habibi -- harfang

and as the full star tries his best to make the white pearl shine
glances of a new day have arrived
and though he's not alone
he fears to never love another
and leave his heart forever with her smile
--- @harfang longbottom

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La sentence est tombée et ils doivent vivre avec. Cruelle et inattendue. Inévitable, aussi. Des souvenirs qui doivent leur être arrachés, extorqués à coups de baguette, afin de préserver leur mouvement résistant. L’Ordre du Phénix vaut-il vraiment tous ces tourments ? Comment avaient-ils pu se laisser déborder de la sorte par les événements ? Elle ne sait pas, Genesis. Elle ne sait plus. Ce qui est bien ou mal. Juste ou injuste. Pas alors que Harfang compte parmi les victimes de ce tour de force impitoyable. Aurait-elle pu le sauver ? Un soupir désolé s’échappe de ses lèvres, tandis que les épaisses portes de la banque se referment lourdement derrière eux. Ils laissent dans leur sillage des sorciers à la mémoire détériorée. Asteri. Lyrae. Albus. Est-elle seulement capable d’exaucer son souhait ? Toute réminiscence de leurs frères et soeurs d’armes, y compris elle. De nouveaux jours sans passion, ni attachement. Leur relation balayée d’un revers de la manche. Comme si rien ne comptait. L’émotion lui serre brusquement la gorge. La sorcière ne sera jamais loin, elle le sait. Sa collègue, sa voisine de palier. Mais, qui sera cet homme avec lequel elle ne partagera plus qu’un étroit couloir ? Il passe sa main entre sa chevelure ébène et, sans la presser, finit par l’inviter à se mouvoir.

Retour à pieds jusqu’à l’appartement du sorcier. Un risque qu’ils prennent étant donné les circonstances actuelles, mais peu leur importe. La cadence est lente et ses talons traînent légèrement contre les pavés. Tout, pour ralentir l’échéance tant redoutée. Celle qu’elle n’arrive pas encore à accepter. Une dernière carte à jouer, enfouie dans le fond de sa poche, bien qu’elle n’est pas sans ignorer qu’il a déjà pris sa décision. Presque titubante, sa main dans la sienne, entre le cauchemar et la réalité. Elle ne prononce pas un mot, tandis qu’il s’efforce de parler de tout et de rien. De la quiétude des ruelles sinueuses, de la nouvelle devanture de la célèbre Fleury et Bott et des températures agréables en ce début de mois. Harfang, d’ordinaire peu bavard, s’applique à détendre l’atmosphère du mieux qu’il le peut. C’est sans doute ce qui rend la situation plus difficile encore. Comme s’il cherchait à combler un vide qui n’a pas encore été creusé. Pas tout à fait.

La porte qui mène jusqu’à son appartement se dessine peu à peu et Genesis ne peut s’empêcher de tirer délicatement sur son avant-bras. Le corps de l’homme qui pivote dans sa direction. Ses boucles en bataille, ses prunelles ambrées et sa mâchoire carrée. Son palpitant s’affole, se délecte de cette vision, tandis que son esprit se demande s’il s’agit ou non de la dernière. Quelques secondes, quelques minutes de plus. Elle gravit péniblement les quelques marches qui les séparent et enfouit son visage contre son épaule, sa nuque. Embruns de son parfum qu’elle constate et apprécie. Le changera-t-il une fois qu’ils en auront fini ? Elle refuse d’y penser. Le temps file trop vite à ses côtés, glisse entre ses doigts hâlés sans pouvoir le retenir. Son bras qu’il passe autour de sa taille pour la mener jusqu’à la cage de l’ascenseur. Courage dont il fait preuve, alors que le sien semble l’avoir déserté. La grille métallique se referme derrière eux et leurs silhouettes s’effleurent dans l’espace exigu avec un vague à l’âme qu’elle ne leur connaissait pas. Lentement, elle part à la recherche de ses lèvres. Celles dont elle ne peut plus se rassasier. Pression emplie de douceur, si loin des baisers passionnés qu’elle lui réserve habituellement. Sentiment d’inconfort au creux de l’estomac lorsque les portes s’ouvrent sur l’immense séjour. Il s’avance dans la pièce et Genesis ne peut s’empêcher de le suivre. Son corps comme aimanté au sien. Elle pose ses doigts fins sur sa joue, passe sa main dans ses cheveux en bataille. Lèvres tremblotantes, mais les regards qui ne se fuient pas. Malgré l’émotion qui les submerge.

« - Peut-être existe-t-il une autre solution, articule-t-elle d’une voix brisée, désespérée. Nous n’avons pas eu le temps d’explorer toutes les alternatives qui s’offrent à nous. Elle marque une pause, puis reprend. Peut-être pourrions-nous aller à Mascate quelques temps. Loin des conflits et des violences. Une issue peu probante étant donné la position qu’il occupe présentement. Elle se mordille la lèvre inférieure, poursuit ses conjectures de plus belle. Peut-être pourrions-nous trouver de l’aide au Département de Mystères. Trop périlleux. Leurs ennemis sont trop nombreux et ils ne peuvent pas se permettre d’accorder leur confiance au premier venu. Elle secoue légèrement la tête. Peut-être pourrions-nous discuter avec Nile. Peut-être… Les hypothèses qui s’enchaînent les unes après les autres et l’index de l’homme se place délicatement sur sa bouche. À quoi bon ? »

La sentence est tombée et ils doivent vivre avec.

Respiration haletante de celle qui n’a pas encore baissé les bras. Sa poitrine qui se soulève par à coups contre le torse de Harfang. La sorcière est bien incapable d’imaginer ce à quoi pourrait ressembler sa vie sans lui. Pas après tout ce qu’ils ont vécu, traversé ensemble. Ces derniers mois qui défilent à la vitesse de l’éclair entre les parois de sa raison. Rapprochement et altercations. Rires et inclination. Baisers et confessions. Sa moitié enfin trouvée, retrouvée. Que deviendra-t-elle sans lui à ses côtés ? La peur qui parcourt chacun de ses membres, remonte le long de son échine. Frissonnante. Sa main qui s’aventure dans l’un des plis de sa robe, mais avant qu’elle n’ait pu en ressortir l’antidote, il arrête son geste. Une pression légère sur son poignet et la fiole retombe dans sa poche. Il la connaît bien. Trop bien. Devinant ce qu’elle s’apprêtait à lui offrir, à lui suggérer. Échappatoire intéressé, mais l’amour peut aisément altérer un jugement. Même celui d’une avocate. Le menton qu’elle relève doucement vers lui et une prière qu’elle lui adresse, éplorée.

« - Ne me laisse pas, je t’en supplie… »

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and leave his heart forever with her smile
--- @genesis shafiq

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Marchent et déambulent, dans les rues d'un Londres éclairé par les derniers rayons d'un soleil d'été, qui déjà part tout doucement vers sa fin. Fugace, intense, mémorable. À l'image de leur histoire. Genesis et Harfang, les doigts réunis et les langues qui ont du mal à se délier. Ils arpentent la ville qui continue à vivre, mais ne sait-elle pas le drame qui est en train de se jouer ? N'a-t-elle aucune compassion pour les âmes en peine qui frôlent son pavé ? L'astre, haut dans le ciel, tente de les réchauffer, mais rien n'y fait. C'est un froid intérieur qui s'est emparé de ces deux êtres, dévorés par l'angoisse. L'angoisse d'une guerre qui s'annonce, l'angoisse des pouvoirs disparus, l'angoisse des souvenirs à ôter, l'angoisse de la séparation. Des peurs, qu'ils pourraient affronter aisément, tant qu'ils sont à deux. Ce qui ne sera bientôt plus le cas, à leur grand dam. Le regard noisette du Longbottom s'attarde sur les cheveux ébène, soulevés par une légère bise qui vient caresser les joues, habituellement rebondies de l'omanaise, qui sont maintenant sans expression. Son regard soucieux l'évite, son pas se fait lourd, comme si elle souhaitait retenir le temps en se mouvant avec moins de rapidité. Sa peau, elle, est toujours douce, et il vient déposer ses lippes sur le dos de sa main, geste devenu un réflexe. Celui qui signifie tout ira bien, comme il le lui a toujours dit. Celui qui perdra bientôt toute signification à ses yeux. Décision ardue que celle de choisir en pleine conscience de se faire oublietter. Résolution à laquelle il doit se tenir, cependant, car flancher serait si facile. Parce que Harfang ne veut pas être séparé de Genesis. Il ne veut pas l'oublier.

Pourtant, d'un pas rapide ou lent, la forme caractéristique de son appartement se dessine finalement devant leurs pieds. Les regards se croisent, lourds, chargés de sous-entendus. Ils ne reculent devant rien, cependant, ces deux-là ; et sûrement pas devant un obstacle de plus. De leurs mains qui se frôlent, de leurs lèvres qui se cherchent, l'autre comme appui pour continuer à avancer. Le séjour qu'ils rejoignent bien vite - trop vite - et Genesis qui se permet de laisser tomber ce masque qu'elle a porté jusque chez lui. Toutes ses interrogations, ses réfutations, ses peurs qu'elle extériorise, maintenant qu'il est le seul à pouvoir les entendre et les apaiser.

« - Peut-être existe-t-il une autre solution. Un soupir que l'homme retient, sachant parfaitement où cette conversation va les mener. La veste sur ses épaules qu'il ôte, le nœud de sa cravate qu'il délace en glissant deux doigts à l'intérieur. Nous n’avons pas eu le temps d’explorer toutes les alternatives qui s’offrent à nous. Peut-être pourrions-nous aller à Mascate quelques temps. Impossible. Harfang ne pouvait pas quitter Londres et encore moins son emploi au Ministère en plein cœur de la crise. Cela aurait attiré trop de soupçons. Peut-être pourrions-nous trouver de l’aide au Département des Mystères. Lui-même y avait travaillé des années durant. Si quelqu'un, ou quelque chose, avait pu les aider là-bas, Harfang l'aurait su. Peut-être pourrions-nous discuter avec Nile. Peut-être…
- Genesis. »

Son prénom comme simple interpellation. Entre le murmure et l'admonition. Arrêt dans sa tirade qui ne changera rien. Ils ont déjà passé toutes les solutions en revue. Ses doigts viennent dégager le visage olive de ses cheveux, les lissant vers l'arrière, un regard qui la couve puis ses lèvres qui se pressent aux siennes, empêchant ainsi une nouvelle proposition. Genesis pouvait partir indéfiniment dans ses plans, jusqu'à parvenir à ses fins. Elle ne le pouvait pas, cette fois. Rien ne compte l'arrêter, toutefois, elle porte donc une main à l'intérieur de sa robe, mais Harfang contre son geste en attrapant délicatement son poignet. Leurs regards ne se sont pas décrochés, mais il savait ce qu'elle comptait faire. Il secoue la tête lentement, en la relâchant.

« - Non. Nous en avons déjà discuté. Je ne peux pas prendre ça. L'antidote. Notamment, car il avait déjà été recensé comme l'un des sorciers ayant perdu ses pouvoirs. Les récupérer du jour au lendemain aurait attiré l'attention. De plus, il ne se trouvait pas plus méritant qu'un autre. Cette fiole pouvait encore servir à Genesis. Il n'y a pas d'autres solutions.
- Ne me laisse pas, je t’en supplie… Sa dernière carte, son dernier acte. Son corps tremblant contre le sien, ses prunelles implorantes, son ultime supplique. Celle qui pourrait le faire flancher. La femme qu'il rapproche doucement, les mains autour de sa taille, le visage dans une expression résignée. Elle ne lui rendait pas la tâche plus aisée...
- C'est la dernière chose que je souhaite, Gen. Je ne redoute rien de plus. Harfang le lui avait déjà dit, notamment lorsqu'il l'avait demandé en mariage. Un heureux hasard, peut-être, qu'elle ait refusé à temps... Cela ne sera l'affaire qu'un moment. Quelques semaines, tout au plus. Le temps de trouver un remède ou de récupérer mes pouvoirs. Au moins son occlumancie. Je ne peux pas risquer de vous trahir. De te trahir. Des paroles, destinées à la rassurer tout autant que lui. Ce qu'il se passait en boucle en esprit, pour se convaincre de son choix. Dis-moi que tu comprends ma décision, ma chérie. Que tu l'acceptes. Je ne pourrai pas aller au bout des choses, si je ne suis pas certain d'avoir ton soutien. Après tout, c'était elle qu'il avait choisi pour cette mission ; celle de garder ses souvenirs et de se renseigner ensuite sur ses recherches pour un antidote. Si elle avait des doutes, il fallait qu'elle les expose maintenant. Le silence s'instaure un instant, avant qu'un sourire ne flotte sur ses lippes. Il ne veut pas s’apitoyer d'avantage. Nous ne serons jamais bien loin l'un de l'autre. À peine un couloir de distance. Je ne pourrai pas m'empêcher de te saluer tous les matins et tu ne pourras t'empêcher d'être excédée par mon charme qui fait toujours tant d'effet. Le rire cristallin qu'il parvient finalement à lui tirer, il ne demandait rien de plus. Rien de plus qu'un dernier souvenir heureux. »

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--- @harfang longbottom

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Le prénom murmuré qui met fin à ses suppositions. Grondement rauque qu’elle ne déclenche pas pour la première fois. Aujourd’hui, seulement, il est accompagné d’un geste empli de tendresse. Ses doigts qui effleurent délicatement son visage, lisse ses cheveux en arrière. Ce regard dans lequel elle s’est perdue dès leur première rencontre, sa baguette contre son veston et son poignet entre son pouce et son index. Prunelles ambrées qui parviennent à dompter sa nature sauvage et ses lèvres contre les siennes, comme pour s’en assurer. Son myocarde s’emballe. Pourtant, elle n’en a pas fini, pas tout à fait. Dernière tentative qu’il interrompt aussitôt.

« - Non. Nous en avons déjà discuté. Je ne peux pas prendre ça. Il n'y a pas d'autres solutions. Un coup en pleine poitrine et l’émotion qui la gagne. Imploration qui franchit ses lippes, tandis que son corps se met à trembler entre les mains puissantes de Harfang. Rien n’a plus de sens sans lui. Un futur qu’elle ne parvient pas à imaginer, à concevoir.  C'est la dernière chose que je souhaite, Gen. Je ne redoute rien de plus. Silencieuse, elle acquiesce d’un signe de tête.  Cela ne sera l'affaire qu'un moment. Quelques semaines, tout au plus. Le temps de trouver un remède ou de récupérer mes pouvoirs.
- Si nous avons mal jugé la situation, je ne me le pardonnerais pas, lui chuchote-elle fébrilement.
-  Je ne peux pas risquer de vous trahir. De te trahir. Ce qu’il ne fera jamais. Elle le sait. Confiance aveugle en lui.  
- Je peux veiller sur toi. Je peux te protéger. Mais, il n’est pas là le problème, ne l’a jamais été.
-  Dis-moi que tu comprends ma décision, ma chérie. Que tu l'acceptes. Je ne pourrai pas aller au bout des choses, si je ne suis pas certain d'avoir ton soutien. Il est difficile de lui répondre. Bien plus encore de ne pas le faire. Des mots qui lui échappent. Ceux qui veulent tout et rien dire à la fois.
- Tu es l’homme de ma vie, Harfang. Honnêteté presque désolante pour celle qui a déjà été mariée. Mais, il avait raison. C’était écrit. Elle devait partager sa vie avec un autre pour réaliser que seul le fonctionnaire comptait, compterait véritablement. Une évidence. Tu as mon soutien et bien plus encore. Son coeur. Son âme. Un sourire qui se dessine sur les lippes du sorcier.
-  Nous ne serons jamais bien loin l'un de l'autre. À peine un couloir de distance. Je ne pourrai pas m'empêcher de te saluer tous les matins et tu ne pourras t'empêcher d'être excédée par mon charme qui fait toujours tant d'effet. Un rire, enfin. Franc et délicat. L’espoir qu’il dise vrai. »

« - Je regrette, murmure-t-elle contre sa nuque. L’affliction dans son souffle, celui qui vient chatouiller son épiderme. Une fêlure qu’elle ne prend pas la peine de maquiller. Pas avec lui. Nul secret entre eux depuis leur altercation. Je regrette d’avoir refusé ta demande. »

Sincérité dans la voix et le menton qu’elle relève lentement vers lui. Ses prunelles émeraudes à la recherche des siennes. La vérité éclate douloureusement. Celle qui pourrait  tout faire basculer. Ou peut-être pas. Trop tard. Les dés ont été jetés et ils ne peuvent plus revenir en arrière. Ce qui ne l’empêche pas d’essayer. Encore et encore. Sa paume basanée posée sur son torse, attentive aux battements de son myocarde contre sa cage thoracique. Elle ne revient pas sur ses paroles, encore moins sur l’appui qu’elle lui a promis. Genesis est et restera sa plus fidèle alliée. Les mots qui s’échappent de ses lippes, énonciation de ce qu’elle ressent à ce moment précis, avant que leur relation ne perde tout son sens, toute sa beauté.

« - Ta décision aurait-elle été différente si j’avais accepté ? De prendre son nom. D’être de sa femme. Une bague au doigt sans avoir la certitude d’être aimée en retour. Les mots qu’il n’avait su prononcer. Genesis tente, désormais, de faire pencher la balance de son côté, sans savoir quelle est la réponse attendue. Oui ou non. Peu importe à vrai dire. Tant qu’il susurre langoureusement à son oreille, la couve de son regard ambré et la prenne dans ses bras puissants. Une dernière fois. Promets-moi de me revenir. »