interrogatoire — groupe 09. naiara fabregas + moon flamel + roisin whelan

Pièce lugubre et sans lumière. Évidemment, cela est fait pour intimider et faire peur mais Naiara Fabregas a malgré tout une moue devant la pièce qu’elle découvre en même temps que les deux jeunes filles. Un peu de couleur aurait été de meilleur goût, mais elle n’était malheureusement pas là pour refaire la décoration. Heureusement cependant qu’elle était là pour égayer la pièce avec sa robe fourreau colorée et son don de métamorphomage.

« Bonjour à toutes les deux. » dit-elle avec un sourire des plus charmants aux lèvres, joyeux, tout son être détonnant avec l’ambiance de la pièce. Naiara avait envie d’être l’élément rassurant, se faire amie avec les deux femmes, gagner leur confiance et desceller ce qu’elle voulait ensuite. Ce n’était après tout qu’une partie de poker comme les autres. « Asseyez-vous, je vous pris. »

Elle attendit que les deux jeunes femmes prennent place sur leur chaise rustique et toujours de mauvais goût. Croisant ses longues jambes, Naiara vient regarder de nouveau sa feuille. « Moon Flamel, sang-pure, 21 ans, astronome. » énonça-t-elle avec un sourire solaire sur les lèvres. L’iris de ses yeux se changea en bleu, signe qu’elle était curieuse de l’enfant qui aurait pu être sa fille. « Vous avez un lien de parenté avec ce très cher Nicolas Flamel, si je ne me trompe pas ? C’est un ami à moi. Je suis honorée de rencontrer sa descendance. » Mettre en confiance, être chaleureuse pour faire oublier la pression de l’interrogatoire. Pourtant, Naiara est quelque peu sincère. Son regard se repose sur son document et elle relève la tête vers Roisin. « Roisin Whelan, née-moldue, 30 ans, ancienne libraire au service de M. Amadeus Lestrange. » Une esclave. Le regard de Naiara se fit tout aussi curieux et elle l’observa attentivement. « J’adore la couleur de vos cheveux, ma chère. Avez-vous fait une teinture ou est-ce naturel ? » Aussitôt, la couleur de ses cheveux à elle changea pour devenir exactement celle de Roisin. Confiance aussi dans le physique et les mimiques.

Laissant les filles répondre, elle leur adressa un sourire tout aussi chaleureux avant de finalement dire : « Bien, je crois que nous allons passer aux choses fort désagréables comme cela se sera fait ? Nous avons toutes hâtes de partir de cet endroit de très mauvais goût. J’irais dire un mot au décorateur… » Question rhétorique mais toujours déjà, Naiara parcourut rapidement les autres notes avant de se tourner vers Moon. « Mademoiselle Flamel, j’imagine que les coutumes sorcières françaises diffèrent de nos coutumes à nous anglaises, il en va de même avec Cuba. » Elle lui fit un clin d’œil toujours en souriant. « Mais selon vous, quelle est la place des nés-moldus dans notre société actuelle ? »

Se tournant vers Roisin, elle décide de passer à une question sur un autre thème que ses croyances envers le ministère. « J’ai vu que vous étiez déjà au service de M. Lestrange. C’est une très bonne famille, j’espère qu’il vous traite bien. » Petit sourire poli mais pas moins chaleureux. « Cependant, souhaitez-vous rester à leur service ou l’arène serait-elle plus attirante pour vous ? Vous avez après tout cette autre possibilité. Je peux le noter et voir ce que je peux faire pour vous. »

It could be worse.
Probablement.

L'interrogatrice, répondant au nom de Naiara Fabregas, semble bienveillante. Jouant de son don pour changer la couleur de ses cheveux, de ses yeux. Sa personnalité flatteuse tranche avec la morosité de la pièce au sein de laquelle elles prennent place. Goût du whisky teintant encore ses papilles, Roisin serait tentée de baisser sa garde – appréciant la gentillesse, les compliments, les questions avenantes. L'intérêt, tout simplement. Cependant, elle n'est pas dupe ; malgré son cœur qui penche vers la candeur, et si Roisin conserve un sourire poli aux lèvres, ses iris restent toutefois impassibles. Elle glisse un regard en biais à sa voisine, sa cadette, dont elle admire silencieusement le profil aquilin.

Ses prunelles sont de nouveau capturées par l'interrogatrice, dont les cheveux prennent l'aspect des siens. « Oh. » Courbant sa bouche en une moue subjuguée, Roisin répond simplement : « Naturel. » Des répliques courtes qu'elle lui offre en retour, allant droit au but, sans alimenter la moindre de ses réponses. L'heure tourne, et Roisin se tend sous l'impact de chaque mot qu'elle ose prononcer.

La question que Naiara pose à Moon, à propos de la place des nés-moldus dans la société, pique sa curiosité. Roisin sait que la réponse ne lui plaira pas ; si cette jeune fille a un quelconque instinct de survie, alors elle s'empressera de se tourner vers elle, et de lui cracher au visage. Et la servante ne s'en offusquerait même pas. Ne sont-ils pas tous condamnés aux mêmes paroles ? Au même cercle infernal, afin de s'assurer que la lobotomie des sens a bien fait son effet ? Oh madame, je me jetterais volontiers du haut d'une falaise – je ne suis qu'une infamie, vraiment. Ne voudriez-vous pas me pousser, tant que vous y êtes ? Frisson sous la peau, alors qu'elle se brûle les rétines à trop observer Naiara.

Autre question qui lui est désormais posée. « Je vous remercie pour votre proposition. Je souhaite toutefois rester au service de Monsieur Lestrange, Madame. » Elle acquiesce respectueusement, sa voix ne trahissant pas le moindre doute – alors qu'elle en est fardée. Roisin ne souffle mot à propos du traitement qu'elle reçoit, consciente d'être l'une des rares privilégiés à ne pas s'affaisser sous les coups de bâton. Elle bat des cils, et n'en dira pas plus.

Des réponses simples et courtes. Les filles ont décidément le trac ou alors est-ce sa présence tout entière qui les impressionne ? Naiara miserait sur la deuxième hypothèse mais elle doit aussi reconnaître que l’ambiance de la pièce n’aide pas. C’est Roisin qui parle en première :

« Je vous remercie pour votre proposition. Je souhaite toutefois rester au service de Monsieur Lestrange, Madame. »

Naiara acquiesce tout en l’observant attentivement. Elle ne descelle pas de tic de mensonge à première vue et elle n’a pas grand-chose à rajouter à cela. Roisin ne semble pas avoir fait de vagues jusqu’à maintenant, tout du moins, ce n’est écrit nulle part dans le petit rapport. Elle se doute que ce genre d’informations devrait être précisé. Arborant toujours la même teinte de chevelure que Roisin, elle prend note avant d’entendre la réponse avant de demander :

« J’imagine donc que vu l’absence de notes et de remarques de la part des Lestrange, vous êtes une bonne esclave dévouée. » commenta-t-elle avec un sourire aimable, avant d’entendre la réponse de Moon :

« Je ne sais déjà pas qu'elle est ma place dans la société alors celle des nés-moldus.. eum » Un sourcil de Naiara se lève. Elle ne sait pas réellement comment prendre cette information et a envie de creuser mais Moon continue après un moment de réflexion : « ils sont surement comme les étoiles. » Quoi ? « ils ont une place définit dans le ciel est la lune décide si oui ou non elles doivent apparaître »

Le silence tombe. Naiara observe longuement la jeune Flamel. Étrange comme elle parait si lunaire alors qu’elle-même est Soleil. Roisin, elle, est champ de blé, la terre donc. Pourtant, elle aime bien la dernière phrase et la note, se disant pour elle-même qu’elle la retiendra.

« J’imagine que par la lune, vous désignez notre très cher gouvernement ? » demanda-t-elle poliment et un sourire aux lèvres. L’image est belle. Définitivement cette petite est adorable et elle l’aime bien. « C’est une très jolie métaphore. » admet-elle.

Naiara reprend note avant de relever le regard sur Roisin cette fois-ci, décidant d’alterner les questions :

« Mademoiselle Roisin, que pensez-vous de la résistance ? N’hésitez pas à détailler, j’ai une grande section de notes à mettre pour cette question. »

Elle vient cocher la question avant de finalement demander à Moon cette fois-ci :

« Je vais rester sur la résistance, flash d’une voiture qui explose quelque part dans Cuba. Ses cheveux deviennent ternes et prennent une couleur de plus en plus sombre. « Avez-vous des informations concernant l’attaque de l’arène ou la radio pirate Accio FM ? » Cette fois-ci en se posant sur Moon, son regard était définitivement plus sombre que précédemment.

Lorsque la voix de Moon se fait entendre, Roisin lui coule un regard en biais. Intriguée par sa cadette, par sa réponse, et sa candeur un peu étrange. Note mentale ; buy the girl a pint. Ou du jus de citrouille. Ou un paquet de dragées. Elle le mérite. Intriguée, la née-moldue n'est pas la seule. Ses prunelles se posent de nouveau sur les traits de l'interrogatrice, dont le sourcil s'est levé. La réponse de Flamel semble lui plaire. Sans en savoir les raisons, Roisin s'en sent soulagée. Elle a l'impression que les paroles de Moon peuvent être sujettes à l'interprétation ; et Roisin les a volontiers interprétées comme elle le voudrait.

La née-moldue se redresse lorsque la parole lui est de nouveau adressée. On l'encourage maintenant à détailler ses réponses – évidemment. On lui parle de résistance. Et, sans surprise, plusieurs visages forcent les barrières de son esprit. Albus qui trinque. Minerva qui lui tend une bouteille. Nicolas qui apaise les douleurs qui fardent son cou. Genesis qui s'interroge à propos de la radio. Et d'autres dont le nom lui échappe, et d'autres qui sont lotis dans un coin de ses songes. Ses lèvres frémissent, et s'étirent de nouveau en sourire poli. C'est dans un besoin de contenance qu'elle agrippe ses genoux, phalanges qui blanchissent sous l'effort.

« La résistance ? » S'enquiert-elle, innocente, comédienne qui se prépare à se dissimuler derrière un masque de circonstance. « Je ne connais pas l'étendue des activités de cette résistance dont vous parlez, mais vouloir s'élever contre le Ministre est un geste bien idiot. Les mesures qu'il a prises sont justes, et il faudrait être fou pour ne pas le reconnaître. » Suicidaire, à vrai dire – mais ne le sont-ils finalement pas tous ? « Les ennemis du Ministère sont nos ennemis à tous. Voilà, Madame, ce que je pense de la résistance. J'espère ne jamais être confrontée à eux, et j'espère que ces monstres subiront le courroux de notre Ministre. » De nouveau, Roisin acquiesce, octroie de la force à cette réponse qui lui donne la nausée, et lui arrache un frisson. Un mal pour un bien, évidemment.

Naiara pose son regard subitement sombre sur la jeune Roisin. Elle se demande alors si la jeune née-moldue a elle aussi déjà vu une voiture kamiaze exploser. Après tout, elle est irlandaise et la tension palpable dans le monde moldu en Irlande a bien fait couler de l’encre ces derniers temps et Naiara s’intéressait à tous les sujets, même dans la géopolitique moldue. Après tout, son propre pays était à feu et à sang par ces bêtes immondes, ces cochons comme elle aimait si bien le dire. Le sourire poli sur les lèvres de la belle ont le mérite de la faire un peu s’apaiser quant aux souvenirs se liant à l’attaque de l’arène qui surgissent. Naiara n’y a encore pas remis les pieds, souvenir trop associés à sa peur des moldus. Ne remarque pas l’effort de la jeune fille sur ses phalanges.

« Je ne connais pas l'étendue des activités de cette résistance dont vous parlez, mais vouloir s'élever contre le Ministre est un geste bien idiot. Les mesures qu'il a prises sont justes, et il faudrait être fou pour ne pas le reconnaître. » Un des sourcils de Naiara se lève. Ainsi donc, la née-moldue avait si bien intégré son rôle d’esclave qu’elle savait où était sa place. Les Lestrange éduquaient donc bien leurs nés-moldus. « Les ennemis du Ministère sont nos ennemis à tous. Voilà, Madame, ce que je pense de la résistance. J'espère ne jamais être confrontée à eux, et j'espère que ces monstres subiront le courroux de notre Ministre. »
Naiara ne se focalisa que sur le visage de la jeune fille. Un peu plus et elle aurait pensé que Roisin en faisait beaucoup trop. Mais la jeune fille était polie, propre sur elle et parlait d’une voix claire. Naiara pensive, vient écrire sur le parchemin et la teinte de ses cheveux s’éclaircit un peu.
« Eh bien, il semblerait que les Lestrange font un travail remarquable avec vous. Je suis impressionnée, Miss Roisin. »

Elle vient adresser un sourire chaleureux et joyeux à cette dernière avant de se tourner vers Moon Flamel et son air si lunaire. Rien que de la regarder semble apaiser Naiara, sensible à la sensibilité.
« eu je vais surement passé pour une idiote mais... qu'est ce qu'une radio ? je ne pense pas que cela se mange... » Innocence au bord des lippes. Naiara savait ce qu’était une radio pour en avoir déjà vue une avec un certain scepticisme et une certaine crainte. Mais elle se souvient qu’il y avait de la musique qui en sortait, de la musique cubaine d’ailleurs. C’était Elliott qui lui avait fait découvrir. Pourtant, Moon avait l’air complètement perdue et Naiara se souvient aussi de sa réaction. Faisant une association avec sa propre réaction, elle ne put s’empêcher de sourire.
« Une boîte d’où sort de la musique en général. Mais il semblerait que cette odieuse résistance en ait détourné l’usage. »
« l'arène, oui ... j'ai entendu parlé de l'attaque, c'était terrible a ce qu'il parait... j'espère que personne dans vos entourages a été touché »
Le sourire de Naiara se fige un peu et ses cheveux deviennent blanc d’inquiétude. Non, personne mais elle a cru perdre ses enfants dans la cohue.
« Juste quelques bleus qui ont vite fait de disparaitre, je vous remercie de votre inquiétude, ma chère. » répond-t-elle avant de quand même noter que Moon n’avait pas connaissance ce qu’était une radio.
« je suis vraiment désolée mais je ne sais rien du tout... même pas où se situe l'arène... j'aurais aimée vous aider... vraiment ! »
Le regard de Naiara comprend alors, subjuguée par tant de douceur, que la jeune fille est sincère. Elle ne sait définitivement rien du tout. Elle reste un peu silencieuse devant ses notes.

« Bien, il me reste une question chacune à vous poser mesdemoiselles. » commença-t-elle. « Mademoiselle Flamel, je me dois de vous informer qu’en votre qualité de sang-pure, vous avez la possibilité de demander un esclave. Souhaitez-vous donc en avoir un ? Avez-vous d’ailleurs des noms en tête si cela est le cas ? » Puis, Naiara se tourne vers Roisin. « Je vais vous poser une question similaire à Mademoiselle Moon. J’imagine que vous, vous savez ce qu’est une radio vu que ce genre d’objet insolite et étrange provient de votre monde. Vous devez connaitre son fonctionnement ainsi que qui pourrait l’utiliser. Selon vous, donc, qui est derrière cette radio pirate… quel est son nom ridicule déjà… ? Elle cherche sur le parchemin qu’elle a. Ah oui ! Accio FM ! » Quel nom assez mauvais quand même…