glory box. (ginny)

@virginia yaxley & adalind goyle.
glory box.

ça n'a pas été long.

peut-être que les goyle avaient déjà quelqu'un en temps lorsqu'ils ont annoncés le divorce. ou même encore bien avant. après tout, l'héritier n'a jamais été conçu, alors ils avaient sûrement décidé depuis un certain temps. une femme qui allait devoir être attaché pendant des années à kieran et vraiment, tu la plains cette inconnue. les mariages entre sang-purs sont rarement des mariages d'amour, à part quelques chanceux ici et là, mais la plupart arrive à construire une relation de confiance et de respect mutuel entre eux, et franchement tu te demandes comment. et tu les as enviés pendant des années aussi. tu t'es demandé comment ils faisaient, et tu t'es même dit à un moment que tout était de ta faute. bien sûr que non. c'est bien le goyle qui a été responsable de la mauvaise entente entre vous deux, et tu en es sûre et certaine.

finalement, tu es libre.

tu es libre pour quelques temps, les parents voudront sûrement te remarier assez rapidement, rester célibataire a ton âge est inacceptable pour eux. tu le sais d'ores et déjà. alors tu profites des quelques instants de liberté qui te sont accordés, et tu respires enfin librement, comme si tu respirais vraiment pour la première fois depuis des années, des décennies. et c'est tellement bon de pouvoir à nouveau utiliser le vrai nom. mckinnon qui revient alors goyle sombre peu à peu dans l'oubli. ça te rappelles avant, et ton futur aussi. les poumons qui s'emplissent d'oxygène et tu te sens tellement légère sans la bague hideuse sur le doigt. tu jettes un coup d’œil à l'annulaire, et tu vois encore cette marque sur le membre. tu grimaces. le dégoût.  

un nouveau verre qui se pose sur la table, léger sourire à la serveuse qui repart aussi. tu gouttes l’élixir et tu le sens passer le long de ta gorge. un peu brûlant, mais d'une bonne façon.

- tu me le mettra sur mon ardoise. que tu lui dit, et elle hoche la tête. ils te connaissent un peu par ici. ils ont confiance. ils ne devraient pas, vraiment.

quelques goulées. ça laisse un léger goût dans la bouche, pas si désagréable. s'en est même réconfortant, dans un certain sens. ça réchauffe un peu de l'intérieur, comme si tu recouvrais d'une couverture, un soir d'hiver. ça ne fait pas encore tourner la tête, et peut-être que dans plusieurs verres ça le fera. ça rappelle un peu les anciens vices, les quelques années passées à ne plus rien te souvenir. et c'est comme une boucle, tu reviens toujours au même point. habitude réconfortante dans un certain sens.

et tu te demandes bien ce que tu fais. tu passes les quelques instants libres dans un trou à rats - pas vraiment, l'endroit est plutôt bien côté - à boire comme il y a une dizaine d'années. c'est ça. une boucle incessante. et peut-être que c'est la simple idée de te retrouver à nouveau attacher à un homme que tu ne supportes pas qui te fais venir ici. de te retrouver dans la même situation qu'il y a treize ans. ça insupporte, ça te fait frémir de dégoût. les parents qui régissent encore ta vie, et pourquoi les laisser faire ? parce-que c'est comme ça. parce-que tu es la bonne fille les laissent faire. c'est bien les seuls qui peuvent te dire quoi faire d'ailleurs. les autres n'ont pas intérêt. surtout pas le futur époux, que tu ne connaît pas encore.

tu rit intérieurement, et un léger sourire apparaît sur tes lèvres, alors que tu penses à la petite surprise qui l'attend. pas d'hériter, malheureusement, et il est sûr que les parents n'en diront rien. impossible. il n'y a plus rien qui fonctionne dans ce corps, ce qu'il est supposé faire naturellement est impossible. malheureusement. tu en as le temps, d'y penser. à vingt-ans, il ne t'étais pas venu à l'esprit de vouloir des enfants. à trente-quatre ans, c'est différent. les envies sont différents, les possibilités aussi. et peut-être que tu aurais du tomber enceinte plus tôt. et tu secoues la tête. quelle idée. éduquer un enfant avec kieran aurait été impossible. vous vous seriez sûrement étripé. plus que d'habitude, en tout cas. et le gamin aurait mal tourné, avec deux parents comme ça. tu n'oses même pas y penser. le gamin aurait été un vrai démon, ça c'est sûr et certain. et pourtant, c'est cette image tout de même qui te donne envie. ça reste une imagine alléchante, une image qui s'éloigne avec les années.

fini de rêvasser. tu finis ton verre, prête à en commander un nouveau. les rêves d'antan sont à proscrire, il font bien trop mal. le futur époux comprendra bien vite qu'il n'y aura pas d'héritier, et peut-être sera t-il heureux lui. ou pas. qu'il aille voir ailleurs alors. tu n'en as que faire. tu as déjà vécu treize ans tout en sachant que l'époux se pavane de lit en lit en toute discrétion - mais tu n'es pas stupide. contrairement à ceux transit d'amour, tu n'es pas aveugle. et ça ne te fais ni chaud, ni froid.