chronologie 8 novembre 1887 · naissance de rin au japon. autre progéniture bâtarde que l'on décide de cacher quelques temps dans le pays natal au près de sa génitrice. astor crabbe s'est encore égaré entre d'autres cuisses pour contraindre la prophétie qui les guette : extinction promise au cours du prochain siècle. semence qu'il faut planter pour que le nom ne glisse jamais dans le néant.
septembre 1894 · entrée de rin à mahoukotoro. études appliquées. gamine pleine de faux—sourires qui a toujours aimer voguer aux dos de son pétrel-tempête. des mauvais regards dû à son métissage et l'affliction qui rend ses traits changeants. coups bas pour seules vengeances. de nombreux voyages vers londres bercent son enfance.
8 août 1903 · tensions présentes, la guerre viendra. on préfère rejoindre des terres plus sûres. elle rejoint le banc des autres bâtards crabbe dans le manoir familial et intégra poudlard en septembre à seize ans. chapeauflou, vipère ou corbac. elle choisit les sages. rattrapage des buses qu'elle passe in extremis. magie différente. à réapprendre. discrète, silencieuse. on l'a remarque à peine mais elle reste bien présente. les oreilles affûtées. regardant tout. des objets et potions disparaissent dans son sillage. digne crabbe. elle sera attrapeuse durant deux ans.
juin 1905 · aspic passés par gourmandise, prouver l'amélioration. six réussites qui la ravissent même si elle sait qu'elle n'en aura pas grande utilité dans la vie qui l'attend. vie d'ombres et de magouilles où les crabbe brillent. elle fait bien vite ce qu'on lui demande rin. avec rigueur et efficacité. chat sur les toits de londres. le savoir que l'on instruit est maintenant ceux des contre-sorts. serrures et protections en charpie.
janvier 1906 · première âme arrachée. bataille de minuit où il n'est demandé que de survivre. une peine sans remord. acte nécessaire. c'était elle où lui.
mars 1908 · mise en cage de astor crabbe. arrêté pour de nombreux motifs illégaux dont il est ardu de faire la liste. les affaires familiales tanguent dangereusement et ce n'est pas rin qui en prendrait la tête. elle fuit avant que le bateau coule et que les têtes ne tombent.
juin 1914 · [...]
-----------------------------------
histoireLes pétons se perdent sur les pavés. On ne l'attrapera pas aussi facilement
la gamine, quoi qu'ils disent, quoi qu'ils fassent, malgré leurs rires qui résonnent.
Rin est
rapide. Longues jambes élancées qui ne demandent qu'à danser, genoux écorchés qui ne veulent que glisser. Elle esquive un sortilège. Escalade le muret puis roule en atterrissant sur le sol. Le coeur bat en chamade, les poumons prêts à sortir, à flamber. Elle dépassait autant en taille qu'en agilité les garçons de sa classe, seule l'endurance laissait à désirer. Le souffle brûle la gorge alors que le sang martèle les tympans, mais elle continue de courir, ne pense même pas à s'arrêter. Plus que quelques pas et elle pourrait
disparaître. Les passants doivent croire qu'ils jouent à un jeu, qu'il ne s'agit que d'une poursuite enfantine, qu'on ne veut pas accabler de douleur l'épiderme laiteux, qu'on ne veut pas cracher sur le visage un véhément venin. Elle les laisse croire ce qu'ils veulent, ne quémandera aucune aide, mais ce n'est pas un jeu. C'est
une traque. Poursuite du
y o k a i. c'est comme ça qu'on l'appelle, le jeu, comme ça qu'on la nomme aussi.
O b a k e, chose qui change. elle est la cible, elle est la proie, mais ses pupilles restent sombres.
Rin reste concentrée. Apte. Ne pas pleurer, ne pas s'énerver. Flèche, trait à la course inflexible, se moquant bien du vent et encore plus des sentiments.
É c h a p p a t o i r e. Elle saute dans la foule alors que son corps s'allonge. Les vêtements font de même dans un oscillement de baguette. Libre. Elle sourit alors que ses tourmenteurs passent à ses côtés. Partie gagnée qu'elle n'a fait que reporter. Demain peut-être pourra t'elle gagner la guerre contre ses assaillants scolaires. On lui avait appris à rendre les coups. Les uns après les autres, tout en douceur.
*************************
Le bois ne craque pas sous son poids, ne daigne pas informer de sa présence alors elle s'allonge le long de la poutre pour observer, pour écouter comme à ses habitudes. Ils murmurent comme s'ils savaient qu'ils pourraient être écoutés par quelque chose de pire qu'une adolescente trop
curieuse. Elle ne capte pas tout, mélodie dont elle n'attrape que quelques notes. "
... mort dans.... Dame Mochizuki mais....toute la cargaison." Elle reconnaît l'accent qui frotte et les mots britanniques qu'elle-même manie depuis l'enfance, il devait s'agir de l'anglais du mois dernier. Elle en reconnaît maintenant la voix. Quelqu'un était donc mort lors de l'excursion. Elle se demande
q u i, elle se demande
c o m m e n t. Informations qu'elle devra trouver ailleurs. Sa mère parlait trop peu. La dame soupire, tirant sur la longue cigarette qui fume au bout de ses lèvres. "
Dommage... c'était ... on homme. Prévenez son fils .... obsèques et donnez lui ça ....magement. " Sa mère fait apparaître une bourse qu'elle tend à l'anglais. De l'argent pour effacer les peines et chasser les larmes.
Rin s'est toujours demandée si c'était un remède qui fonctionne. "
J'ai également un message de Sir Crabbe....". Un message du
p a t e r n e l. Les yeux brillent et elle s'approche pour s’accrocher aux lippes, atteindre tous les murmures. "
Il se demande si sa fille ne devrait pas venir en Angleterre au vu de l'agitation qui se prépare avec la Triade Madame." Son père se préoccupait donc de l’
engeance qu'il avait délaissé outre-mer, fille qu'il ne voit qu'au milieu d'escapade estivale, offrant pour chaque paume de belles robes et souliers qu'il avait tiré dont ne sait où. Il était à l'image de dame Mochizuki, un homme qui se moque des règles, s'accaparant ce qu'il désire, tout deux,
des bandits,
des malfrats, mais là ou sa mère était sage et prudente le père était téméraire et joueur. C'était cet écart qui avait dû donner envie à leur bouche de se toucher, hors de tout honneur, hors de toute convenance, hors de tout mariage. Son père était avide de femmes, avide d'enfants, sa mère juste de chaleur.
Rin n'était le fruit que d'une aventure que son père n'aimait que trop, comme chacun de ses gosses, chacun des bâtards qui portaient son sang. "
Bien, je vais y réfléchir." Sa mère l'aimait aussi
Rin, voudra la
p r o t é g e r, alors elle sait qu'elle va devoir partir. Les yeux palissent et une seule goutte pleut sur le sol après avoir quitté les joues. Les têtes se tournent vers le plafond, baguettes en l'air, mais elle est déjà plus là
Rin.
*************************
Corps qu'elle fait léviter dans le placard. La dame ronronne piégée dans une chimère que la Crabbe avait tissée. "
Prête ?" Léger frisson. Elle hoche le menton, rangeant sa baguette dans sa manche, réarrangeant sa tignasse blonde. Les yeux se posent sur son reflet qu'elle arrange encore, le menton levé, elle se juge presque du regard. Es-tu vraiment prête Rin ? Qu'elle se demande. Elle observe le carcan de tissus et de ficelles qui ne l’empêche pas pour autant de respirer. Sent le papier et le métal froid du parchemin et de la dague attachée le long de sa jambe. Elle peut entendre la musique, les violons et autres instruments qui jouent dans la salle du manoir. Quelques éclats de voix. Elle imagine facilement les pieds qui se perdent sur le parquet dans des mouvements aériens. Elle était dans l'antre des loups et ce simple fait picote la carne jusqu'aux entrailles. "
Tu sais que tu n'étais pas obligée de choisir la mariée..." Que la voix sort. Elle jette un œil à la figure paternelle déguisée en domestique qui se tient dans l’embrasure de la porte. "
Je sais" qu'elle donne pour toute réponse. Mais c'était le meilleur rôle, celui qui lui permettrait d'approcher de tout et tout le monde, celui qui plus tard dans la nuit lui permettrait de prétexter d'être fatiguée et d'accéder au coffre, remplacer son contenu par une fraude. Elle ne dira rien de cette envie, d'être regardée, épicentre de l'une de ses soirées mondaines. De ce désir que les yeux la scrutent, que des yeux la rongent en espérant peut-être qu'ils puissent percer le costume. "
J'y vais" mot qu'elle laisse tomber se lançant déjà vers la porte. Il lui glisse un clin d’œil en guise de bonne chance, presse ses lèvres contre son front avant qu'elle ne disparaisse pour de bon.