les familles de la coalition de grindelwald.

Discrète dynastie aux accents rugueux, les Greyback tiennent le Marché noir sorcier dans le creux de leur main. Négociateurs fielleux, insolente fortune bâtie sur la misère collective, il n'est rien qu'un Greyback ne puisse vendre ou acheter. Jadis explorateurs et chasseurs de légendes, nul ne saurait vraiment dire quand ou comment leur intérêt a pu basculer d'une pure course à l'adrénaline au pillage de tombes organisé, jusqu'à la commercialisation de tout ce qui aurait pu aller dans un musée.
Silencieuses silhouettes, habiles négociateurs, les tyrans des marchés parallèles tirent les ficelles depuis des générations, forts d'une réputation  inébranlable et d'une organisation sans faille.

Les légendes entourant les Greyback sont nombreuses, les langues déliées content comment ils ont lié leurs âmes aux Esprits Sauvages des Steppes du Nord, comment l'ancêtre audacieux a arraché le coeur d'un Loup pour le mettre dans sa poitrine pleine de vide. Comment, dans les ombres des patriarches, marche toujours celle du cerbère.

D'une manière générale, les Greyback lègue à leur progéniture une goût prononcé pour la liberté et l'insolente provocation, quelle que soit la branche dont il est issue, tout natif de la famille sera probablement prompt à préférer la nature, aux envolées capricieuses et parfois aux angoissantes violences impromptues.
Par éducation autant que par nature, la dynastie soumise à la Lune enfante des tyrans mais dresse des guerriers. Le second voue sa vie au premier, sans aucune négociation possible, toute pensée velléitaire étouffée au berceau.
Les Greyback dansent sur le un fil dangereux, entre besoin maladif d'intégration et faim insatiable de tradition ancestrales. La Meute épuisée de retenir la langue natale par obligation du Patriarche, la branche Majeure asséchée de tout héritage, jusqu'à renier les noms de la Steppe. Porteurs de leur propre malédiction, certains plus que d'autres, ils rêvent pourtant tous des cavalcades sous la lune, de la fraîcheur du soir et de l'air pur de la plaine. Une branche envie toujours l'autre, les loups ne sont qu'éternellement affamés, à jamais insatisfaits.

Les Greyback évoluent en deux lignées distinctes, la première forte de son ascendance Britannique, les seconds portant dans leurs veines une Mongolie farouche, les vents des Steppes déchainés. La troisième est une chimère, un rajout impie né des envies de conquêtes d'un Patriarche ambitieux, avide de méritocratie à sens unique. Si la branche Principale est la face publique, régnant en despote conquérant sur les transactions clandestines, la branche secondaire s'érige en garde rapprochée, muraille impénétrable et impénétrée. Nulle organisation ne subsiste aussi longtemps sans protéger ses jardins, garder ses portes et ses entrées. Nulle organisation ne saurait atteindre un tel niveau dans un environnement hostile sans fer de lance prêt à occire l'opposition. La Meute Greyback, si justement nommée, trouve sa place pour cet unique dessein: assurer la subsistance de la première.
Engeance profane cultivée dans les confins de la Steppe Mongole, la Meute se complaît dans les traditions surannées, barbares pour les profanes, essentielles pour les intéressés.
Par pure tradition, on envoie les Guerriers enfanter dans la Steppe si chère à la légende, les dynasties plurielles, du Japon à la Chine, en passant par la Corée, Greyback chimères de leur propre métissage. On élève la descendance secondaire en Mongolie, jusqu'à ce que ses pouvoirs se déclarent, date à laquelle le patriarche vient moissonner les enfants enfin prêts. Tous retournent en Angleterre, laissant derrière eux la liberté et ceux qui n'ont servi que d'incubateur.
Avec une précision méthodique, on retire presque toutes les allusions au monde passé, on instille la supériorité anglaise, dressant le chien en devenir à respecter la branche Majeure, à mériter les quelques rares retours aux sources. La Mongolie natale est effacée, on ne laisse la langue fourcher que pour une récompense et ce jusqu'à ce que la Morsure du loup soit enfin offerte. Donnée par un parent, un membre éminent de la Meute, elle marque l'entrée dans la famille. En cadeau, un tatouage magique, rune surmontée d'instructions funestes, Revoca me domino meo vient parer une partie du corps (souvent le dos ou la poitrine), ondulant à peine aux rythmes des humeurs et une chaine en argent, frappées des armoiries est accrochée au cou. Pas assez pure pour blesser, tout juste assez pour irriter, rappel amer d'une condition condamnée.
Les moeurs barbares rendent la Meute peu nombreuse. Les enfants ne survivent pas tous, tout le monde n'accepte pas l'existence honnie. L'engeance du loup exclusive à la famille, sans partage. Si l'on mord, on mord pour tuer ou envoyer au combat. En tout, elle compte seulement une demi-douzaine de têtes, tous n'étant pas forcément des loups.

Depuis la montée au pouvoir de Grindelwald, le secret n'est guère gardé, si tant est qu'il l'est réellement été un jour. Si les légendes étaient relativement discrètes avant cela, il est désormais difficile de nier l'association des Greyback avec les monstres hybrides. A la fois décriés pour leur jeu bestial dangereux, leur association malsaine et craint pour leur position sur le marché sorcier, ils ont su habilement naviguer dans la société sorcière.
En prêtant allégeance à la Coalition, les Greyback ont aussi et surtout offert la Meute en monnaie d'échange, avec leur place sur le Marché Noir Sorcier. Tous les loups portent le Sceau en sus de leur propre marque familiale et tous ont vu leur collier se resserrer. Mercenaires traqueurs, limiers à la botte du Ministères et autres besognes, ils donnent à Grindelwald le peu de liberté restante, contre la garantie d'une place dans la société et une magie laissée intacte, pour le bien de la branche Majeure.

La hiérarchie entre la Meute se pare de cruauté, méritocratie biaisée à laquelle les loups s'attachent plus que de raison. Ils courent après l'os lancé par les maîtres, l'espoir de monter plus haut. Par essence, branche secondaire est la Meute protectrice, droit de naissance autant que de travail, épée de Damoclès posé sur les nuques d'être rétrogradé, tomber dans la branche tertiaire, d'une nouvelle chaîne orner son cou. Dans les rangs de la famille tertiaire, les loups faméliques gravitent, sacrifiés au plus offrant pour les plus indignes besognes, condamnés à se donner corps et âme pour la famille, avec l'espoir illusoire que, peut-être, la Meute les accepte. Le carmin méprisable, les orphelins de Lowood, enfants d'Helga récupérés pour venir grossir les rangs de la famille dévoreuse d'enfants, ils finissent là, les laissés pour compte.

Depuis le décès de Svein en 1909, Lars Greyback tient ses chiens en laisse de plus en plus étroitement et ses héritiers plus près encore. Il a décidé de se lier pleinement à la cause de Grindelwald, au mépris de la traditionnelle neutralité des maudits de la lune.
Si l'Antre, la boutique la plus connue du Marché Noire, accueille plus ou moins quiconque en a l'adresse, il devient évidemment qu'elle est aussi un point de ralliement pour les partisans de Grindelwald, en plus de venir grossir les rangs des Aigles.