chronologie
ancient greece Delenikas, gardien des temples de Chypre et de leurs reliques, se retourne pour profaner ce qui est caché en tel lieu sacré. La sentence est sans appel : toute la descendance féminine damnée au cœur de pierre faute de devenir des demie-harpie – créature odieuse destinée à pleurer sur son sort, leurs larmes sont convoitées. Jamais le Grec ne se repentira, deviendra mafieux.
6 août 1882 Naissance à Lefkosia sous l’orage grondant et la chaleur qui déjà enflamme – on hésite, garde l’enfant. Delenikas, et étroitement l’Ellinikí mafia, fiers de gonfler les rangs des voleurs. Artefacts des temples vitrinés, certains contribuants à cette richesse illégitime, la tornade s’amusera de ces étrangers à son douteux service.
1886 Theia, démon frivole dans ses parades, se veut rêveuse de caprices. Princesse précipitée tombe dans le ravin – non, tu ne peux pas pleurer, jamais. L’âme désormais tâchée se confond à la pierre qui tantôt tranche la première cicatrice.
1889 Perdue dans les contes et légendes, la mythologie dormante dans les veines, on s’éprend de ces runes, marques, peuples, cultures que d’autres qualifieraient de barbares. Les iris déjà trop habitués à la violence, aux délits – c’est la guerre qui passionne. Theia n’écoute plus, rien n’est jamais assez important que ces vieux bouquins volés.
14 février 1892 Curiosité condamnée depuis bien longtemps, la fillette échappe des filets, pieds dénudés appelés par les lumières et l’odeur agréable des roses. L’Amour est épié mais c’est derrière, dans la noirceur, que quelque chose semble murmurer son nom. L’odieuse est aperçue, laideur pleurnichante. C’est donc à cela que le diable condamne ? Si la clé du palpitant était enfouie, sous protection rapprochée, elle est définitivement jetée par-dessus le vide.
septembre 1893 – juin 1900 Beauxbâtons – la France épanoui faussement, modèle l’accent. Aletheia est bonne élève, mais inatteignable, toujours ensevelie dans les bibliothèques. Jalousie acerbe, rancœur inexplicable – la réputation, au grand désarroi des résultats, laisse à désirer.
juillet 1900 Le diplôme enfin entre les mains, le temps d’un souffle n’est pas permis. Theia est déjà vendue d’une mafia à une autre, loin vers des côtes glaciales. Trahison qui crève ce qui reste du cœur, on grogne mais l’échine se courbe docilement. Delenikas est renié d’haine et de jurons, on promet de revenir punir à son tour. Au moins, sur le papier, la légende des Greyback semble arracher un sourire tordu, froid.
septembre 1900 – juin 1903 Liberté envolée, on grave amèrement le second et dernier voyage vers l’Angleterre dans la mémoire. Les rues pavées de la capitale déplaisent – à jamais la mer houleuse gardera son regard vivant. L’accent à nouveau plie pendant la spécialisation, comme promis à soi-même on devient anthropomage. Pas comme espéré, cependant.
mai 1904 L’anneau passé au doigt en signe d’entrave éternelle – elle n’aime pas Svein, ne l’aimera jamais, mais il est là. Les Greyback sont fiers de l’acquisition et alors que tous les regards sont jetés sur le roi en devenir, la reine ravale un peu de sa fierté. Présente mais absente. Comme jadis, on s’amuse toutefois des loups à son service.
1909 Svein s’envole pour quelques temps. Solitude appréciée avec un sourire froid, enfin. Mais il ne revient pas. L’Alpha est mort, lui aussi. Aletheia revêt le noir, pincement au cœur réprimé avec difficulté, qui étonne d’ailleurs. Elle observe les pleurs, entends les murmures disgracieux. Absentée du tableau, encore. Pourquoi diable ne l’a-t-il pas emportée dans sa chute ?
février 1912 La Coalition envoûte – la reine à qui la couronne épineuse a été sèchement retirée est avide de combler ce désir incontrôlable qui la hante. Vengeance, pour qui, pour quoi ? Les Greyback restent neutres mais elle déjà sévit sur les innocents tenus en laisse, quelque part dans les abysses inconnues. Premières esquisses d’un sceau, des scarifications à tout va. Sans sursaut, sans pitié.
avril 1914 Sa toile parfaite, chérie de façon malsaine, s’est échappée. Trop tard. Le travail enfin réussi est rendu fièrement, les né-moldus défilent pour se voir apposer l’odieuse marque. Si une vieille légende fait frémir les lèvres de certains au sujet des Delenikas, Aletheia n’est pas assez stupide que pour s’imposer à elle-même le fléau. Les Grecs sont tricheurs – au besoin, la louve se verra ordonner une aiguille ensorcelée pour déjouer le jeu de sa maîtresse.
septembre 1914 L’empoisonnement des Enfants de Morgane ne fait pas effet sur Aletheia qui conserve sa magie.