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 i just wanted you to know (theseus)

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Prudence Prince
ordre du phénix
Prudence Prince
crédits : moi.
face claim : margaret qualley.
pseudo : mgt.
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études : poufsouffle (1904-1911) redoublement.
particularité : troisième oeil, son père l'obligeait à utiliser son don pour son propre avantage.
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Message (ϟϟ) Sujet: i just wanted you to know (theseus)   i just wanted you to know (theseus) EmptyJeu 30 Juil - 21:23

i just wanted you to know


was it you or i who stumbled first? it does not matter. the one of us who finds the strength to get up first, must help the other.

octobre 1914



Elle appréhende un peu, en choisissant son cardigan. Car cela fait quelques jours déjà que ce qui semblait pourtant être le début d'une vie toujours souhaitée s'était transformé en cauchemar. Pour elle oui, mais surtout pour Theseus. L'agression sur le ministre de la justice, l'arrestation, tout s'était enchaîné si vite. La Tanière-aux-monstres mise à sac, les animaux qui s'enfuient à défaut d'être exécutés pour l'exemple, et les bâtisses, et le havre de paix qui s'envole en fumée. Prudence avait perdu un endroit qui lui tenait à coeur tandis que Theseus avait lui, presque tout perdu. Sa mère, d'abord, puis son emploi, ses animaux, ses terres, son foyer, celui-là même qui l'avait vu grandir.

Et si Prudence savait ce que cela faisait de tout perdre.
Elle en avait fait le choix, elle.

Pas Theseus. Pas Newton. Ni Alphard, ni même Artemisia : si la mère était fautive, Prudence savait que jamais elle n'aurait voulu que les choses se passent ainsi. Que si elle avait su, elle se serait retenu de maudire sa famille. Que ce qui l'avait possédé n'aurait jamais été pu être plus profond que son affection pour sa famille et ses terres. Tout ça, ça n'était qu'une erreur. Une sombre erreur. La pire, la plus perfide. La plus douloureuse. Et Prudence, aussi emphatique puisse-t-elle être savait qu'elle ne pourrait pas comprendre ce que ressentaient les Scamander, qu'elle ne pourrait que s'imaginer leur peine. Et, comme un membre à part entière de leur famille, prendre soin de leurs cendres. Surtout de leur aîné. C'était d'ailleurs pour cela qu'elle se rendait chez Theseus ce soir-là. S'assurer qu'il ne manquait de rien, lui tenir compagnie, lui changer les idées, illuminer un peu une journée qu'elle s'imaginait avoir été bien morose surtout depuis sa nouvelle affectation.

C'était tout ce qu'elle pouvait faire.

Ça, et voir vendu presque tous ses bijoux. Les rares qu'elle avait emmené avec elle et donc ses plus précieux. Pas forcément les plus chers, d'ailleurs, mais ceux auxquels elle tenait le plus. Elle n'avait gardé que le pendentif de son frère, un tournesol en cristal et en or. Le reste, elle l'avait confié à Moon, pour qu'elle aille les vendre sur le chemin de traverse et qu'avec les gallions, elle puisse (sans poser de questions) acheter une flèche d'or. Le plus rapide des balais, pour Theseus. Parce qu'il le méritait bien, lui à qui il ne restait plus que l'appartement qu'il avait par chance acquis quelques jours avant l’arrestation. Que valaient ses bijoux, au final, si ce n'est des centaines de gallions, même un peu plus encore. Son bien le plus précieux elle l'avait trouvé ailleurs et s'apprêtait à le rejoindre.

Mais d'abord, nouer ses cheveux à l'aide d'un ruban de soie, se coiffer à la main à défaut de le faire avec sa baguette perdue quelque part dans les tiroirs de son petit bureau. Elle prenait la poussière sous les parchemins et Prudence n'y pensait presque plus. Et puis soudain, des aboiements. Des aboiements et un fléreur mécontent qui déboule à toute vitesse dans la chambre de Prudence. Salem saute sur le lit, puis sur la coiffeuse de Prudence tandis que les aboiements se font plus forts.

C'est Fleur qui s'engouffre dans la chambre.

Elle n'arrive d'ailleurs pas à ralentir sur le parquet et fait du surplace avant de glisser contre un pied de lit, ce qui au moins la fait se taire. Quand elle se relève, la chienne a oublié ce pourquoi elle courrait et vient renifler les pieds de Prudence en remuant la queue. Cadeau d'Albus, récent. Quelques jours tout au plus, elle n'avait que trois mois et possédait la maladresse et l'énergie des enfants. Salem gronde, puis se met à ronronne contre la taille de Prudence, debout près de la coiffeuse. La sorcière se met à rire, comme souvent depuis que Fleur mettait le bazar chez Nicolas, avant d'attraper son manteau et de l'enfiler. Vient ensuite le balais soigneusement empaqueté. Et si Salem vient s'allonger sur le lit de sa maîtresse, Prudence se baisse pour attacher une laisse au petit collier du chiot. Salem pouvait rester seul. Fleur, bien moins. Elle vient ensuite descendre les escaliers non sans se demander comment Fleur avait-elle réussi à les gravir et s'approche du portoloin que Theseus avait modifié pour le lier à Notting Hill.

Prudence disparaît de chez Nicolas pour apparaître aux coups de dix-huit heures dans la rue de Theseus. Quelques pas peut-être dangereux, mais qui viendrait la chercher ici ? Innocence insolente. Prudence a les clefs, alors elle pousse l'imposante porte de son bâtiment et traverse la petit cours d'entrée pour aller chez le sorcier dont elle connaissait maintenant les horaires.

Il rentrerait chez lui d'une minute à l'autre.

Elle avait décidé de le surprendre, cette fois. Avec le balais mais aussi avec sa présence, si Fleur ne la trahissait pas avant. Le chiot est lâché et disparaît dans l'appartement qu'il découvre et renifle tandis que Prudence vient déposer délicatement le cadeau sur la table de la cuisine. Elle enlève son manteau, qu'elle pose sur le dossier d'une chaise. Ne reste plus qu'à attendre. Attendre, et ranger un petit peu les lieux que Theseus n'avait sans doute pas le coeur à ordonner. Et plus vite qu'elle ne le pensait, une clé tourne dans la serrure de l'entrée : un bruit qui semble arriver jusqu'aux oreilles de Fleur qui déboule comme une fusée vers la porte en aboyant.

 Fleur ! appelle Prudence, un peu désemparée. Elles repasseraient pour la discrétion. La porte s'ouvre sur Theseus, dans les pieds duquel Fleur atterrit. Prudence n'est pas loin, un sourire à la fois amusé et gêné sur le visage. Elle espère seulement maintenant ne pas le déranger.  Bonsoir... qu'elle commence en s'approchant un peu penaude de Theseus. J'espère que je ne te dérange pas ? Culpabilité dans la voix.  J'ai pensé à toi toute la journée, je voulais te surprendre ce soir. Regard incertain, mais qui appelle à l'indulgence.

Ce n'est que maintenant que cela lui passe par l'esprit : le fait de déranger, de mal tomber. Après une longue journée peut-être épuisante, et pendant un mois difficile. Des jours sombres qui n'appelaient pas forcément au bruit d'un chiot trop intrépide et à la présence d'une jeune femme. Peut-être aurait-il préféré le calme et la solitude de ses appartements. Alors Prudence attend qu'il ne tranche entre intrusion et surprise pour l'embrasser ou non : comme si elle demandait quelque part la permission de peur de se voir essuyer un refus, ou pire, des réprimandes de s'être ainsi imposée.

Elle oubliait petit à petit les entraves de l'éducation sang-pur.
Les règles et les codes trop stricts et trop insincères.
Ce qui lui avait lié les poings trop longtemps.

Et ne doutait que maintenant.
Avait-elle fait le bon choix ?


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Theseus Scamander
ordre du phénix
Theseus Scamander
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pseudo : sekhmet/marine.
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études : études faites sous l'égide des lions dorés, suivre les traces du père envers et contre tout.
particularité : pelage roux, museau allongé, animagus déclaré capable de se changer en un malicieux renard, il doit encore perfectionner la technique sous la tutelle de minerva.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: i just wanted you to know (theseus)   i just wanted you to know (theseus) EmptyVen 31 Juil - 17:19


un lion ne peut être ni apprivoisé, ni tenu en laisse, un lion ne s'éduque pas, ne se soumet pas, un lion rugit et dévore quiconque ose le provoquer.

[ press play ]


L'insigne qui tombe.
Ou plutôt, ne sera jamais décernée.
Et Theseus serre les poings, silencieux. Ce matin, on l'a convoqué tôt, aux aurores plus précisément, pour lui signaler ce qu'il allait advenir de sa carrière. Et pour le ministère, le couperet est tombé. Dehors ! On ne veut plus entendre le nom Scamander ici, ni voir une quelconque crinière rousse en ces lieux. Chassé, mis à la porte, licenciement abusif, un de plus, Theseus ne réagit pas immédiatement, comprend que ses rêves de porter un jour l'insigne d'auror s'écroulent et qu'il doit serrer les dents, mâchoire crispée et courber l'échine. Acquiescer sans rien dire, sauf peut-être merci. Jamais. On exige qu'il déguerpisse au plus vite, tout en restant à la disposition du ministère. Bande d'enfoirés.
Sourcils froncés, il quitte le bureau des aurors et sous bonne escorte. Quand il demande pourquoi, on ose lui rire au nez et rappeler les méfaits de la mère. Cette dernière qui n'a reçu ni jugement, ni plaideroie, aucune défense avant de se retrouver privée de ses biens, de ses fils, de son époux et surtout, de sa liberté. Esclave désormais de son propre bourreau, Theseus ignore quand il pourra la revoir, ni même entendre le son de la voix. Peut-être lui écrire, mais de ce qu'on lui a dit, ce sera au bon vouloir de son geôlier.

Alors Theseus quitte le département de la justice magique, raccompagné jusqu'à l'Atrium par deux aurors, on le laisse devant l'ascenseur. Il fixe les grilles qui se referment, dans son costume et machinalement, marche en directement de la sortie. On lui rend sa baguette, encore heureux qu'il puisse la conserver.
Et dans ses mains, le rouquin prend le temps d'observer sa plus précieuse alliée. Un pommeau en écailles de dragon, il lui suffit d'un geste pour jeter un maléfice rapide chez les Potter et libérer sa mère, s'enfuir avec elle avant que l'on puisse donner l'alerte.
Theseus arrête !
Il ferme les yeux. Chasse ses sombres pensées et range sa baguette dans la poche de sa veste avant de sortir.

La journée a été épuisante.
Et Theseus ne veut pas rentrer, pas tout de suite. Le déménagement est terminé à présent et même si quelques cartons traînent encore ici et là, l'essentiel est désormais installé. Mais Scamander n'arrive pas à sourire malgré tout. Il a tout perdu.
Alors il dérive, se rallonge et ne rentre pas immédiatement à sa nouvelle adresse, au 198 Notting Hill. Il prend un autre chemin, découvre Hyde Park et s'assoit sur un banc, ôte sa casquette et observe les moldus.
Le regard vitreux, il lui suffit de fermer les yeux quelques secondes pour revoir la scène en boucle.

Très tôt, aux aurores, ils sont arrivés sans prévenir.
Des éclairs, des explosions et le cri des bêtes. Le sol qui tremble, lourd des corps qui s'écroulent. Et des décapitations, le feu. Le feu et surtout, l'arrestation. Theseus passe une main dans ses cheveux soigneusement peignés. Les ébouriffe et baisse la tête, fixe le sol. Perdu, ailleurs, fatigué. Il ne dort pas, ne dort plus.
Sa mère se fait plaquer contre un mur, son père proteste, on use de la magie pour l'arrêter, on parle alors d'entrave à la justice. Tu parles d'une justice.
Nid de vipères, ramassis d'enflures.
Et son poing se serre autour de sa casquette en tissu, il serre, il serre. Le gamin se sent mal de n'avoir tout simplement rien fait. Mais il entend encore la voix de sa mère lui dire de ne surtout pas agir, de rester ensemble. Tous les deux.
Theseus et Newton.
Newton et Theseus.

Et puis plus rien.
Rien que le silence qui prévaut et la mort qui plane. Plus de maison, plus de domaine, plus de monstre.
Le silence qui dévore tout et Tempête désormais au bout d'une pique.

Theseus remet sa casquette froissée, chasse le vestige d'une larme qui a essayé de le trahir. Il doit rester fort. Il doit tenir. Il doit trouver une solution.
De l'aide.
Et tenir.
Scamander n'a pas dit son dernier mot car échec au roi n'est pas échec et mat. Un regard pour la montre à gousset. Il est déjà tard, il doit rentrer chez lui. Alors il disparaît derrière un buisson et transplane.

198 Notting Hill.
Une porte en bois, une cour intérieur et le numéro de sa maison. Quelques pas en avant. A cet instant, Theseus n'a qu'une envie. Rentrer chez lui, se rendre dans le garde manger pour prendre une bièreaubeurre et la siroter dans le jardin en réfléchissant. Pas de repas ce soir, comme hier. Comme les autres jours. L'appétit n'est pas là.
Et Prudence. Elle lui vient en tête tandis qu'il fouille dans sa poche à la recherche de ses clefs. Très peu de nouvelles, quelques lettres, il lui a demandé de rester en retrait temporairement. Parce que le garçon ne veut pas la mêler à ça et qu'il veut qu'elle soit en sécurité.
Au moins elle.

Et le sorcier se rend compte que le verrou est déjà ouvert, fronce les sourcils, par réflexe saisit sa baguette dans sa poche et ouvre lentement la porte avant d'entendre l'écho de plusieurs aboiements. Surpris ? Beaucoup.
Il recule et observe le chien à ses pieds avant de lever les yeux pour croiser l'invitée surprise.

« Fleur ! Bonsoir... » Prudence. Et puis Fleur donc. Theseus observe le chien et caresse l'animal d'un geste tendre avant de se redresser, fermant la porte. « J'espère que je ne te dérange pas ? J'ai pensé à toi toute la journée, je voulais te surprendre ce soir. » Theseus ne répond pas immédiatement. Il prend le temps d'ôter sa casquette ainsi que son manteau qu'il dépose sur le porte-manteau à cet effet avant de laisser sa baguette sur une petite commode dans l'entrée. Quelques pas, il approche, fait face à la sorcière.
« Prudence. » petit sourire malgré les traits tirés, la fatigue l'emporte sans doute et son regard se pose à nouveau sur le chien. « La surprise est réussite. » mais une main sur le visage, la peur qui remonte au ventre, les souvenirs du domaine. « Pourquoi es-tu venue ? Enfin, je veux dire... » il ne veut pas paraître grossier, encore moins désagréable mais ça l'agace un peu. Beaucoup même.  « Tu sais ce qui s'est passé chez mes parents. Notre situation n'est pas stable Prudence, par Merlin ! Quelqu'un aurait pu te voir. Si ça se trouve, je suis surveillé. As-tu pensé à ça !? »

Et il se tait.
Sa voix se perd soudain dans les méandres du silence. Theseus se rend compte qu'il a haussé le ton, presque crié sur sa petite amie. Et ça le frustre, ça le choc parce que Prudence n'est pas là pour subir ses foudres et ses frustrations de la journée. Il expire un soupir, se laisse tomber sur le fauteuil. Finalement, on va éviter la bièreaubeurre ce soir.
Son regard se pose sur Prudence et il se trouve idiot. Encore une fois. Car elle a pris ses risques pour le voir, pour être là, avec lui, l'écouter, le comprendre, l'aider, l'aimer. Et lui, il lui offre cet accueil.
Pathétique.
D'un geste sec, il veut retirer sa cravate, chercher à desserrer le noeud comme pour respirer, sans y parvenir.

« Excuse moi. » souffle le rouquin, désolé. « Je ne voulais pas... C'est juste que je n'ai pas envie de te perdre aussi. Avec Newt, tu es tout ce qui me reste actuellement. » et le noeud ne part toujours pas, il abandonne, retrousse les mains de sa chemise après avoir ôté le gilet. « Ils m'ont convoqué ce matin. J'ai passé la journée à entendre des individus que je respectais, me dire que je n'étais plus le bienvenu là-bas, que jamais aucune insigne ne serait épinglée sur ma veste et que j'avais fait tout ça, tous ses efforts, pour rien. Que désormais, Scamander est un nom que l'on associe aux parias. » quelque part, c'est douloureux, mais ça fait aussi du bien. Du bien que ça sorte. « Viens s'il te plaît. » et il tend la main, le bras, pour qu'elle approche, à ses côtés. « Et embrasse moi. » sourire du garçon épuisé, mais désireux ce soir, d'être aimé par la plus belles d'entre toutes. « Et ensuite, tu me parleras de ton nouveau compagnon. Par Merlin, Prudence, on va bientôt pouvoir ouvrir une ménagerie. »

Petit rire qui se perd, un rien au coeur des ténèbres.
Le 198 Notting Hill vit les premiers émois d'un jeune couple.

[ theseus style ]



Dernière édition par Theseus Scamander le Sam 1 Aoû - 8:57, édité 1 fois
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: i just wanted you to know (theseus)   i just wanted you to know (theseus) EmptySam 1 Aoû - 1:41

i just wanted you to know


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octobre 1914



Elle hésite, maintenant.
Elle doute.


Pas sur sa venue, cependant, parce qu'elle est persuadée d'avoir fait le bon choix en venant ici. Cela faisait plusieurs jours qu'ils ne s'étaient pas vu, qu'ils avaient à peine échangés quelques lettres. Et pour le première fois depuis leurs premiers émois le silence était devenu plus présent. L'absence aussi. Provoquée et nourrie par le drame, excusée par le traumatisme, le deuil d'une ancienne vie, l'acceptation d'une nouvelle. Prudence l'avait compris, que Theseus avait eu besoin de régler certaines choses seul et que parfois les blessures les plus profondes nécessité un temps loin des regards et des mains tendues. Mais ces mains, il fallait bien un jour les attraper : on ne pouvait avancer qu'en acceptant l'aide des autres. Prudence le savait, plus encore depuis qu'elle même avait compris ses démons et commencé à les combattre à l'aide de l'association W.I.T.C.H. : c'était pour ça qu'elle était venue. Pour épauler Theseus et l'aider à sortir la tête hors de l'eau. N'avait-il d'ailleurs pas dit qu'elle devait tout lui dire et qu'il en ferait de même pour avancer ensemble ? Pas l'un chez l'autre, pas dans l'attente de lettres qui ne venaient plus. Alors quand enfin il arrive, elle ne doute pas un instant d'avoir pris la bonne décision, car en voyant son visage après des jours à n'avoir pu observer ses traits que sur quelques photos, un poids se lève.

Non, si elle se remet en question ce n'est pas sur sa visite, mais sur le balais qui gît sur la table de la cuisine. Bien emballé, neuf, qui lui avait coûté tout ce qu'elle possédait de précieux et qui lui avait demandé de s'organiser avec Moon. Un achat qui, quand elle voit les traits tirés de Theseus, lui semble alors stupide en plus d'être déplacé.

Il avait tout perdu.
Et elle lui offrait un balais.
Quelle idiote.

Le mal est pourtant déjà fait, l'objet est déjà posé dans la pièce d'à côté. Elle finirait bien par devoir le lui donner et déjà Prudence s'en mord les doigts. Peut-être pourrait-elle le cacher avant qu'il ne le voit, et le sortir pour un autre jour et une autre occasion ? Elle n'a pas vraiment le temps d'y réfléchir, que l'angoisse d'être sur le point de faire quelque chose de déplacé laisse place à celle de déranger le sorcier. Fatigué. Elle le voit. Mais ne s'attend pas à l'accueil qu'il lui réserve.

Prudence. Son prénom d'abord, sans exclamation ou question. Sans baiser à la clé, ou mains qui viendraient lui entourer la taille, pas même un pas en avant. À peine un sourire. La surprise est réussite. Le coeur de Prudence se serre alors qu'elle réalise son erreur. Il est pourtant trop tard pour faire machine arrière : elle était là, même s'il n'en avait visiblement pas envie.

Mais elle pouvait partir, c'était une solution simple. Le portoloin dans la poche de son manteau, et elle disparaîtrait sans jamais avoir mis les pieds ici. C'est étrange de se sentir si coupable face à Theseus qui depuis cette journée dans les champs de blé n'avait été que soutien et force pour la sorcière. C'est étrange de se sentir si mal à l'aise. Elle n'aime pas ça, n'aimera pas non plus la suite.  

Pourquoi es-tu venue ? Enfin, je veux dire...   qu'il s'agace.

Pire que de ne pas aimer sa surprise, il semble ne pas la comprendre. Comme si quelque part, cela ne lui avait pas traversé l'esprit : elle qui avait passé la journée à penser à lui et ces derniers jours à tisser un plan avec Moon pour lui offrir ce devant quoi il s'émerveillait depuis longtemps, est touchée. Pique qui vient lui pincer le palpitant et estomac qui s'effondre avant de se nouer.

L'impression d'avoir fait une bêtise.
De ne rien avoir à faire là.
D'être de trop.

Prudence baisse les yeux, s'arrêtant à mi-chemin elle qui avait voulu se rapprocher de lui. Ses mains se nouent devant son ventre, nerveuse, elle sent la tempête venir et n'aime pas ça. Elle connaît ces tempêtes, sans doute même un peu trop bien. Elles étaient plus sombres et plus électriques au manoir, mais elles avaient commencé comme ça. Par une simple erreur, une bêtise un peu naïve, trop innocente.

Le reste la crispe, finit de la figer.

Tu sais ce qui s'est passé chez mes parents. Notre situation n'est pas stable Prudence, par Merlin ! Le ton de Theseus monte, se fait plus dur : elle ne l'avait entendu hausser la voix que lors de réunion de l'Ordre particulièrement vives. Jamais devant elle. Ça lui coupe un peu le souffle, lui crispe les poumons, sensation désagréable de respirer sous la contrainte. Angoisse qui se réveille, au son familier des réprimandes. Pas les mêmes mots mais le même ton. Ça suffit pour rappeler à son corps ce qui d'ordinaire suivrait cette altercation. Alors elle garde les yeux loin de ceux de Theseus pour qu'il n'y voit ni l'angoisse ni la honte et attend que la tempête passe comme parfois par chance elle se contentait de la frôler.

Mais le vent continue de souffler.
Gronder.

Quelqu'un aurait pu te voir. Si ça se trouve, je suis surveillé. As-tu pensé à ça !?  Dernier coup de tonnerre avalé par le silence.

Non, elle n'y avait pas pensé.
Enfin, si, un petit peu.
Mais pas assez.
Jamais assez.

Sombre idiote.
(c'est son père qui lui parle)

Petite imbécile.
(c'est son père qui continue)

Elle sent ses muscles se tendre sous l'angoisse, ses mâchoires se serrer derrière les mèches qui lui tombent sur le devant des épaules. Et son regard continue de fuir vers le plancher, ses mains contre son ventre s'agitent sous la nervosité d'être le réceptacle d'une colère aussi étrangère que familière. C'est la douche froide, plongée dans une marée de souvenirs amers. De cris qui lui demandaient la même chose, qui venaient aussi mêler Merlin à ses erreurs. Et la sorcière se trouve peut-être chez Theseus mais a l'esprit qui voyage là où d'ordinaire elle essayait de ne pas s'égarer pour avancer.

Trop tard, la voilà qui se perd dans le labyrinthe d'Atticus.

Theseus ne semble pas le voir, soupire et se laisse tomber dans un fauteuil. Prudence reste dans l'entrée, comme les biches qui n'oseraient bouger d'un pouce de peur d'être prises à partie. Elle tourne quand même la tête vers lui sans que son regard ne se pose sur sa silhouette, elle continue d'observer le sol. Toujours le sol, jamais le même parquet. Penaude, perturbée : elle ne s'attendait pas à recevoir une pluie de reproches, ni à ce que les murs du 198 ne réverbèrent les mots puissants et durs du Scamander. Elle a peur, parce que son corps se souvient de ce qu'elle avait décidé d'oublier, la met en garde sur tous ces autres moments qui n'avaient pas commencé bien différemment.

Excuse moi. Je ne voulais pas... C'est juste que je n'ai pas envie de te perdre aussi. Avec Newt, tu es tout ce qui me reste actuellement. Des excuses.

Mais elles arrivent plus vite que celles d'Atticus, qui parfois étaient synonymes de fin, comme un élan de réalisation coupable avant que sa nature ne reprenne le dessus. Prudence inspire, tremblante d'être si crispée, les lèvres pincées en une fine ligne témoin d'une tension qui lui remonte toute l'échine. Theseus n'était pas son père, doit-elle se dire intérieurement. Il ne l'était pas et ne le serait jamais. Mais se le répéter à le même effet que donner de l'eau à un affamé. L'intention est louable mais les bienfaits inexistants. Alors elle reste plantée là, une oreille tendue vers Theseus et l'autre vers son passé.

Ils m'ont convoqué ce matin. J'ai passé la journée à entendre des individus que je respectais, me dire que je n'étais plus le bienvenu là-bas, que jamais aucune insigne ne serait épinglée sur ma veste et que j'avais fait tout ça, tous ses efforts, pour rien. Que désormais, Scamander est un nom que l'on associe aux parias. Prudence écoute mais n'est pas là, elle pense encore à ses mots d'avant, son ton, sa voix, sa frustration et sa colère. Elle note le renvoie désagréable dans un coin de sa mémoire, mais n'arrive pas à se concentrer, le fantôme de son passé lui nouant la gorge et lui liant les pieds.

S'il l'avait tant blâmée d'être ne serait-ce que venue, que penserait-il de son cadeau stupide ? Prudence n'a plus envie de le lui donner. Pas par égoïsme mais par peur de sa réaction qu'elle appréhende à présent. Hausserait-il encore le ton cette fois ? Lui demanderait-il ce qui avait bien pu lui traverser l'esprit pour avoir une idée aussi idiote ? Lui rappellerait-il durement avoir tout perdu, ne pas vouloir la voir ? Elle qui avait émie l'idée de cacher le balais plus tôt, considère maintenant cela comme une nécessité. Mais elle n'avait jamais été douée pour cacher ses erreurs, c'était Perceval qui ramassait les morceaux de vases brisés, accusait les elfes de maison ou inventait des histoires rocambolesques pour la préserver. Pas elle. Prudence s'apprête à se diriger silencieusement vers la cuisine malgré l’appréhension liée au fait d'enfin bouger, mais Theseus la surprend.

Viens s'il te plaît. Et embrasse moi. Ses pieds se tournent avant qu'elle ne s'en rende compte : docilité revenant au galop, danseuse étoile fantoche qui courbe l'échine à la moindre demande. Vite, vite, plaire et obéir pour éviter les réprimandes. Et ensuite, tu me parleras de ton nouveau compagnon. Par Merlin, Prudence, on va bientôt pouvoir ouvrir une ménagerie.

Elle se revoit embrasser son père avant d'aller dormir, parce qu'il le lui avait demandé tout en voyant dans son regard la peur de s'en approcher.

Non, elle ne pouvait pas retomber dans ses vieux travers.

Minerva et Genesis seraient déçues si elles l'apprenaient, après tout ce qu'elles lui avaient appris à l'association. Edelgard aussi. Combattre ses peurs, dompter ses démons, tourner la page. Être plus forte que son passé, plus vivante que le fantôme de ses abus. Elle ne pouvait pas les comparer. Pour quoi ? Pour avoir simplement haussé le ton ? S'être énervé ? Tout le monde s'énervait un jour. Il fallait qu'elle se reprenne. Il ne méritait ni sa peur, ni son angoisse, ni ses démons quand lui même faisait face à la pire des tragédies.

Alors Prudence l'embrasse.
Mais que sur la joue.

Baiser bref, sans chaleur ou presque. Forcé mais délicat, aussi fébrile qu'un papillon qui ne se pose que pour s'envoler ailleurs. Elle se félicite pourtant d'en avoir eu le courage, le coeur serré d’anxiété ancienne et familière, l'esprit bombardé de craintes qu'elle n'arrivait pas à renvoyer dans les méandres dont elles s'étaient tirées. Pourtant, Prudence sourit à Theseus qu'elle regarde sans voir.

Je suis désolée, j'aurais dû y penser. fait-elle d'une petite voix, la gorge serrée, le souffle court presque non-existant. Elle essaie de se forcer à parler dans l'espoir que le naturel revienne, le calme avec lui. Mais elle ne sait pas jouer la comédie dans ces conditions, quand son esprit paniqué continue de sonner les alarmes qu'il faisait retentir face à Atticus. Sauf que dans le fauteuil, il n'y avait pas son père, mais Theseus. Et qu'il fallait qu'elle soit gentille, et patiente et docile. Je suis désolée pour ton emploi aussi. Elle n'arrive pas à plus développer et se répète même sans le savoir, le coeur au bord des lèvres tout contre le fauteuil duquel elle s'éloigne d'un pas en arrière.

Fleur encore dans le pieds de Theseus, à sentir ses chaussures, décide qu'elle en a assez vu et s'approche de sa maîtresse qui ne la voit pas. L'attention trop tournée vers ce qui la tourmente et comment s'en sortir sans frustrer Theseus, sans qu'il ne le sache, ou n'ait à lui tendre la main elle qui venait, en plus, lui rendre visite pour lui tendre la sienne. C'était le monde à l'envers et Prudence ne voulait pas s’accaparer son attention.

Le chien s'appelle Fleur, elle a trois mois, c'est Albus qui me l'a offert il y a quelques jours. pas d'émotion dans la voix, que des faits, mais la douceur et la fragilité qu'on lui connaît. Chaque mot plus fin que le précédent. Petite voix pour petite sorcière. Une voix par dessus laquelle on peut parler, lui aurait dit son père.

Elle inspire, tremble (crispée) et lance un sourire sans lumière au sorcier. Elle essaye, Prudence, de se détendre et d'être naturelle, mais son esprit lui crie encore de se méfier et lui joue derrière les pupilles toutes les fois où elle avait refusé de croire à l’inévitable. Pourtant, elle sourit, le souffle contrôlé comme on contrôle si bien les apparences chez les Prince. Ne pas pleurer, ne pas s'offusquer, être belle et se taire, faire plaisir, obéir.

Ne pas pleurer, ne pas s'offusquer, être belle et se taire, faire plaisir, obéir.
Ne pas pleurer, ne pas s'offusquer, être belle et se taire, faire plaisir, obéir.
Ne pas pleurer, ne pas s'offusquer, être belle et se taire, faire plaisir, obéir.

Je me suis permise de ranger un petit peu. Tenir la maison, faire ce que personne n'a envie de gérer. Jouer à la sorcière bien éduquée, bien serviable. Comme ce à quoi on l'avait toujours préparée. Je devrais peut-être te laisser, ta journée a été longue. J'imagine que tu es fatigué. Trouver une excuse à autrui pour justifier d'être congédiée, éviter le malaise, c'était ça aussi son éducation. Mâcher le travail aux autres pour se faire envoyer balader. Tant pis pour la surprise, pour les efforts et les risques pris. Elle aurait dû y penser. Et puis baisser la tête comme on marque son respect aux hommes de la haute.

Ultime réflexe qui lui échappe, qu'elle-même trouve étrange, presque ridicule. Elle se maudit intérieurement de l'avoir fait, se trouve encore plus stupide et idiote qu'auparavant. Mais elle en profite pour faire demi-tour enfin et s'éloigner du fauteuil. De Theseus dedans. De quelques pas seulement. Tant pis pour le balais, qu'il trouverait par lui-même plus tard sans doute. C'était peut-être mieux qu'il l'ouvre seul, à tête reposée finalement.

Prudence reviendrait un autre jour.
Un jour convenu, une date organisée.
Et tout serait beau, tout serait doux alors.
Comme ce qu'elle connaissait.
Comme avant.


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Theseus Scamander
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études : études faites sous l'égide des lions dorés, suivre les traces du père envers et contre tout.
particularité : pelage roux, museau allongé, animagus déclaré capable de se changer en un malicieux renard, il doit encore perfectionner la technique sous la tutelle de minerva.
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: i just wanted you to know (theseus)   i just wanted you to know (theseus) EmptySam 1 Aoû - 8:56



Mais il n'est pas si simple de réparer les pots cassés.
Les disputes, les querelles, il en a déjà vu, il en a déjà entendu. Theseus se souvient de ses parents qui s'énervent l'un sur l'autre, des reproches qui fusent, certains légitimes, d'autres pas. Et puis ensuite, le silence. L'affreux silence d'une situation gênante et d'un paradis perdu.
C'est exactement ce qu'il ressent à cet instant. Il veut se rattraper, car au fond, le rouquin, un brin orgueilleux, estime qu'il n'a pas tord. Que Prudence a pris des risques dangereux et inconsidérés pour venir. Et il refuse de la perdre elle aussi.
Alors son coeur se serre, il tend la main, veut qu'elle approche car soudain, ça lui revient en mémoire. L'ombre du père violent. Est-ce que ça se passait comme ça ? Theseus n'a pas osé remettre le sujet sur la table depuis cette discussion chez Minerva, durant le mois d'août. Seule évocation d'Atticus Prince et secret à moitié percé. Les coups et les disputes. Et à cet instant, le garçon comprend. Idiot, sombre idiot ! Que son esprit lui répète en boucle tandis qu'il se sent coupable, fautif et qu'il se rend compte à cet instant, que la maladresse de sa petite amie ne mérite pas un accueil si froid. La gronder n'est finalement qu'une bêtise de plus, mais tous les couples se disputent non ? C'est inclus dans le contrat fictif qu'ils signent en décidément de s'aimer ? Des orages qui frappent, mais qui s'éloignent.
Le ciel qui gronde, mais en aucun cas jamais, un éclair qui tranche les cieux pour frapper l'un des deux. Theseus est fougueux, impétueux, comme son clan et sa patrie qui déferlent en lui. Ses émotions en premier, la réflexion après et il le sait, ça lui a souvent fait défaut.

Alors, quand il parvient enfin à ôter ce noeud de cravate pour la poser sur l'accoudoir du fauteuil, il se demande ce que Prudence voit. Est-ce qu'elle imagine son père à la place du garçon ? Quelque part, ça lui glace l'esprit, parce qu'il ne veut pas être associé à cet ignoble personnage, à ce monstre et parce qu'il sait qu'il n'oserait jamais toucher, encore moins violenter sa précieuse Prudence.  
Et le baiser sur la joue est froid, sans sentiment.
Mais j'ai peur pour toi.
Mais il est trop maladroit pour l'exprimer sans laisser sa propre flamme le consumer, à se brûler les doigts, le petit garçon.

« Je suis désolée , j'aurais dû y penser. » finalement, ce n'est pas si grave, qu'il a envie de lui dire, mais les mots ne sortent pas. Il l'observe et même s'il n'est plus auror et ne le sera désormais jamais, les réflexes sont là. Elle a peur, elle est pleine de remords, elle est triste. Alors qu'elle est venue pour lui remonter le moral et lui faire comprendre qu'il pouvait se reposer sur elle. « Je suis désolée pour ton emploi aussi. » finalement, l'emploi n'a pas vraiment d'importance, quoiqu'un peu. Si. Mais beaucoup moins que la personne devant lui. A choisir, Theseus sait déjà ce qui représente le plus entre l'insigne et mademoiselle Prince. L'insigne au feu et Prudence, dans ses bras. Mais son attention se reporte sur le chien, la chienne en fait. A ses pieds. Il tend la main, la caresse doucement. «  Le chien s'appelle Fleur, elle a trois mois, c'est Albus qui me l'a offert il y a quelques jours. » un faible sourire se forme sur les lèvres du garçon, l'animal est vif, jeune, mais surtout maladroit comme le garçon l'a été il y a quelques minutes. « Bienvenue dans la famille, Fleur. » qu'il murmure. A ça lui creuse dans l'estomac un peu plus, ça le crispe davantage.

La famille.
Que reste-t-il des Scamander ? Une famille disloquée, une famille désargentée, une famille tombée en disgrâce. Entre peur et colère, Theseus ne sait finalement plus sur quel pied danser et il s'en veut encore plus d'avoir réagit ainsi face à Prudence. Parce qu'il sait que ses fantômes sont toujours là, autour d'elle, qu'elle apprend à les chasser, mais qu'elle n'a pas réussi encore, pas tout à fait.
Et lui, il la sermonne. Comme on sermonne une petite fille. Comme son père, cet enfoiré, devait le faire.

« Je me suis permise de ranger un petit peu. » le rouquin lève les yeux, regarde autour de lui. Maintenant oui, ça le frappe. Sur la table basse, les livres ne traînent plus. La plume et le parchemin sont parchemin rangés sur son bureau. Il ouvre la bouche pour parler, mais la sorcière est finalement plus rapide que lui. « Je devrais peut-être te laisser, ta journée a été longue. J'imagine que tu es fatigué.  » il fronce les sourcils, non, reste ! Parce que finalement, il ne veut pas la voir partir, il ne veut pas être seul, encore ce soir - Newton, en vadrouille on ne sait où, à chercher vainement une solution pour leurs parents -  « Mais...  » qu'il commence sans achever sa phrase. Les mots se bloquent dans le fond de sa gorge quand il constate qu'elle baisse la tête. Ce simple geste provoque l'effroi chez le garçon. Elle a peur, elle est triste.

Et sa promesse le frappe de plein fouet.
Cette promesse qu'il s'est faite à lui-même ce jour-là, chez Minerva, avec son sang. Mon fils, une promesse sur le sang ne se brise pas, en aucun cas et les paroles d'Alphard font écho à la situation. Il n'a pas réussi, encore un échec. Il se mord la langue en la regardant se diriger vers la sortie.
Il doit faire quelque chose, agir.
Il ne veut pas la perdre.
Il ne veut pas.
Pas elle.
Pas Prudence.
Parce qu'il l'aime.
Oui, il l'aime.
Reste.

Et il se lève.
Finalement, Theseus ne réfléchit pas. Encore une fois, il agit par instinct, écoute ses émotions et fait taire la raison. A tord ? Il ne sait pas, car à cet instant, il est incapable de réfléchir. Le garçon lui attrape alors la main, l'arrête dans sa course. Aucun geste violent, douceur et bienveillance tandis qu'il croise son regard avant de la serrer contre lui, de la prendre dans ses bras et de nicher sa tête dans son cou, de fermer les yeux.

Il ne sait pas combien de temps il reste comme ça, mais quelques minutes sans doute. Theseus inspire, expire. Cale sa respiration sur celle de Prudence et se perd dans le parfum que porte cette-dernière. Des notes fleuries, doux et délicat à la fois, comme elle. Comme sa précieuse Prudence.
Alors enfin, il recule la tête, ignore la chienne qui tourne autour d'eux. Finalement, à cet instant, il n'y a rien d'autre qui compte que Prudence et Theseus.
Eux d'eux.
Et le monde s'efface, son monde c'est elle. Et ça ne date pas d'hier, de leurs retrouvailles, non c'est plus profond. C'est depuis longtemps, très longtemps. Depuis l'école, depuis qu'il a un jour fait tomber ce malheureux encrier sur sa robe avant de s'excuser cent fois, de lui offrir sa tarte de part à la mélasse et de l'inviter à une partie de bavboules qu'elle a gagné. Et puis ils se sont embrassés, ils se connaissent depuis longtemps. Et il ne veut pas que ça s'arrête.
Les mains du sorcier s'emparent des joues de la sorcière et il plonge son regard dans le sien de longues secondes, à nouveau.
Que dire, que faire ? Choisir les bons mots. Oui, mais comment ?
Et finalement, dire simplement ce qu'on a sur le coeur. Coeur qui s'emballe, le myocarde tambourine, par peur, par crainte, par timidité aussi. Car tout feu qu'il puisse être, Theseus craint le rejet comme un garçon craint le croque-mitaine à la tombée de la nuit. Elle peut partir, le repousser et ne jamais revenir. La perdre à nouveau, il s'y refuse.
Reste.

« Je... » je ne sais pas par où commencer. Il inspire, se reprend et la fixe, ne quitte pas son regard des yeux.  « Je m'excuse encore. » il se tait et finalement, ouvre les vannes et laisse son coeur prendre le dessus.  « En quelques heures, j'ai vu ma vie basculer, prendre une tournure tragique. Tout me revient en tête Prudence. Les sbires du ministère qui débarquent, le domaine en proie aux flammes, les hippogriffes qui s'échappent, d'autres qui sont abattus. On prend un malin plaisir à les décapiter, à planter leurs têtes sur des piques et ma mère qui est arrêtée, le visage écrasée contre le mur. Mon père qui veut la défendre, à qui l'on jette un sort pour l'immobiliser avant de l'arrêter aussi. Et Newt que je garde contre moi, à qui je demande de se taire. On récite les droits à mes parents, on leur promet un procès, un avocat et nous, on nous demande de disparaître, mais de rester là, à la disposition du ministère. Tout ça, c'est là. Je n'arrive pas à m'en défaire. Alors j'ai voulu te tenir à l'écart, m'éloigner pour ne pas te faire courir de risques, parce que je suis mort de peur. » petit soupir, il ferme brièvement les yeux avant de les ouvrir à nouveau.  « Je ne veux pas qu'on puisse remonter à toi par ma faute. S'il t'arrivait quelque chose, je ne m'en remettrai pas. Tu es le dernier pilier solide qu'il me reste, en dehors de Newt et des McGonagall. Je veux juste te protéger, alors oui, je le fais sans doute mal, à ma manière, mais je ne veux surtout pas te faire de la peine, encore moins te causer du souci. Je ne voulais pas m'énerver comme ça... C'est juste que... Que... je tiens vraiment beaucoup à toi. » souffle-t-il. Et le coeur tambourine, tonne, il accélère, la crainte s'accentue également. « Prudence. » il se reprend, essai de ne pas perdre des mots. « Nous avons été trop longtemps séparés pour nous éloigner à nouveau. Alors si tu veux partir, pars. Je ne t'en empêcherai pas. Tu peux m'en vouloir, mais si j'ai réagi ainsi, ce n'est pas parce que je ne voulais pas te voir, au contraire... »

C'est parce que.
Parce que.
Il baisse les yeux un instant, regarde ses chaussures et croise le regard malicieux de Fleur. Comme si la chienne lui donnait du courage.
Parce que malgré sa jeunesse, du haut de ses vingt ans, le garçon connait le poids des mots. L'importance que l'on peut mettre derrière chaque parole et qu'il n'aime pas les utiliser à tout va. Non. Theseus y met de l'importance, du sens et de la conviction. Héritage de ses parents, de sa mère.
Si Artemisia était là, qu'est ce qu'elle lui dirait ?
Sois un homme, mon fils.
Et dis lui.
Oui, dis lui.

« Je t'aime. »


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Message (ϟϟ) Sujet: Re: i just wanted you to know (theseus)   i just wanted you to know (theseus) EmptyDim 2 Aoû - 19:59

i just wanted you to know


was it you or i who stumbled first? it does not matter. the one of us who finds the strength to get up first, must help the other.

octobre 1914



Elle a le coeur lourd. Il pèse une tonne, peut-être deux. Il a le poids sourd des abandons, celui-là qui creuse dans son sillage un peu plus la terre à mesure qu'on avance. Comme si c'était le sol lui-même qui intimait de le rejoindre. Elle a le coeur serré par le fantôme de ses anciennes entraves, il lui empoigne le palpitant, l’empêche de battre correctement : et Prudence jure alors sentir une main se refermer dans sa poitrine.

Elle a le pas léger des ballerines qui depuis la scène ont l'air de frôler tout juste le plancher. Des pas sans bruit, qui ne semble qu'imiter ceux de la vie. Même dans cette fuite improvisée ses gestes trahissent une envie de disparaître, discrétion exacerbée, c'est à peine si on l'entend respirer de ses poumons crispés par la peine.  

Elle s'était imaginé leurs retrouvailles aux opposés.

Peut-être aurait-elle dû ne rien attendre, ne pas espérer, ne pas venir tout simplement. Elle aurait du attendre de recevoir quelque chose, que ce soit une lettre ou une visite, au lieu de provoquer une rencontre et maintenant un conflit.

Tout était de sa faute.

Et pas une seconde Prudence ne pense être victime de quoique ce soit. Elle se sent, et se sait, fautive : d'être venue malgré le danger, de s'être montrée impatiente, de s'être imposée, d'être venue sans prévenir, de l'avoir dérangé malgré sa fatigue, et sa longue journée, et les drames auxquels il faisait encore face. La colère de Theseus, Prudence se convainc de la mériter toute entière, tout comme elle n'avait jamais remis en question celle de son père. Malgré elle, la voilà qui réagit comme avant. Elle en oublie les conseils des femmes qu'elle avait rencontré dans l'Ordre, de Minerva, d'Edelgard, d'Isobel. Elle oublie tout. Ne se souvient de rien, si ce n'est du passé qui revient.

Sa main sur la sienne.

Theseus l'arrête, elle qui se dirigeait déjà vers son manteau. Il l'arrête et elle se fige, a peur du contact d'abord : sa peau, elle s'était préparée à autre chose sans même lui dire. Sans qu'elle ne s'en rende compte. Ce n'est que lorsqu'il l'attrape avec toute la délicatesse dont il peut faire preuve qu'elle se réveille de sa torpeur.

Elle n'a pas encore la tête hors de l'eau.
Mais elle en voit la surface.

Lumière qui danse, un petit peu loin, au grès des vagues. Et entre, elle ne sait pas bien : des kilomètres, ou bien juste de quoi tendre sa main. Qu'importe puisque maintenant tout n'est plus noir et que là haut le sorcier l'appelle. Il faudrait nager maintenant et arrêter de se noyer dans ses propres souvenirs. Alors Theseus l'oblige à se tourner pour venir, enfin, la prendre dans ses bras. Etreinte inattendue mais espérée dans un coin de son esprit : chaque pas foulé dans le salon avait résonné d'un Retiens la. ou d'un Fais quelque chose. que Prudence avait espéré que Theseus entendrait. Parce qu'au fond, cette peur et cette fuite ça ne venait pas d'elle : c'était son père qui même après des mois avait encore une emprise sur la jeune femme.

Au début, elle ne bouge pas. Elle reste plantée là, les bras un peu ballants, sans trop savoir quoi faire. Elle est prise de court et dans sa poitrine son coeur s'emballe, l'angoisse qu'on lui fasse mal revient. Mais Theseus n'était pas de ces personnes là assez perfides pour faire d'une étreinte un piège ou un prélude. Et puis ses bras, son odeur, la chaleur de son buste, ça finit par la calmer.

Doucement.

Graduellement ses épaules retombent, sa respiration se dénoue et son coeur se desserre. Les uns après les autres, comme si quelqu'un, quelque part, libérait la ballerine fantoche de ses liens. Marionnette sans ficelles. Prudence inspire alors à nouveau sans trembler et vient après quelques minutes enfin enlacer Theseus à son tour, passant ses bras dans son dos, cherchant contre son épaule la place qui lui était dédiée. Un geste qui valait bien milles mots. Se sentait-elle seulement chez elle autre part ? Elle inspire encore un peu, de son odeur, de sa présence, sent le contre coup guetter la faille pour s'y frayer, lui faire monter les larmes aux yeux enfin. Mais elle lutte encore un peu, n'a pas envie de gâcher plus encore cette soirée si terriblement commencée : elle se sent toujours fautive, toujours coupable, même si Theseus semblait prompt à lui pardonner en la serrant un peu plus fort dans ses bras. Quand il s'écarte, Prudence ne le suit pas, reste encore un peu contre son épaule, espère secrètement qu'il ne lui demandera pas de le regarder déjà. Elle a peur de ce qu'il pourrait lire dans ses yeux. Mais elle n'a pas le choix car le voilà qui vient cueillir ses joues dans le creux de ses mains et sonder son âme du bout des cils.

Que pouvait-il voir dans le bleu de ses yeux ?

Je m'excuse encore. Ces excuses là, elle décide d'y croire. En quelques heures, j'ai vu ma vie basculer, prendre une tournure tragique. Tout me revient en tête Prudence. Les sbires du ministère qui débarquent, le domaine en proie aux flammes, les hippogriffes qui s'échappent, d'autres qui sont abattus. On prend un malin plaisir à les décapiter, à planter leurs têtes sur des piques et ma mère qui est arrêtée, le visage écrasée contre le mur. Les images lui font finalement monter les larmes aux yeux, et Prudence les ferme un instant. C'est trop dur de l'entendre, de le revoir, vision qui n'avait pas eu de sens il y a quelques jours mais qui en avait trop maintenant. Ça n’empêche pas les perles de lui glisser des cils et de rouler jusqu'aux doigts du sorcier. Quand elle sent les premières lui échapper, elle réouvre les yeux le coeur serré. Mon père qui veut la défendre, à qui l'on jette un sort pour l'immobiliser avant de l'arrêter aussi. Et Newt que je garde contre moi, à qui je demande de se taire. On récite les droits à mes parents, on leur promet un procès, un avocat et nous, on nous demande de disparaître, mais de rester là, à la disposition du ministère. Tout ça, c'est là. Je n'arrive pas à m'en défaire. Alors j'ai voulu te tenir à l'écart, m'éloigner pour ne pas te faire courir de risques, parce que je suis mort de peur. Parce que je suis mort de peur. Cette fois c'est un sanglot qui lui échappe. Theseus ne disait pas ce genre de chose, jamais même et qu'il le lui souffle lui faisait une peine énorme. Celle-ci s'ajoutait aux images du drame, aux conséquences de celui-ci. Je ne veux pas qu'on puisse remonter à toi par ma faute. S'il t'arrivait quelque chose, je ne m'en remettrai pas. Tu es le dernier pilier solide qu'il me reste, en dehors de Newt et des McGonagall. Je veux juste te protéger, alors oui, je le fais sans doute mal, à ma manière, mais je ne veux surtout pas te faire de la peine, encore moins te causer du souci. Je ne voulais pas m'énerver comme ça... C'est juste que... que... je tiens vraiment beaucoup à toi. Ses mains glissent de son dos pour se poser sur les siennes, autour de son visage, elle voudrait les serrer sans oser les ôter de ses joues. À la place elle se contente de les recouvrir, de sentir à son tour quelques larmes lui frôler le bout des doigts. Lui murmurer dans son geste que lui aussi, il comptait pour elle. Prudence. Nous avons été trop longtemps séparés pour nous éloigner à nouveau. Alors si tu veux partir, pars. Je ne t'en empêcherai pas. Tu peux m'en vouloir, mais si j'ai réagi ainsi, ce n'est pas parce que je ne voulais pas te voir, au contraire...


Alors si tu veux partir, pars.

L'effroi doit sans doute se lire dans son regard lorsqu'il émet l'idée qu'elle parte, qu'elle lui en veuille. Elle qui pourtant, était sur le point de partir : c'était à en perdre la tête. Mais lorsqu'elle avait voulu partir, elle avait voulu le faire pour lui, pour qu'il soit débarrassé d'elle. Maintenant, elle comprend son erreur et s'en mord les doigts. Non, bien sûr que non elle ne voudrait pas partir. Elle voudrait le lui dire, mais il est plus rapide qu'elle, l'interrompt avant qu'elle n'ouvre les lèvres.

Je t'aime.

C'est comme si son coeur venait d'inspirer, en dedans. Ils ne se l'étaient jamais dit et, comme une idiote, elle s'en rend seulement compte. Ça lui semblait si évident, qu'ils s'aimaient, que jamais elle ne l'avait remis en question. Mais l'entendre le lui dire a le goût du serment, de la promesse. Ses mots se gravent dans l'air, dans le petit espace qui les sépare et Prudence ne pleure plus. Ses yeux brillent toujours, mais plus d'effroi, et de ses sanglots ne lui restent que quelques soubresauts. Sans doute avait-elle eu besoin de l'entendre dire après ses reproches et ses cris, avait-elle eu besoin de se souvenir que la différence entre Theseus et son père résidait aussi là, dans le simple fait que l'un l'aimait, vraiment.

Moi aussi, je t'aime. finit-elle par souffler doucement dans un sourire sincère, le premier depuis son arrivée fracassante. La voix petite, serrée par les larmes qui s'y cachent encore un peu mais la voix douce, les mots honnêtes, qui lui échappent dans un soupire de soulagement.

Elle l'aimait oui, et il l'aimait. C'était ça le plus important et le plus essentiel au fond. Le reste pourrait toujours changer, s'assombrir ou s'éclairer. Ces mots resteraient cependant les mêmes. Alors Prudence se hisse pour l'embrasser, pour de vrai. Pas comme le baiser impersonnel et glacé de peur qu'elle lui avait donné plus tôt. Cette fois, c'est plus sincère. Plus doux. Plus Prudence. Fragilité au bord des lèvres d'avoir été malmenée verbalement, les lippes encore tremblantes du traumatisme caché sous la peau mais la volonté, le besoin et l'envie de cueillir les lèvres de Theseus des siennes. L'innocence de ne désirer que ça encore.

Quand elle s'écarte, elle en profite pour retrouver sa place contre son buste et dans ses bras, sa tête se logeant près de son épaule. Elle veut qu'il la serre encore un peu et fasse taire les soubresauts qu'il avait causé mais qu'elle avait mérité, elle en est certaine. Je suis désolée, tout est de ma faute, j'aurais dû te prévenir au lieu de jouer avec le feu. Je... je n'ai pas réfléchi, je voulais seulement bien faire... Je voulais te faire plaisir. vient-elle murmurer tout bas, penaude, incertaine.

Lui faire plaisir, oui. Venir le voir, prendre de ses nouvelles, s'assurer qu'il allait bien, qu'il ne manquait de rien alors qu'il avait tout perdu. Lui changer les idées, prendre soin de lui, le soutenir un peu plus que quelques mots griffonés sur du parchemin. Et ce balais, dans la cuisine, qui l'attendait. Ultime surprise qu'elle ne voulait plus lui donner, l'impression de fauter encore, d'être déplacée. Que s'il le voyait, il le lui reprocherait. Autre bêtise à laquelle elle ne pense plus, trop bouleversée, préférant chercher le calme encore un peu contre le sorcier.

Je t'aime, oui. Mais... Mais. Mais quoi ? Prudence hésite, décale son visage de son épaule pour le regarder. Elle a envie de lui dire mais ne sait pas comment. Alors elle perd ses mots, balbutie. Je... Prudence voudrait qu'il comprenne, qu'elle serait sensible et que des moments comme ça elle n'en voulait plus. Pas après en avoir trop connu. Mais comment lui dire, quels mots choisir, comment s'affirmer ? Prudence sait pourtant que Theseus devait aussi crouler sous d'autres démons et que parfois, ceux-ci prenaient les rênes. Comme ils l'avaient pris pour elle face au ton du sorcier, comme ils avaient tenté de la faire disparaître avant que Theseus ne la rattrape. Pour autant, devait-elle les ignorer ? Non lui diraient sans doute Edelgard et Minerva. Alors elle trouve le courage de le dire, tente de trouver la bonne façon. Ce ne sera pas facile. Pour toi. Je serais comme ça Trop sensible, trop fragile, trop craintive. encore longtemps, pas pour toujours, mais longtemps. Je m'en rends compte seulement là maintenant, et je ne sais pas... Prudence s’emmêle, balbutie, maladresse dans les propos, elle n'arrive pas à dire ce qu'elle a sur le coeur de peur de froisser Theseus. Parce qu'elle n'avait jamais eu le courage de le faire avant, devant quiconque. Admettre ses faiblesses, demander de l'aide, un peu. peut-être que tu n'as pas envie de devoir faire attention à ce que tu fais comme ça, à ce genre de choses, peut-être que tu ne t'y attendais pas, je ne sais pas... Je ne pensais pas que, enfin j'ai eu... si peur J'ai pensé à... mon père Et tu... Je ne pensais pas que ça m'atteindrait autant, je me sens stupide. 

La réalisation de monopoliser la conversation la stoppe. Elle est soudainement gênée de s'être ainsi livrée alors que Theseus avait perdu père, mère, animaux et maison. Travail aussi. Et elle ? C'était bien moins important. Ses abus, elle ne les subissait même plus depuis des mois, les avait laissé derrière elle depuis juin. Les années de cauchemars avaient pris fin pour elle, commençaient juste pour lui.

Et je me sens encore plus stupide de parler de ça, alors que des choses bien plus graves te sont arrivées. Je suis désolée, je ne fais rien comme il faut... Prudence s'excuse encore, ne fait que ça, la sensation de ne rien faire bien, de toujours fauter l'envahit. Entre honte et culpabilité, elle demande le pardon du regard. Je voulais te voir, m'assurer que tu allais bien, te tenir compagnie, je ne sais pas... Faire quelque chose. Nous nous étions promis de rester ensemble, et je me sentais si impuissante, je n'ai pas réfléchi. Je voulais être là pour toi. Laisse-moi être présente, tu dis que je suis un de tes piliers, alors laisse moi l'être comme tu es le mien.

S'il te plait.





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Theseus Scamander
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Message (ϟϟ) Sujet: Re: i just wanted you to know (theseus)   i just wanted you to know (theseus) EmptyMer 5 Aoû - 17:49



« Je t'aime. »

Les mots sortent enfin.
Ils sont là, en lui, depuis longtemps. En fait, depuis bien plus longtemps qu'il ne veut se l'admettre. Depuis des jours, des mois, des années, depuis l'école et l'odeur de l'encre qui se mélange à celle du parchemin usagé.
Theseus le sait, le sentait, mais l'a refoulé à plusieurs reprises. Parce qu'on ne dit pas ça à la volée. Pour lui, le mot est important, il a un sens et un impact. Derrière chaque se cache une valeur, qu'on lui accorde ou non. Et le garçon y accorde de l'importance. Toujours et il sait d'ailleurs que sa mère lui a souvent dit de ne pas s'arrêter aussi souvent à des mots, qu'ils ne sont que du vent, mais pas pour lui. Les mots restent, les mots tranchent, les mots peuvent être douloureux ou délicieux.

Alors quand il dit je t'aime, il le pense sincèrement.
Il le dit parce que Prudence l'ignore, mais elle a changé sa vie. Elle est sa force, son avenir, sa raison de se battre, de brandir sa baguette, de lever le poing contre l'oppression et hurler un grand non, je n'accepte pas la situation, non, je ne courberai pas l'échine. Non.
Non, je me battrai.
Jusqu'à la fin, ta main dans la mienne.
Elle est son espoir. Alors il ne veut pas la blesser, mais il fait malgré tout. Une dispute, une querelle, mais derrière, des non dits. Theseus est un homme. Et comme son père, il est pudique, n'aime pas montrer ses sentiments et préfère garder le contrôle. Il endosse le rôle du bouclier et du glaive en même temps, veut se montrer fort et ne pas flancher, mais actuellement, il n'y arrive pas, plus. Son monde s'est écroulé, le sol sous ses pieds a été ébranlé et ce soir, il ouvre les vannes et décide de se livrer. Confier à la sorcière ses peines, ses peurs, ses émotions. C'est sans doute un risque, car Prudence si elle est forte, est aussi fragile et elle avance doucement pour se découvrir elle-même, devenir chevalier et plus princesse en détresse. Mais elle n'est pas encore prête, alors lui avouer ça, que le rouquin ose lui dire qu'il n'est pas si fort, un brin couard et apeuré, c'est la faire chuter.
Mais il doit le faire, car il est humain avant tout. Alors il se serre contre elle et laisse l'écho du myocarde prendre le dessus.

Crier tout bas,
Et se réfugier dans tes bras.


« Moi aussi, je t'aime. » et son coeur se serre à l'écoute de ses paroles, mais pas de crainte, ni de douleur, mais d'excitation et de réjouissance.

Le penser est une chose, le dire en est une autre.
Theseus ne peut s'empêcher de sourire, presque bêtement, comme un gosse qu'il est toujours au fond de lui. Peter Pan du monde des sorciers, il ne compte pas lâcher la main de sa Wendy, en aucun cas.
Et elle vient chercher ses lèvres. Il baisse la tête, va à la rencontrer des siennes, répond à son baiser. Ses mains se resserrent autour de la taille fine de la sorcière, pour l'attirer un peu plus contre lui. Les yeux clos, le baiser lui insuffle un nouveau souffle de vie, une nouvelle puissance. Parce que le monde peut bien s'écrouler autour de nous, parce qu'on est ensemble tout est possible et parce qu'on est invisible. Quiétude retrouvée, utopie des jeunes amoureux sans doute, en un instant les peurs s'envolent, disparaissent temporairement.
Et quand ils s'écartent, Theseus monte sa main dans le dos de la sorcière, garde les yeux clos un instant, sentant sa présence contre son épaule. Il prend soin de caler sa respiration à la sienne. C'est donc ça, le sentiment unique et sans nom, inexplicable que sa mère lui parlait quand elle évoquait la relation avec son père.
Quelque chose de visible, mais que l'on ne voit pas. Que l'on essai de nommer, amour, pour lui donner un sens, un tout.

>« Je suis désolée, tout est de ma faute, j'aurais dû te prévenir au lieu de jouer avec le feu. Je... je n'ai pas réfléchi, je voulais seulement bien faire... Je voulais te faire plaisir. » il ouvre enfin les yeux, recule le visage pour croiser son regard. Sa main replace une boucle sauvage de la brune pour la placer derrière son oreille dans un geste tendre. « Non, ce n'est rien. » parce que finalement, il lui semble maintenant que c'est futile de s'être énervé pour ça. Le noeud au creux de son estomac a disparu et cette fois, c'est lui qui approche son visage pour l'embrasser à nouveau. Un léger plus doux, plus court, mais tout aussi significatif. « Et même si j'essayais de te tenir à l'écart en pensant bien faire, je crois que j'ai eu tord. J'avais besoin de toi à mes côtés... J'ai besoin de toi à mes côtés. » se corrige-t-il.
Parce que c'est nécessaire de le faire, de souligner. Theseus est un homme et son égo est fort, mais il sait baisser les armes et reconnaître l'utilité d'autrui si cela est nécessaire. Comme maintenant, comme avec Prudence, parce qu'elle a pris une place tellement importante dans sa vie qu'il ne s'imagine pas sans elle. Pas du tout.
Jamais.
En aucun cas.
Et il cherche à caler sa respiration à la sienne, pour se calmer, pour faire redescendre la pression, la tension et cet atmosphère devenue électrique. Il ignore un moment la chienne à ses pieds qui réclame des caresses, de ses yeux pétillants de vie. Après Fleur, après. Juste un instant.
Mais le silence est brisé par Prudence. Elle recule doucement la tête. Theseus croise son regard, lui offre ce qu'il espère être un sourire sincère, à défaut d'être radieux.

« Je t'aime, oui. Mais... Je... » mais ? il arque un sourcil, l'observe. Une fausse crainte naissante au creux de l'estomac, parce qu'il sait que Prudence l'aime, qu'à son image la sorcière ne dirait pas ça sans le penser. Mais quoi ? les bras du rouquin retombent le long des hanches de la sorcière, sans rompre le contact, la garder un peu plus contre lui. « Ce ne sera pas facile. Pour toi. Je serais comme ça... encore longtemps, pas pour toujours, mais longtemps. Je m'en rends compte seulement là maintenant, et je ne sais pas... » ah. C'est donc ça. Un sourire se dessine sur ses lèvres, parce que ça le touche autant que ça le ronge de l'intérieur. Le traumatisme est toujours là, ancrée chez sa petite-amie et le sera sans doute pour longtemps encore, toujours, à jamais parce qu'on ne guérit pas de ça. On apprend à surmonter la douleur et à vivre avec. Prudence est un coeur abîmé, Theseus veut panser les plaies du mieux qu'il peut, même si en ce moment, il est lui-même victime. « Et je me sens encore plus stupide de parler de ça, alors que des choses bien plus graves te sont arrivées. Je suis désolée, je ne fais rien comme il faut... » une main sur la joue de la jeune femme, Theseus se penche et dépose un baiser sur l'autre. Un murmure, un écho, une parole réconfortante et sincère. « Si. Tu es parfaite. Ne t'excuse pas. » parce que le problème en ce moment, c'est moi et pas toi. Surtout pas toi. « Je voulais te voir, m'assurer que tu allais bien, te tenir compagnie, je ne sais pas... Faire quelque chose. Nous nous étions promis de rester ensemble, et je me sentais si impuissante, je n'ai pas réfléchi. Je voulais être là pour toi. Laisse-moi être présente, tu dis que je suis un de tes piliers, alors laisse moi l'être comme tu es le mien. S'il te plait. »

Il reste silencieux, muet un moment.
Doucement, le rouquin sourit légèrement et acquiesce d'un hochement de tête. Elle est forte, beaucoup plus qu'elle ne pense et son petit-ami le voit.

« Tu es déjà un de mes piliers. N'en doute pas. » sans doute l'un des derniers avec Newt et les McGonagall. « Je te le promets. » une promesse sincère, celle de lui offrir la place qu'elle mérite. Celle qui lui revient de droit en fin de compte. « Bon... Et si on passait à table ? Je meurs de faim et ... Oh. Je dois te montrer quelque chose. »

Enfin, le garçon se détache de Prudence.
Inutile à ses yeux de rester sur ça. L'orage est passé, il faut désormais voir au delà et admirer le bleu des cieux. La main se referme sur celle de la sorcière tandis qu'il l'entraîne devant le buffet qui se trouve juste devant l'entrée. Un étrange appareil moldu trône le meuble et il n'est pas magique. Ah ça non ! Il ne ressemble en rien de magique. Theseus lâche la main de Prudence et observe avec une curiosité intense l'appareil. Bien sûr, les vestiges de la dispute, la première depuis qu'ils sont ensemble, est encore là, mais maintenant, il veut profiter de la présence de la sorcière pour apprécier la soirée.

« Cette chose s'appelle un gramophone. Quelque chose comme ça. Newt a ramené ça, apparemment, des moldus l'ont abandonné devant chez eux, dans une rue voisine. Cette chose donc, fait de la musique d'après Newt. Il suffit de faire ça... » il tend la main, mais avec précaution, comme si l'appareil allait lui exploser au visage ou pire, lui dévorer la main... Avant de faire marcher l'instrument. Le jeune homme recule soudainement, surpris par le grésillement qui s'échappe du tube avant d'écouter le jazz qui commence à jouer une musique inconnue au saxophone. L'air est entraînant et donne envie de danser. Theseus se met à sourire et s'empare de la main de Prudence à nouveau et de l'autre, lui saisit la taille pour la faire danser. « Si mademoiselle veut bien m'accorder cette danse, je serai le plus heureux des hommes. » il incline légèrement la tête avant de s'amuser à danser, parce qu'il se débrouille particulièrement bien pour un amateur le gamin. Et il fait tourner sur elle même Prudence, s'amuse à la diriger au rythme du saxophone qui est désormais d'un piano solitaire. « Nous formons un beau duo. » et il se met à rire, un éclat réjouissant avant de reprendre Prudence contre lui, tandis que le morceau cesse. « Merci d'être là. » souffle-t-il, perdant son regard dans le sien. « Tu es vraiment importante pour moi, n'en doute pas, jamais. » et il se détache quand son ventre gargouille, léger sourire mal à l'aise, une main dans les cheveux. « Et si on préparait quelque chose à manger ? Je pensais faire une tourte. » ou une quiche, ou quelque chose de consistant, après tout, il n'a rien dans le ventre depuis ce matin et l'homme a faim.

Alors le sorcier se détache, laisse le gramophone éteint avant d'aller en direction de la cuisine. Celle-ci est petite, mais parfaitement équipée et le sorcier souhaite vérifier si le garde manger est encore disposé à répondre à ses besoins, espérant qu'il ne soit pas nécessaire de faire un saut chez l'épicier du coin. Roquefort sur le comptoir grignote quelque chose, mais Theseus n'y prête pas attention. Sourire sur les lèvres, content d'avoir dit ce qu'il avait sur le coeur, ce fameux i love you et qu'elle aussi, le soit. C'est idiot, mais la quiétude s'empare de lui et à cet instant, le rouquin se sent prêt à affronter le ministère, pour ne pas dire le monde entier et à sauver les siens.
Roquefort grignote un truc.
C'est seulement quand il ouvre le placard que le jeune homme stop son mouvement pour se rendre compte que quelque chose ne va pas. Il se redresse, pose son regard sur son rat qui dévore un emballage, quelque chose qui entoure un objet assez grand. Theseus s'empare de son rat, arque un sourcil.

« Prudence, qu'est ce que c'est ? »


Et il constate que l'emballage au niveau du manche n'est plus qu'un lointain souvenir. Un cadeau ? Il tend la main et effleure le bois dévoilé du bout des doigts. Une inscription gravée dans la chaire d'un noble arbre. golden arrow et son sourire s'illumine. Le meilleur balai du moment, toute catégorie confondue. Il lève la tête vers la sorcière, les yeux pétillants, comme un gamin le jour de son anniversaire.

« Ne me dis pas que tu as ... Enfin... Je peux l'ouvrir ? » et son coeur s'emballe, finalement, un balai c'est bien mieux qu'une tourte.

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