dansent les ombres du monde (andromaque)

octobre 1885 Arès Diggory épouse la belle Nephtys Mostafa qu'il fréquente depuis quelque années maintenant. Tous deux se sont rencontrés lors de l'un des nombreux voyages  du sorcier passionné, et le coup de foudre est immédiat. mars 1888. Naissance d'Andromaque et Hector Diggory à Galway, en Irlande. Nephtys laissera malheureusement la vie en mettant au monde ses jumeaux. Arès en sera dévasté, et au fond il ne se remettra jamais réellement de la mort de l'amour de sa vie. juin 1894. C'est le même jour que les pouvoirs des jumeaux se manifestent. Alors qu'ils s'amusent à escalader les arbres de la demeure, faisant la course pour voir qui arrivera le plus haut. Andromaque chute, et pendant quelques minutes, Hector la retient sans la toucher. Mais il n'a que six ans, et rapidement, il lâche prise. Pourtant, c'est tout en douceur qu'Andromaque retombe sur le sol, par elle même, cette fois. septembre 1899 Andromaque et Hector ont onze ans, l'âge tant attendu par tous les jeunes sorciers. Ils font leur rentrée à Poudlard, ou tous deux sont répartis à Serdaigle, sans la moindre once d'hésitation de la part du choixpeau. mois 1901. Hector rejoint l'équipe de quidditch de Serdaigle, et comme bien souvent Andromaque fait de même. Ils sont tous deux batteurs et forment déjà un duo d’exception. juillet 1905 Andromaque obtient ses BUSES hauts la main, elle s'illustre tout particulièrement en Défense contre les Forces du Mal et en sortilèges. juillet 1907. Après leurs sept ans d'études, les jumeaux finissent leur scolarité et obtienne leurs ASPICs. Leur scolarité fut plus que brillante et tous deux se décident à embrasser une carrière d'auror. Ensemble, comme toujours. février 1912. Gellert Grindelwald fonde la Confédération sorcière, Andromaque regarde ça d'un mauvais œil, mais elle ne pense pas que cela ira plus loin. Elle voit plus ce sorcier comme un illuminé un peu fou entouré d'une bande de fidèles. Elle se concentre sur sa carrière florissante. Elle et Hector commencent à se tailler une réputation parmi leurs pairs, et pour l'instant il n'y a que ça qui compte. février 1914. Le ministère tombe, et Grindelwald et ses illuminés prennent le pouvoir. Hector sent tout de suite le danger, Andromaque elle reste dans l'observation. mars 1914. En parallèle de l'avènement du nouveau gouvernement, l'ordre du phénix voit le jour. Hector les rejoindra des leurs débuts. avril 1914. Hector est envoyé en mission, seul. Habitués à faire toutes leurs opérations en duo, ils sont surpris mais s'exécutent. Malheureusement, il n'en reviendra pas. Officiellement, il est mort. Pour Andromaque, c'est le choc. Son univers tout entier s'écroule alors qu'une part de son être lui est arrachée. Pourtant, elle sent au fond d'elle même que quelque chose cloche. Elle sent, au fond de son âme et de son coeur, il est en vie. Quelque part. avril / mai 1914. Poussée par un sentiment de doute, elle rejoint l'ordre à son tour. Sa position au ministère en fait presque naturellement une espionne. En parallèle, elle enquête. Durant des semaines, elle pose des questions. Et la vérité lui éclate au visage : Un complot. Hector est vivant, enfermé dans une cellule d'Azkaban. Enfermé sans procès, et dissimulé aux yeux de tous entre les murs de la sombre Azkaban. Et derrière cette mascarade, un nom. Potter. Une nouvelle désillusion pour la Diggory. Lui, celui qui les a formés, qui leur a fait confiance. Lui, son patron qu'elle admirait. Andromaque sent alors naître en elle ce désir viscéral de vengeance. juin 1914. Doucement, elle prépare sa vengeance, Andromaque. Elle travaille énormément durant ces semaines, sur elle même. Elle doit apprendre à contrôler ses émotions, ses sentiments. Elle commence à apprendre l'occlumencie et surtout rester à sa place. Elle doit se créer un masque, et surtout apprendre à le maintenir coute que coute. juillet 1914 (période actuelle). Elle continue sa mascarade, aux yeux de tous, elle est une auror modèle, bien décidée à laver son sang souillé. Au fond, peu ont discerné que ses motivations vont bien plus loin que le désir de renverser la confédération, bien plus loin que les idéaux. Elle est brisée, Andromaque. Et seul le sang pourra étouffer sa soif de vengeance.

anecdotes,
C'est une femme qui se veut libre, Andromaque. Et si les carcans de son époque sont encore clivants pour elle comme pour les autres femmes, elle fait partie de celles qui assument leurs prises de liberté. ☾☾ Issue d'une famille d’érudits, elle a toujours aimé lire et s'instruire. Dans sa maison d'enfance, à Galway, il y avait une immense bibliothèque chargée d'ouvrages tous plus variés les uns que les autres : Extraits de philosophie, Essais sur la sociologique sorcière, romans à ne plus en finir. Si elle n'a jamais ou tous les dévorer, nul doute qu'elle en a lu une bonne partie. ☾☾ L’histoire est une de ses passions, et si durant sa scolarité elle était plus que douée dans les arts plus offensifs, il n'empêche qu'elle excellait dans l'histoire de la magie. ☾☾ C'est une duelliste incroyablement douée, ce qui lui sert énormément dans son travail. ☾☾ Lorsqu'ils travaillaient ensemble avec Hector, chacun avait sa spécialité. Elle était la baguette, lui le bouclier. Lui a toujours excellé dans les arts de la métamorphose et des sortilèges plus défensifs. Complémentaires, et ainsi redoutablement efficaces. ☾☾ Comme bien d'autres membres de l'ordre infiltrés au ministère, elle apprends l'art de l'occlumencie. Pour l'instant, elle n'est qu'en phase d'apprentissage. ☾☾ Andromaque a toujours été passionnée par les grandes figures féminines (et féministes !) de l'histoire, qu'elles soient moldues ou sorcières. Ses grandes idoles sont la reine Cléopâtre, George Sand ou bien la sorcière Circée. De façon générale, elle admire les femmes fortes aux idées assumées. Après tout, l'une de ces ancêtres n'était-elle pas une guerrière des temps anciens ? ☾☾ Née en Irlande, elle parle parfaitement le gaélique en plus de l'anglais. En revanche, elle n'a jamais appris la langue du pays d'origine de sa mère, l’Égypte. ☾☾ Avec Hector, ils s'étaient jurés de rendre visite à leur famille maternelle dans les terres de l'Égypte mystérieuse. Un jour, Andromaque ira certainement, en hommage à ce rêve partagé. Mais pour le moment cela ne fait clairement pas partie de ses priorités. ☾☾ Si à son âge, beaucoup de filles sont déjà mariées et mères, cela n'a jamais vraiment intéressé Andromaque. Elle a toujours privilégié sa carrière. ☾☾ Depuis toute petite, elle maitrise l'art du mensonge. Elle en usait souvent, notamment lorsqu'elle et Hector se faisaient reprendre pour une bêtise par leur père. Elle arrivait bien souvent à les sortir de situations et de retourner complétement le patriarche. Quelques mots bien sentis, un aplomb à toute épreuve et le tout était joué.

histoire,


« Hector ! Andromaque ! Lequel de vous a fait tomber tous ces livres ? Vous savez que je ne veux pas que vous y accédiez quand je ne suis pas là ! » Ils se regardent, les enfants. Sans un mot. Le Patriarche est là, devant eux. Impressionnant, du haut de sa stature. Les poings sur les hanches et le regard de glace. Arès Diggory, le chef de famille, tout de grandeur et de douceur entremêlées, aimant et exigeant. Et là, c'est plus le père sévère qui se trouve face à eux, montrant de son regard de glace les livres étalés sur le sol de bois vernis de l'immense bibliothèque. Des ouvrages étalés là, leurs pages béantes et cornées, victimes des jeux innocents des garnements. « Alors ? » Le père insiste, bardant ses yeux pâles droits vers ses deux chérubins. Andromaque et Hector se tiennent là, silencieux. Ils ont huit ans et des poussières, et déjà la ressemblance est frappante. Elle va bien au delà de la simple ressemblance physique. C'est plus subtil, presque imperceptible. Comme s'ils étaient liés par bien plus qu'un simple lien génétique, mais par une force invisible. Une façon de penser liée. Et alors qu'ils échangent un regard bref, l'un sait exactement ce que pense l'autre. Hector tourne alors le regard vers son père, ouvrant de grands yeux surpris en regardant le fouillis. Quand à Andromaque, elle pousse un soupir avant de s'avancer, plongeant ses yeux droits dans ceux du patriarche. « Oui, tu as raison. Nous sommes entrés dans la bibliothèque, mais uniquement pour empêcher Fergal de tout saccager. » dis-elle, en désignant sans vergogne le chien Irish wolfhound d'Arès. « On jouait avec lui à la balle, et je l'ai lancée par erreur dans la bibliothèque, et bien sûr Fergal s'est précipité pour la rattrapé et il a renversé les étagères. On a pu l’attraper mais trop tard, tu sais comme il peut être rapide quand il court derrière sa balle ... » Le mensonge s'écoule tout naturellement des lèvres de la gamine, celle-ci s'exprimant avec un aplomb à tout épreuve. Le plan est rodé, parfaitement huilé. Il fonctionne a tous les coups. Tous deux savent exactement à quel moment faire les yeux doux, à quel moment afficher l'air désolé, coupable ou surpris. « Donc tu me dis que c'est le chien qui a causé tout ce bazar ? » « Oui. » Arès fronce les sourcils, son regard passe du visage d'Hector à celui d'Andromaque. Des yeux emplis d'innocence teintée de surprise. Puis il pousse un soupir résigné. « Bon, très bien. Mais ne jouez pas avec le chien ici, il y a des livres très précieux. Allez, filez donc dehors, il fait encore beau. » « D'accord daidí ! » s'exclament les jumeaux, en chœur. Il ne peut en être autrement.


« Tu as v.. ? » « Oui, j'ai vu. » Ils sont là, enfin. Onze ans, l'âge phare, tant attendu par les deux enfants aux yeux si grands. Cet âge presque aussi important que les dix-huit ans pour les moldus, celui ou enfin les jeunes sorciers britanniques s'apprêtent à découvrir Poudlard et ses secrets. Ce jour qu'ils attendent puis leur plus tendre enfance, bercés au rythme des histoires narrées par le vieux patriarche. Andromaque comme Hector se rappellent encore de ces nuits passées à ses côtés, l'écoutant leur raconter ses souvenirs - parfois enjolivés. Ils en ont rêvé, des matches de quidditch endiablés, des tableaux enchantés, des escaliers animés et des couloirs dérobés. Et enfin, ils sont là. Et ils observent émerveillés. La bouche bée, les yeux écarquillés alors qu'ils pénètrent dans le hall. Tout n'est que grandeur et magie. Du plafond constellé d'étoiles aux milles bougies qui flottent dans l'air, tout ici déborde de merveilles enchantées. Exactement comme les histoires qui les ont bercés. « Appleby, Richard » Un premier nom est appelé et l'élève terrifié s'avance jusqu'au chapeau rapiécé, posé sur un tabouret au devant de l'estrade. Le professeur qui fait l'appel se saisit alors du choixpeau, le posant doucement sur la tête du garçon terrifié.  « Poufsouffle ! » Et l'élève s'avance, acclamé par la table des jaunes et noir. Gryffondor. Serpentard. Gryffondor. Serdaigle. Poufsouffle. Poufsouffle à nouveau. Les noms défilent, et le choixpeau hurle à pleins poumons le nom de la maison qui sera le foyer des élèves effrayés. Et elle attend, Andromaque. Le coeur battant à tout rompre contre sa poitrine. Soudain, une question. Et si ? Et si le choixpeau décidait de les séparer, Hector et elle ? Et si elle se retrouvait tout seule, sans son Hector ? Les noms résonnent bien plus loin que dans la pièce. Ils résonnent en elle. Quatre noms. Une seule possibilité. Et une seule peur, celle de voir son frère partir dans une autre direction, arborer un autre uniforme. Soudain, alors que Ethan Dawson s'en va vers la table des Gryffondor, elle sent la main de son frère prendre la sienne. « Ne t'en fais pas, Andy. On sera ensemble. Comment peut-il en être autrement ? » Et aussitôt, elle sent le rythme de son cœur se calmer et ses tremblements cesser. Il a raison. C'est une évidence. L'un ne peut aller sans l'autre. Il ne peut en être autrement. « Diggory, Andromaque. » Elle s'avance. Le cœur battant, mais le pas impatient. Et alors qu'elle s'assoit tranquillement, elle sent que l'on pose la choixpeau sur son crâne. « Tiens, une Diggory. Cela faisait longtemps. Je ressens l'ambition, mais aussi le goût du savoir si propre à tes ancêtres. Un tempérament réfléchi, observateur. Pour toi ce sera SERDAIGLE. » Et alors qu'elle bondit du tabouret, se précipitant d'un pas assuré vers la table des bleu et bronze, elle échange un regard bref avec Hector. Un sourire partagé, et un bref signé de tête. Ils le savent tous deux, il vont se retrouver dans quelques minutes. Ensemble, ils vont arborer les couleurs de Rowena. Ensemble, ils vont progresser. Ensemble, c'est tout. Elle n'a plus peur, Andromaque. Ils seront ensemble. Il ne peut en être autrement.


Enfin, le moment. Les années sont passées, et ça y est. Ils y sont arrivés. Andromaque regarde avec des yeux ébahis les hauts murs du grand hall du ministère de la magie. Elle en a rêvé de ces instants. Ils en ont rêvé. Durant leurs sept années passées à Poudlard, chaque jour, chaque cours, chaque instant les amené vers ce rêve qui les a animés. Elle en rêve depuis toujours, Andromaque. Depuis son tout premier jour, alors qu'elle découvrait avec ses grands yeux avides la silhouette grandiose du château, et ses tours qui se détachaient sur le ciel étoilé. Déjà, elle le savait. Un jour, elle sera auror. Un jour, elle arborera cet uniforme, et elle sera là, la baguette au service de la justice. Prête à rendre ce monde un peu meilleur, quelque part. Et bien-sur, Hector l'avait suivie. Comme une évidence. Après tout, il ne pouvait pas en être autrement. Et après une formation de trois ans, les voilà aux prémices de leur rêve. « Andy attends moi ! » Andromaque soupire, se tournant vers son frère qui courre derrière elle. « On va être en retard, dépêche toi, Hector. » « T'en fais pas pour ça, nous sommes à l'heure, et nous avons assuré sur la dernière mission, Potter ne nous diras rien. » « Tu parles. » Andromaque ne peut s'empêcher de sourire, légèrement amusée. Il n'y a que Hector pour réussir à la faire sourire, qu'importe l'instant. En un mot, il est capable de la détendre. Qu'importe la gravité de l'instant. Durant les missions, c'est ainsi qu'ils sont. Complémentaire. Elle est la pointe de la flèche, tranchante et précise. Duelliste grandiose, à la fois vive et implacable. Lui, il est l'empennage, et la structure. Force tranquille, celui qui conçoit les stratégies, qui sécurise le périmètre. Cela fait un an qu'ils ont achevé leur formation. Un an qu'ils sont aurors, construisant peu à peu leur réputation. Et même s'ils s'amusent souvent à se titiller, se comparer, s'affronter. Lui assure que c'est grâce à lui qu'ils avaient réussi la mission, elle assure que c'est elle. Et inversement. Et pourtant, derrière leurs simagrées, ils le savent. C'est ensemble qu'ils sont les meilleurs. Mais ça ne fait pas de mal de se faire mousser un peu, non ? « Puis c'est moi qui ai assuré la mission, je te signale. Même le chef m'a félicitée. » « Tu étonnes qu'il t'a félicité, tu lui a presque fait tomber le toit dessus. Potter n'est pas si satisfait si le mage noir arrive à Azkaban sans égratinure. » « Tu exagères, il n'est pas si terrible. » Andromaque lève les yeux au ciel. Elle a conscience qu'Henry Potter est loin d'être un ange, mais il n’empêche qu'il est efficace. Il dirige le département d'une main de fer, et surtout il leur a fait confiance. A eux, les jumeaux. Sans lui, ils n'en seraient surement pas là, et ça, elle en est reconnaissante. Sans lui, ils ne seraient pas ce qu'ils sont aujourd'hui. Les jumeaux Diggory qu'on les appelle. Un duo d'auror, au prélude d'une gloire florissante. Une légende qui se construit, pas à pas. Hector et Andromaque. Ensemble. Il ne peut en être autrement.


Hector est mort. La nouvelle vient de tomber. Tel un couperet, net. tranchant. Autour d'elle, le bureau des aurors tombe de stupeur. Hector est mort.  Les mots résonnent dans son esprit, s'entrechoquant en un écho incessant. Ils sont là, remplaçant le moindre bruit. Elle n'entend pas les cris de surprise autour d'elle. Elle n'entend pas les sanglots. Elle n'entend rien. Rien d'autre que les battements de son propre cœur, et les mots qui se répètent inlassablement. Hector est mort. Les poings d'Andromaque se serrent, si fort. Tellement fort qu'elle sent ses ongles s'enfoncer dans sa paume livide. Et elle reste là, debout. Immobile, presque hébétée, les yeux dans le vague. Incapable de crier. Incapable de pleurer. Elle sent des mains se poser sur ses épaules, tenter de la rassurer, de l'enlacer mais elle ne bouge pas. Hector est mort. Trois mots. Trois lames. Plongées droit dans son cœur, et pourtant, les larmes ne coulent pas. Les sanglots ne viennent pas. Comme s'ils étaient bloqués, incapables de s'exprimer. Hector est mort. Dés que Potter avait annoncé la mission, qui a ordonné clairement à Hector d'y aller seul, elle l'a mal senti, Andromaque.  Bien-sûr, elle ne doutait pas de ses capacités. Même seul, Hector restait un sorcier de talent. Tout comme elle. Mais si seuls ils étaient puissants, ensemble ils étaient plus que redoutables. Hector est mort. Elle ne réagit toujours pas, Andromaque. Silencieuse, comme hagarde. Comme si elle ne se rendait pas compte que son frère était mort. Elle ne ressent rien. Sauf un sentiment étrange, une sensation fugace. Imperceptible. Un doute qui traverse son esprit, doucement. Hector est mort. Alors pourquoi ne ressent-elle rien ? Pourquoi ne ressent-elle pas autre chose que ce sentiment étrange, cette pensée qui se fraye peu à peu un chemin dans son esprit ? Non. Ce n'est pas possible, cela ne peut être vrai. Et pourtant ? Hector est mort. Les mots lui semblent soudainement vide de sens, tandis que la sensation se fraye un chemin dans son esprit. Une sensation étrange, comme un fourmillement dans le ventre et une pensée qui taraude l'esprit sans que l'on puisse s'en débarasser. Hector est mort. Ce n'est pas grand chose, une simple intuition, tel une braise rougeoyante sous la cendre. Mais elle est là. Elle le sent, au plus profond d'elle même. De son âme. De sa tête. De son cœur. Une intuition, qui tout à coup devient certitude. Une certitude plus forte que le reste. Il est vivant. Elle ne le montre pas, Andromaque. Elle se contente de tourner les talons, fuyant les regards appuyés et les gestes de réconfort. Elle se sent atterrée, brisée. Mais elle est sûre d'une chose. Il est vivant. Il ne peut en être autrement.


« Stupéfix ! » Le sort s'échappe de la baguette, venant s'écraser contre un mannequin d'entrainement de fortune. La nuit est tombée depuis longtemps sur le manoir Irlandais ou elle a grandi, mais Andromaque est là, seule. Cela fait deux mois. Deux mois depuis qu'il avait été envoyé en mission sans jamais en revenir, et que la nouvelle de la mort d'Hector s'était propagée. Deux mois qu'aux yeux du monde sorcier, Hector Diggory l'auror prometteur aux prémices de sa gloire s'était éteint. Un accident, stupide. Un simple accident qui avait ôté la vie à l'un espoirs du ministère. Deux mois durant lesquels Andromaque s'est murée dans un silence exacerbé, rongée par une sensation étrange. Elle avait tenter de se convaincre qu'elle délirait, d'oublier. Elle avait rejoint l'ordre, bien décider à honorer le combat de son frère et à se jeter corps et âme dans sa cause. Elle avait tenter d'oublier, d'étouffer sa douleur dans le salut d'un combat pour la justice, la vraie. Mais rien n'y a fait. La certitude était toujours là.  Une certitude tenace. Elle l'a senti, tout de suite. Dans son cœur, dans ses tripes et dans la moindre cellule de son corps ça a été comme une évidence. Il est vivant. Là, quelque part. guidée par cette intuition, elle avait enquêté, Andromaque. Armée de patience, de détermination et de quelques gouttes de Polynectar, elle avait tout retourné. La moindre preuve, le moindre détail. Guidée par ses certitudes, jusqu'à découvrir la vérité insoupçonnée. Un complot, une mascarade savamment orchestrée. Il est vivant oui, mais enfermé. Caché aux yeux de tous les dans entrailles d'Azkaban. Et pour quoi ? Pour son amour bien trop affirmé des nés-moldus, et son désir bien trop flagrant d'aider les opprimés. Il était trop dérangeant. Et pour ça, ils l'avaient fait disparaitre. Et voilà qu'elle se retrouve tout seule, Andromaque. « Stupéfix ! » À nouveau, le sort vient frapper le mannequin de bois. Cette pièce, ils l'avaient aménagé ensemble, Hector et elle. Ils avaient dix-sept ans, le droit d'user de magie en dehors des murs de Poudlard à peine acquise. Dix-sept ans, et le désir brulant de devenir aurors. C'est pour continuer à s'entrainer qu'ils avaient transformé cette ancienne remise. Et elle pouvait sentir sa présence partout. Dans les mannequins de bois qu'il avait façonné du bout de sa baguette. Dans les murs qui résonnent encore de leurs rires alors qu'ils s'affrontaient et se jaugeaient. Il n'est plus là, mais il n'est pas totalement disparu. Il est présent partout, dans la moindre de ses pensées. « STUPÉFIX ! » Un nouveau sortilège, qu'elle hurle littéralement. Il est tard, mais qu'importe. Elle dort mal depuis des mois. Et lorsqu'elle parvient enfin à gagner le sommeil, ses rêves sont hantés d'images entrelacées. Elle le voit, lui. Hector. Seul et désespéré, croupissant dans les ténèbres d'une cellule sans la moindre once d'espoir. Et il y a ce visage. Ténébreux et inquiétant. Tout de suffisance et d'arrogance. Henry Potter. Lui, son supérieur. Lui qu'elle admiré. Lui qu'elle a défendu. Lui qu'elle a fantasmé. Lui qui a trahi. Un visage qui hante ses nuits depuis qu'elle a découvert l'infâme vérité. La disparition de son frère, c'est lui qui l'a orchestrée. La vérité lui avait sauté à la gorge, quelques semaines plus tôt. Violente. Incompréhensible. Mais pourtant absolue. « STUPÉFIX ! » Les bras tremblent, la voix déraille. Mais cela ne l'importe guère. Rien d'autre que ce désir qu'elle sent grandir en elle. Une envie violente, ardente. Celle qui lui broie les entrailles, guidant sa baguette et ses pensées. Un désir, si fort. Viscéral, presque animal. Bien-sur, elle a de nouveaux objectifs. Un nouveau combat dans lequel elle croit dur comme fer. Et pourtant, malgré ça. Une seule pensée subsiste. Hector. Je te vengerai, Hector. Qu'importe les enjeux. Qu'importe les conséquences. Qu'importe si je dois me parjurer, oublier mes valeurs. Qu'importe si je dois m'oublier. Je te sauverais, Hector. Je te vengerais. Je le jure sur ma vie, Henry Potter paiera. Il souffrira autant que je souffre. Parce que sans toi je ne suis rien. Parce qu'il m'a arraché mon âme et mon cœur, il comprendra ce que ça fait. Et je te retrouverais, Hector. Je le jure sur tout ce que je possède. Sur tout ce qu'il me reste. Je te vengerai. Il ne peut en être autrement.