rue de la peine (ulric, ulrich g. & prudence)

La mort, première pensée qui traversa son esprit en constatant les dégâts déjà causés au sein de l’arène en moins d’une quinzaine de minutes. Lyrae avait failli y passer elle-même, sauvée par son frère et son père de deux lâches qui avait souhaité lui ôter la vie dans son dos. Ils avaient rapidement compris qu’il était inutile de rester à l’intérieur de l’arène, ni même aux alentours. Ceux qui étaient restés périraient dans d’atroces souffrances.

Ulric l’avait compris, l’entraînant à l’extérieur. Courant encore, ils ralentirent le rythme lorsqu’ils furent à porter de danger. Du moins, loin de l’Enfer. Cependant, ils pouvaient encore entendre des sorciers s’affairer, crier, pleurer, appeler à l’aide. Les rugissements du dragon s’évanouissaient peu à peu et ils pouvaient voir de la fumée s’échapper dans le ciel grisâtre.
Légèrement haletants, Ulric et Lyrae prirent le temps de reprendre leur souffle. Même s’ils avaient réussi à s’extraire de l’arène, elle, était prise au piège par son propre frère. Il n’était pas conscient du fait que sa sœur était une traître, qu’elle appartenait au même groupuscule qui avait semé la zizanie là où leurs pieds se trouvaient quelques minutes en arrière. Si tu l’apprenais, mon frère, me tuerais-tu ? Une infime partie d’elle lui soufflait que non, Ulric ne mettraient pas fin aux battements de son cœur, sauf qu’elle ne pouvait pas prendre ce risque. Lyrae voulait vivre et c’était pour cela qu’elle avait rejoint l’Ordre. Contradictoire, quand on constatait que Grindelwald prenait le pouvoir et réduisait ses opposants en cendre, mais son instinct et Newt l’avaient guidé vers l’Ordre. Et malgré toute la colère qu’elle ressentait en cet instant pour Albus, Minerva et Nicolas Flamel – pour ne pas l’avoir tenu au courant de cette attaque menée contre l’arène – elle ne pouvait se résoudre à les trahir et à se démasquer elle-même.

Elle n’avait pas refusé la chasse proposée par Ulric : Lyrae ne lui disait jamais non. Les deux loups régnaient désormais dans les rues de Londres, humant l’atmosphère de peur générale présente dans chaque recoin. Ulric leva sa baguette magique, la dirigeant vers une rue plus étroite. Les yeux de Lyrae suivirent machinalement le geste. « Eux. » Ulric avait désigné ses proies : trois sorciers qui se tenaient par la main. Alors qu’ils s’apprêtaient à bondir, les trois s’évaporèrent dans un pop distinctif du transplanage. « Bon sang ! » grommela-t-elle, sauf que… ne dit-on pas qu’un de perdu, dix de retrouvés ? Presque au bout de la rue, un homme courait. Plus vite que les trois disparus précédemment. Instinctivement, Lyrae l’imita, aussi rapide qu’une panthère chassant son gibier. « Immobilus ! » s’exclama-t-elle une fois parvenue à la hauteur de l’homme, baguette pointée sur son dos. Incapable de faire un pas de plus, l’individu était neutralisé et immobilisé, figé dans son mouvement vain de course effrénée. Contournant la silhouette afin d’en voir le visage, son cœur ne fit qu’un bond. Elle le connaissait, oh que oui. Grand et blond, des yeux clairs, une barbe devenue bien plus longue que la dernière fois qu’elle avait croisé cet homme. « Le professeur Gauvain. » souffla Lyrae, frôlant de ses doigts la peau de celui qui avait enseigné, fut un temps, l’étude des Runes à Poudlard. Elle se tourna brutalement vers son frère. « Regarde ce que je nous ai trouvé et comme il a l’air ridicule dans cet état. » Que Merlin me maudisse.

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