 | nom et prénoms : petit, plus petit, le plus petit. comme un rongeur qui se faufile, habitué à vivre dans l'ombre d'une démarche, dans un recoin sale, un trou façonné par des ongles en sang. eux vivaient dans une modeste maison dans une banlieue anglaise. toute entassée, la famille criait gaby et elle rappliquait, le sourire édenté, petite comme trois pommes. (je suis là, minuscule, insignifiante, les doigts potelés caressent le bois de la table, à la recherche d'un morceau de tarte que maman aurait abandonné. hissée sur la pointe des pieds, gosse qui cherche à conquérir un monde trop grand.) gabrielle, archange des temps modernes. angélisme qui adoucit toutes les peines tordues. âge et date de naissance : sur le balcon cagnard, maman. douze juillet, chaleur épuisante, elle bronze en sirotant sa limonade. et ça éclate, ses cuisses trempées. jour j. (ça m'a surpris, puis c'est devenu inévitable. mes yeux balaient mon bas-ventre jusqu'à mes pieds, eux-même baignant dans le liquide qui s'écoule de mon sexe. je deviens mère, et il n'y a plus que ça. mon enfant, le premier. fille que je chérirais, je me vois déjà te nouer les cheveux, je te protégerais de l'éclair d'un orage, s'il le faut, je te collerais là contre mon sein, alors tu seras mon bébé pour toujours. je suis maman, tu n'as pas encore prononcé ces quelques syllabes. tu le feras, un jour, tu ne pourras plus les articuler car tu seras trop loin. mais ce n'est pas grave, aujourd'hui, tu es là, entre mes bras rouges de l'effort. et je pleure) 1894 accueille la toute fébrile gabrielle. vingt ont passé. plus de dents de lait, enfance comme un vestige lacéré par l'actualité belliqueuse. origines : papa parle encore, toujours de sa campagne bretonne. il aimait sa mère, avec une gratitude qu'aucun fils ne savait égaler. il en parlait de ses recettes ancestrales, de la belle france qu'il a connu. ce n'est qu'un vague souvenir aujourd'hui, ils ne l'ont visité qu'une fois. elle en garde pour souvenir le sel dans ses cheveux parfum vanille. (quand la grand-mère est morte, la famille petit s'est habillée en noir pendant un mois. deuil interminable. les enfants ne comprenaient pas bien, ils tiraient encore la langue, ils allaient toujours dans le jardin pour jouer au gendarme et au voleur. mais le père petit, lui, il avait mal. véritablement. chaque nuit, quand je me postais au balcon, je le voyais s'aérer sous son chêne bien aimé. et ses sanglots étaient comme des poids dont il n'arrivait pas à se soulager. un jour, mon mari m'a dit d'arrêter de le regarder, que s'il me voyait l'observer comme ça, il serait humilié. alors, j'ai arrêté. mais il y pense encore. je le sais.) maman vient de londres, regent's park. origines qui s'entremêlent. monde moldu pour seule souche. état civil et orientation : indépendance comme clé de son bonheur, trop préoccupée par le reste du monde qui s'écroule. ne perd pas de temps pour ces questions là. romantisme comme un mot étrange, recourbé dans sa mémoire qui le chasse. ça ne lui préoccupe pas l'esprit, déjà trop tourmenté par d'autres troubles. (papa partira-t-il au front ? maman devra-t-elle s'user à l'usine ? m'emmènera-t-on à l'arène, épuisée par mes songes de terreur ? et marie-jeanne reverra-t-elle son fiancé ? edgar, ne le forcez pas au combat. il y a trop de choses dans ma tête, je ne vois plus clair, brouillard de pensées qui reviennent comme des vagues à l'écume douloureuse. je ne veux plus réfléchir, plus jamais.) célibataire, dit-on, elle ne dit rien. n'y pense pas. sentiments qui l'emportent à tout instant, préfère aimer sans doute, sans question, l'émotion trop évidente pour l'ignorer. pansexuelle qui n'a jamais goûté à ces plaisirs là. profession : ce devait être son cadavre pour seul destin, ou au mieux, une existence passée dans la subordination. impureté du sang qui lui aurait valu tout châtiment. elle en avait fait des petits boulots, c'était trop précaire pour lui garantir la survie. (ils vont me trouver. s'il te plaît. je t'en conjure, aide-moi. tu veilleras sur mon frère et ma soeur ? accorde-moi cela. j'ai peur.) alors, nile a convaincu sa jumelle de lui pourvoir un poste. assistante juridique de madame shafiq. privilège de sorcier qu'elle ne doit qu'à son contact. ça lui sauve la peau, même si elle n'y connaît rien du haut de ses résultats médiocres aux aspics. nature du sang : impur. souillon de par la chair, son corps tout entier indigne de sorcellerie. ça titille, cette imperfection dont on ne peut pas parler. un silence qui en dit long. (je reviendrais, je vous le promets. quand le danger se sera estompé, que les temps nous seront plus favorables. je vous serrerais contre moi, et nous serons inséparables. serrez-moi fort. plus fort encore. votre amour, il m'étrangle si doucement. sang de bourbe, sang de bourbe, rentre ça toi dans le crâne, tu n'es rien et c'est mieux ainsi. lieu de vie : terrée dans un piètre appartement londonien. a quitté le domicile familial. essaie de noyer ses remords alors qu'elle pourrit dans cet appart qu'elle se paye sans ambition. baguette : en bois de poirier, plutôt résistant ce qui entraîne parfois quelques catastrophes. 27 centimètres. coeur en ventricule de dragon. épouvantard : crainte qu'elle a hérité de sa maman, jadis fillette terrorisée par cette créature qu'elle voyait dans son placard. (petite, petite... oh, gabrielle ? ne te cache pas... je te vois. je suis là. ce sourire carnassier inoubliable. l'estourbisseur du vieux londres, comme un malfrat sanguinaire, le visage griffé, et le couteau reluisant dans sa main qui jaillit. miroir de risèd : son reflet à peine déformé. mais juste là, son ventre est rond. fécondé par la vie. tendre rêve de devenir mère à son tour. elle peut le sentir du bout des doigts, eux glissent sur sa peau distendue.
elle le veut, cet enfant, qui sera synonyme d'espoir. dans le fond, sa famille. edgar, marie-jeanne, papa, maman. affaiblis, salis, mais vivants. particularité : aucune, être sorcière c'était déjà trop d'originalité pour la gamine de sept ans qu'elle était. elle pouvait pas prendre plus que ce choc là. ça l'aurait dévoré d'angoisses.
groupe lumos. rayon de soleil, c'est ça. chaleur de l'espoir comme une étreinte familière. trop bonne pour un monde si cruel, certains diront. c'est nile shafiq qui lui en a parlé. alors qu'elle lui confessait comme ses parents lui manquaient, comme elle aimerait pouvoir leur montrer ce que c'est que ce monde là inconnu et discret. elle pense que la lutte ne cessera pas tant que le secret ne sera pas dévoilé aux yeux de tous. morgane pour repère ancestral et mythique, fièvre d'optimisme. caractère ou réputation : gaby ? non, je vois pas. ah, attendez. la nouvelle ? la p'tite blonde ? elle est jeune, toute pimpante comme ça. moi, je la trouve mignonne. toujours le sourire aux lèvres, elle me prépare toujours un thé à 15h parce qu'elle sait que c'est l'heure où j'en ai besoin. je comprends pas ce qu'elle fout là. j'ai vu ses résultats, c'était pas catastrophique, mais c'était pas... whouah. puis elle m'a déjà égaré des documents avec un sortilège mal foutu. au nom de merlin, c'est pas si compliqué, non ? elle a du charme quand même, rufus, vous ne pouvez pas dire le contraire. oui, elle est jolie. non mais même, elle a du charme, elle a un truc. même verpey ne parierait pas là dessus. vous êtes vraiment têtu comme une mule. de toute façon, vous trouvez toujours quelque chose à redire. elle a un de ces optimismes, la petite. je sais pas comment elle s'accroche comme ça, la gamine. 'doit avoir une bonne situation, c'est tout.
gabrielle ? je peux te parler ? ce sera pas long. tu sais. tout ce qu'il passe en ce moment au ministère. par rapport aux sang-de-bourbe. je voudrais pas avoir à faire un rapport, tu vois..? tu vois ce que je veux dire, non ? je voudrais pas en arriver là. l'arène. tu vois ? on pourrait en discuter plus tard..? demain soir, chez moi ? tu vois, ce serait dommage de dire non. les filles comme toi font moins les fières quand elles veulent garder le boulot. hein ? gabrielle... tu es très jolie aujourd'hui. donc c'est un oui..? parce qu'après, moi, je serais obligé de parler de tout ça au ministère. et là, ils devront se débarrasser de certains éléments. ça risque d'être violent. pas beau à voir. alors ? après la fermeture de la boutique, à 20h30, chez moi ? bon super. je suis content qu'on ait abordé le sujet. allez, tu peux retourner à la caisse.
enfoiré, je te péterais les genoux, si je pouvais ne pas en perdre la vie. j'y crois encore, moi, j'ai l'espoir trop gros pour laisser tomber. pour tout lâcher comme ça, laisser le monde s'éparpiller dans sa cruauté, j'peux pas.
signification des reliques de la mort pour iel : gosse, emmitouflée dans la couette, c'est bercée aux contes de grimm et à la fantaisie de la petite sirène que gaby était consolée. ce conte là, elle le connaît grâce à poudlard, des rumeurs et quelques débats sur le sujet. n'en a sérieusement pas grand chose à faire. pas familière à ces histoires là, elle n'y croit pas, et surtout, ne s'y intéresse absolument pas. pour elle, c'est une légende lointaine qui ne l'aidera en rien. |
