(i. karkaroff.) Famille tentaculaire, au sein de laquelle Hristo se plaît tantôt à repérer, tantôt à subir, les opportunités. Cependant, alors que les siens s'expriment avec brio, l'homme a appris à aiguiser ses qualités d'observation. Capacités d'écoute alimentées par son silence, sa langue ne se délie que par besoin. Parmi les siens, Hristo brille par son intellect, et par son besoin de solitude. Apparente froideur poussée par une éducation stricte, mais juste, les Karkaroff sont brillants par nécessité. Les erreurs ne sont pas applaudies, et les avancées spirituelles doivent être considérées avec la plus grande prudence. D'une modération sans faille, Hristo est, à l'instar des siens, à la hauteur des espérances qui lui ont été apposées.
(ii. man of science, man of faith.) Esprit cartésien par excellence, Hristo Karkaroff est un sorcier étrange. La science et ses énigmes – si Hristo préfère taire ses silencieuses observations, certaines pratiques moldues lui plaisent. Quelques grands noms de cet autre monde auxquels il s'intéresse en secret, livres dissimulés au sein de sa bibliothèque, pratiques qu'il envisage de poursuivre dans son propre univers. Il a remarqué que les moldus étaient divisés en deux catégories ; ceux qui offrent leurs croyances en Dieu, et ceux qui s'adonnent à la science. Ces derniers sont particulièrement brillants, de rares créatures avec qui ses lippes se détacheraient volontiers, conversations alléchantes dont il ressortirait sûrement avec de nouvelles idées. Bien évidemment, de telles
foutaises ne sont pas les bienvenues – alors il les conserve pour lui-même, en un petit secret qui fait bondir l'esprit et le cœur. Que diraient les badauds, par Merlin, s'ils apprenaient qu'un Karkaroff apprend des écrits de René Descartes ?
(iii. alvilda.) Mariage arrangé, au sein duquel Hristo ne pensait pas
ressentir le moindre intérêt. Pourtant, Alvilda est tout ce qu'il n'est pas, tout ce qu'il n'a jamais été. Tempérament solaire derrière lequel il semble disparaître, elle est rapidement devenue un emblème – une femme qu'il est venu à apprécier, puis à aimer. Coeur fardé de sentiments qu'il est encore incapable de nommer, Hristo a préféré fuir. Ne sachant jamais ce qu'elle désirait, perdu face à ce qu'elle représentait – à ses yeux, pourtant,
tout. Dévoiler ses sentiments aurait signifié montrer une part de lui qu'il n'a jamais rêvé de céder ; vulnérabilité qu'il peinait à appréhender et à exprimer. Homme de peu de mots, Hristo se complaisait dans ce silence dont il regorgeait – l'avantage de ne rien faire, afin de ne pas commettre la moindre erreur. Il aura fallu qu'elle parte, brutalement – dans une fuite qu'il n'a pas su anticiper, pour que l'explosion se fasse enfin. Palpitant désaccordé, estomac qui s’alourdit, gorge qui se serre. Et colère, oh, colère qui prend le pas sur le silence assourdissant de cette relation qu'il refuse de perdre.
(iv. blood.) Sans surprise, le mépris des Karkaroff à l'égard des moldus est identique à celui qui farde habituellement les familles de sang-pur. Carmin jamais souillé, auquel les sorciers s'accrochent durablement – et éternellement. On prend le silence de Hristo à ce propos pour de l'acceptation ; et c'est le cas, d'une certaine manière, puisqu'il n'a jamais cherché à se détacher de cette idéologie. A vrai dire, les discours de cette teneur le fatiguent mais, attaché à sa bonne place dans la pyramide sociétale, Hristo courbe sagement l'échine et prend garde à ne pas s'éloigner du
status quo qui lui a été imposé. A quoi bon se défendre de quelques préceptes qui ne l'égratignent en rien ? A quoi bon se débattre, alors que la vie est douce ?
(v. gellert grindelwald.) Foi inébranlable placée en l'ami de toujours, carcasse animée sur laquelle Hristo pose un regard compatissant. Gellert – celui qu'il comprend, celui qu'il accepte. Car sa loyauté, peut-être futile aujourd'hui, n'a jamais faibli. Karkaroff est beaucoup de choses – et s'il agit au nom de ses meilleurs intérêts, à l'instar de la plupart de ses contemporains, ce n'est jamais au prix de la plus précieuse de ses amitiés. A bien des égards, Hristo est un étrange personnage ; emmuré derrière un silence presque religieux, la science pour bannière, émotions qui n'ébranlent en rien son apparence stoïque. Il a trouvé en Gellert Grindelwald une compréhension qui s'opère bien au-delà des mots, et certainement au-delà de cette raison qui lui est si chère. L'une des rares âmes pour lesquelles il serait prêt à faire taire la réflexion, au profit de son instinct bancal.
(vi. britain.) Son flegme est, somme toute,
britannique. Ce qu'il considérerait comme une insulte dans certaines bouches, force est cependant de constater qu'il tend à ne pas être
brusqué par les aléas de la vie. Mains et doigts croisés, Hristo se fait une place parmi ceux qui parlent ; fin observateur, il ne souffle mot et applaudit chacune de ses décisions, prises avec une multitude de facteurs en tête. Mais les codes semblent s'inverser en Grande-Bretagne, codes et culture qui le laissent souvent pantois. S'il se complaît également dans le calme, le silence, il n'apprécie toutefois guère les faussetés verbales, ce dont les
brrritish people semblent être friands. Pensif, son débit de parole est lent, détachant chaque syllabe l'une de l'autre. Lorsqu'il s'exprime en anglais, son accent prend parfois le pas sur la formation de ses phrases, cette seconde langue qu'il emploie sans vraiment trop s'en soucier – les erreurs sont fréquentes, mais il n'a cure de ce
sous-langage dont il use à demi-mot.
(vii. wilder mind.) Hristo envie ceux qui sont libres. Envie ceux qui parlent sans avoir à subir la moindre répercussion, ceux qui s'ouvrent, ceux qui aiment, ceux qui détestent ; ceux qui empoignent leurs émotions avec ardeur, et qui s'y abandonnent. Ceux qui parviennent à démontrer de quoi leurs sentiments sont faits, car ces gens-là sont
aimables, spontanés et authentiques. Alvilda appartient à ces âmes-là, qui ne sont ni perdues, ni égarées, seulement véritables.
Ces gens-là. Qui l'impressionnent, autant que l'effraient. Individus solaires qui réchauffent la peau, et qui font palpiter les chairs, mais qui forment également un océan émotionnel nargué par l'instabilité. Envies et besoins incessants dans lesquels Hristo se perd, lui qui ne sait faire preuve que de retenue.