Le regard vengeur.
La dignité dessinée sur le visage.
Elle est là, assise à sa place, les jambes croisées. Pas de robe pour l'occasion, un pantalon en tissu, des talons et une chemise blanche rentrée et bien entendu, sa baguette à sa ceinture, mais elle n'en fera rien. Elle espère, la lionne, ne ressentir aucun besoin de la sortir lors de cette rencontre.
C'est aujourd'hui, c'est
maintenant.Les conseils de Penelope gravés dans l'esprit d'Edelgard sont là, mais dans l'ombre, les craintes de Minerva subsistent.
Tu cours à la ruine, la tienne et celle de ta maison ! Hors de question.
Elle ne perdra pas la partie, elle ne peut pas.
Edelgard le sait, il ne s'agit que d'elle, mais de sa soeur, de l'honneur et de l'emblème. Les enjeux sont trop grands pour qu'on ose s'égarer. Aucun faux pas, une seule chance, unique ! Et c'est maintenant. La lionne observe sa cousine. Elle sera l'avocate, elle sera la défense et ses intérêts. Edelgard a toute confiance en elle, cependant, que maître Bones ne se méprise pas, la lionne ouvrira la gueule, crocs acérés et sans retenu ou presque.
Pour le moment, elle se contente d'ouvrir son sac à main, cigarette entre les doigts avant de la porter à ses lèvres pour l'allumer.
Et elle plante son regard.
Antarès.Elle fixe cette petite ordure avec intensité. Nul sourire, nulle sympathie dans son regard de marbre, elle n'exprime rien que de la haine et du dégoût tandis qu'elle tire sur sa cigarette. C'est donc
lui, le petit rat qui a osé s'en prendre à Susan ? Ce gamin à l'allure d'un chérubin, petit chiot fou que l'on doit museler ? C'est presque risible et pourtant, il s'agit bien du bourreau.
Un gamin qui aprend encore à se servir de ce qu'il a entre les jambes.Elle plisse les yeux, change de cible.
Les lèvres entrouvertes, la fumée s'échappe lentement pour s'évaporer vers le plafond.
Cerbère en personne. Alaric.
Elle l'observe, pour l'avoir déjà vu, sans jamais le voir d'aussi près, sans jamais s'être attardé sur le chef de meute. Un homme qui inspire la crainte, le respect et la grandeur des maisons dont le sang est considéré comme pur. Une autre classe que ses fils, assurément.
Et c'est un léger sourire qui se dessine sur les lèvres de la sorcière quand le maître prend la parole.
« Bien. Quelqu’un désire-t-il une boisson ? » ah, les rafraîchissements.
« Alaric, un brandy pour m'accompagner, peut-être ? » ses lèvres s'étirent davantage.
Le regard est appuyé sur le chef qui trône au numéro douze.
Entre séduction et animosité, le parfait équilibre sur lequel danse la reine du casino tandis qu'elle scelle à nouveau ses lèvres, écoutant les doléances de l'avocate, le dossier est ouvert, le vif du sujet, abordé immédiatement. Inutile de perdre son temps dans de fausses politesses.
Les faits sont posés et pour chaque blessure, une pluie d'or tombera à défaut du sang.
« Nous n’ignorons pas que la carrière de batteuse de Quidditch de Miss Umbridge dépend sa bonne condition physique. Les contrats de Quidditch étant renouvelés d’une année sur l’autre, la présente saison ne pourra pas être jouée. Préjudice qui devrait se répercuter sur l’année suivante. » Edelgard tire une nouvelle fois sur sa cigarette.
« Que cela soit limpide pour tous. Nous ne parlons pas d'une perte de quelques gallions, mais de plusieurs milliers, si ce n'est plus. » et cette fois, elle souffle la fumée en l'air, plante son regard dans celui du trio, du mâle alpha et de ses deux petits chiots.
« Susan est une joueuse professionnelle, son club est l'un des plus côtés, sa carrière est à son apogée. Une saison en moins est une perte financière considérable et je pèse mes mots. Il est hors de question que nous sortons de cette pièce sans vous faire cracher votre or Alaric, à défaut de faire cracher les dents de votre charmant fils. » elle marque une pause. « Il est préférable, je suppose, qu'il garde son sourire angélique pour sa future épouse. »
Le ton est sec, mais également mielleux à souhait.
Léger sourire entendu envoyé à l'intention des Black tandis que l'aînée se tourne vers sa petite soeur.
« Susan, à ton avis, si on compte les douze mois de salaire en moins, pour commencer, bien entendu, cela monte à combien ? »