(penny) Surrounded by lucrative idiots

chronologie 1879. naissance 1890-1897. fait ses classes à Poudlard. Remarquée pour la qualité de ses compositions en Histoire, étude des moldus, arithmancie, botanique. Piètre sur un balai, jugeant qu’elle serait devenue femme au foyer si elle voulait cuisiner des potions, peu intéressée par la métamorphose. Ne supporte pas le folklore entourant la divination. Sous le charme de Circé, camarade de promotion et objet de tous ses élans sentimentaux 1897 remarquée par Solomon, devient son assistante. Aucune tâche n’est inintéressante, sa capacité de concentration lui vaut son estime. 1900 Solomon, quitte le département de la Justice Magique et fonde un cabinet d’avocats en embarquant son assistante et désormais épouse. 1903 participe à la relance du casino familial en mettant le nez dans les papiers. Enceinte jusqu'aux yeux lorsque leurs recettes commencent à repartir. Cadeau de naissance en troquant ses honoraires contre du champagne à vie, sitôt qu'elle aura fini d'allaiter 1907 le cabinet Umbridge and Bones se développe. Solomon parle de prendre sa retraite au soleil et concrétise son projet une fois la nouvelle année fêtée. Naissance de Ruth, sans son père. 1912 recrute Circé, quelques amoures féminines 1914. le monde et de lucratives magouilles lui tendent les bras. Recrute une née moldue comme garde d'enfant mais pas n'importe quelle moldue. Gamine au sang bleuté, qui devait être un argument pratique en cas de revers de fortune mais devient une amie

anecdotes ou histoire au choix I. Ancienne attrapeuse dans l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Si Penny n'était pas la meilleure sur un balai, c'était la plus pugnace. Les matchs pouvaient durer des heures, se dérouler dans le hurlement du vent ou des trombes d'eau, elle ne lâchait pas son objectif de vue. Il paraît qu'elle a délibérément foncé sur quelques autres joueurs qui étaient sur sa route. Aquarelle de bleus sur ses bras, ongles abîmés mais refermés autour de son vif d'or. II. Sa garde-robe et son armoire à chaussures recensent toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, avec une forte prédominance pour le verre. Mousse, bouteille, myrte, jade ... III. Lectrice insatiable mais difficile. Des pages modes de sorcière hebdo (mais elle savait déjà comment porter les gants longs), à de longs essais historiques. Elle a toujours un livre dans son réticule. Au milieu de ses dossiers, d'un poudrier et d'un bâton de rouge à lèvres, d'une multitude d'objets inutiles. Elle collectionne l'oeuvre de Beatrix Potter, auteure moldue que ses enfants adorent. Elle aussi.  IV. Penelope a pris les mauvais côtés de son époux en prenant sa succession au cabinet. Incapable de respecter des horaires pour sa vie personnelle, elle se repose presque exclusivement sur Unity, sa née moldue, servant de nanny et de préceptrice à sa fille. V. Construite en creux de ses écorchures. La passion de la lecture ? Le dédain avec lequel on la laissait un livre entre les mains. La fascination pour l'un des rares objets coûteux de la maison. Pie voleuse qui a en chipé quelques uns. Qu'elle voulait se procurer elle-même et gardait jalousement comme des trésors. Sa gouaille ? Les serments des nourrices lui répétant de se taire. Son envie de danser ? En avoir été privée si longtemps. VI. Sa colère est une force. N'oublie pas, ne pardonne pas, attend son heure s'il le faut. Solomon s'est fait un protecteur discret, la laissant s'épanouir. Elle en oublierait qu'elle s'est construire avec des mains tendues, gardant jalousement sa liberté. On ne la fera plus taire, on ne la cantonnera plus. Ses aspirations se portent au-delà de l'horizon immédiat. Elle veut arriver quelque part. Elle veut accomplir de grandes choses. Elle veut rendre ses enfants fiers pour s'autoriser à être fière d'elle-même. Tous ses ongles, toutes ses dents pour arracher des miettes de ce projet.VII. Fascinée par les hautes naissances. Grandes familles sorcières, royauté britannique. Elle connaît leur histoire. Elle a assimilé leurs coutumes. Tout ce mode de vie qui lui est désormais accessible, qui la faisait tant rêver lui semble insupportablement dangereux. Elle se replie sur une cellule familiale accommodée, désertée depuis longtemps par le mari, mais avec pour compagnie une amie fidèle. Et qui sait, si elle y arrive, Circé.VIII. Des moments où l'émotion, la rage souvent, parfois le bonheur, la dépasse. Des extériorisations par la marche sous la pluie. Si elle pouvait, elle courrait mais les dames ne le font pas. Les dames ne vont pas danser non plus, certaines femmes si. Elle va là où on danse assez vite, assez fort pour n'être plus que le tempo. IX  traite ses enfants comme ses stagiaires, les poussant à s'améliorer sans cesse. Traite ses stagiaires comme des créatures dangereuses par leur enthousiasme, qu'elle devrait approcher seulement avec un bâton et en les toisant. X a noté dix méthodes dans un carnet pour les clients récalcitrants qui demandent à parler à Solomon Bones et rechignent à lui confier des dossiers. Elle a d'ailleurs noté des petites croix en face de ceux qui lui ont causé le plus de troubles. Les théories sur la résistance au changement existeraient-elles qu'elle en aurait fait son livre de chevet


Penelope, représentée par elle-même, appelée ci-après « Penny » ou « l’intéressée »

contre

le reste du monde, représenté par des parents ne la comprenant pas, des cousins qu’elle adore, un époux qu’elle a bien choisi en ne tenant pas compte de leur différence d’âge, des clients qu’elle aime parfois et méprise souvent,


Vu, une enfance ennuyeuse à périr. Penelope rêve de voir le monde, de rencontrer des gens importants. Ses espoirs sont sans cesse déçus. Un casino, qui absorbe une bonne partie des carrières des membres de la famille. On lui serine qu'une petite fille n'y a pas sa place. Elle s'ennuie, au milieu de quelques jouets. Jaugeant que la préceptrice qui veut faire d'elle une bonne épouse en lui enseignant la harpe est d'une imbécilité profonde. Il ne faut pas être de chez Serdaigle pour se rendre compte qu'elle est mauvaise à ce petit jeu.

On guette en vain un signe de magie chez elle. Les journées passent, ses parents s'inquiètent. Elle n'en sera que plus difficile à marier. Manque de chance. Son sarcasme n'amuse plus ses parents.

La lettre de Poudlard sonne une trêve inespérée. Ils attendront son quinzième anniversaire pour reprendre leur recherche d'un parti convenable. Avec un peu de chance, le caneton sera devenu cygne.

Il n'en est rien.


Vu, Circé, qui est son soleil dès leur rencontre à Poudlard. Le hasard les pousse dans des maisons différentes. Son charisme lui attire des amis, tandis que Penelope reste un électron libre dans sa propre maison. Mauvaise sorcière, remarquée dès le début. On se demande si ce ne serait pas contagieux. Par défi, par jeu, et Penelope l'espère, par douceur ... Circé vient éclairer sa solitude. Amie loyale, constante, la défendant à mi-mots quand on se moque d'elle. Jamais frontalement, univers qui ne se mélangent pas. Mais lorsqu'elle s'assoit à sa table en cours de potions, Penelope passe le plus beau moment de sa journée. Parfois de sa semaine. Quelques fois, un rapprochement lui semble possible. Et Circé lui est dérobée. Par ses amis, par ses amours.


Vu, le sens des affaires de l’intéressée. Penelope a quinze ans. Elle passe une scolarité à Poudlard qu’elle qualifierait de lamentable. Lamentable qu’on lui enseigne le soin aux créatures magiques et qu’elle n’ait fait de mathématiques qu’avant ce château qui sent le moisi. Lamentable, l’imbécilité congénitale de ses camarades de classe, soupçonnant les sang-pur d’avoir des pieds palmés et les moldus d’être les nouveaux ravis de la crèche.

Pire.

Ses hormones la font bourgeonner comme si elle vivait dans un éternel mois de mai.

Profitant de l’affection que lui voue l’enseignante de potions, elle emprunte des ouvrages à la bibliothèque. Penelope ne prépare aucun dangereux attentat, elle espère à redevenir aussi transparente que possible. Toutes les vacances scolaires sont l’occasion d’essayer une nouvelle formule. Jusqu’au jour où le mélange d’huile d’amande douce, et d’extraits floraux produit un effet apaisant. Dans sa foulée, elle développe une crème lui permettant de rosir ses joues. Dans la teinte qui lui va bien, maintenant qu’elle a horrifié ses parents en laissant poser un henné qui la rend flamboyante.

Très bien, tout ceci.

Sa métamorphose ne passe pas inaperçue. Son truc. « Oh, si tu as trois gallions sur toi, je te l’offre. » Elle se procure des bocaux par on ne sait quel moyen. Elle troque l’huile par une autre bien moins chère, rajoutant quelques produits pour garder une odeur florale.

Effet merveilleux de son petit commerce : on se met à juger plus difficilement les filles qui ont une peau naturelle et soumise à quelques défauts. La demande augmente. Le prix aussi.




Vu, ses parents incapables de comprendre son ambition. Ils se désespèrent. Piètre sorcière. Des cheveux auburn qui font mauvais genre depuis qu’ils ont été teints, sans leur accord. Penelope ne joue pas le jeu. Elle connaît les règles. Les minauderies qu’il faudrait faire, les compliments à adresser, cet air de vierge effarouchée qu’elle imite pour les railler, et Pénélope se drape dans une dignité qui ennuie tout le monde. Laisse échapper des bourdes auprès des prétendants, fait l’idiote à un point qui en vient à les repousser. S’ils n’avaient pas peur qu’elle relève le gant, ils auraient menacé de la vendre à un cirque.

Ils jouent à ce bras de fer depuis des mois. On l’envoie rencontrer toutes les vieilles filles que la famille connaît. Elle tombe amoureuse en allant voir la une greffière du Magenmagot. Pas de la greffière – presque impossible, ses parents ont bien choisi l’épouvantard. Pas du ténor du barreau qui défend son client lors d’une histoire de blanchiment d’argent – encore que. Une vocation.




Vu, son acharnement sur les détails. Penny aime les pennies. Elle a envie – ou besoin ? – d’argent. On accepte à contrecoeur de lui filer un job au casino.

Elle se révèle une caissière déplorable, montrant un inintérêt flagrant pour cette tâche de potiche. Elle demande à être derrière le bar, arguant qu’elle sera excellente comme elle l’est pour les potions. Non seulement on la soupçonne de vouloir empoisonner l’espèce-de-troll-avec-sa-mijaurée mais on lui fait remarquer qu’elle n’a pas le droit de toucher à l’alcool.

Finalement, on la claquemure dans le bureau avec les registres de comptes.

Soit.

Elle décortique les chiffres avec plus de soin qu’elle ne l’a fait le jour où on lui a permis de manger un homard. La conclusion s’impose d’elle-même. Elle revérifie, parce qu’il y a là de quoi demander un joli complément pour sa fin de mois.

« Vous avez quelqu’un qui pique dans la caisse. » Et elle se montre pédagogue, malgré l’air de triomphe sur son visage. Les soirs où il est en caisse, la recette chute de douze pourcents. Pourtant, le stock se vide à allure constante, sans aucune corrélation. Le registre n’indique pas un surcroît ou une baisse de fréquentation. Il y a quelqu’un qui pique, et de manière grossière.

C’est bien la raison pour laquelle elle le dénonce. Penelope aime le travail bien fait.




Vu son manque cruel de considération pour sa vie personnelle. Lorsque ses parents lui serinent de se marier, Penny leur rappelle qu'elle n'aurait pas le temps pour un homme. Passe ses journées et ses nuits dans le Ministère, vit dans l'ombre de Solomon Bones qui a voulu titulariser la stagiaire aux tâches de rousseur. Effrontée derrière ses dossiers. Sachant que lorsqu'ils sont tous les deux dans le bureau, c'est-à-dire lorsque personne n'a jugé bon de l'écarter parce qu'elle est une femme, elle peut être caustique.

Ils s'attachent l'un à l'autre. Une partie d'elle aurait bien aimé dire aux enfants qu'ils ont eu le coup de foudre dès le début, mais c'est travestir la réalité. C'est aussi faire fi de la chronologie au point d'oublier l'ex-femme de Solomon. Dommage pour elle qu'elle soit morte d'une infection féminine, bonne nouvelle pour Penny. Les enfants des Bones étaient déjà grands mais il aimait l'idée d'avoir une épouse. Peut-être voulait-il qu'elle lui succède dès cette époque ? Avec trente ans de différence d'âge, il y pensait peut-être.

Ils sont indépendants à l'époque. Chacun est la personne que l'autre voit le plus. Il l'autonomise petit à petit, lui confiant des dossiers de plus en plus tortueux. Pour lesquels elle doit apprendre à tenir sa langue.



Vu, la réalisation périlleuse de la carrière dont elle a presque toujours rêvé. Solomon lui annonce sa décision de lui laisser le cabinet pour de bon. La prévient que ce sera différent de lorsqu'il était là, même à raison d'un jour par semaine.

Penelope tombe de haut. Découvrant que ses clients n'ont de cesse de lui demander Solomon. Les premières semaines, elle lui écrit de nombreuses lettres. Elle ne se plaint pas, elle explose de savoir qu'on ne lui fait toujours pas confiance. Alors qu'elle se donne tant de mal pour être professionnelle. Ponctuelle, tirée à quatre épingles. Acceptant de rire et s'enthousiasmer pour leurs nouvelles conquêtes. Elle est soit renvoyée à sa condition de femme et considérée avec méfiance, soit considérée comme un être androgyne vaguement masculin auquel on ne tient pas la porte et qui pourrait marcher aussi vite malgré le port de talons hauts.

Elle développe une résistance. Tout autant que des méthodes salvatrices. Gagner du temps, en annonçant qu'elle fera le point avec Solomon, bien sûr, mais qu'il lui semble que la réponse est bien celle-ci. Tout le jeu consiste à ne pas revenir en leur hurlant qu'elle avait la bonne réponse depuis le début et qu'ils ont du fumier dans les yeux. Quand la situation est désespérée, elle fait écrire à Solomon des lettres. Il se prête au jeu. Pour s'excuser de ses nouvelles maîtresses ? Solomon écrit pour dire qu'il a confiance en la solution proposée par Maître Umbridge mais se permet d'ajouter un point qui, il en est sûr, fera l'objet d'intéressants développements entre eux lors du prochain rendez-vous. Il donne en pâture des concepts qu'elle avait écartés, passionnants mais pas assez pragmatiques. Et Penelope développe avec enthousiasme ces concepts, louant la clairvoyance de Solomon, maudissant d'être une femme.

Comme des chats, ses enfants ont appris à sentir son énervement lorsqu'elle revient à la maison et respectent une distance polie. Il est aussi possible qu'ils se couchent sans l'avoir vue, lorsqu'elle prend la direction du casino pour trouver une oreille attentive et une boisson forte.



Vu, l'amour qu'elle se découvre pour ses enfants. Sa première grossesse la surprend, elle qui s'apprêtait à menacer d'une action en Justice le restaurant dans lequel ils avaient mangé. Affreux maux de ventre, de tête les premiers mois. Elle consulte des spécialistes. Sa maternité frémissante la rapproche du cénacle des autres femmes. On lui refusait une place en tant que sorcière, elle doit se battre pour s'en faire une comme avocate, mais sa matrice parle pour elle. Révolte de n'être acceptée que pour cela.

Elle ne sera pas de ces mères qui s'effacent pour leurs enfants. Elle aime son fils dès le premier regard, après un accouchement pour lequel elle s'est mieux préparée que pour un match de Quidditch. Elle en sort échevelée, rouge, tenant entre ses bras plus précieux que le vif-d'or.
Cedric est suivi par Daphné si peu de temps après. Enfants précieux. Tout doit leur servir. Elle les interroge sur les contes qu'elle leur lit pour les aider à se forger un esprit critique. Elle guette toute trace de magie. Elle bombe le torse quand elle dépose l'aîné dans le Poudlard Express. Elle n'a pas ficelé de plus beaux dossiers que ces deux-là.  


Vu, son indépendance depuis quelques années. Chaque mois, une lettre de Solomon. Elles arrivent entre le cinquième et le dixième jour du mois. Il est régulier, elle lui rend la pareille. Il lui parle de ce soleil brûlant qu'il recherchait pour sa retraite. Envoie les brouillons du manuscrit qui fera de lui un auteur reconnu. Penelope reprend les lectures le soir à la lueur des bougies. Elle biffe les dates qui ne conviennent pas, demande des précisions lorsqu'il passe sur un détail.

Elle lui envoie quelques photos des enfants. Des lettres contenant quelques nouvelles d'elle. Il ne demande pas de photographies l'un de l'autre. Leur intimité est désormais intellectuelle.

Elle ne lui demande pas sa liberté non plus. Entente tacite. Il sait qu'elle sera discrète. Il lui faut simplement se prémunir contre une grossesse.

Aucun risque, quand elle s'éprend de courbes féminines.


Tout cela ne pouvait que mal tourner.