Correspondance d'Amos Gaunt

 

Londres, le 20 juillet 1914, 22h.

 Cher Amos, mon frère.
 Ouvrant ta missive, j’ai senti en toi une métamorphose. Me tromperai-je en déduisant que ce frère que je protège depuis sa naissance découvre un sentiment nouveau, dangereux, un sentiment qui ne sied pas aux Gaunt et que l’on dit inaccessible à notre famille ? Tu montres l’exemple mais préserve la force masculine quand celle-ci serait enlevée par les nouvelles femmes entrantes par mariage. Je suis ravi de cette nouvelle sois en sûr ! Le temps n’est pas à la poésie – d’ailleurs as-tu bien reçu mon manuscrit – mais à la consécration de ton avenir. Prendre femelle c’est s’assurer la descendance, une pureté de plus. Je ne doute pas que tu ai fait un choix de roi.
 Penses, cependant à ta génération future, les babillages de tes futurs enfants. Prend ce qui te revient et réclame ton droit lorsque vos vœux seront prononcés. Je te souhaite une nuit passionnée.
 J’ai pu rencontrer ta future, tu as pu rencontrer la mienne. Miraj m’a dit que vous vous fréquentiez à Poudlard, méfiante, elle semble posséder pour ta personne une aversion particulière. Oserai-je t’annoncer moi même un mariage rapide, secret peut-être, seras-tu mon témoin ?
 Notre famille a la langue des serpents, nous parlons le langage châtié et obscur de ces êtres fabuleux, si, lors de cette festivité, les fourches se tendent, dis lui que ce n’est que par tendresse. Seuls comprennent la force de l’ironie dans notre regard et les mots acérés, des crocs pour tester la fiabilité. Ayant rencontré Moon, je ne serai pas de glace avec elle, mais éloigné pour observer ses réponses, sa hargne. Préviens là qu’il faut mériter sa place.
 Je t’ouvre ma maison avec plaisir. Je te demande, également, de déménager sur le champ. Viens chez moi, mon manoir t’es offert il te satisfera bien mieux que ces deux pièces étriquées. Une cage pour mon frère, un appartement misérable ! Que fais-tu de ton argent dis-moi ? Non, je ne te laisserai pas croupir entre la pauvreté et l’indigence. Ton cadeau de mariage te comblera j’en suis sûr.
 Pas de géniteurs, ils gisent dans leurs lits. Mais les cousins et les cousines, la sœur aussi. Tu offres l’exemple, espérons que Shibahn sache y voir un modèle.
 Propose moi une date pour l’anniversaire, j’obéirai.
 Elvis.

Londres, 14 Août 1914

Cher Amos (bien que le coeur ne m’encourage pas une en-tête de ce genre)

J’ai appris que votre frère, mon mari, vous avez convié à demeurer chez lui le temps des travaux pour votre futur demeure, je me suis décidée à vous écrire. Je me retrouve devant ma feuille, tentant dignement de me souvenir de ces moments que nous partagions à Poudlard, quelques moments de liesse et de joie bien vite ombragé par votre capacité à prononcer des discours viriliste comme il sied certainement à un Gaunt.

Je m’excuse, je ne souhaite pas vous attaquer, seulement vous dire que j’habite avec votre frère maintenant et que, loin de vous importuner ma présence, j’espérais qu’on puisse renouer des relations afin que la famille agrandie, songe à mieux se porter. Lestrange, Gaunt, bientôt Flamel… Que dois-je penser de ces alliances moi qui ne désire pas me mêler de ces valses politiques. J’ai appris que vous vous marierez avec une certaine Moon, je vous félicite.

J’aimerai vous exhorter à plus de clémence envers notre sexe si mal vu et si mal traité. Je suis une femme, je vous demande votre tolérance concernant notre faiblesse naturelle comme vous le pensez si bien dans votre grandeur masculine.

Décidément, aujourd’hui ma plume ne songe pas à d’aussi belles tournures de phrases, ma plume se dessine sarcastique. Mais ma politesse et mon éducation exige de vous écrire et de prétendre à des liens cordiaux. Je ne vous mentirez pas : j’ai hâte de vous voir partir alors même que vous ne vous êtes toujours pas installé. Quand bien même vous serez si proche avec Elvis, dîtes vous que mon mariage avec lui ne porte en ses promesses qu’une géhenne qu’il me tarde de fuir.

Avec toute ma rancune tenace.

Miraj Lestrange

Londres, 18 Août 1994

Elvis me parle souvent de toi et de son amour pour toi. J’ignore ce que vous faite ensemble mais je viens d’apprendre qu’il organisait un voyage en Egypte afin de te faire découvrir les merveilles de ces anciens sorciers qui ont tant fait pour le Moyen Orient. Je me doute qu’il dessine également un autre projet. Je ne sais pourquoi je t’envoie cette lettre, toi, le frère tant aimé, tu n’es certainement pas au courant et peut-être ne me diras-tu jamais ce qu’ourdi mon mari.

Si ton âme te parles et te corriges, pourrais-tu me dire, je t’en supplie, ce qu’il médite. J’ose t’écrire car je me souviens de cet élève qui n’était pas bien méchant, qui avait ce charme éclatant et la verve dans ses mots. Je ne devine pas mais je sens qu’il tente de recréer l’ancienne tradition des Gaunt laissé pour la modernité. Et, si je ne me trompe pas alors tu sauverais une vie.

Peux-tu comprendre un instant qu’une femme a besoin de vivre pour elle même, par elle-même ? Bien que l’amour s’épanche et possède un coeur, l’indépendance reste une valeur pour continuer à arroser les transports qui lient deux coeurs. Toi qui es maintenant fiancé, mets toi à la place de cette engeance que tu considères si fragile. Je ne tiens pas à finir ma vie derrière les barreaux d’une chambre, objet de plaisir, objet de possession d’un monarque masculin.

Je t’adresse cette lettre sans colère avec l’espoir vain mais espoir quand même.

Miraj Lestrange.  

Godric’s Hollow, le 23 juillet 1914, midi

Petit frère,

Excuse mon retard, la tête dans ma paperasse je n’ai pas trouvé le temps de te répondre. Je souhaite avoir l’esprit apaisé lorsque je t’écris.

J’ai pris note de sa date d’anniversaire, ma porte te sera ouverte. Envoie moi tes bagages et tes meubles, je les réceptionnerai, il me tarde d’avoir près de moi ta présence. Ainsi, pour fêter la fin de ta vie de garçon ai-je décidé, si tu es d’accord, de t’offrir quelques jours de vacances à mes côtés, l’Egypte est un pays de sorcellerie dont la nécromancie est une spécialité réservée aux plus dignes sorciers. Nous pourrons visiter certains caveaux et assister aux rites mortuaires. De plus j’aimerai te dévoiler un projet : j’ai l’intention de construire un gynécée pour Miraj afin qu’elle ne parvienne plus à fuir loin de moi.

J’ai lu la lettre qu’elle t’avait envoyé. Toi qui a l’esprit lucide, l’intelligence affûtée, tu comprendras certainement mon dessein, c’est dans l’intention de la protéger d’elle même que je me résous à transformer l’aile gauche du manoir familial en abri pour notre cher sexe adoré. Et comme chaque femme affaiblie par ses sentiments, elle a exercé son lyrisme mélancolique pour te manipuler à sa guise. Ma femme n’est pas une chose fragile, trop intelligente pour elle-même, elle ne sait que trop percer le coeur de pierre pour tenter de fuir ses responsabilités. S’il te plaît, si tu le peux, pourrais-tu tenter de la convaincre que mes intentions ne se voilent pas d’obscurité.

Quant à ton projet d’acheter un bien immobilier, garde tes gallions, je m’occupe du reste. Ton appartement me navre et je suis triste de constater – bien que rangé et éclairé – que la surface oppresse par sa petitesse.

Prend soin de toi Amos, je veille sur toi.

Marvolo.

Godric’s Hollow

Devrais-je me taire ? Ne suis-je pas un être humain, un être doué de parole, de sentiment, d’émotion, de complexité et de pensées ? Ne mériterai-je pas une considération de ceux qui gouvernent la société ? Les hommes. Ta lettre me navre, j’espérais que tu puisses comprendre ma détresse et, si je m’adresse à toi, c’est parce qu’en tant que frère d’Elvis tu aurais pu… (ratures illisibles). Non, tu as raison, je ne suis rien, rien qu’une femme enfermée dans l’image que les hommes se font de la femme : un objet de plaisir et une mère à qui l’on demande l’impossible. Puis-je fuir ? Lui qui connaît tous les endroits où je me cache, lui qui surveille mes gestes, qui a créé un avatar pour m’accompagner durant ces deux années de voyage. J’étais ce trésor qu’il souhaitait protéger et devrais-je ne pas le juger, considérer ses attentions comme parfaitement saines. On parle d’un barbare vêtue de décence et d’autorité. Je me doute de ses crimes, de ses folies. Nous n’en discutons pas car la femme n’a pas à se mêler à ces histoires dantesques, elle ne comprendrait pas. Mais j’ai un cerveau et je suis apte à percevoir. Enfin, je l’espère. (rature illisibles) Veilles sur ton frère, moi, il ne me laisse pas combler la brèche qui le pourfend, lui qui apparaît si droit et si confiant, il crie la nuit, en proie certainement à ses regrets qu’il ne sait même pas nommer.

Miraj

Cork, le 21 juillet 1914

Mo dheartháir daor, (*)

Je suis particulièrement enchantée à l’idée que tu présentes finalement Moon à notre mirifique famille (je t’accorde ce point sarcastique sans l’ombre d’un doute). Comme tu le dis si bien, si elle prend un jour notre nom il lui sera nécessaire s’accoutumer à notre présence, et le plus tôt sera certainement le mieux. Je ne peux guère te reprocher de garder nos géniteurs loin de cette table durant le temps que Moon soit encore une Flamel. Dans ses moments fantasques Père serait capable de la confondre avec l’une de ses filles de joie, ce qui serait particulièrement mal-aisant pour Moon et toi-même (même si à titre personnel je ne pourrais certainement retenir un sourire face à cette scène affligeante).

Pour être tout à fait honnête avec toi, j’aurais encore préféré déjeuner dans ta garçonnière plutôt que chez Elvis. Il me semble qu’il devient de plus en plus restrictif à mon égard ce qui ne me plait guère, comme tu peux t’en douter et je n’ai pas particulièrement de me retrouver sous son toit. Néanmoins, dans ma grande –et si légendaire- bonté je tiens à te faire plaisir et à soutenir Moon dans ce qui risque certainement d’être une épreuve pour elle. Mais ne je pourrais pas te promettre la même sollicitude à l’égard d’Elvis.

Je t’embrasse,

PS : Je garderais précieusement ta lettre reconnaissance non seulement de mes talents de diplomate mais également de mes gouts si chics.

Do dheirfiúr beag beloved (**)

(*) Mon cher frère
(**) Ta bien aimée petite sœur

Londres, 26 août

A ce titan qui a erré dans ma psyché et laissé son emprunte dans l’ivresse de mes nuits.

N’est-ce pas là un peu exagéré, je me chuchote l’entraînement mes mots jusqu’aux tréfonds de ma sincérité et, ce soir, je t’aperçois comme le Dieu silencieux, Lancelot exténué par ses démons et sa passion. Je t’adresse cette missive car je pense à toi, et je te dessine. Je dessine ton corps avec de l’encre de chine, tes bras sont pour moi un trésor d’étude et, dans mon carnet je tente de retrouver cette fougue que tu arbores fièrement sur ton visage.

J’ai retrouvé ta lettre, ta dernière, celle où tu m’exprimais ta frustration et me décrivais ta feu femme. Je n’y avais pas répondu car je ne l’avais pas lu et je ne l’avais pas vu. Tu sais sinon, que j’y aurais répondu, et surtout à toi.
Minuit déjà et Olympe rugit de trop d’impatience, apparemment je ne m’occupe pas assez d’elle. Tu as laissé dans ton sillage ton effluve, mes draps sont enveloppés dans ton odeur, fascinante, légèrement musqué et ténue.
Je t’envoie mon soutien, mon écoute. Sache que je suis là. Et le serai toujours.

Mais, comme je te l’ai avoué, j’ai un respect puissant pour ton désir de liberté, un respect pour ton entièreté ; je ne tiens pas à t’abreuver de leçon et de moral dont la finalité reviendrait à blesser l’égo comme un mauvais professeur professerait son orgueil à son élève. Ce passage de ton existence, vis le.

J’ai fouillé dans les vestiges de mes cahiers, j’ai retrouvé des feuilles où j’avais gravé des poèmes que je n’ai jamais édité, perdus dans l’immensité de mon manoir, j’éparpille facilement mes créations. J’accorde une importance à ton avis, à ta critique, bien que je sache que tu préfères les ouvrages de nécromancie. Tu trouveras donc dans mon paquet quelques livres, psychologie et occultisme, qui compléteront tes connaissances et qui, je l’espère, t’ouvriront d’autres champs de réflexions. Tu trouveras Tabous et Totems de Gretta Marquez et Le corps charognard, traité de magie noire, j’ai glissé un recueil de poésies libertines.

Amarante

PS : J’aimerai beaucoup peindre Eileen, ses écailles m’attirent effroyablement, la lumière et les couleurs sur son corps rampant me fascinent.

Londres, 30 Août, 1914

A ce voleur de pensée,

J’offre mes délires et mes songes. De l’autre côté trouveras-tu une petite carte où je m’essaie à différentes typographies, si mon nom seul te convient alors je suis ravie. Mais mes lettres seraient tristes s’il n’y avait que l’Amarante d’une couleur, j’aime te raconter mes anecdotes.

Je n’oserai te demander plus, tu m’offres déjà des couleurs vives qui comblent trois ans de silence et d’agonie, j’ai du bousculer mon être pour parvenir à l’état où je suis. Ainsi puis-je t’aimer confortablement et te garder en mon sein dans l’intimité de mes secrets, notre relation m’est chère, je ne saurai en dire plus. Je t’offre mon oreille que je considère généreuse, quelques réflexions qui t’apporteront la paix et ma curiosité. Ce que tu me donnes déjà me ravit et continuera à me ravir, encore. Veille sur ta santé, je te sens si fébrile par moment que cela m’inquiète.

Pour un premier poème tu t’en sors très bien, les rythmes et les images m’emportent vers les souvenirs que j’ai de nous, dans l’intimité et la chaleur d’une chambre. Je l’ai encadré au-dessus de mon lit. Continue, s’il te plaît.

Je tenterai d’obéir à ta requête et de ne jamais dépérir.

Amarante

PS : Pourrais-tu venir avec Eileen un jour proche ou lointain ? Je sais que je ne suis pas bienvenue chez toi, et je me sentirai plus en sécurité sur mon territoire.

Et les corps qui s’enchaînent, se déchaînent
Je puiserai dans ta gorge tes secrets et convoitises,
Tes délices, de l’or sur mes mains
Je puiserai sur tes lèvres tes secrets tus et tes outrages
Que je posséderai et soignerai

Et nos corps valsant
Recouverts de l’argent de la lune
Elle qui voit et veille
Sur ses enfants endurants

Il y a dans la vertu la course d’un transport
Rien ne se dit mais tout se montre
Il y a dans la débauche d’une danse
Sur les draps dépliés et froissés
des langues qui se découvrent
des doigts qui effleurent
le partage de deux âmes
devenue une

Londres, 3 Septembre 1914

« C’est l’histoire de nos vie » ta parole, soudain, éveille mes peurs et combat ma résignation. J’ai longtemps cherché mes mots, et cette témérité qui ne m’appartient guère, c’est l’histoire de nos vie dis-tu. J’aimerai casser cette tragédie qui nous hante, cette force spectrale faite de notre passé et de ces chemins qui nous séparaient. Tu n’as pas compris, lorsque tu es parti, je ne le voulais pas, je ne le souhaitais pas. Te voir disparaître dans la brume de nos non dits. Je n’ai pas pour habitude d’expliciter mes pensées, je les dis comme je les entends, comme je les vois, elles sont parfois enroulées dans mes réflexions et ma maladresse ; je suis douée pour écrire mais ne le suis pas pour brusquer et m’exprimer directement. Mais tu es parti. Me laissant dans cette solitude néfaste cette fois, tu as laissé dans ma chambre et mon salon ton absence, ton odeur encore pénètre les tissus et la tasse que tu as poliment placé sur un meuble. Il y a chez moi, à présent, cette tristesse immuable à ta joie, ta lumière, que tu semais dans les recoins de ma maisonnée. Je me montrerai égoïste à présent et te demande de revenir, comme nous l’avions convenu, avec Eileen. Un soir ou un matin, un après midi, je t’attendrai.

Amarante

Londres, Septembre 1914

Tu es venu pour envahir mes nuits, de tes baisers, de tes sourires, comme le jeune Apollon qui s’amusait à valser les notes, sa lyre sous son bras et ses désirs pour passion ; tu as volé mes pleurs, dans tes bras je n’ai plus peur. Voyageur, guerrier, tu as transpercé la cécité et j’ai vu l’invisible. Parfois les grandes phrases noient la douceur d’une synthèse.

Une Lilith qui se meurt, ce soir, de ton absence.

Londres, Septembre 1914

Ce que j’apprends me navre, mon voyageur se mourrait-il dans l’infini de l’insomnie ? Lui qui se repose dans mes bras, tout contre mes genoux, je me souviens de ces moments de douceurs, sans un mot ni un bruit, un moment de silence et de contemplation. J’aime te regarder quand tu baisses ta garde. Mon voyageur, si tu le désires, je t’offre dans cette enveloppe les clés de ma maison pour que jamais tes insomnies n’aient raison de ta force. Je serai là lorsque tu viendras, mes draps ouverts et mes bras pour te plaire. Je serai là, quand tu le souhaiteras, mes contes et mes histoires pour te bercer et combattre les cauchemars. A ce poison du sommeil nous ferons la fête avant de lui porter le glaive.

Je t’attends demain et tous autres jours.

Un baiser sur tes lippes et mon rire pour offrande.

Ama

Londres, Septembre 1914

Je ne peux m’empêcher de t’écrire, rapidement mais délicatement. Il jaillit mais se cache, un oiseau sur mes lèvres porteur d’importance, un sentiment. Je n’arrive pas à le dire mais l’écrire cela me semble plus facile. Excuse cette lettre péremptoire et certainement inutile ; ce je t’aime t’es dédié. Je l’écris mais tu peux la déchirer si ton coeur ne te porte pas jusqu’à moi, il me fallait le dire une unique fois, la fois de trop, celle que l’on assimile à la terreur de perdre l’autre. Je prends le risque car pour toi je donnerai ma vie. Et cela, encore m’horripile, ces phrases que je rédige me semblent si romantiques moi qui me promettait de ne plus déranger aucun mâle sur terre de peur de laisser mes baisers empoisonnés croître dans le coeur et de regarder surgir la mort dans le sang de l’être aimé. Il n’y a pas de demi amour ; il y a la passion qui se dessine, puissante et féroce, cet amour que je supporte, pour toi, à penser à toi. Je suis prête à prendre le risque, de paraître si fleur bleue, si naïve. J’ai appris qu’en de rares occasions l’on pouvait l’avouer. Et je te l’enverrai car ces mots gravés il fallait les exprimer. En sautant de ma falaise je ne regretterai rien, je serai heureuse, au contraire, d’avoir bu à tes lippes.

Amarante.