interrogatoire — groupe 10. léonide lestrange + nicolas flamel

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Intrigue 2

Des esclaves pour l'élite sorcière !

Juillet 1914

Interrogatoire

@Nicolas Flamel, vous êtes emmené dans une des salles du Ministère de la Magie. La pièce est sombre, plutôt vaste, et vous ne voyez pas le plafond qui semble très haut. L'obscurité semble avoir envahi les lieux, le voile abyssal ne laissant filtrer qu'un maigre faisceau de lumière qui illumine, au centre, une chaise en bois de mauvaise facture. Vous entendez dans le couloir et tout autour de vous les pas des nombreux Aigles qui surveillent les couloirs du Ministère et entrent parfois dans la pièce pour s'assurer que l'entretien se déroule correctement. Votre interrogateur, @Léonide Lestrange vous fait signe de vous asseoir. L'entretien commence.

Pour rappel, les explications et la marche à suivre pour cet interrogatoire se trouve ici.

Lorsque vous aurez terminé cet interrogatoire, vous pourrez retourner dans l'atrium du Ministère si vous le souhaitez, dans le sujet commun, pour réagir davantage.

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'Interrog. - Pur/Mêlé' :
interrogatoire — groupe 10. léonide lestrange + nicolas flamel AYCmb3rj_o

Des esclaves pour l'élite sorcière

Châtiment corporel moyenâgeux ou utilisation volontaire de la violence, dans le but d'infliger une souffrance disproportionnée à autrui, autant dire que le terme "torture" était pourvu d'une panoplie diversifiée de définition, toutes plus terrifiantes les unes que les autres. Néanmoins, ce traitement inhumain, considéré par les plus sages d'entre nous comme une entorse aux droits fondamentaux, faisait preuve d'une remarquable efficience, en ce qui concernait l'obtention d'information. La méthode avait fait ses preuves et si elle servait essentiellement à générer la domination, ou une incapacité motrice sur la victime, elle permettait également d’engendrer un afflux d’adrénaline des plus intéressants, car si le corps humain était largement limité par sa capacité à encaisser le calvaire, plongeant en veille une fois le seuil outrepassé, la peur générée, elle, n'en avait strictement aucune, se répandant tel un poison, ensevelissant tout sur son passage, ne laissant derrière elle qu'un organisme terrifié, paralysé, incapable de la moindre défense...

Alors aussi détestable puisse être la survenue de cette exécution publique, Nicolas supposait que la finalité souhaitée avait été parfaitement orchestrée, comme tout le reste de cette monstrueuse mascarade, briguant par l'épouvante de cette hypothèse, les ressources pour débusquer les traitres, les faire sortir de leur cache, en sapant les murailles les entourant encore, en exhibant froidement le sort funeste d'un échec. Nul affolement pourtant ne trépignait dans ses artères, la seule cigüe à s'y déverser en abondance se délivrait sous la forme de l'irritation d'un tel spectacle, de la frustration de la voir planifiée par son amant et de la colère de devoir l'applaudir en silence. Mâchoire résolument crispée sous un faciès impassible, Nicolas dilapida ces pensées devenues parasites, les évinçant de sa psyché à grands coups de balais, pour revenir à un calme olympien, un silence absolu. Agates déterminées, ses enjambées s'étaient agrandies pour rejoindre la pièce d'où avait émergé son patronyme. Refusant de se départir de sa prestance, son mètre quatre-vingt-trois s'était avancé dans la pièce, entendant la porte claquer brusquement dans son dos, sans l'émouvoir plus que de raisons.

Prunelle en exploration, il jaugea la panoplie anxiogène savamment déployée par le ministère, en dépenaillant la pièce de la moindre once vivifiante, ne laissant sur place qu'une chaise inconfortable au possible, qui menaçait de s'effondrer à tout instant sous son poids. Ironie aux bouts des lippes, son phrasé s'envola à l'encontre de son interlocuteur dans un rictus presque sardonique. «Une réduction budgétaire ?» L'injonction de prendre place fendit l'air, l'enjoignant à obtempérer en se posant sur le fauteuil boisé, dont le craquement significatif ne l'empêcha pourtant pas de prendre ses aises. Costume judicieusement ajusté sur ses épaules, l'ambassadeur n'en dérogerait pas. Lentement, son dos s'accola au dossier, tandis qu'une de ces guiboles chevaucha la seconde dans une pose parfaitement nonchalante, entièrement prompt à faire face aux prochaines répliques. Ses mains sagement posées contre ses cuisses dans une attente paisible, il laissa ses agates détailler, au travers la pénombre environnante, son examinateur. Si L'alchimiste adorait prendre les choses en main dans des discussions de ce genre, il avait également la lucidité de ne point mettre la carriole avant les sombras, les rênes n'étaient pas dans ses mains et il était donc totalement improductif de mettre son vis-à-vis en rogne avant même le début de cette causerie.

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behind the mask

◊ ◊ ◊

Débusquer les traîtres. Insuffler une flammèche dans la fourmilière et les voir décamper, grouiller, surgir des nids dans lesquels ils se sont réfugiés. Traître. Le mot racle encore dans sa gorge, est difficile à prononcer. Il y préfère vermine, cancrelats, peuple sale. Des qualificatifs nombreux, tous haineux.

L’annonce séjourne dans sa mémoire. Les mots du Ministre résonnent encore. La lettre annonçant le jour de sa présence au Ministère trône sur son bureau. Fier parchemin dont il a plusieurs fois relu le nom inscrit, celui qu’il va interroger, celui pour lequel des doutes se sont installés. Nicolas Flamel.

Il se rend au ministère. Corbeau drapé d’un bleu nuit.

Le Ministère l’importune. La toiture haute, les lieux larges. Tout un monde à l’envers de celui qu’il fréquente, à la préférence des lieux exigus. Léonide arrive en avance, fend la maigre masse de sorciers qui attend son jugement. Le mot manque l’éclat d’un sourire, d’une risette maladroite. Tribunal. C’est ce qu’ils affrontent tous. Couperet.

Quelques mots, brefs, du Ministre.
Il écoute, ploie l'échine.

La foule envahit l’atrium. Liesse qu’il observe, pour laquelle il n’a aucune pitié. Néant d’émotion. Pas même une vague excitation. Rien. Le nom du sorcier à accabler résonne entre les murs. Nicolas Flamel. Léonide se détourne aussitôt, s’en va vers le bureau d'exécution. Il prend le temps de s’asseoir, de jauger son interlocuteur. Rictus soulève les lippes à la remarque du français. “Probablement ont-il jugé que l’état du matériel reflétait l’égard qu’ils vous portent.” Un néant. Un rien. Une misérable considération. De sa baguette s’écoule un sort, un accio amenant le dossier de celui qui lui fait face. “Monsieur Flamel, ambassadeur français, c’est bien cela ? Autrement dit, un serpent qui s’immisce dans les affaires du Ministère.”

“La politique française est différente. Et… depuis que vous êtes présent ici, j’imagine que vous avez eu le temps de vous familiariser avec le système anglais.” Il tourne les pages du dossier, mime la recherche d’informations. “Je suis curieux… comment sont traités les sangs de bourbe dans votre pays ?”

(c) oxymort

Des esclaves pour l'élite sorcière

Bien qu'ils sont ouvertement raillés pour être l'engeance maléfique par lequel l'apanage magique convergera dans les limbes, en obligeant la candeur carmine à embrasser la perdition, par les multiples assauts d'une consanguinité trop rapidement consommée, les sans magies n'étaient visiblement pas exemptés de talents. Surfant sur une hypocrisie évidente, le Ministère de la Magie avait opté pour une technique très moldu, en convoquant la plèbe à une entrevue massive, dont les esquisses s'inspiraient allègrement des méthodes de Scotland Yard. Muselière sagement apposée sur sa psyché, pour se prémunir de toute déconvenue d'un colloque de Legilimens, Nicolas ravala la douce ironie qu'il sentait poindre en son sein, en comprenant le plagiat proposé, se contentant de détailler, d'une œillade experte, l'accoutrement leur étant réservé. Dépourvu du moindre élément superflu, la salle était spartiate, réduite à sa plus simple expression, même le chatoiement des étincelles ployait sous les ténèbres, ne lui permettant pas dévisager son interlocuteur, mais de simplement en dénoter les traits. Ne souhaitant pas perdre de sa superbe, standing à tenir férocement apposé sur sa silhouette, la gausserie suinta de ses lippes telle une évidence, avant de concéder à son interrogateur la mainmise, en obtempérant à sa première charge.

Si Flamel ignorait tout de son inquisiteur, la repartie avec laquelle il rétorqua sembla mettre les choses au point, dans son esprit, verrouillant son intention sur les relations hautement tempétueuses entretenues par l'alliance Franco-Anglaise. Incapable de s'en empêcher, presque diverti d'une telle amorce, la commissure de ses lippes se fendit une nouvelle fois d'un haussement, forçant ses traits à se dérider dans un ébahissement parfaitement maniéré. «Oh. Bien. Au moins, il y a de l'amélioration. Il y a quelques mois de cela, on n'aurait pas consenti à m'offrir une chaise.» Vérité flagrante. Du moins, si on prenait en compte la nature nouvellement prohibée de son prédécesseur à l'ambassade. Ses pupilles avaient quêtés après les siennes dans la pénombre, désirant appuyer ses locutions, mais la revendication fut vaine, l'homme s'avérait plus intrigué par un amalgame de feuillets, regroupé un peu plus loin, sur le bureau. Un accio le fit glisser, permettant à ses agates d'aggripper les stigmates de son ascendance. Honnêtement, l'alchimiste serait presque curieux de savoir ce que le gouvernement de Sa Majesté avait pu recueillir sur lui, sur ce patronyme dont les retentissements s'immigraient outre manche, là ou la noblesse d'âme haranguait la foule.

Les mains toujours sagement apposées contre ces cuisses, il ne crut pas nécessaire de relever l'affublement négatif, opinant simplement de l'encéphale en guise d'acquiescement. De toute évidence, le brun n'avait pas l'air de porter en son cœur les hautes sphères politiques et ces entrelacs de bienséances, ou le faux sourire ne cachait que la haine et le mépris, attendant le moindre instant de faiblesse pour plonger profondément les poignards. Une aversion compréhensible, s'en lassant lui-même à de nombreuses reprises. La suite venue percuter sa carne, s'échouant à son ouïe dans une tournure inédite, s'attendant à exprimer son ressentis, plutôt que celui de sa mère-patrie dans cette sombre évolution du despotisme sous l'avènement de Grindelwald. Quoiqu'il en soit, qu'importait l'angle d'assaut, cette causerie aurait toujours le sombre reflet du déni, tant elle était imposée sous le sceau diplomatique. Il ne pouvait décrier ouvertement les intentions du magister, ni en déroger, en en ayant accepté le poids en tant que mandataire officiel. Rôle accrédité endossé, l'immortel s'adossa à la chaise, laissant claquer sa verve avec neutralité, reprenant l'ignominie de l'insulte à son compte, abolissant ainsi sa propre version.

«Aussi ardu à intégrer puisse t'être le système Français, le traitement des sangs-de-bourbes dépend de leurs insertions dans l'aristocratie. Royalistes jusqu'au bout, les lignées dirigeantes ont toujours eu plus de poids, qu'importe l'alliance engendrée. Un né-moldu ayant atteint les hautes sphères sera considéré avec un égard presque similaire aux sangs-purs, tandis que les autres seront plus aisément relégués aux taches ingrates. Néanmoins la guerre fait des ravages, la souillure du sang provoque le scindement des classes, les enjoignant à rejoindre les rixes moldu, provoquant ainsi le retours d'un côté très conservateur. À l'instar de nos relations, la France est duel, presque curieuse. J'espère que cela répond à votre curiosité?» Omission de la vérité, arrangement approximatif d'une mère-patrie enhardie sur un principe d'équité très différent, où les moldus ne sont ni blâmés, ni trainés dans la boue, pour leurs hégémonies infructueuses. Silencieux, conscient que même amalgamé à une sauce plus moins véridique, sous les lippes d'espion qu'il devait être pour le magister, la réponse ne serait que peu appréciée des puritanistes anglais. Tant pis. Les artifices du négociant gangrèneront son entrevue...

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behind the mask

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Stature d’un ennemi. Léonide ne peut empêcher sa curiosité de scalper le derme de son supplicié. Nicolas Flamel. Étrange coïncidence, curieux duo. Le sorcier aux années miraculeusement florissantes. L’âge incertain. Un millésime notoire. Lestrange n’est pas étranger des rumeurs, des travaux, de l’alchimie qui gigote entre les paumes de l’adversaire. Dans d’autres circonstances, en d’autres temps, il aurait formulé son admiration, son envie de savoir, sa quête de connaissances. Avide d’informations, arpenteur des savoirs magiques. Lestrange ne peut détacher les billes, s’oblige à l’affront des agates. Quelques secondes de trop, c’est déjà bien assez. Les pupilles semblent vivantes, un instant, animées d’une émotion nouvelle. Le voile se referme, s’étiole, il redevient affable personnage. Pantin inerte.

A la réponse bordée d’ironie, le sorcier n’en relève pas l’humour, ne parvient pas à étirer risette sur son visage façonné dans la cire.

Les hostilités sont lancées. Les cartes d’un jeu dont il en maîtrise la fin sont jetées sur table. Sang de bourbe. Gouvernement. Arène. L’Augure pose sa première épreuve, ouvre la porte d’une géhenne dont il en garde les clés. Il écoute la réponse, mime l'intérêt alors que les mots ne sont que pacotille, tissages diplomatiques, palabres pour endormir les soupçons. Rien de concret. Ses coudes se posent sur la table, ses mains se joignent. Le buste se penche en avant. “J’imagine qu’il doit être déroutant de constater que la politique du Royaume-Uni est différente.” Les mots sont appuyés, lâchés avec précaution. Il prend son temps, ne perturbe pas l’échange de mots inutiles. La précision de la verve. Jamais l’embarras de phonèmes ostentatoires. “Vous voguez entre les deux pays, ceci vous octroie un regard critique...” Mensonge d’une parole qui pourrait être critique. La moindre diffamation conduit aux geôles. Il sait, il les a vus, ces idiots pensant pouvoir défier le pouvoir, s’imaginant plus forts que le gouvernement. À pourrir derrière des barreaux. “...et c’est votre avis que je souhaite connaître. Grindelwald offre une autre destinée aux sang-de-bourbe, cela ne vous dérange pas ?”

La paperasse trouve à nouveau grâce à ses billes. Il ausculte, inspecte, cherche une information qu’il connaît déjà. Le sang est pur. “Il est spécifié que vous êtes éligible à la possession d’un esclave. Mâle ou femelle ?” Sangs-de-bourbe déshumanisés, renvoyés à l’état primitif. Animaux de compagnie. Violence des propos qu’il assume, qui sont ceux de son gouvernement.

(c) oxymort

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