abîmé le parquet ? Et me raconter ce fameux week-end, je veux tout savoir » Le regard entendu qu’elle lui jeta fit sourire Minerva de toutes ses dents.
« Eh bien, » dit-elle avant de lécher la cuillère gorgée de thé. « J’ai voulu faire en sorte que la maison soit protéger maintenant. Mamie a dû te le dire. » oh elle ne doutait pas qu’Elora lui avait raconté en long en large et en travers comment sa petite fille avait du mal à maitriser sa magie. « Je sais que j’aurais dû t’attendre, maman, mais… » son regard se fit plus fatiguer. « J’admets ne pas me sentir en sécurité ici et je pensais que si la maison se défendait j’aurais moins peur… d’y rester quand tu n’es pas là. » Le regard de Minerva se dérobe alors et elle vient touiller distraitement sa cuillière dans sa tasse. « J’ai réparé tous les dégâts, même le toit. Et maintenant on a un lion prêt à nous défendre si nécessaire. Je remercie mamie pour ça d’ailleurs. Ca a été le plus long à maitriser. »
Elle sourit un peu fière d’elle.
« Et puis j’ai pu tester plein de sortilèges de métamorphose ! Par contre, je dois encore m’entraîner… Et je pense que pendant un temps je vais juste ne pas trop utiliser ma baguette. » Petit rire. « J’ai cassé les tuiles avec un Reparo. »
En réalité, elle rit jaune Minerva. Elle se rend compte à quel point tout ce qui s’est passé la touchait plus qu’elle ne le pensait.
Prenant une grande inspiration cependant, elle décida de changer de sujet. « Mais mon week-end surprise avec Abelforth c’était… magique, maman. » Des étoiles dans les yeux, Minerva regarde sa mère et son visage se transforme. De la fatigue et la peur arrive alors un bonheur indescriptible. « Il m’a emmené à Puerto Rico. C’était magnifique ! Et il avait vraiment tout prévu. » Elle vient lui décrire alors le port, les visites qu’ils ont fait, la plage, les plats qu’ils ont goûté. Le chauffeur de taxi raciste (et là elle n’y va pas de main morte sur lui). A la fin de son récit, tête déposée sur sa main, Minerva sourit doucement à sa mère.
« Je crois que c’est le bon Maman. » souffle-t-elle l’émotion dans la voix. « Il m’a demandé si je voulais me marier un jour… » Elle se mord la lèvre. Elle aurait pu le faire, se marier là-bas. « Je lui ai dit que si je le pouvais je l’épouserai sur le champ. »
Petit silence où elle savoure encore ce petit bonheur.
« Je crois que je suis prête à me remarier, maman. Avec lui. »
Minerva vient serrer la main de sa mère et lui adresse un grand sourire avant de redevenir plus sérieuse.
« Mais avant cela, je voudrais te parler de quelque chose parce que je ne m’imagine pas me marier avec lui avant d’avoir régler… ce détail. » Sous-entendu la malédiction à laquelle elle croyait dur comme fer.

« Albus doit probablement être encore faible. Je suppose que Gellert ne le laissera pas sortir avant un moment. Il viendra te voir à n’en pas douter… » Elle avait balayé la remarque, non elles ne discuteraient pas d’Albus et de Gellert, il y avait bien trop de choses à dire sur le sujet, encore plus depuis que Isobel avait eu l’honneur de croiser à nouveau la route de Bathilda. Elle se promettait d’en parler plus tard. Après tout la relation qu’elle avait tissé avec Minerva avait été basée sur cette sincérité qui lui avait fait défaut avec son père. Père qui aurait probablement lui même abattu cette claque sur la tête de sa fille vu l’état de la maison. Robert avait été un homme compliqué, la révélation des pouvoirs de Minerva avait brisé le couple d’une manière particulière, pourtant jamais il n’avait été révulsé par les pouvoirs de la gamine, elle l’avait même souvent vu emerveillé quand la gamine s’amusait à jouer de sa cornemuse.

[color=teal]« J’ai voulu faire en sorte que la maison soit protéger maintenant. Mamie a dû te le dire….Je sais que j’aurais dû t’attendre, maman, mais j’admets ne pas me sentir en sécurité ici et je pensais que si la maison se défendait j’aurais moins peur… d’y rester quand tu n’es pas là. »[/colo] La lionne retenait un grognement, le coeur qui se déchirait d’entendre ça. Henry Potter Il avait réussi le serpent a se frayer un chemin dans sa vie, à nouveau, et maintenant ses crocs étaient ancrés dans la chaire de sa propre fille, et Isobel ne saurait l’accepter, cette histoire avait suffisamment durée, et elle refusait que sa fille ne se sente pas en sécurité chez elle, avec sa famille ”Minerva, regarde moi, c’est fini d’accord ? Henry Potter ne t’approcheras plus, tu en as ma parole” Décision silencieuse prise.Quand bien même cela déplairait à Minerva, Henry aurait droit à une visite. Et de toute façon, Isobel avait pris la décision de ne plus voyager jusqu’à ce que toute cette histoire soit finie, n’avoir pas été présente lors des interrogatoires restait dans sa mémoire comme sa pire erreur, persuadée qu’elle aurait put empêcher Henry de s’en prendre à Artemisia. “J’ai cassé les tuiles avec un Reparo.” La mère lâchait alors un léger rire cristallin, pourtant elle cache son inquiétude réelle, après tout Minerva l’avait toujour surprise par ses talents de sorcière, elle la dépassait de loin depuis quelques années déjà, plus brillante qu’Isobel ne l’était à son âge, bien qu’elle se retiendrait jalousement de le dire, Elora s’en chargerait de toute façon, ses lèvres se posant sur sa tasse alors qu’elle en buvait une gorgée, ses mains glissaient ensuite sur le tabac posé sur la table, se roulant une cigarette qui se retrouvait rapidement entre ses lèvres. S’éloignant presque naturellement de sa fille, bien consciente de son aversion pour la nicotine. Ca se saurait si fumer c’était dangereux… ”Promets moi de faire attention chaton, cette fois les dégats étaient matériels. Tu ne dois pas laisser ta magie prendre le dessus. Tu es plus forte qu’elle, ne l’oublie pas.” Léger baiser qui se pose sur la tempe de la fille alors qu’elle s’occupe à fumer et boire son thé tranquillement ne lâchant pas sa fille des yeux, patientant calmement, encore un peu, quelques secondes, et alors qu’elle s’apprétait à craquer, Minerva prenait finalement la parole.

Elle n’avait pas besoin d’entendre l’histoire à vrai dire, elle voyait, elle voyait le visage de sa fille s’illuminer, le sourire un peu idiot et béat sur les lèvres, la voix enjouée, cette manière particulière de prononcer le prénom de l’heureux élu. Oh dieu qu’Isobel détestait ça. Elle posait sa tasse, lachait sa cigarette dans le cendrier. Oui elle détestait ce regard pétillant, elle détestait ce sourire qui ne disparaissait pas et cette voix bien trop heureuse, elle détestait l’air radieux de sa fille. Elle détestait tout ça parce que ça ne mentait pas, et que le jour qu’elle avait attendu avec apréhension semblait finalement être arrivé. Et seule une mère pouvait savoir a quel point elle détestait que sa fille soit amoureuse. Fléau maternel que d’aimer quelque chose si fort, tout en sachant qu’un jour quelqu’un d’autre la serrera dans ses bras. L’idée était pourtant balayée par un sourire. . « Il m’a emmené à Puerto Rico. C’était magnifique ! Et il avait vraiment tout prévu. » Puerto Rico ? Et bien il avait de bon goût le jeune homme, un bon point. Elle écoute alors avec l’attention d’une mère, c’est a dire les mots qui entrent et se fixent dans la mémoire alors que le regard capte chacuns des mouvements du visage, elle imagine bien les tableaux décrits par la fille, ne dit pas grand chose, écoute simplement, apprécie la voir heureuse, emportée dans son monde, elle ne le lui dira pas, et au final n’en aurait même pas besoin. « Je crois que c’est le bon Maman Il m’a demandé si je voulais me marier un jour Je lui ai dit que si je le pouvais je l’épouserai sur le champ. » Un moment de silence, Isobel qui attrape la nouvelle avec délicatesse, la range dans sa mémoire, ce jour bien particulier qu’elle n’oubliera pas alors que son visage est recouvert par une joie non cachée, pure et brillante, un myocarde qui s’emballe pour le bonheur de son enfant. « Je crois que je suis prête à me remarier, maman. Avec lui. ». Alors soit. Elle écoute la suite calmement, évidemment, la malediction, Isobel y croyait fermement, et elle aurait refusé de mêler Abelforth à ça avant de l’avoir régler. Cependant elle se lève, s’approche de sa fille. ”Je t’aiderais avec la malédiction, le clan t’aidera avec la malédiction chaton.” la main qui vient caresser la joue, cette joue qui bientôt ne sera plus la sienne. ”Bien je comptais attendre ton anniversaire, mais vu les circonstances, si tu t’imagines déjà te marier sans ta mère dans les parages” pointe d’humour dans le reprôche pour revenir sur l’idée d’un mariage secret, la baguette claquait dans l’air. ”Je n’ai pas pû te la donner la dernière fois. Je n’étais pas prête à m’en débarasser.” C’était la simple vérité, cette alliance qu’elle avait porté des années durant, même longtemps après la mort de Robert. Elle avait essayé, lors des fiançailles de Minerva et Ephraïm, ne s’était pas résolue à l’idée de s’en séparer. Pourtant cette fois c’était différent. Une boite bois gravée de reliefs arrivait alors entre les doigts de la matriarche. Quelques secondes s’échappait, jusqu’à ce qu’elle dépose finalement l’écrin devant le jeune femme. ”Il aurait voulu être là pour te voir te marier avec un homme aussi formidable qu’Abelforth. Formidable, gentil, beau, terriblement têtu, et mort s’il touche à un cheveux de ta tête.” Un baiser qui viens se poser sur le crâne, la menace n’était pas dissimulée. ”Je te promets qu’on brisera la malédiction avant qu’il ne lui arrive quoi que ce soit.” Ou j’envisagerai de le séquestrer sur l’île. Ca peut être une solution. Elle s’asseyait aux côtés de sa fille, récupérant ses mains entre les siennes, les portant doucement à ses lèvres. Ses yeux glissant dans les prunelles jumelles alors qu’une des mains venait glisser les tresses rebelles derrière les oreilles. Elle n’était pas du genre a pleurer mais une larme s’échapper du coin de son oeil, qu’elle éffaçait bien vite, mère secouée de se rendre finalement compte que la fille est une femme, que les années ont passé. ”Je veux que sâches Chaton, que je serai toujours présente pour toi. Peu importe où tu es, je suis toujours à tes côtés. Et ton père également, il t’accompagnes partout où tu vas, comme Marius.” La main viens redresser le menton de la gamine, sujet difficile à aborder pour les deux amazones. ”Tu mérites d’être heureuse avec Abelforth, mais promets moi de rester prudente ? Et de ne jamais hésiter à me contacter. C’est la seule solution pour que j’accepte de laisser un homme t’enlever à mes bras.” Visage sévère. Elle laisse pourtant échapper un sourire ”Vous auriez pû vous décider avant la mort d’Elora, elle me doit 100 gallions !” Pari lancé de nombreuses années auparavant, quand ils sortaient tout juste de l’adolescence et que Elora et Isobel avait surpris les regards insistants d’Abelforth envers la jeune chatte.

« Minerva, regarde moi, » Minerva relève la tête vers sa mère sur l’ordre donné. « c’est fini d’accord ? Henry Potter ne t’approchera plus, tu en as ma parole »
Isobel se trompait. Ce n’était pas terminé. Ce n’était pas terminé dans sa tête et ça ne le serait probablement jamais. Elle ne veut plus rien à voir à faire avec Henry Potter mais elle connait l’homme maintenant. Elle ne peut pas prendre de risques. Sans qu’elle ne se l’explique, elle préfère prévoir que guérir sur cette situation. Elle connait trop l’homme pour savoir qu’il ne reculera devant rien probablement. Elle le connait aussi pour savoir que le contrat qui le lie maintenant à Abelforth, parce qu’il lui en a parlé, ne tiendra que s’il en a envie. Mais les dernière paroles d’Isobel la font tiquer.
« Ne l’approche pas, Maman. » Avertissement saupoudré de crainte, elle ne s’en cache pas, surtout pas auprès de sa mère. « Il est imprévisible. » Sur certains points. Sur d’autres…
Mais le sujet se clos et Minerva ne souhaite pas à revenir dessus. Elle préfère pourtant que ce soit clair et dit et elle espère de tout cœur que sa mère ne fera rien comme elle le lui a demandé jusqu’à présent.
Lorsque Minerva évoque qu’elle a fait exploser les tuiles avec un simple Reparo, la métisse lève les yeux au ciel, boudant un peu. Mais elle ne peut s’empêcher de sourire devant le minois de sa mère qui s’éloigne d’elle pour fumer. Regard toujours désapprobateur de Minerva d’ailleurs.
« Promets moi de faire attention chaton, cette fois les dégats étaient matériels. Tu ne dois pas laisser ta magie prendre le dessus. Tu es plus forte qu’elle, ne l’oublie pas. »
« Je sais, Maman. Merci. » souffla-t-elle doucement et reconnaissante de ce rappel qui était bienveillant.
Et le sujet dérive sur autre chose, quelque chose de plus intime, de plus fort encore que Minerva sent se déverser en elle. L’amour. Le véritable amour. Elle en est convainque Minerva : Abelforth est son Robert. Elle l’a trouvé et malgré tout ce qu’ils ont vécu, ce qu’ils vivent, elle sait que c’est le bon. Mais dans sa tête c’est clair : elle ne quittera jamais cette maison. Elle sait aussi que son couple sera toujours particulier, toujours complètement en dehors des schémas. Si elle doit se marier, quand elle devra se marier, elle ne vivra pas totalement avec lui. Elle sait évidemment qu’étant donné ce qui se passe, minerva ne peut pas prévoir le futur, mais elle veut au moins espérer et l’espoir, c’est tout ce qui lui reste et la fait tenir.
« Je t’aiderais avec la malédiction, le clan t’aidera avec la malédiction chaton. »
Le regard de Minerva se fige sur sa mère. Elle ne s’attendait pas à tant. Elle voulait que sa mère soit heureuse pour elle, la conseille mais de là l’aider ? Ca ne devrait pas la surprendre pourtant. Mais elle sait que le sujet est tout aussi sensible pour elle que pour sa mère. L’ombre de Robert toujours là accompagnée de celle de Marius et enfin celle d’Ephraïm. C’est parfois une maison remplie d’esprits du cœur et d’hommes maudits.
« Bien je comptais attendre ton anniversaire, mais vu les circonstances, si tu t’imagines déjà te marier sans ta mère dans les parages »
Minerva se mord la lèvre. Eh bien, ce n’était pas réellement prévu et ils ne s’étaient pas mariés par respect pour tout le monde aussi. Minerva n’imaginait pas un mariage sans sa mère qui l’accompagnait à l’autel pas plus que sans Albus en témoin. Un petit mariage c’est ce qu’elle souhaitait. A l’époque où elle avait été avec Ephraïm c’était lui qui en avait eu envie d’un gros et elle n’avait pas refusé parce que dans le fond ça elle y était indifférente tant qu’elle se mariait avec lui. Maintenant, la perspective avait changé et peut-être était-ce la guerre qui la faisait changer mais elle voulait quelque chose de petit et intimiste. Simple. Doux.
Mais avant un mariage, elle voulait être sûre. Sûre qu’elle ne mettait pas une épée de Damoclès sur la tête d’Abelforth. Elle n’y survivrait pas s’il décédait. Jamais. Alors, que sa mère accepte de l’aider pour la malédiction lui réchauffait le cœur parce qu’elle se rappelait qu’elle n’était pas seule.
« Je n’ai pas pû te la donner la dernière fois. Je n’étais pas prête à m’en débarasser. »
Minerva fronce les sourcils. Elle ne comprend pas de quoi sa mère parle mais quand elle vit la bague, elle comprit immédiatement. Son visage se décomposa.
« Maman… » souffla-t-elle la gorge nouée par l’émotion.
Elle n’était quand même pas sérieuse ?!
« Il aurait voulu être là pour te voir te marier avec un homme aussi formidable qu’Abelforth. Formidable, gentil, beau, terriblement têtu, et mort s’il touche à un cheveu de ta tête. »
Les larmes viennent embuer son regard et Minerva se retrouva avec l’écrin dans lequel se trouvait la bague de mariage de son père décédé 24 ans auparavant. Minerva rit en entendant la petite menace mais les larmes sont plus fortes.
« Je te promets qu’on brisera la malédiction avant qu’il ne lui arrive quoi que ce soit. »
Elle acquiesce, comme une enfant et referme ses doigts davantage sur l’écrin. Elle est un peu choquée quand même, n’aurait jamais pensé que sa mère s’en séparerait. La McGonagall regarde sa mère et vient effacer les larmes.
« Maman, tu n’es pas obligée… C’est beaucoup trop… Mais ça va clairement me donner envie de faire ma demande avant lui ! »
Elle rit de bon cœur en pleurant toujours et voit sa mère verser une larme. Minerva se lève alors et vient prendre sa mère dans ses bras et la serrer fort en continuant à pleurer de joie.
« Je veux que saches Chaton, que je serai toujours présente pour toi. Peu importe où tu es, je suis toujours à tes côtés. Et ton père également, il t’accompagnes partout où tu vas, comme Marius. »
Les larmes redoublent et Minerva se détache de sa mère en acquiesçant.
« Je sais Maman. Et je sais que tu seras toujours là. Moi aussi, je serais toujours ton chaton. »
Elle vient se laisser guider par sa mère qui renchérit :
« Tu mérites d’être heureuse avec Abelforth, mais promets-moi de rester prudente ? Et de ne jamais hésiter à me contacter. C’est la seule solution pour que j’accepte de laisser un homme t’enlever à mes bras. »
Minerva sourit doucement. Elle acquiesce encore. Elle ne lui a pas dit la véritable raison qui l’a poussée à partir de chez Abelforth quelques semaines plus tôt. Elle a gardé cela pour elle mais elle sait qu’elle n’hésitera pas à venir voir sa mère le jour où elle pourra réellement lui en parler sans que cela compromette Abelforth. Elle sait qu’elle peut tout lui dire et que même si cela met du temps, elle le fera.
« Vous auriez pû vous décider avant la mort d’Elora, elle me doit 100 gallions ! »
Eclat de rire subite. Le fou rire la gagne et Minerva vient arrêter de pleurer de joie.
« Eh bien, à l’époque, il y avait Ephraïm quand même ! »
Sa grand-mère était décédée la même année qu’Ephraïm ce qui faisait qu’elle était déjà engagée à l’époque.
« Mais Mamie va faire quoi de 100 gallions ?! Elle ne peut pas les utiliser ! Ils n’utilisent pas des gallions les fantômes, si ? »
Minerva rit encore avant de finalement redevenir plus calme et sérieuse. Elle vient adresser un regard rempli de tendresse à sa mère et déposer un baiser sur la joue de sa mère avant de la prendre encore dans ses bras et lui souffler :
« Merci, tu es la meilleure des mamans. »
Petit silence.
« Totem. » Leur Je t’aime à elle. Celui qui compte. Pas celui du au revoir. Ni celui du bonjour. Un vrai je t’aime.
Le cœur gonflé de bonheur, Minerva se détache et c’est à son tour de se mettre à jouer de sa baguette pour faire parvenir un carnet vieilli avec la rune de feu dedans.
« Mamie m’a aidé à trouver cela. Pour l’ouvrir, il faut faire ça… » Elle vient déposer le livre sur sa rune et celui-ci l’ouvre. « C’est un carnet d’une de nos ancêtres et je n’arrive pas à tout lire parce que c’est en vieil anglais avec des mots du dialecte du royaume mais il y a le nom Trelawney dedans. Je suis partie questionner Cassandra Trelawney à ce propos et elle m’a dit que dans sa famille, on disait que la malédiction avait été mise là pour nous protéger ? Nous protéger de quoi ? Je n’en sais rien. » Minerva marque une pause. « En parallèle, je suis allée voir Nile et il m’a dit qu’il se renseignerait sur d’autres malédictions qui pourraient ressembler à la nôtre et m’aiderait à comprendre comment cette dernière fonctionne… » Minerva expire. « J’avais pensé qu’on pourrait invoquer un esprit soit de notre ancêtre, soit de l’ancêtre Trelawney pour qu’elles nous en dise plus ? » Elle interrogea sa mère du regard.

« Ne l’approche pas, Maman. Il est imprévisible. » Un sourire s’échappait des lèvres tirés de la mère, elle ne pouvait s’empêcher d’admirer la volonté de minerva de la protéger. ”Je connais Henry Potter chaton, ne t’en fais pas pour moi. Je veux juste lui faire une piqure de rappel de ce qu’il se passe quand on s’en prends aux McGonagall” Elle le détruirait à sa manière, les crocs dans sa gorge, en ferait sa proie pour l’abandonner aux loups à nouveau. Et pourtant elle laissait le sujet de côté. Ses yeux se posant sur sa fille, la suite de la conversation s’imposait d’elle même.

Ce n’était jamais facile pour une mère de regarder sa fille grandir, et Isobel n’échappait pas à la règle, encore moins elle, le lien qu’elle partageait avec Minerva était sûrement plus fort que n’importe quoi qu’elle ai connu, la lionne protégeant son lionceau, peu importe si elle était déjà une lionne à part entière, la matriarche se devait de la protéger, et elle avait échoué bien des fois, plus maintenant, elle se l’était promis dès le moment où Elora lui avait raconté la mésaventure de Minerva avec la maison. Dégoûtée par l’idée que son enfant ne se sente pas en sécurité dans son foyer, Isobel ne pouvait l’accepter, c’était en elle, ça grondait beaucoup trop fort, dragonne protégeant sa demeure, son foyer. Ses yeux se posaient alors sur le visage de son enfant, ce visage qui ressemblait tant au sien, elle y voyait chacun des traits comme un reflet, et pourtant l’empreinte de Robert était toujours présente, et elle se plaisait à les voir, rappel de cet homme qu’elle avait aimé comme aucun autre. Ne réalisant son erreur que trop tard, le secret qui avait explosé, la malédiction qui avait frappé deux fois d’affilé, d’abord le fils bien vite arraché, puis le mari disparu, et il ne lui restait que sa fille, son chaton sur laquelle elle avait reporté égoïstement tout son amour maternel, et avec lui une volonté parfois difficile à taire de prendre les choses en main pour protéger son enfant.

Tous ces souvenirs revenaient en vague alors que la gamine qui n’en était plus une découvrait la boite dans l’écrin, un message peut-être pas subliminal, si tu le veux alors va le chercher. Sincère, Isobel ne désirait que le bonheur de sa fille, et si ce bonheur se trouvait entre les bras d’Abelforth, alors elle n’avait qu’à faire la demande, et laisser sa mère s’occuper des arrangements - ce serait mentir que de dire qu’une partie de son esprit n’était pas déjà en train de préparer l’évènement, cependant elle ne dirait rien pour que Minerva ne lui enlève pas ce plaisir - « Maman, tu n’es pas obligée… C’est beaucoup trop… Mais ça va clairement me donner envie de faire ma demande avant lui ! » Les larme s’échappent presque naturellement des yeux de la lionne, alors que sa fille la prend dans ses bras, elle la serre comme à chaque fois, comme si c’était la dernière fois, elle hume son odeur et s’en imprègne, satisfait la lionne de l’étreinte qu’elle maintient un peu plus. Un sourire léger sur les lèvres, elle le voyait, que sa fille était heureuse, et c’est là tout ce qu’Isobel avait jamais souhaité. Et puis la condition tombe, la seule qui compte aux yeux d’Isobel, rappeler toujours à sa fille qu’elle était là, qu’elle ne bougerait pas, et qu’elle n’hésiterait pas à lancer Arvax sur Abelforth si ce dernier venait à commettre une erreur.

Elles partagent un éclat de rire à la mention du pari fait bien des années auparavant avec Elora, quand bien même Ephraïm était là, et si Isobel ne l’avait jamais dit à Minerva, elle avait toujours pensé que le jeune né-moldu n’était pas le destin de sa fille, bien qu’elle avait été aussi dévastée que Minerva lors du drame, ne désirant pas revenir sur les souvenirs elle se contentait de rire à nouveau « Mais Mamie va faire quoi de 100 gallions ?! Elle ne peut pas les utiliser ! Ils n’utilisent pas des gallions les fantômes, si ? » Isobel haussait les épaules avec un sourire mauvais. ”Crois moi, ni toi ni moi ne voulons savoir ce qu’il se passe dans les réunions de fantômes de ta grand-mère” Clin d’oeil léger, elle souriait tendrement « Merci, tu es la meilleure des mamans. Totem. » Le baiser sur la joue, les quelques mots qui représentaient tout un univers dans le coeur d’Isobel, elle gardait précieusement quelques secondes avant de regarder sa fille dans les yeux. ” Totem, chaton” Un souffle léger, leur petit moment à eux, leur monde, elle se redressait alors, observant le carnet que Minerva lui présentait, elle ne l’avait jamais vu, d’ailleurs elle en toucherait deux mots à Elora, si sa mère avait encore des surprises du genre, elle pourrait trouver quelque chose en plus. ”Minerva, contacter un esprit n’est pas si facile” Isobel connaissait bien la magie, ses diverses branches, étant restée loin de certaines volontairement, sachant bien qu’elles marquaient les esprits. ”Cependant il doit y avoir un moyen de contacter les ancêtres McGonagall, ce serait plus sûr que de contacter une Trelawney, peu importe ce qu’en dit cette Cassandra.” Isobel était moins bonne que sa fille, si Minerva avait un coeur d’or, elle pouvait parfois se faire utiliser sans s’en rendre compte. ”Tu me laisses étudier le carnet chaton ? En attendant tu me tiendras au jus sur les découvertes de Nile. On y arrivera ensemble tu verras.” Comme d’habitude. Elle posait le carnet sur la table, s’éloignant de sa fille en quelques pas, avant de se retourner vers elle. ”J’ai pris une décision chaton, je veux rejoindre l’Ordre.” Elle glissait ses iris dans ceux de sa fille, voilà quelques mois qu’Isobel avait refusé de s’impliquer, pourtant cette fois elle se lançait, sûrement plus pour sa fille que pour l’ordre en lui même. ”Je ne serais là qu’en tant que soldat, chaton. Mais si tu as besoin d’une oreille pour t’aider et te conseiller tu sais où te tourner désormais.” Loyauté infaillible de la Lionne acquise par sa fille.

Le bonheur que ressentait Minerva McGonagall alors qu’elle tenait entre les doigts la personnification même de l’amour de sa mère et son père, était indescriptible. Elle n’aurait jamais imaginé que sa mère puisse faire un tel geste et Minerva comprenait que sa mère lui donnait sa bénédiction, d’une autre manière que ce qu’elle avait fait avec Ephraïm à l’époque. La Gryffondor vient effacer les larmes qui s’échappaient de son regard, véritablement touchée par l’attention. La bague serait toujours dans son sac sans fond dont elle ne se séparait jamais.
« Crois moi, ni toi ni moi ne voulons savoir ce qu’il se passe dans les réunions de fantômes de ta grand-mère »
« Tu as raison. » d’autant plus que quand Elora en revenait elle était insupportable, contente d’avoir rendu visite à des amis morts comme elle et aussi disant des ragots à n’en plus finir. Si Minerva était morte de rire à chaque fois qu’Elora était lancée sur le sujet, elle ne préférait pas savoir si la moitié de ce qu’elle racontait était vrai.
Le baiser posé sur la joue et le mot magique qui les lit.
Totem.
Je t’aime.
Le vrai je taime.
Ca a toujours un son particulier quand c’est Isobel qui le prononce et Minerva sourit tendrement à sa mère. Elle laisse l’écrin sur le côté et s’occupe ensuite du carnet dont elle laisse le soin à Isobel d’examiner.
« Minerva, contacter un esprit n’est pas si facile. Cependant il doit y avoir un moyen de contacter les ancêtres McGonagall, ce serait plus sûr que de contacter une Trelawney, peu importe ce qu’en dit cette Cassandra. »
Elle le savait bien sûr et elle savait qu’elle aurait besoin d’aide. Si Cassandra ne pouvait pas l’aider, elle pourrait peut-être demander à Orphée ? Sa condition de femme enceinte la fait douter mais c’est une option. Il y a aussi, pourquoi pas, la jeune Prudence mais Minerva aimerait que cela reste entre les McGonagall et les Trelawney. La chatte acquiesce cependant aux dires de sa mère qu’elle trouve censés.
« Je pense aussi que notre ancêtre sera plus bienveillante avec nous qu’une Trelawney. Je peux peut-être demander à mon amie, Orphée Trelawney de nous aider ? Je lui fais entièrement confiance et je l’ai aidée à sortir de Londres pour la cacher. Elle est enceinte d’ailleurs et si jamais je lui ai proposé de venir ici… je ne me sens pas tranquille de la laisser seule. Elle ne m’a encore rien confirmé… mais je me dis qu’il serait bien que nos deux familles travaillent main dans la main là-dessus. Après tout, cela nous concerne toutes. »
Mais elle se doute que peut-être que la présence d’une Trelawney pourrait dissuader leur ancêtre McGonagall de dire quoique ce soit.
« Tu me laisses étudier le carnet chaton ? En attendant tu me tiendras au jus sur les découvertes de Nile. On y arrivera ensemble tu verras. »
« Bien sûr, maman. » souffle Minerva avant de se ressaisir de son thé qui a refroidit et de le boire un peu. Pensant que les sujets de conversations important étaient terminés, elle laissa son esprit un peu divaguer sur les prochaines semaines et son organisation. Elle avait beau être en vacances aux yeux du travail, elle devait quand même régler deux ou trois choses avec l’Ordre du Phénix. Et ce fut comme si sa mère avait lu dans ses pensées. Minerva tourna la tête vers elle quand elle comprit que sa mère voulait lui parler.
« J’ai pris une décision chaton, je veux rejoindre l’Ordre. »
Surprise sur le visage de Minerva qui vient reposer sa tasse. Sa mère ne s’était pas engagée auprès de l’Ordre depuis le début. Minerva ne lui en avait jamais voulu et elle considérait malgré tout bien qu’elle ne s’y implique pas. Si elle venait à tomber, il faudrait une McGonagall en dehors de tout cela et sur l’Île de Skye. Mais l’annonce de sa mère lui fait autant plaisir que la laisse septique. Elle se doute que tout ce qui est arrivé récemment remet en question les choix d’Isobel mais elle n’a jamais souhaité forcer la main à sa mère quand bien même aurait-elle été heureuse de l’avoir à ses côtés.
« Je ne serais là qu’en tant que soldat, chaton. Mais si tu as besoin d’une oreille pour t’aider et te conseiller tu sais où te tourner désormais. »
Un sourire tendre se dessine sur les lèvres de Minerva qui se lève alors finalement et vient déposer un baiser sur la joue de sa mère.
« Je serais honorée de me battre à tes côtés maman, pour cette cause. » Évidemment, Minerva n’a pas peur que sa mère joue un rôle important. Tout le monde est important au sein de l’Ordre. Le fait cependant qu’elle mentionne ce détail encourage Minerva à être heureuse que sa mère les rejoigne enfin.
« Oh, je vais avoir besoin de tes conseils parce qu’Albus est une véritable tête de mûle figure-toi ! » Un air sérieux et une moue sur le visage, Minerva relâche sa mère. « Nous organiserons une réunion bientôt et tu seras la bienvenue évidemment. Il y a plein de monde que tu connais déjà en plus là-bas. »
Minerva se décalle alors et vient attraper le journal pour commencer à le lire. Elle s’interrompte cependant avant de finalement regarder sa mère.
« Mmh je vais faire des allés et retours entre Londres et ici. Comme je suis en vacances, je vais profiter de rester dans la réserve. Y a-t-il quelque chose d’autre dont tu veux me parler avant que j’aille voir Attis ? »